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veillée de prière au Campus Misericordiae

Le Pape François a présidé ce samedi soir, au « Campus Misericordiae » aménagé près de Cracovie, à la veillée des JMJ de Cracovie, sur le thème «Le chemin vers Jésus». La Saint-Père a centré son discours sur un appel à la jeunesse à ne pas vivre repliée et passive mais au contraire à ouvrir son cœur à la miséricorde de Dieu.

Un scénographie a été déployée autour de cinq notions, reliées à la Miséricorde : la foi pour ceux qui doutent, l’espérance pour ceux qui se découragent, l’amour pour les indifférents, le pardon pour ceux qui ont fait du mal, et la joie pour les personnes tristes. Danse et théâtre ont rythmé cette première partie, autour d’une comédienne jouant le rôle de sainte Faustine. La spiritualité de la Divine Miséricorde était centrale dans cette Veillée, avec  des chants inspirés de la prière de sainte Faustine.

Trois jeunes ont délivré leur témoignages sur leurs parcours de foi, dans trois expériences de vie très différentes :

Une Polonaise de Łódź, Natalia, ancienne rédactrice en chef d’une revue de mode, a évoqué la façon dont elle avait renoué avec le sacrement de la confession un Dimanche de la Divine Miséricorde, en 2012, après avoir passé 20 années loin de l’Église.

Une jeune Syrienne d’Alep a délivré un témoignage particulièrement émouvant, évoquant la mort dans certains de ses amis dans les combats de la guerre qui ravage son pays et particulièrement sa ville. Bénévole auprès de la communauté salésienne d’Alep, Rand, cette jeune fille de 26 ans a appelé les jeunes présents à «prier sérieusement» pour la paix dans son pays.

Un jeune Paraguayen d’Asuncion, Miguel, a lui délivré un témoignage sur sa délivrance de la toxicomanie et de la délinquance, qui lui a valu plusieurs années de prison. Il a évoqué sa réinsertion grâce à la « ferme de l’Espérance », un organisme qui a pour but de permettre à d’anciens prisonniers de renouer la vie normale, grâce à l’expérience du pardon, et dont il a fini par prendre la responsabilité.

Le Pape François s’est ensuite longuement exprimé, avec beaucoup d’énergie, en interpellant directement les jeunes sur l’exemple qu’ils peuvent donner aux adultes en mettant en action leur «liberté», et en résistant aux drogues, y compris les «drogues socialement acceptées», comme la consommation frénétique des jeux vidéo et des réseaux sociaux, une addiction qui avait d’ailleurs été l’objet du tableau sur « l’amour pour les indifférents » au début de la veillée.

Prenant appui sur le témoignage donné par la jeune Syrienne, le Pape a rappelé que les jeunes participant aux JMJ viennent «de diverses parties du monde, de continents, de pays, langues, cultures, peuples différents». «Nous sommes ‘‘fils’’ de nations qui peut-être qui sont en train de discuter à cause de divers conflits, ou même sont en guerre. Pour d’autres, nous venons de pays qui peuvent être en ‘‘paix’’, qui n’ont pas de conflits belliqueux, où beaucoup des choses douloureuses qui arrivent dans le monde font seulement partie des nouvelles et de la presse. Mais nous sommes conscients d’une réalité : pour nous, aujourd’hui et ici, provenant de diverses parties du monde, la douleur, la guerre que vivent de nombreux jeunes, ne sont plus une chose anonyme, elles ne sont plus une nouvelle de la presse, elles ont un nom, un visage, une histoire, une proximité.»

«Il y a des situations qui peuvent nous paraître lointaines jusqu’à ce que, de quelque manière, nous les touchions. Il y a des réalités que nous ne comprenons pas parce nous ne les voyons qu’à travers un écran (du téléphone portable ou de l’ordinateur). Mais lorsque nous entrons en contact avec la vie, avec ces vies concrètes non plus médiatisées par les écrans, alors il nous arrive quelque chose de fort.»

«Nous, nous ne mettrons pas à crier contre quelqu’un, nous ne mettrons pas à nous quereller, nous ne voulons pas détruire. Nous, nous ne voulons pas vaincre la haine par davantage de haine, vaincre la violence par davantage de violence, vaincre la terreur par davantage de terreur. Et notre réponse à ce monde en guerre a un nom : elle s’appelle fraternité, elle s’appelle lien fraternel, elle s’appelle communion, elle s’appelle famille.»

Le Pape a évoqué l’expérience des apôtres lors de la Pentecôte, qui avaient su dépasser leur peur pour recevoir l’Esprit Saint. «Lorsque la peur se terre dans la fermeture, elle est toujours accompagnée de sa ‘‘sœur jumelle’’, la paralysie ; nous sentir paralysés. Sentir qu’en ce monde, dans nos villes, dans nos communautés, il n’y a plus d’espace pour grandir, pour rêver, pour créer, pour regarder des horizons, en définitive pour vivre, est l’un des pires maux qui puissent nous affecter dans la vie. La paralysie nous fait perdre le goût de savourer la rencontre, de l’amitié, le goût de rêver ensemble, de cheminer avec les autres».

Le Pape a notamment invité à ne pas confondre le bonheur avec un confortable «divan», car «quand nous choisissons le confort, en confondant bonheur et consumérisme, alors le prix que nous payons est très mais très élevé : nous perdons la liberté.» Il a rappelé que «Jésus est le Seigneur du risque, du toujours ‘‘au-delà’’. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité». Il faut donc «aller par les routes en suivant la ‘‘folie’’ de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire. Dans les milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres», a insisté le Pape. «Lui, qui est la vérité, t’invite à abandonner les routes de la séparation, de la division, du non-sens», a-t-il martelé, semblant s’adresser individuellement à chacun des jeunes présents.

Enfin, la veillée s’est poursuivie avec le temps de l’adoration du Saint-Sacrement, dans un silence très respecté par les centaines de milliers de jeunes présents, portant des lumignons.

Discours lors de la veillée de prière au Campus Misericordiae :–>
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Samedi 30 juillet aux JMJ

Sanktuarium Bożego MiłosierdziaLe Pape François s’est rendu tôt ce samedi au Sanctuaire de la Divine Miséricorde, à Lagiewniki, un quartier du sud de Cracovie.

C’est dans ce sanctuaire qu’est enterrée Sainte-Faustine, l’apôtre de la Miséricorde. Connu dans le monde entier, chaque année environ deux millions de pèlerins se rendent à la Divine Miséricorde. «Aujourd’hui, le Seigneur veut faire sentir encore plus profondément sa grande miséricorde» a dit le Saint-Père depuis la terrasse du Sanctuaire. «Ne nous éloignons jamais de Jésus ! Même si nous pensons que pour nos péchés et nos faiblesses, nous sommes les pires. Le Seigneur nous préfère ainsi, ainsi sa miséricorde se répand.» Il s’est ensuite recueilli devant la tombe de Sainte-Faustine en silence.

Après avoir passé la Porte Sainte de la Divine miséricorde, le Pape a confessé cinq jeunes pèlerins des JMJ. Il a déjeuné le midi avec 12 jeunes participants aux JMJ, autant masculins que féminins représentant les différents continents. Dans l’après-midi, il s’est rendu pendant environ 40 minutes chez les jésuites de la ville.

En fin d’après-midi, vers 18h, avant de se rendre au “Campus Misericordiae” pour la Veillée de prière avec les jeunes, le Saint-Père a accompli une brève visite dans l’église de Saint-François de Cracovie, où sont vénérées les reliques des deux martyrs franciscains Zbigniew Strzałkowski et Michał Tomaszek. Ces deux prêtres polonais ont été tués par les miliciens du Sentier lumineux le 9 août 1995 à Pariacoto au Pérou, et ont été béatifiés le 5 décembre 2015, avec le prêtre italien Alessandro Dordi, du diocèse de Bergame.

Outre les frères franciscains étaient présents quelques proches des martyrs. La visite n’était pas inscrite dans le programme officiel des JMJ de Cracovie et s’est déroulée dans un cadre relativement intime.

Le Pape a récité une «prière pour la paix et la protection contre la violence et le terrorisme». Même s’il n’a fait aucune allusion précise aux attentats récents en Europe et à l’exécution mardi à Saint-Étienne-du-Rouvray du père Jacques Hamel, cette prière prend un relief particulier dans le contexte de recrudescence des attaques terroristes en Europe et au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Irak.

Voici la prière du Pape François :
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en silence à Auschwitz-Birkenau

C’est une étape très émouvante et forte que le Pape François a effectué ce vendredi matin en Pologne. Le Saint-Père s’est rendu au camp d’Auschwitz, situé à une cinquantaine de kilomètres de Cracovie, lieu qui symbolise l’horreur nazie.

Le Pape est arrivé seul, à pied dans le camp. Il est passé sous la tristement célèbre porte en fer forgée où figure l’inscription que les nazis avaient choisie « Arbacht Macht Frei« , « le travail rend libre », avant de parcourir quelques mètres en voiturette et d’aller s’asseoir sur un banc, pour prier de longues minutes en silence. François s’est ensuite rendu devant le bloc numéro 11, là où les nazis fusillaient les prisonniers. Dans la cour, le Saint-Père a salué onze survivants du camp de concentration, parmi lesquels trois centenaires, les écoutant et les embrassant, un par un. Le Pape est allé ensuite poser une bougie devant le mur d’exécution.

Le Pape François s’est ensuite rendu à l’intérieur du bâtiment du bloc 11 pour se recueillir dans « la cellule de la faim », celle où fut emprisonné Saint Maximilien Kolbe, franciscain polonais qui offrit sa vie pour sauver celle d’un père de famille. Le père Kolbe mourut le 14 août 1941 d’une injection mortelle. Le Saint-Père a signé un livre d’or : « Seigneur, prend pitié de ton peuple ! Seigneur, pardon pour tant de cruauté ! »

« Seigneur, pardon pour tant de cruauté ! »

Le Pape s’est ensuite rendu à Birkenau, à 3 km. C’est là que la machine d’extermination nazie a été la plus planifiée avec la présence des fours crématoires et de nombreuses chambres à gaz. Le Pape s’est recueilli devant le monument aux victimes des Nations, une stèle inaugurée en 1967. Devant le monument, cette inscription est gravée en 23 langues: « Que cet endroit soit pour toujours un cri de désespoir et un avertissement pour l’humanité, où les nazis tuèrent près d’1,5 million d’hommes, de femmes et d’enfants, pour la plupart Juifs, provenant de plusieurs pays d’Europe. Auschwitz-Birkenau 1940-1945. »

Alors que le Pape se recueillait, le grand rabbin de Pologne a chanté en hébreu le psaume 130 qui commence ainsi: « Du fond de l’abîme je crie vers toi, Yahweh. Seigneur, écoute ma voix; que tes oreilles soient attentives aux accents de ma prière!» Le psaume a ensuite été lu par le curé de la paroisse de Markowa, un village situé à l’Est de Cracovie où vécut 1 famille de “Justes“ catholiques exterminée en mars 1944. Après ce moment de recueillement, François a salué  25 « Justes parmi les Nations », des personnes qui ont sauvé des Juifs de l’extermination.

Il s’agit de la troisième visite d’un Souverain Pontife à Auschwitz, après celle effectuée par Jean-Paul II le 7 juin 1979, et Benoît XVI le 28 mai 2006.

Demander « le don des larmes »

Dans l’avion qui le ramenait à Rome au terme de son voyage en Arménie, le Pape avait indiqué qu’il visiterait Auschwitz-Birkenau en silence, sans discours demandant au Seigneur « le don des larmes ». Le 26 mai 2014, depuis le mémorial de la Shoah de Yad VaShem à Jérusalem le Pape avait prononcé un très beau discours sous forme de prière. Un texte rempli d’interrogations face la « tragédie incommensurable de l’Holocauste ».

« Où es-tu, homme ? Où es-tu passé ? En ce lieu, mémorial de la Shoah, nous entendons résonner cette question de Dieu : « Adam, où es-tu ? » En cette question il y a toute la douleur du Père qui a perdu son fils. Le Père connaissait le risque de la liberté ; il savait que le fils aurait pu se perdre. Mais peut-être, pas même le Père ne pouvait imaginer une telle chute, un tel abîme ! Ce cri : « Où te trouves-tu ? », ici, en face de la tragédie incommensurable de l’Holocauste, résonne comme une voix qui se perd dans un abîme sans fond. Homme, qui es-tu ? Je ne te reconnais plus. » Et dans le livre d’or de Yad Vashem, le Saint-Père avait inscrit ses mots : « Seigneur plus jamais, plus jamais ! »

Dans l’après-midi de vendredi, le Pape François a visité un grand hôpital pédiatrique. Des reliques de Jean-Paul II se trouvent dans la chapelle de l’hôpital.