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message d’espoir à une Europe vieillie

25-11-2014 source : Radio Vatican

Le Pape François s’est adressé mardi peu avant midi à « plus de 500 millions de citoyens des 28 pays membres » de l’Union européenne. 35 minutes durant, devant les eurodéputés réunis au sein du Parlement européen à Strasbourg, le Souverain Pontife a abordé de très nombreuses questions, des droits de l’Homme aux racines chrétiennes du Vieux continent, en passant par le travail, l’immigration et l’écologie.

Il a ainsi déployé une réflexion très ample, rappelant la disponibilité du Saint-Siège et de l’Église pour la poursuite du dialogue avec les institutions européennes.

Le premier Pape non-européen à fouler le sol des institutions européennes a inscrit sa visite dans le monde d’aujourd’hui, « plus d’un quart de siècle après celle accomplie par le Pape Jean-Paul II ». 26 ans plus tard, le Pape argentin a concédé que « beaucoup de choses ont changé. Les blocs opposés qui divisaient alors le continent en deux n’existent plus » et, se référant au discours de son prédécesseur polonais en 1988, il a émis le « désir que “l’Europe, se dotant souverainement des institutions libres et pouvant un jour se déployer aux dimensions que lui ont donné la géographie et plus encore l’histoire”, se réalise lentement ». Le Pape François a dessiné un portrait parfois dur de l’Europe d’aujourd’hui, inscrit dans un « monde plus complexe, en fort mouvement, toujours plus interconnecté et globalisé » : l’image du continent est aujourd’hui « un peu vieillie et comprimée ». Elle tend à se sentir « moins protagoniste dans un contexte qui la regarde souvent avec distance, méfiance et parfois avec suspicion ». Un projet envers lequel s’est aussi « accrue la méfiance des citoyens ». Le Pape s’est fait l’écho « d’une impression générale de fatigue et de vieillissement, d’une Europe grand-mère et non plus féconde et vivante. »

La centralité de l’Homme

L’être humain est au centre du discours du Pape François. Ses droits d’abord, au sein de l’Union européenne « comme dans ses rapports avec les autres pays ». Il s’agit d’un « engagement important et admirable, puisque trop de situations subsistent encore dans lesquelles les êtres humains sont traités comme des objets dont on peut programmer la conception, la configuration et l’utilité, et qui ensuite peuvent être jetés quand ils ne servent plus, parce qu’ils deviennent faibles, malades ou vieux. »

Alors applaudi, le Pape a rappelé que « promouvoir la dignité de la personne signifie reconnaître qu’elle possède des droits inaliénables dont elle ne peut être privée au gré de certains, et encore moins au bénéfice d’intérêts économiques ». Aux droits s’ajoutent aussi les devoirs, car « tout être humain est lié à un contexte social », aux « autres et au bien commun de la société elle-même. » L’absence de ce sens du bien commun mène vers conflits et violences.

Mais l’Homme est miné par la solitude, « l’une des maladies les plus répandues en Europe ». Un mal accentué par la crise économique frappant d’abord les personnes âgées, « abandonnées à leur destin », les jeunes, « privés de points de référence et d’opportunités pour l’avenir », les pauvres et les migrants, à la « recherche d’un avenir meilleur ». Sans compter plus généralement sur des « styles de vie un peu égoïstes ». Le risque pour l’être humain, selon le Souverain Pontife, est « d’être réduit à un simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser ». Le résultat, la « culture du déchet » : « lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme, elle est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître. »

Il faut donc « favoriser les capacités » de l’Homme. En commençant par l’éducation, « à partir de la famille, cellule fondamentale et élément précieux de toute société », puis par les institutions éducatives et, enfin, l’emploi, dont les politiques doivent être favorisées, car il est « nécessaire de lui redonner la dignité en garantissant d’adéquates conditions à sa réalisation. »

« Une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme »

Le Pape François s’est aussi adressé directement, et à plusieurs reprises, aux eurodéputés, qui l’ont maintes fois applaudi. Il leur a rappelé l’exigence qui se pose devant eux : « maintenir vivante la démocratie des peuples d’Europe », car l’Europe est une « famille des peuples ». Cela demande « d’éviter les manières globalisantes de diluer la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les fondamentalismes anhistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse. »

Il leur a aussi rappelé les racines chrétiennes de leur continent : « une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme, ainsi que cet esprit humaniste qu’elle aime et défend. »

Le Pape « estime fondamental, non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance ». Et au Pape de rassurer : « cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des États ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement ». Et les idéaux qui l’ont formée dès l’origine le montre bien : « la paix, la subsidiarité et la solidarité réciproque, un humanisme centré sur le respect de la dignité de la personne. »

« Une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme, a poursuivi François. Une histoire non exempte de conflits, d’erreurs et de péchés, mais toujours animée par le désir de construire pour le bien. »

Et il a dit pour conclure, insufflant force et espoir dans ses paroles : « le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même, pour susciter et promouvoir l’Europe protagoniste, porteuse de science, d’art, de musique, de valeurs humaines et aussi de foi. »

chrétiens tués : œcuménisme de sang

chrétiens tués : œcuménisme de sang

icone-des-21-coptes-martyrs-de-daeshDans un discours improvisé, mercredi 11 octobre 2016, le Pape a évoqué les différentes formes d’œcuménisme. Œcuménisme théologique, œcuménisme «de charité», qui consiste à venir en aide ensemble aux plus nécessiteux, surtout ceux qui souffrent de la guerre et des injustices. « C’est cela l’œcuménisme, c’est déjà l’unité », a affirmé le Pape qui rappelle un autre œcuménisme, très actuel, le fameux « œcuménisme du sang », qu’il a cité à plusieurs reprises.

« Quand les terroristes ou les puissances mondiales persécutent les minorités chrétiennes, (…) ils ne demandent pas « mais tu es luthérien ? Tu es orthodoxe ? Catholique ? Tu es réformé? Pentecôtiste? » Non ! » a lancé le Pape. « Les terroristes ne reconnaissent que le chrétien. L’ennemi ne se trompe pas, il sait reconnaitre où est Jésus ». Et le Pape François de rappeler le martyre des 21 coptes sauvagement assassinés sur une plage de Libye en février 2015, par Daech. « Ce sont nos frères », a-t-il conclu.

Le Pape François, en Salle Paul VI au Vatican, lors de la rencontre des participants à la conférence annuelle des Secrétaires de la « Christian World Communions », une organisation internationale de dialogue rassemblant plusieurs Églises chrétiennes.

La première partie du Synode sur la famille s’achève

10-10-2014 source : Radio Vatican

Si les thèmes abordés depuis lundi ont été nombreux et diversifiés en fonction des contextes locaux, c’est cette question, complexe et sensible, celle de l’accès à la communion des divorcés remariés, qui est au cœur de ce Synode. C’est sur ce point que cette assemblée est attendue, c’est sur ce point qu’elle sera jugée, les participants en sont conscients.

Depuis le début, dans la salle du Synode, plusieurs voix africaines se sont élevées pour dénoncer l’importation, voire l’imposition des modèles occidentaux incompatibles avec les cultures locales et la doctrine catholique. Un évêque a indiqué que des sommes colossales étaient dépensées dans les campagnes de planning familial et que des contraceptifs étaient distribués jusque dans les villages les plus reculés.

Un autre a affirmé que des organisations internationales avaient menacé de suspendre leur aide si les gouvernements locaux refusaient de légaliser les unions entre personnes de même sexe. Santé reproductive, idéologie du genre… nous sommes soumis à une véritable offensive internationale, a lancé une mère de famille. L’Afrique a ses problèmes et ses préoccupations prioritaires qui ne sont pas ceux de l’Occident.

Venus de tous les continents, des pères synodaux et des laïcs ont exhorté l’Église à s’engager davantage sur la scène publique pour défendre ses valeurs sur la famille, menacées par certaines législations et par l’ambiguïté des textes des Nations Unies.

Une auditrice a regretté que le document de travail du Synode ne contienne qu’une référence timide au dialogue entre l’Église et les États et garde le silence sur l’urgence pour les catholiques de préserver leur liberté de conscience face aux institution politiques. Les pasteurs doivent parler haut et clair face aux opinions publiques pour défendre la dignité humaine et les droits de la famille.

Et alors que la question de l’accès des divorcés remariés aux sacrements revient sans cesse sur la table et monopolise les échanges, alors qu’elle inquiète et divise, une auditrice a interpellé l’assemblée en affirmant qu’il y avait deux types de miséricorde : celle du Bon Pasteur qui soigne et donne la vie et celle du mauvais médecin qui couvre la blessure pour qu’on ne la voie pas ou qui calme la douleur sans soigner le mal.

Ce synode parviendra-t-il à concilier vérité et miséricorde et à réconcilier les points de vue ? Parviendra-t-il à préserver la doctrine tout en montrant que l’Église,  qui côtoie la réalité du péché, est proche de ses enfants en difficulté ? C’est tout l’enjeu d’un itinéraire qui prendra le temps qu’il faudra.

d’après Romilda Ferrauto

synode 14 : synthèses du débat des congrégations générales –> Lire la suite →