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L’importance de payer des impôts

L’importance de payer des impôts

DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
A LA DÉLÉGATION DE L’AGENCE DES REVENUS

Chambre Clémentine
lundi 31 janvier 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

Je remercie le directeur pour ses paroles de salutation. Je suis heureux de vous accueillir pour un moment de réflexion sur un sujet de grande actualité, important pour le bien commun. A travers vous, je salue tous les travailleurs de l’Agence du Revenu au niveau central, régional et provincial.

Je voudrais partager avec vous quelques enseignements de l’Évangile qui peuvent vous aider dans votre travail ; et je m’inspirerai des principes directeurs de votre agence : légalité, impartialité et transparence.

Cependant, nous devons d’abord nous rappeler que la Bible ne manque pas de références au thème des impôts. Il fait partie de la vie quotidienne depuis l’Antiquité. Tous les empires qui ont gouverné la Terre Sainte, et même les rois d’Israël, ont établi des systèmes de paiement des impôts.

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La situation la plus connue est celle des impôts que les Romains réclamaient à l’époque de Jésus, par l’intermédiaire des « collecteurs d’impôts », qui percevaient les impôts en échange d’une forte redevance. Et parmi ceux-ci il y avait Zachée (cf. Lc 19, 1-10), de Jéricho, que Jésus est allé visiter et convertir, scandalisant tout le monde.

Matthieu était aussi un publicain, que Jésus a appelé juste au moment où il était au bureau des impôts; Matthieu le suivit aussitôt et devint disciple, apôtre et évangéliste (cf. Mt 9, 9-13). Caravage a immortalisé le moment où Jésus lui tend la main et l’appelle : accroché à l’argent, il était, comme ça [il fait le geste].

Et voici ce que vous [le directeur] avez dit au début à propos de miserando et eligendo, en ayant pitié et en choisissant. Il le regarde avec miséricorde – misérable – et le choisit – eligendo. Il le regarde miserando et eligendo. A partir de ce moment, la vie de Matthieu n’est plus la même : elle est illuminée et réchauffée par la présence du Christ.

Et parfois nous, quand nous prions le Seigneur de prendre une décision, nous demandons la grâce de nous éclairer – et cela doit toujours être fait – mais nous ne demandons pas toujours l’autre grâce : celle de nous réchauffer le cœur.

Parce qu’une bonne décision a besoin des deux choses : un esprit clair et un cœur chaleureux, réchauffé par l’amour. Peut-être Matthieu aura-t-il continué à utiliser et à gérer ses propres biens, et peut-être aussi ceux des autres, mais certainement avec une autre logique : celle de servir les nécessiteux et de partager avec ses frères et sœurs, comme le Maître le lui a enseigné.

La Bible ne diabolise pas l’argent, mais nous invite à en faire le bon usage, à ne pas en être esclave, à ne pas l’idolâtrer. Et ce n’est pas facile de bien utiliser l’argent, ce n’est pas facile. A cet égard, la pratique du paiement de la dîme est peu connue mais très intéressante.

C’est une coutume commune à plusieurs sociétés antiques, qui prévoit le versement au souverain d’un dixième des fruits de la terre ou du bétail par les agriculteurs et les éleveurs. L’Ancien Testament, tout en maintenant cette pratique, lui donne un autre sens.

La dîme servait en effet à entretenir les membres de la tribu de Lévi (cf. Lv 27,30-33), qui, contrairement à toutes les autres tribus d’Israël, n’avaient pas reçu en héritage une partie de la terre promise. La tâche des Lévites était de servir dans le temple du Seigneur et de rappeler à tous qu’Israël est le peuple de ceux qui ont été sauvés par Dieu.

De ce point de vue, la dîme pour les Lévites servait à faire mûrir deux vérités dans la conscience du peuple : celle de ne pas se suffire à soi-même, car le salut vient de Dieu ; celui d’être responsables les uns des autres, en commençant par ceux qui en ont le plus besoin.

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Dans ce contexte, les principes de légalité, d’impartialité et de transparence deviennent une boussole précieuse.

Légalité. Aujourd’hui, comme aux temps bibliques, les collecteurs d’impôts risquent d’être perçus dans la société comme un ennemi dont il faut se méfier. Et malheureusement une certaine culture de suspicion peut s’étendre à ceux qui sont chargés de faire respecter les lois. C’est pourtant une tâche fondamentale, car la loi protège tout le monde. C’est une garantie d’égalité.

Les lois permettent de maintenir un principe d’équité là où la logique des intérêts génère des inégalités. La légalité dans le domaine fiscal est un moyen d’équilibrer les relations sociales, en soustrayant les forces de la corruption, de l’injustice et de l’inégalité.

Mais cela nécessite une certaine formation et un changement culturel. Comme on le dit souvent, en effet, le fisc est perçu comme un « mettre la main à la poche » par les gens. En réalité, la fiscalité est un signe de légalité et de justice. Elle doit favoriser la redistribution des richesses, en protégeant la dignité des pauvres et des plus petits, qui risquent toujours d’être écrasés par les puissants.

L’impôt, quand il est juste, est fonction du bien commun. Nous travaillons à accroître la culture du bien commun – c’est important ! -, pour que soit prise au sérieux la destination universelle des biens, qui est la destination première des biens : la destination universelle, que la doctrine sociale de l’Église continue d’enseigner encore aujourd’hui, en l’héritant de l’Écriture et des Pères de l’Église .

Vous avez énuméré parmi ces choses que le fisc soutient, les médecins. S’il vous plaît, continuez avec le système de santé gratuit, s’il vous plaît ! Et cela vient du fisc. Défendez-le. Car nous n’aurons pas à tomber dans un système de santé payant, où les pauvres n’ont droit à rien. L’une des belles choses que l’Italie a est celle-ci : s’il vous plaît, gardez-la.

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Deuxièmement : l’impartialité. Votre travail apparaît ingrat aux yeux d’une société qui considère la propriété privée comme un absolu et ne la subordonne pas au style de communion et de partage pour le bien de tous.

Cependant, à côté des cas d’évasion fiscale, de paiements illégaux, d’illégalité généralisée, vous pouvez constater l’honnêteté de nombreuses personnes qui ne se dérobent pas à leur devoir, qui paient leur dû, contribuant ainsi au bien commun. La simple droiture de tant de contribuables répond au fléau de l’évasion fiscale, et c’est un modèle de justice sociale.

L’impartialité de votre travail affirme qu’il n’y a pas de meilleurs citoyens que d’autres sur la base de leur appartenance sociale, mais que chacun a la bonne foi d’être de loyaux bâtisseurs de société. Il y a un « artisanat du bien commun » qu’il faut raconter, car les consciences honnêtes sont la vraie richesse de la société.

Parlant d’impartialité, l’indication de saint Paul aux chrétiens de Rome est toujours d’actualité : « Rendez à chacun ce qui lui est dû : à qui l’impôt est dû, l’impôt donné ; à qui l’impôt, l’impôt; à qui la peur, la peur; à qui respect, respect » (13,7). Il ne s’agit pas de légitimer un pouvoir quelconque, mais d’aider chacun à « faire le bien devant tous les hommes » (Rm 12,17).

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Troisièmement : la transparence. L’épisode évangélique de Zachée rappelle la conversion d’un homme qui non seulement reconnaît son péché d’avoir escroqué les pauvres, mais comprend surtout que la logique d’accumuler pour soi l’a isolé des autres. Pour cela il revient et partage. Il a été touché dans son cœur par l’amour gratuit de Jésus qui voulait aller jusque chez lui.

Et alors il déclare ouvertement ce qu’il fera : il donnera la moitié de ce qu’il possède aux pauvres et rendra quatre fois plus à ceux qui ont volé. Il retourne avec un intérêt généreux ! De cette façon, il donne de la transparence à l’argent qui passe entre ses mains. De l’argent transparent : c’est le but.

Le fisc est souvent perçu de manière négative si vous ne comprenez pas où et comment l’argent public est dépensé. Il y a un risque d’alimenter la méfiance et le mécontentement. Celui qui gère la richesse de chacun a la lourde responsabilité de ne pas s’enrichir.

En 1948, Don Primo Mazzolari écrivait aux politiciens catholiques élus au Parlement : « On pardonnera beaucoup à ceux qui, n’ayant pu pourvoir à tous les inconvénients des autres, se garderont de pourvoir aux leurs. Réduire la maladie des autres n’est pas toujours possible : ne nous retirons pas sur la misère, c’est toujours possible.

C’est le premier devoir, le premier témoignage chrétien. Face à une tribulation commune, les mains propres semblent une maigre présentation : mais les pauvres ne le pensent pas. Les pauvres en mesurent, non pas notre honnêteté, mais notre solidarité, qui est alors la mesure de notre amour ».

La transparence dans la gestion de l’argent, qui vient des sacrifices de nombreux travailleurs, révèle la liberté d’esprit et forme les gens à être plus motivés à payer des impôts, surtout si la collecte des impôts aide à surmonter les inégalités, à investir pour qu’il y ait plus travail, assurer une bonne santé et une éducation pour tous, créer des infrastructures qui facilitent la vie sociale et l’économie.

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Chers frères et sœurs, que saint Matthieu vous garde et soutienne votre engagement sur le chemin de la légalité, de l’impartialité et de la transparence. Ce n’est pas facile, mais apprenez-nous ceci : travaillez parce que nous le comprenons tous. Ces choses sont importantes. Moi aussi je vous accompagne de ma prière et de ma bénédiction et aussi de ma proximité. Et je vous demande de bien vouloir prier pour moi. Merci.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

A la suite du Christ, Étoile de l’Unité Chrétienne

A la suite du Christ, Étoile de l’Unité Chrétienne

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Les paroles des Mages dans l’Évangile selon Matthieu – « Nous avons vu son étoile apparaître en Orient et nous sommes venus ici pour l’honorer » (Mt 2, 2) – sont proposées comme un signe de méditation pour la célébration de la Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens cette année et qui commence demain. Des mots qui prolongent et actualisent la célébration du Noël du Seigneur Jésus, récemment célébrée.

Dès le début de sa présence sur terre, le Christ ouvre les portes de la foi à toutes les nations, les invitant à adorer son très saint nom et celui de son Père dans le Saint-Esprit. Les peuples ne restent pas impassibles devant cette grande invitation ; après avoir vu cette étoile extraordinaire, ils se mettent en route avec confiance.

Ils surmontent la logique mathématique, ils suivent une étoile qui se lève de l’orient, se cache et réapparaît, s’arrête et recommence son mouvement, jusqu’à ce que tout s’arrête là où la Lumière illumine toute la création. Les hommes de science, les mages, n’hésitent pas à accepter ce prodige extraordinaire et obéissent à son appel en n’opposant pas leur science à leur foi.

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L’étoile conduit les mages de l’Orient à Bethléem. D’un orient si loin et si proche, alors aussi bien qu’aujourd’hui. L’évangéliste ne nous a pas donné le nom exact du pays d’origine, mais il dit simplement « de l’orient ».

Probablement, cette expression décrit cette vaste zone géographique qui, aux yeux de l’homme d’aujourd’hui, de terre de charme et de sagesse est devenue synonyme de lieux tourmentés, théâtre de souffrances, de conflits et de guerres. Une terre si éloignée de notre façon de vivre au quotidien, mais aussi de notre façon de faire de l’œcuménisme.

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Pour la énième fois, l’Orient devient le berceau où naît un autre type d’œcuménisme, que nous pouvons définir comme œcuménisme de martyre. C’est cette terre qui produit des martyrs qui illuminent le ciel spirituel de toute l’Église du Christ avec leurs éclairs de lumière.

C’est cette terre qui attire notre attention sur l’exemple d’une foi vivante qui parvient à surmonter les différences qui divisent le Christ, seul fondement de notre foi.

Les textes des méditations pour chaque jour de cette semaine ont été préparés par le Conseil des Églises du Moyen-Orient : que nos prières soient pour les chrétiens de ces terres lointaines un hommage de remerciement et une petite fleur qu’avec dévotion nous puissions être là où ils reposent, nos frères martyrisés pour le Christ.

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En cette semaine, l’Église du Christ invite ses enfants à prier pour l’unité visible de l’Église tant désirée, mais tellement déchirée au fil des siècles. Il adresse toujours cette invitation sans altération dans les moments heureux, dans les moments de guerre, de famine, de maladie.

Aujourd’hui, donc, également en raison de la pandémie en cours, il y a tellement de peur, d’angoisse, de manque de confiance envers les autres, qui risquent potentiellement de devenir la cause de notre souffrance.

Le risque est que l’humanité d’aujourd’hui se referme sur elle-même, coupe les relations avec les autres et vit non seulement dans une séparation physique, mais dans un isolement spirituel, ce qui accroît considérablement la solitude et la souffrance psychophysique.

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Les hommes et les femmes d’aujourd’hui se demandent : mais quelle valeur notre prière peut-elle avoir face aux nombreuses divisions qui déchirent l’unique tunique du Christ… face à l’empire de la mort ? On ne peut répondre à cette question sans d’abord accepter spirituellement le grand événement de la « visite » de Dieu.

Les conditions de la vie humaine peuvent endurcir le cœur. Ainsi, pour comprendre et accepter qui est celui qui nous visite et à qui nous adressons nos prières, il est nécessaire de préparer la « crèche » de notre âme, non par un changement extérieur ou par une stérile amélioration morale.

Il faut la conversion de tout notre être, accepter le Christ comme Seigneur de notre vie, l’accueillir dans notre âme, tout en sachant qu’elle ressemble plus à une étable, remplie de tout ce qui nous afflige et nous opprime. La comparaison que les Pères font entre l’âme et l’étable est très belle. Comme le Christ a daigné naître dans une étable, ainsi il daigne et se réjouit lorsqu’il entre dans notre âme convertie.

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Étant ensemble avec nos frères et sœurs, priant, élevant des supplications et des louanges à notre seul Sauveur chaque jour de cette semaine, nous aussi revivons mystiquement la nuit de Bethléem, où le ciel et la terre se sont unis en une seule veine. Illuminés par notre Baptême commun, nous sommes ensemble comme de petites étoiles qui illuminent le ciel spirituel de l’Église et de ce monde.

Comme les anges, les mages, les bergers et toute la création ont accueilli Jésus avec dévotion et que l’étoile l’a manifesté aux peuples, il nous appartient donc de nous convertir et de nous unir en un seul corps mystique pour louer et louer Dieu , d’une seul voix et d’un seul cœur.

RÉFLEXION

Pour accompagner la réflexion de la Semaine de prière pour l’unité, nous proposons une indication des lectures bibliques des huit jours, suivie d’un bref commentaire. Mais pour entrer dans le thème de la réflexion, nous publions ci-dessous l’Introduction théologico-pastorale du manuel.

Selon l’Évangile de Matthieu (2,1-12), l’Étoile apparue dans le ciel de Judée constitue un signe d’espérance tant attendu, qui conduit les Mages et en eux, en réalité, tous les peuples de la terre , à l’endroit où se manifeste le vrai Roi et Sauveur. L’Étoile est un don, un signe de la présence aimante de Dieu pour toute l’humanité.

Pour les mages, c’était le signe qu’un roi était né. De ses rayons, l’Étoile conduit l’humanité vers une plus grande lumière, Jésus, la nouvelle Lumière qui illumine tout homme et qui conduit à la gloire du Père et à la splendeur de sa lumière. Jésus est la Lumière qui est venue dans nos ténèbres lorsque, par la puissance du Saint-Esprit, il s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie et s’est fait Homme.

Jésus est la Lumière : il est entré encore plus dans les ténèbres du monde quand pour notre amour et pour notre salut il s’est dépouillé et a été obéissant jusqu’à la mort. Il l’a fait pour éclairer notre chemin, afin que nous puissions connaître le Père et son amour pour nous, au point de nous donner son Fils unique.

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Les mages virent l’étoile et la suivirent. Les commentateurs ont toujours exprimé dans les figures des mages un symbole de la diversité des peuples alors connus, et un signe de l’universalité de l’appel divin symbolisé par la lumière de l’étoile qui brille de l’orient. Ils ont également reconnu, dans la recherche incessante du roi nouveau-né par le Mages, la soif de vérité, de bonté et de beauté de l’humanité.

L’humanité aspire à Dieu depuis le tout début de la création pour l’honorer. L’Étoile est apparue dès la naissance de l’Enfant divin, dans la plénitude des temps, et annonce le salut tant attendu qui commence dans le mystère de la nation inca.

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Les Mages nous révèlent l’unité de tous les peuples voulue par Dieu, ils viennent de pays lointains et représentent des cultures différentes, mais tous sont animés par le désir de voir et de connaître le Roi qui vient de naître. Le chrétien est appelé à être signe dans le monde de l’unité qu’il désire pour le monde.

Bien qu’appartenant à des cultures, des races et des langues différentes, les chrétiens partagent une recherche commune du Christ et un désir commun de l’adorer. La mission des chrétiens est donc d’être un signe, comme l’Étoile, pour guider l’humanité assoiffée de Dieu et la conduire au Christ, et d’être un instrument de Dieu pour réaliser l’unité de tous les peuples.

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L’ouverture de leurs coffrets et l’offrande de leurs cadeaux appartiennent également au tribut des mages, qui, depuis le christianisme primitif, ont été compris comme des signes des différents aspects de l’identité du Christ : l’or pour sa royauté, l’encens pour sa divinité et la myrrhe. qui préfigurer sa mort.

Cette diversité de dons nous donne donc une image de la perception particulière que les différentes traditions chrétiennes ont de la personne et de l’œuvre de Jésus : lorsque les chrétiens se rassemblent et ouvrent leurs trésors et leurs cœurs en hommage au Christ, ils s’enrichissent – non partager les dons de ces différentes perspectives.

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L’Étoile s’est levée à l’Orient (cf. Mt 2,2), c’est de là que se lève le soleil. L’histoire du Moyen-Orient, cependant, a été – et est encore aujourd’hui – marquée par des conflits et des luttes, tachée de sang et assombrie par l’injustice et l’oppression.

Ces derniers temps, depuis la Nakba palestinienne (c’est-à-dire l’exode de la population arabo-palestinienne pendant la guerre de 1948), la région a été le théâtre d’une série de guerres et de révolutions sanglantes et une terre d’extrémisme religieux

. L’histoire des Mages contient aussi de nombreux éléments tendres comme, par exemple, l’ordre despotique d’Hérode de massacrer tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem et ses environs (cf. Mt 2, 16-18) . La crudité de ces contes résonne dans la longue histoire, jusqu’à présent, du Moyen-Orient troublé.

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C’est au Moyen-Orient que la Parole de Dieu a pris racine et a donné ses fruits : trente, soixante et cent pour cent. Et c’est de cet Orient que les apôtres sont partis prédire chérir l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Ac 1,8). Le Moyen-Orient a également fait don de milliers de témoins chrétiens et de martyrs à l’Église.

Pourtant, aujourd’hui, l’existence même de la petite communauté chrétienne est menacée, puisque beaucoup sont poussés à chercher ailleurs une vie plus sûre et plus sereine. En ces temps troublés, la lumière du christianisme au Moyen-Orient est de plus en plus menacée, tout comme l’était l’Enfant Jésus, qui était la Lumière.

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Aujourd’hui plus que jamais, le Moyen-Orient a besoin d’une lumière céleste pour accompagner son peuple. L’étoile de Bethléem est un signe que Dieu marche avec son peuple, ressent sa douleur, écoute son cri et agit avec compassion. L’Étoile nous a rassurés sur le fait que, même si les circonstances peuvent changer et que des catastrophes s’abattent sur nous, la fidélité de Dieu ne faiblit pas.

Le Seigneur « ne dort ni ne se repose » (Ps 121, 4), mais marche aux côtés de son peuple et le garde lorsqu’il se sent perdu ou en danger. Le chemin de la foi est d’avancer avec Dieu qui veille toujours sur son peuple et le guide sur les chemins difficiles de l’histoire et de la vie. Pour cette semaine de prière,

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Les chrétiens du Moyen-Orient ont choisi le thème de l’Étoile levée en Orient pour plus d’une raison. Alors qu’en Occident, de nombreux chrétiens célèbrent solennellement Noël, pour de nombreux chrétiens d’Orient, la fête la plus ancienne, et toujours la principale, est plutôt l’Épiphanie, c’est-à-dire la révélation du salut de Dieu, de Bethléem et du Jourdain. aux nations.

Cette accentuation de la « théo-fania », c’est-à-dire de la manifestation, est, en un certain sens, le trésor que les chrétiens du Moyen-Orient peuvent offrir à leurs frères et sœurs du monde entier.

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L’Étoile conduit les Mages à travers le tumulte de Jérusalem où Hérode complote le meurtre d’une vie innocente. Aujourd’hui encore, dans diverses parties du monde, des innocents subissent la violence ou la menace de violence, et de jeunes familles sont contraintes de fuir.

Dans de telles circonstances, les gens recherchent un signe que Dieu est avec eux. Ils cherchent le Roi nouvellement né, le doux Roi de paix et d’amour. Mais où est l’Étoile qui éclaire le chemin vers lui ? Être l’Étoile qui illumine le chemin vers Jésus, Lumière du monde, c’est précisément la mission de l’Église.

C’est dans cette mission que l’Église devient signe d’espérance dans un monde troublé et signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple, dans les difficultés de la vie. Par la parole et par l’action, les chrétiens sont appelés à éclairer le chemin pour que le Christ se révèle, une fois de plus, aux nations.

Les divisions entre nous atténuent la lumière du témoignage chrétien et obscurcissent le chemin, empêchant les autres de trouver le chemin qui mène au Christ. Au contraire, les chrétiens unis qui adorent ensemble le Christ et ouvrent leurs coffres dans un échange de dons deviennent un signe de l’unité que Dieu désire pour toute la création.

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Les Chrétiens du Moyen-Orient offrent ce matériel pour la Semaine de Prière pour l’Unité consciente que le monde partage nombre de ses propres ennuis et difficultés qu’il a vécus et aspire à une lumière qui puisse dissiper la ténèbre sur le chemin vers le Sauveur.

La pandémie mondiale de Covid-19, la crise économique qui en a résulté et la défaillance des structures politiques, économiques et sociales censées protéger les plus faibles et les plus vulnérables, ont mis en lumière le désir profond, au niveau mondial, qu’une lumière brille dans l’obscurité.

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Après avoir rencontré le Sauveur et l’avoir adoré ensemble, les mages, avertis en songe, rentrent dans leurs pays par un autre chemin. De même, la communion que nous partageons dans la prière commune doit nous inspirer à retourner à nos vies, à nos églises et au monde entier par de nouveaux chemins. Prendre de nouveaux chemins signifie se repentir et renouveler sa vie, la vie de nos églises et de la société.

Suivre le Christ est ce nouveau chemin et, dans un monde éphémère et changeant, les chrétiens doivent rester inébranlables et sûrs comme les constellations et les planètes qui brillent de mille feux. Mais comment mettre tout cela en pratique ?

Se mettre au service de l’Évangile aujourd’hui exige un engagement à défendre la dignité humaine, en particulier des plus pauvres, des plus faibles et des marginalisés. Elle exige de la part des Églises transparence et responsabilité dans leurs relations avec le monde et les unes avec les autres.

Cela signifie que les églises doivent travailler ensemble pour soulager les affligés, accueillir les déplacés, soulager ceux qui sont écrasés par le fardeau de la vie et construire une société juste et honnête. C’est une invitation aux églises à travailler ensemble.

 

Le Pape François fête ses 85 ans

Le Pape François fête ses 85 ans

Le Saint-Père fête ce 17 décembre son 85e anniversaire. Après avoir célébré cette semaine, le 13, le 52e anniversaire de son ordination sacerdotale, il est félicité tout au long de la journée pour son 85e anniversaire.

Avec un événement symbolique : l’accueil de réfugiés en provenance de Chypre où il s’est rendu au début du mois de décembre. Le sort des réfugiés est une de ses plus grandes préoccupations.

Parmi ses collaborateurs les plus proches qui travaillent sur cette question, le cardinal Michael Czerny, jésuite comme le Pape et sous-secrétaire de la section «Migrants et Réfugiés» du dicastère pour la Promotion du Développement humain intégral.

«Le 17 décembre est un jour qui vaut la peine de réfléchir», déclare le cardinal, ajoutant que le Saint-Père devait déjà avoir des projets de retraite lorsqu’il s’est présenté au conclave qui l’a élu pape en 2013, mais «l’Esprit Saint en a décidé autrement.»

Le cardinal en profite pour réfléchir au pontificat du Pape François, aux thèmes importants qu’il défend et à la manière dont ils nous donnent un aperçu de sa personnalité.

Il souligne ainsi que le synode sur la synodalité, récemment lancé, résume bien les préoccupations du Saint-Père, car il s’agit de «la notion la plus optimiste que l’on puisse avoir de l’Église.» «Je pense que c’est le cadeau [du Pape] à l’Église, une façon d’être l’Église qui nous rassemble vers l’espoir dans la foi et dans l’amour les uns pour les autres.»