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Je ne suis pas un illuminé !

2014-06-13 Radio Vatican

Son voyage en Terre Sainte, l’invocation pour la paix de dimanche dernier. Les relations des chrétiens avec les juifs ou son point de vue sur le fondamentalisme, ou encore l’indépendance de la catalogne. Dans une longue interview réalisée lundi dernier et publiée ce vendredi par le journal catalan La Vanguardia, le Pape répond sans ambages à plus d’une vingtaine de questions parfois très personnelles.

« Quand j’ai eu 75 ans, j’ai présenté ma démission à Benoît XVI ». Le pape confirme avoir une chambre réservée « dans une maison de retraite pour prêtres » en Argentine. C’était bien sûr, avant la renonciation du Pape allemand, le conclave et son élection.

Vous avez changé beaucoup de choses, des projets ? Le Pape dit « ne pas être un illuminé ». « Je n’ai pas de projet personnel (…) Je suis venu avec une petite valise de Buenos Aires » et « ce que je fais, c’est mettre en œuvre ce à quoi nous avons réfléchi lors des congrégations générales », et comme cela a été recommandé alors : de me faire « conseiller par des équipes extérieures au Vatican ».

Le Pape François, un révolutionnaire ? Non, pour lui « la grande révolution c’est d’aller aux racines de les reconnaitre et de voir ce qu’elles ont à dire aujourd’hui ». Pour faire des « vrais changements, il faut savoir d’où on vient, comment on s’appelle, quelle est sa culture et sa religion », explique-t-il . Pape ou pasteur ? « Je ne joue pas au pape-pasteur ». « Servir les gens est ancré au plus profond en moi, comme d’éteindre la lumière pour faire des économies (…) mais dans le même temps, je me sens Pape. Je fais les choses avec sérieux ». « Mes collaborateurs sont sérieux et professionnels (…) Quand un chef d’État vient, je veux le recevoir avec la dignité et le protocole qu’il mérite ». François reconnait cependant « avoir des problèmes avec le protocole, mais « tache de le respecter ».

Pas toujours évident, notamment en voyage. Le Pape fait allusion à sa papamobile blindée des JMJ de Rio : « Comment voulez-vous que je dise aux gens que je les aime depuis une boite à sardine », s’interroge le Pape. Il y a des risques, mais il s’en remet à Dieu. En outre,  « à mon âge, je n’ai pas beaucoup à perdre ».

Comment aimeriez-vous qu’on se souvienne de vous ? Comme d’un bonne personne qui a fait du mieux qu’il a pu. « Cela me réconforte quand j’entends quelqu’un dire cela », explique le Pape. Comment considérer vous la renonciation de Benoît XVI ? Un geste « très grand ». « Il a ouvert une porte, je demanderais moi aussi au Seigneur de m’illuminer lorsque le moment sera venu ». Lire la suite →

le Pape répond à la presse

27-05-2014 source : Radio Vatican

Europe, Asie, œcuménisme, réforme de la Curie :

Dans l’avion du retour vers Rome, Le Pape François a répondu à 11 questions des journalistes durant une cinquantaine de minutes, tout d’abord en précisant que les gestes posés lors de son pèlerinage en Terre Sainte n’avaient pas été préparés dans le détail mais qu’ils étaient spontanés. A une exception près toutefois : l’invitation faite aux présidents israélien et palestinien à venir prier ensemble au Vatican, une rencontre que le Pape aurait aimé organiser directement en Terre Sainte mais qui posait une évidente difficulté diplomatique. Il s’agira bien d’une rencontre de prière et non pas d’une médiation formelle du Saint-Siège.

Sur le plan œcuménique, le Pape François a insisté sur l’importance de marcher ensemble, de cheminer ensemble avec les Églises d’Orient, soulignant notamment qu’une date de Pâques commune entre catholiques et orthodoxes serait un signe d’unité. Il a aussi évoqué les martyrs chrétiens, catholiques et non catholiques, plus nombreux à notre époque qu’aux premiers temps de l’Église.

En prenant l’exemple des Églises d’Orient, Le Pape François estime que la porte est toujours ouverte sur l’ordination d’hommes mariés dans l’Église latine, cette règle de vie n’étant pas un dogme de foi, mais que le sujet n’est pas à l’ordre du jour dans l’immédiat.

Par ailleurs, il a précisé que la réforme de la Curie suivait son cours. « On travaille beaucoup, les résultats ne se voient pas tout de suite, mais je suis content des travaux de la commission des huit cardinaux », a estimé le Pape. Il a aussi évoqué l’affaire des 15 millions d’euros que le cardinal Bertone, ancien Secrétaire d’État du Saint-Siège, est suspecté d’avoir détourné des caisses de la banque pontificale, en déclarant que le problème était à l’étude, sans conclusion définitive pour le moment.

Sur la question des prêtres pédophiles, Le Pape François rappelle que « le prêtre qui abuse d’un enfant trahit le corps du Seigneur », assimilant cette acte à la célébration d’une messe noire. Il annonce qu’il recevra huit victimes de prêtres pédophiles début juin à Sainte-Marthe.

Concernant ses prochains voyages, le Pape François se tourne vers l’Asie : après la Corée du Sud en août, il confirme qu’il se rendra en janvier au Sri Lanka et aux Philippines, notamment dans les zones touchées par le typhon de novembre 2013.

Enfin, sur la question de savoir s’il démissionnera le jour où il ne se sentira plus la force d’assumer son ministère, il a déclaré « qu’un évêque de Rome qui sent que ses forces baissent doit se poser les mêmes questions de Benoît XVI.»

Texte intégral de la conférence de presse du pape François : Lire la suite →

se laisser porter par l’Esprit Saint

se laisser porter par l’Esprit Saint

26-052014 source : Radio Vatican

Avant de s’envoler pour Rome au départ de Tel-Aviv, le Pape a célébré une messe à Jérusalem, au Cénacle.

Tout comme l’avaient fait Jean-Paul II en l’an 2000 et Benoît XVI en 2009, le Pape François a présidé ce lundi après-midi une eucharistie, inhabituelle en ce lieu. Cette eucharistie en petit comité, en présence des évêques de Terre Sainte, a suivi la liturgie de la Pentecôte. C’est en effet en ce lieu que l’Esprit Saint est descendu sur les apôtres, réunis avec Marie, 50 jours après Pâques, et donc 10 jours après l’Ascension du Christ.
Il est aussi considéré comme le lieu du dernier repas du Christ, et donc comme le premier siège de l’Église naissante, lieu de l’institution du sacerdoce ordonné, des sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation.
Dans son homélie, le Pape a déployé le thème de la sortie missionnaire, appelant l’Église à prendre exemple sur l’expérience de l’Église naissante. « Sortir, partir, ne veut pas dire oublier. L’Église en sortie garde la mémoire de ce qui est arrivé ici », a insisté le Pape.

Une messe dans « un lieu très blessé »

Cette salle du Cénacle est au cœur d’enjeux diplomatiques complexes. Propriété de l’Etat israélien, car elle est située au-dessus de la tombe du roi David selon la tradition juive, elle est en même temps sous la juridiction du Waqf, le custodie des lieux saints islamiques de Jordanie, sous la protection du souverain jordanien, le roi Abdallah II. La célébration de la messe y est donc un évènement exceptionnel. Au fil des siècles, plusieurs églises et basiliques érigées sur les lieux du Cénacle avaient été détruites au fil des invasions persanes et musulmanes.

Dans son discours de remerciements au Pape, le frère franciscain Pierbattista Pizzaballa, custode des lieux saints de Terre Sainte pour l’Église catholique latine, a d’ailleurs présenté le Cénacle comme l’un « l’un des lieux les plus blessés » de Jérusalem, tout en se réjouissant qu’ait pu s’y tenir cette eucharistie, « signe de fraternité et de communion ».

« Comme on le voit, il n’y a pas de basilique pour garder le lieu où Jésus a célébré son ultime Pâque, où il a prié pour les soins, où, ressuscité, il est apparu pour donner la Paix, où l’Esprit Saint est descendu sur les Apôtres réunis en prière avec la Vierge Marie, a regretté le frère Pizzaballa. L’eucharistie ne se célèbre pas en dans cette salle, excepté aujourd’hui, où Jésus a partagé le pain et donné à ses disciples le calice du vin nouveau, en leur donnant le mandat de répéter ses paroles et ses gestes, en rendant pour toujours sa présence réelle au milieu de nous. »

« Ceci est un des lieux les plus blessés de toute la Terre Sainte, témoins de tant de blessures dans les peuples qui l’habitent, mais nous voulons croire que ces blessures ont un lien mystérieux et réel avec les stigmates de la Passion avec lesquels le Ressuscité, ici, est apparu aux siens(…). Ce lieu nous contraint, en quelque sorte, à des petits pas, nous ramène à l’essentiel, nous fait vivre dans l’humilité et confiants dans la vérité, nous invite à croire que cette vérité est l’unique voie capable de semer et de construire la communion et l’amitié, là aussi où la communion et l’amitié sont depuis des siècles et des millénaires, démenties. Ici, aujourd’hui, avec vous, nous voulons croire que rien n’est impossible à Dieu.

Et le Frère Pizzaballa a évoqué l’émotion suscitée par la rencontre œcuménique du dimanche 25 mai au Saint-Sépulcre, avec le Pape François, le patriarche Bartholomée de Constantinople, et les chefs des Églises chrétiennes présentes à Jérusalem. « Hier, dans l’émouvante cérémonie du Saint-Sépulcre, le rêve de l’unité dont le Cénacle est le symbole nous a semblé proche et accessible et nous a fait exulter.»

Texte complet de l’homélie du Pape au Cénacle : Lire la suite →