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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

Marie et le mystère de l’Incarnation

Marie et le mystère de l’Incarnation

Annonciation vitrail cathédrale de Chartres XIIIe siècle
Annonciation vitrail cathédrale de Chartres XIIIe siècle

Dans le mystère de l’Incarnation, nous contemplons la divinité unie intimement et substantiellement à l’humanité, puisque, dans Jésus fait homme, nous trouvons que le corps, le sang, l’âme et la divinité ne font qu’une seule personne, qui est la personne du Fils de Dieu.

On remarque encore un autre aspect de l’union, celui qui se trouve entre Jésus et Marie ; elle est vraiment la mère de Jésus. C’est pourquoi, comme l’ange Gabriel, nous nous sentons animés d’un si grand respect envers la sainte Vierge en qui s’incarne Jésus venant sur la terre pour nous ! Et le Verbe s’est fait chair (Prologue de l’Évangile selon Saint Jean)

II y a un autre aspect du mystère qui s’opère tous les jours dans le cœur des fidèles ; c’est l’union qui a lieu dans le sacrement de la sainte eucharistie avec celles et ceux qui la reçoivent ; cette union est tellement parfaite, qu’elle faisait dire à saint Paul : «Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus Christ qui vit en moi.» Quel bonheur de nous unir à Jésus Christ par la sainte communion !

Le mystère de l’Incarnation, pouvons-nous dire, s’opère en nous, nous avons un bonheur semblable à celui de Marie ; notre ange peut saluer notre âme et lui dire : ‘tu es pleine de grâces, le Seigneur est avec toi’ : le même qui était dans le sein de Marie, le même qui a été longtemps attendu et qui fait maintenant le bonheur des saints dans le ciel.

Toute personne qui vit sa foi chrétienne aura toujours la plus grande vénération pour ce mystère : c’est là le fondement du salut de l’homme. C’est pourquoi l’Église nous invite à nous prosterner chaque fois qu’il en est question, notamment pendant le Credo, durant lequel tout le monde s’incline à ces paroles : «par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.» ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Servir et contempler avec Marie

Servir et contempler avec Marie

Christ dans la maison de ses parents huile sur toile - John Everett Millais 1829-1896
Christ dans la maison de ses parents huile sur toile – John Everett Millais 1829-1896

Le Christ Jésus fut entouré de l’unique amour de la bienheureuse Vierge Marie, soit qu’elle servît son humanité, soit qu’elle fût attentive à la contemplation de sa divinité. Un sage a appelé Marie «la philosophie des chrétiens», philosophie voulant dire «amour de la Sagesse».

En effet, d’une part les chrétiens aiment trouver la vraie sagesse en Marie ; d’autre part, dans le Christ, la sagesse même des chrétiens, Marie aime, mieux que tous les hommes, et servir son humanité, et contempler sa divinité. Marie sert le Christ en personne — Fils de Dieu et le sien — certes par des actions extérieures, mais surtout par sa propre substance, lui offrant l’hospitalité de son sein.

Dans la tendre enfance du Christ, elle aide la faiblesse de son humanité, le caressant, le lavant, le soignant ; avec Joseph, elle porte en Égypte celui qui fuit la persécution d’Hérode et elle le ramène ; enfin elle se tient près de lui alors qu’il meurt sur la croix ; elle assiste à son ensevelissement, et elle souffre alors tellement que, selon la prédiction de Siméon, son âme est transpercée du glaive aigu de la douleur.

Dans la contemplation aussi elle est supérieure à tous. En vérité, quelle contemplative doit être celle qui a porté en elle la divinité même, unie à sa chair en la personne du Fils de Dieu ! Ce Verbe qui était auprès de Dieu depuis le commencement, et qui est Dieu, c’est lui qu’elle porte, puis écoute, elle converse avec lui, se réjouit avec lui, le contemple. Le Christ est la puissance et la sagesse de Dieu (1 Corinthiens 1,24).

En étant en Marie ; en elle s’est trouvée dès lors toute la et la sagesse de Dieu . Dans le Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (Colossiens 2,3). Toute la plénitude de la divinité se trouve corporellement dans le Christ. Elle a résidé en Marie. Telle est Marie contemplative, elle qui, dans le Fils unique de Dieu qu’elle a engendré de sa chair, contemple la gloire de toute la Trinité ! ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Marie Immaculée

Marie Immaculée

apparition de la Vierge Marie à Bernadette de Lourdes
apparition de l’Immaculée à Bernadette de Lourdes

Nous célébrerons l’Immaculée Conception au cœur de l’Avent. Marie nous prépare ainsi à la venue du Seigneur. Lui qui ne s’est jamais résigné au péché a voulu nous donner une garantie d’espérance.

La femme et sa descendance sont mordus au talon. Mais le Tentateur, c’est à la tête qu’il est atteint, et toute son œuvre avec lui est perdue. Tout au long de la Révélation, Dieu redit sa promesse par ses Prophètes. Et Dieu sait et fait ce qu’il dit.

Qui peut prétendre être saints, immaculés ? Marie, ce chef d’œuvre de sa grâce, en laquelle toutes ses promesses s’accomplissent, se tient sainte et immaculée devant Dieu pour qui rien n’est impossible.

Il a fallu attendre le XIXe siècle pour que l’Église perçoive ce mystère de la sainteté de Marie, qui lui vient de son propre Fils. Ce mystère, entrevu avec Catherine Labouré, Marie le dévoile à Bernadette Soubirous, jeune fille illettrée. « Je suis l’Immaculée Conception. »

On disait jusque-là qu’elle était conçue sans péché mais pas encore qu’elle était elle-même Immaculée Conception. Comprenons la place unique qu’a Marie dans le plan de Dieu ; à chaque ‘Je vous salue Marie’, nous disons ‘pleine de grâce’, car il n’y a pas de place pour le péché.

Marie, préservée du péché, n’est pas lointaine, c’est une alliée, un modèle, elle porte la vie de Dieu, elle est la nouvelle Eve. Marie est celle qui nous accueille maintenant.

Elle comprend le péché avec pitié et douce miséricorde car elle le voit dans sa misère et non dans la tentation et l’attirance

Marie écoute, entend et soutient. Elle a connaissance des abîmes de la miséricorde de Dieu et, de là, elle peut remettre le pécheur sur le chemin de son Fils.

Marie est notre éducatrice qui nous conduit dans la foi, sans menace ni châtiment. Elle a montré ses talents d’éducatrice avec Catherine et Bernadette, rencontre après rencontre. Quelle chance, quelle grâce, quelle joie, d’avoir du Seigneur reçu Marie !

P. Jean-Daniel Planchot, cm