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Le Pape aux évêques français : porter le fardeau de la honte avec foi

Le Pape aux évêques français :
porter le fardeau de la honte avec foi

Le Pape François a écrit une lettre aux évêques réunis à Lourdes depuis lundi dernier et pendant huit jours en plénière avec un programme qui laisse amplement de place à la question des abus un mois après la publication du rapport préparé par la commission spéciale indépendante dirigée par Jean-Marc Sauvé. Ses données ont provoqué un véritable choc, à commencer par le nombre de personnes agressées par des religieux entre 1950 et 2020, soit plus de 216 000. Sachons que le Pape a récemment reçu des évêques français en visite ad limina.

« Alors que vous traversez la tempête causée par la honte et le drame de la maltraitance des enfants commis dans l’Église, je vous encourage à porter le fardeau avec foi et espérance, et je le porte avec vous. »

Dans son message adressé au président de la Conférence épiscopale de France (CEF), Éric de Moulins-Beaufort, le Pape se dit « convaincu qu’ensemble, et sous la conduite de l’Esprit Saint, vous trouverez les outils pour rendre hommage aux victimes et les consoler, pour exhorter tous les croyants à la pénitence et à la conversion des cœurs, pour prendre toutes les mesures nécessaires pour que l’Église soit un foyer sûr pour tous, pour prendre soin du saint peuple de Dieu, blessé et profondément troublé, et enfin pour reprendre la mission avec joie, résolument tournée vers l’avenir. »

« Dans les épreuves et les contradictions que vous êtes contraints de vivre  – soyez assurés du soutien et de la communion du Siège Apostolique. Ne doutez pas que les Français attendent la Bonne Nouvelle du Christ, ils en ont plus que jamais besoin. C’est pourquoi je confie avec une tendresse particulière à votre sollicitude paternelle l’immense majorité de vos prêtres qui exercent leur ministère avec générosité et dévouement, et dont la belle vocation est malheureusement embrouillée. Ils ont besoin d’être renforcés et soutenus en cette période difficile. »

Le premier jour de l’assemblée plénière, pour montrer la grande importance qu’ils entendent accorder à l’écoute de la parole des victimes, les évêques ont invité cinq d’entre elles à occuper les places habituellement réservées à la présidence de l’épiscopat dans la grande salle de le sanctuaire, pour témoigner de leur terrible expérience.

Avant l’épiscopat, les victimes ont exprimé leur irritation, leur tristesse, leur déception, mais aussi leurs attentes et leurs espoirs. Des mots « forts, difficiles mais nécessaires », a reconnu Luc Crépy, évêque de Versailles et président du groupe permanent de lutte contre la pédophilie au CEF.

« Nous devons mettre en œuvre les changements et c’est l’affaire de tous », a-t-il déclaré à la presse. Faisant écho aux attentes des victimes, François Touvet, évêque de Châlons, a estimé urgent de passer désormais des paroles aux actes, non plus « se contenter de produire des discours et des textes », mais « agir avec force ». « Nous devons être à la hauteur de cette attente et nous n’avons ni le droit ni la possibilité de perdre cet appel. »

Dans la salle de classe, où se trouvaient des victimes qui ont participé à la rédaction du rapport sur les abus, de nombreux évêques ont lu certains passages du document. Au cours de la rencontre, la question de l’indemnisation des victimes a également été abordée, au centre de nombreuses attentes :

« L’Église doit reconnaître ces personnes même lorsque les faits sont caducs », insiste Luc Crépy. L’après-midi d’aujourd’hui et de demain après-midi seront également consacrés à la question des abus, tandis qu’un moment de pénitence est prévu samedi dans le cimetière de la basilique de Notre-Dame du Rosaire. Les décisions finales, en revanche, seront votées le dernier jour de la plénière.

La protection de la création est l’autre thème principal de cette assemblée d’automne, qui a lieu au moment même où les dirigeants mondiaux sont réunis à Glasgow pour participer à la conférence sur le Changement climatique de l’ONU. Un choix que le pape François a félicité dans sa lettre. Trois demi-journées sont consacrées à la lecture de l’encyclique Laudato si‘ et à sa mise en œuvre dans les diocèses français.

Le thème choisi par la Conférence épiscopale, « Clameur de la terre, clameur des pauvres », tiré du document pontifical, a été choisi par les évêques pour donner la parole aux personnes vivant dans des conditions précaires. Une initiative qui rappelle celle organisée il y a deux ans par la CEF lors de l’assemblée plénière d’automne, au cours de laquelle pas moins de deux cents laïcs ont été invités à présenter leur réflexion sur l’encyclique du Pape François.


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Extraits traduits et présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

 

Le Pape Jean-Paul Ier sera béatifié

Le Pape Jean-Paul Ier sera béatifié

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Le Pape François a autorisé mercredi 13 octobre la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret sur la guérison miraculeuse attribuée à l’intercession de Jean-Paul Ier, ce qui ouvre la voie à sa béatification. Portrait de ce Pape au pontificat bref mais au sourire resté inscrit dans le cœur des fidèles.

La reconnaissance d’un miracle était nécessaire pour que cette étape soit franchie: c’est désormais chose faite. En recevant en audience ce mercredi matin le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, le Pape François a autorisé la promulgation d’un décret reconnaissant un miracle attribué à l’intercession de Jean-Paul Ier.

Il s’agit de la guérison d’une fillette de onze ans à Buenos Aires le 23 juillet 2011, qui souffrait d’une «encéphalopathie inflammatoire aiguë sévère, d’une maladie épileptique réfractaire maligne, d’un choc septique» et qui était alors en fin de vie. Un tableau clinique très grave, avec également de nombreuses crises épileptiques quotidiennes et une bronchopneumonie.

L’initiative d’invoquer le Pape Luciani avait été prise par un de ses fidèles dévots, le curé de la paroisse à laquelle appartenait l’hôpital. La date de la béatification du Souverain pontife italien n’est pas encore connue, elle sera communiquée par François.

«Tu seras du côté des pauvres…»

Né le 17 octobre 1912 à Forno di Canale (aujourd’hui Canale d’Agordo), dans la province de Belluno, en Vénétie, et mort le 28 septembre 1978 au Vatican, Albino Luciani a été Pape pendant seulement 33 jours, l’un des pontificats les plus courts de l’histoire.

Il était le fils d’un ouvrier socialiste qui avait longtemps travaillé comme émigré en Suisse. Dans la note que son père lui a écrite pour lui donner l’autorisation d’entrer au séminaire, on peut lire: «J’espère que lorsque tu seras prêtre, tu seras du côté des pauvres, car le Christ était de leur côté». Des mots qu’Albino Luciano mettra en pratique tout au long de sa vie.

Ordonné prêtre en 1935, il est nommé évêque de Vittorio Veneto en 1958, immédiatement après l’élection de Jean XXIII qui l’avait connu comme patriarche de Venise.

Originaire d’une terre pauvre caractérisée par l’émigration, mais aussi très vivante du point de vue social, et d’une Église caractérisée par des figures marquantes de prêtres, Albino Luciani a participé à l’ensemble du Concile œcuménique Vatican II et appliqué ses directives avec enthousiasme.

Face aux défis sociaux-économiques de l’époque

Pasteur proche de son peuple, il passait beaucoup de temps au confessionnal. Pendant les années où la légalité de la pilule contraceptive était discutée, il s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur de l’ouverture de l’Église sur son utilisation, après avoir écouté de nombreuses jeunes familles.

Après la publication de l’encyclique Humanae Vitae, dans laquelle Paul VI déclare la pilule moralement illicite en 1968, l’évêque de Vittorio Veneto fait la promotion du document, adhérant au magistère du Souverain Pontife. Paul VI, qui le connaissait déjà, le nomme patriarche de Venise à la fin de 1969, avant de le créer cardinal en mars 1973.

Mgr Luciani, qui a choisi « humilitas » (humilité) comme devise épiscopale, vit sobrement, enraciné dans la foi, en se montrant ouvert du point de vue social, proche des pauvres et des travailleurs.

Il fait preuve d’intransigeance lorsqu’il s’agit de dénoncer l’utilisation sans scrupules de l’argent au détriment du peuple, comme le montre sa fermeté lors d’un scandale économique à Vittorio Veneto impliquant l’un de ses prêtres.  À Venise, en tant que patriarche, il eut beaucoup à souffrir des protestations qui suivirent les années post-Concile.

Communicant discret mais talentueux, il écrit un livre à succès intitulé en français « Humblement vôtre » (Illustrissimi pour l’original italien), avec des lettres fictives écrites à des personnages historiques, sur des sujets d’actualité. Il attache une importance particulière à la catéchèse, avec la nécessité pour ceux qui transmettent le dépôt de la foi de se faire comprendre de tous.

Fidélité et nouveautés

Après la mort de Paul VI, il est élu le 26 août 1978 lors d’un conclave qui dure une journée. Une certaine confusion règne sur la place Saint-Pierre avant l’annonce de son élection: la fumée qui s’échappe de la Chapelle Sixtine n’est ni  noire, ni blanche, mais plutôt gris pâle. La foule et les journalistes s’interrogent, jusqu’à ce que soit  ouverte la fenêtre de la loggia centrale de la basilique saint-Pierre.

Le double nom choisi par le nouveau Successeur de Pierre est déjà tout un programme: en unissant Jean et Paul, il offre non seulement un hommage de gratitude aux Papes qui l’ont nommé évêque et cardinal, mais il marque aussi un chemin de continuité dans l’application du Concile, barrant la route aussi bien aux replis nostalgiques sur le passé qu’aux bonds en avant incontrôlés.

Dès ses premières prises de parole, il abandonne l’usage du « nous », du pluriel maiestatis, et dans les premiers jours, il refuse l’usage de la chaise à porteurs. Il cède toutefois à la demande de ses collaborateurs lorsqu’il se rend compte qu’en allant à pied, les personnes qui ne sont pas dans les premiers rangs ont du mal à le voir.

Les audiences du mercredi, durant son très court pontificat, sont de véritables catéchèses: le Pape Luciani parle sans texte écrit, cite des poèmes de mémoire, invite un garçon et un enfant de chœur à monter sur l’estrade et leur parle.

Dans un discours improvisé, il se souvient d’avoir souffert de la faim dans son enfance et reprend les mots courageux de son prédécesseur sur les «peuples de la faim» qui défient les «peuples de l’opulence». Son magistère est également marqué par le thème de la miséricorde.

Jean-Paul Ier ne quitte le Vatican qu’une seule fois, au cours des semaines étouffantes de la fin de l’été 1978, pour prendre possession de sa cathédrale en tant qu’évêque de Rome, Saint Jean de Latran, et recevoir les hommages du maire de la capitale italienne, le communiste Giulio Carlo Argan.

Devant celui-ci, le nouveau Pape cite le catéchisme de saint Pie X, rappelant que «parmi les péchés qui crient vengeance devant Dieu» figurent «l’oppression des pauvres» et «la spoliation des travailleurs de leur juste salaire».

Réputation de sainteté immédiate

Jean-Paul Ier meurt subitement dans la nuit du 28 septembre 1978. Il est retrouvé sans vie par la religieuse qui apportait du café dans sa chambre tous les matins. De nombreuses théories ont été échafaudées autour de sa mort soudaine et inattendue, ces prétendues conspirations étant utilisées pour vendre des livres et produire des films.

Une recherche documentée sur sa mort, qui clôt définitivement le dossier, a toutefois été signée par la vice-postulatrice du procès de béatification, Stefania Falasca (Cronaca di una morte, Librairie éditrice vaticane).

En quelques semaines de pontificat, le Pape Luciani est entré dans le cœur de millions de personnes, pour sa simplicité, son humilité, ses paroles de défense des plus petits et pour son sourire évangélique, première  marque de la bonté de Dieu agissant en lui.

La réputation de sainteté de Jean-Paul Ier s’est répandue très rapidement. Beaucoup de fidèles l’ont prié et le prient encore, notamment en se rendant sur sa tombe, située dans la nécropole papale de la basilique saint-Pierre. De nombreuses personnes, et même tout un épiscopat -celui du Brésil-, ont demandé l’ouverture de son procès en béatification, qui arrive désormais à son terme.

Ne vous laissez pas emprisonner par la tristesse ou le découragement

«Ne vous laissez pas emprisonner
par la tristesse ou le découragement»

Depuis le stade Lokomotiva de Košice, le Pape François est allé à la rencontre de milliers de jeunes slovaques, dialoguant avec eux et les invitant à garder confiance en Dieu face aux défis du monde contemporain.
*

VOYAGE APOSTOLIQUE DU SAINT-PÈRE
À BUDAPEST, À L’OCCASION DE LA MESSE DE CLÔTURE
DU 52e CONGRÈS EUCHARISTIQUE INTERNATIONAL, ET EN SLOVAQUIE
(12-15 SEPTEMBRE 2021)

RENCONTRE AVEC LES JEUNES

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Stade Lokomotiva (Košice)
Mardì, 14 septembre 2021

Chers jeunes, chers frères et sœurs, dobrý večer ! [Bonsoir!]

Cela m’a fait plaisir d’entendre les propos de Mgr Bernard, vos témoignages et vos questions. Vous en avez fait trois et j’aimerais essayer de trouver des réponses avec vous.

Je commence par Peter et Zuzka, à partir de votre question sur l’amour dans le couple. L’amour est le plus grand rêve de la vie, mais ce n’est pas un rêve bon marché. C’est bien, mais ce n’est pas facile, comme toutes les belles choses de la vie. C’est le rêve, mais ce n’est pas un rêve facile à interpréter.

Je vous vole une phrase : « Nous avons commencé à percevoir ce don avec des yeux totalement nouveaux.» Vraiment, comme vous l’avez dit, il faut de nouveaux yeux, des yeux qui ne se laissent pas berner par les apparences. Amis, ne banalisons pas l’amour, car l’amour n’est pas seulement une émotion et un sentiment, c’est le début. L’amour, ce n’est pas tout avoir tout de suite, il ne répond pas à la logique du jetable. L’amour est fidélité, don, responsabilité.

Se révolter contre la culture du provisoire

La vraie originalité aujourd’hui, la vraie révolution, c’est de se rebeller contre la culture du provisoire, c’est d’aller au-delà de l’instinct, au-delà de l’instant, c’est d’aimer toute la vie et avec soi-même. Nous ne sommes pas là pour nous débrouiller, mais pour faire de la vie un business. Vous aurez tous en tête de belles histoires, que vous avez lues dans des romans, vues dans un film inoubliable, entendues dans un conte touchant.

Si vous y réfléchissez, dans les grandes histoires, il y a toujours deux ingrédients : l’un est l’amour, l’autre est l’aventure, l’héroïsme. Ils vont toujours ensemble. Pour rendre la vie belle, il faut les deux : l’amour et l’héroïsme.

Nous regardons Jésus, nous regardons le Crucifix, il y a les deux : l’amour sans limite et le courage de donner sa vie jusqu’au bout, sans demi-mesures. Voici devant nous la bienheureuse Anna, une héroïne de l’amour. Il nous dit de viser des objectifs élevés. S’il vous plaît, ne laissez pas les jours de la vie passer comme les épisodes d’un feuilleton.

«Les rêves que nous faisons nous disent la vie que nous voulons»

Par conséquent, lorsque vous rêvez d’amour, vous ne croyez pas aux effets spéciaux, mais que chacun de vous est spécial, chacun de vous. Chacun est un cadeau et peut faire de la vie, de sa propre vie, un cadeau. Les autres, la société, les pauvres vous attendent. Vous rêvez d’une beauté qui va au-delà de l’apparence, au-delà du maquillage, au-delà des tendances de la mode.

Vous rêvez sans crainte de fonder une famille, de générer et d’éduquer des enfants, de passer une vie à tout partager avec une autre personne, sans avoir honte de vos fragilités, car il y a celui ou celle qui les accueille et les aime, qui vous aime comme vous sommes. C’est ça l’amour : aimer l’autre tel qu’il est, et c’est beau ! Les rêves que nous avons nous disent la vie que nous voulons.

Les grands rêves ne sont pas la voiture puissante, la robe à la mode ou les vacances transgressives. N’écoutez pas ceux qui vous parlent de rêves et vous vendent plutôt des illusions. C’est une chose de rêver, de rêver, et une autre d’avoir des illusions. Ceux qui vendent des illusions en parlant de rêves sont des manipulateurs de bonheur.

Nous avons été créés pour une plus grande joie : chacun de nous est unique et est au monde pour se sentir aimé dans sa singularité et aimer les autres comme personne ne peut le faire à sa place. Vous ne vivez pas assis sur le banc pour faire la réserve de quelqu’un d’autre.

Non, chacun est unique aux yeux de Dieu, ne vous laissez pas « approuver » ; nous ne sommes pas faits en série, nous sommes uniques, nous sommes libres, et nous sommes au monde pour vivre une histoire d’amour, d’amour avec Dieu, pour embrasser l’audace des choix forts, pour s’aventurer dans le merveilleux risque d’aimer. Je vous demande : croyez-vous cela ? Je vous demande : en rêvez-vous ? [ils répondent : «Oui !»] Êtes-vous sûr ? [« Oui bien sûr!]

Je voudrais vous donner un autre conseil. Pour que l’amour porte du fruit, n’oubliez pas les racines. Et quelles sont tes racines ? Les parents et surtout les grands-parents. Attention : les grands-parents. Ils ont préparé le terrain pour vous. Arrosez les racines, allez chez vos grands-parents, cela vous fera du bien : posez-leur des questions, prenez le temps d’écouter leurs histoires.

Aujourd’hui, il y a le danger de se déraciner, car nous sommes enclins à courir, à tout faire à la va-vite : ce que nous voyons sur Internet peut nous parvenir immédiatement chez nous ; un seul clic et les gens et les choses apparaissent à l’écran. Et puis il arrive qu’ils deviennent plus familiers que les visages qui nous ont engendrés.

Remplis de messages virtuels, nous risquons de perdre nos vraies racines. Se déconnecter de la vie, fantasmer dans le vide, ce n’est pas bien, c’est une tentation du malin. Dieu nous veut fermement plantés sur le sol, connectés à la vie ; jamais fermé, mais toujours ouvert à tous ! Enraciné et ouvert. Vous avez compris ? Enraciné et ouvert.

Oui, c’est vrai, mais – me direz-vous – le monde pense différemment. On parle beaucoup d’amour, mais en réalité un autre principe s’applique : chacun pense par lui-même. Chers jeunes, ne vous laissez pas influencer par cela, par ce qui ne va pas, par le mal qui sévit. Ne vous laissez pas emprisonner par la tristesse, par le découragement résigné de ceux qui disent que rien ne changera jamais.

Si vous croyez cela, vous tombez malade de pessimisme. Et avez-vous vu le visage d’un jeune homme, d’un jeune pessimiste ? Avez-vous vu quel visage il a? Un visage amer, un visage amer.Le pessimisme nous rend malade d’amertume, il nous vieillit intérieurement. Et vous vieillissez jeune.

Aujourd’hui, il y a tellement de forces perturbatrices, tellement de gens qui blâment tout et tout le monde, des amplificateurs de négativité, des professionnels de la plainte. Ne les écoutez pas !, non, car la plainte et le pessimisme ne sont pas chrétiens, le Seigneur déteste la tristesse et la victimisation. Nous ne sommes pas faits pour garder le visage sur terre, mais pour lever notre regard vers le Ciel, vers les autres, vers la société.

Un Père qui nous relève en toute situation

Et quand nous sommes déprimés – parce que tout le monde dans la vie est à certains moments un peu déprimé, nous connaissons tous cette expérience – et quand nous sommes déprimés, que pouvons-nous faire ? Il existe un remède infaillible pour nous relever. C’est ce que tu nous as dit, Petra : Confession. As-tu écouté Petra, toi ? [« Oui ! »]

Le remède de la confession. Vous m’avez demandé : « Comment un jeune homme peut-il surmonter les obstacles sur le chemin de la miséricorde de Dieu ? Ici aussi il s’agit de regarder, de regarder ce qui compte. Si je te demande : « A quoi penses-tu quand tu vas te confesser ? – ne le dites pas à voix haute -, je suis presque certain de la réponse : « Aux péchés ».

Mais – je vous le demande, vous répondez – les péchés sont-ils vraiment le centre de la confession ? [« Non ! »] Je n’entends pas… [« Non ! »] Bien joué ! Dieu veut-il que vous vous approchiez de lui en pensant à vous, à vos péchés ou à lui ? Que veut Dieu ? Vous approchez-vous de lui ou de vos péchés ? Ce qu’il veut? Répondez [« À lui ! »] Plus fort, que je suis sourd… [« À Lui ! »]

Quel est le centre, les péchés ou le Père qui pardonne tous les péchés ? Le père. Nous n’allons pas nous confesser comme des gens punis qui doivent s’humilier, mais comme des enfants qui courent pour recevoir l’étreinte du Père. Et le Père nous relève dans chaque situation, nous pardonne chaque péché. Écoutez bien ceci : Dieu pardonne toujours ! Vous avez compris ? Dieu pardonne toujours !

Je vous donne un petit conseil : après chaque confession, restez quelques instants pour vous souvenir du pardon que vous avez reçu. Gardez cette paix dans votre cœur, cette liberté que vous ressentez à l’intérieur. Non pas les péchés, qui n’existent plus, mais le pardon que Dieu vous a accordé, la caresse de Dieu le Père. Gardez celui-là, ne le laissez pas être volé.

Et la prochaine fois que vous vous confesserez, souvenez-vous de ceci : je vais à nouveau recevoir ce câlin qui m’a fait tant de bien. Je ne vais pas voir un juge pour régler des comptes, je vais à Jésus qui m’aime et me guérit. En ce moment, j’ai envie de donner un conseil aux prêtres : je dirais aux prêtres qu’ils se sentent à la place de Dieu le Père qui pardonne et embrasse et accueille toujours.

Nous donnons à Dieu la première place dans la confession. Si Dieu, s’Il est le protagoniste, tout devient beau et la confession devient le Sacrement de la joie. Oui, de joie : non de peur et de jugement, mais de joie. Et il est important que les prêtres soient miséricordieux. Jamais curieux, jamais inquisiteurs, s’il vous plaît, mais qu’ils soient des frères qui donnent le pardon du Père, qu’ils soient des frères qui accompagnent dans cette étreinte du Père.

Mais quelqu’un pourrait dire : « J’ai honte de toute façon, je ne peux pas surmonter la honte d’aller me confesser ». Pas de problème, c’est une bonne chose ! Avoir honte dans la vie est parfois bon pour vous. Si vous avez honte, cela signifie que vous n’acceptez pas ce que vous avez fait.

La honte est un bon signe, mais comme tout signe elle demande d’aller plus loin. Ne soyez pas prisonnier de la honte, car Dieu n’a jamais honte de vous. Il t’aime là où tu as honte de toi. Et il t’aime toujours. Je vous dis quelque chose qui n’est pas sur grand écran. Dans mon pays, ces effrontés qui font tout de travers, on les appelle « sans vergogne ».

Et un dernier doute : « Mais, Père, je ne peux pas me pardonner, donc même Dieu ne pourra pas me pardonner, car je tomberai toujours dans les mêmes péchés ». Mais – écoute – Dieu, quand est-il offensé ? Quand vas-tu demander pardon ? Jamais. Dieu souffre quand nous pensons qu’il ne peut pas nous pardonner, car c’est comme lui dire : « Tu es faible en amour ! ».

Je dirais à Dieu que c’est mauvais ! Dites-lui « vous êtes faible en amour ». Au lieu de cela, Dieu se réjouit de nous pardonner, à chaque fois. Quand il nous élève il croit en nous comme la première fois, il ne se décourage pas. C’est nous qui sommes découragés, lui non.

Il ne voit pas des pécheurs à étiqueter, mais des enfants à aimer. Il ne voit pas de mauvaises personnes, mais des enfants bien-aimés ; peut-être blessé, et alors il a encore plus de compassion et de tendresse. Et chaque fois que nous allons nous confesser – ne l’oubliez jamais – il y a une célébration au Ciel. Qu’il en soit de même sur terre !

Se laisser embrasser par le Christ 

Enfin, Peter et Lenka, vous avez fait l’expérience de la croix dans la vie. Merci pour votre témoignage. Vous avez demandé comment « encourager les jeunes à ne pas avoir peur d’embrasser la croix ». Embrasser : c’est un joli verbe ! Les câlins aident à surmonter la peur. Lorsque nous sommes embrassés, nous reprenons confiance en nous et aussi dans la vie.

Alors laissons-nous embrasser par Jésus, car lorsque nous embrassons Jésus, nous embrassons à nouveau l’espérance. La croix ne peut pas être embrassée seule ; la douleur ne sauve personne. C’est l’amour qui transforme la douleur. C’est donc avec Jésus que l’on embrasse la croix, jamais seul ! Si vous embrassez Jésus, la joie renaît. Et la joie de Jésus, dans la douleur, se transforme en paix.

Chers jeunes, chers jeunes, je vous souhaite cette joie, plus forte que tout. Je vous souhaite de l’apporter à vos amis. Pas des sermons, mais de la joie. Apportez de la joie! Pas des mots, mais des sourires, une proximité fraternelle. Merci de m’avoir écouté et je vous demande une dernière chose : n’oubliez pas de prier pour moi. akujem ! [Merci!]

Levez-vous tous et prions Dieu qui nous aime, prions le Notre Père : « Notre Père… » [en slovaque]

[Bénédiction]


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