Le diocèse d’Aire-et-Dax (Landes) a lancé, dimanche 2 février, un jubilé pour célébrer les 400 ans de la découverte de la statue de la Vierge de Buglose, haut lieu de la piété populaire.
Il y a quatre siècles dans un champ marécageux des Landes, en 1620, un pâtre dirigeant son troupeau de bœufs a découvert une grande statue de la Vierge à l’Enfant. Dissimulée là cinquante ans plus tôt, durant les guerres de Religion, pour échapper aux exactions des troupes protestantes des Huguenots, la pierre d’environ 400 kg est quasi envasée et cachée par les joncs.
Apprenant la nouvelle, l’évêque local ordonne aussitôt son transfert jusqu’à la paroisse voisine, mais l’attelage chargé de la transporter refuse d’avancer. Y voyant un signe de la Providence, l’évêque ordonne l’érection, à cet emplacement même, d’une chapelle.
Pour célébrer les 400 ans de cette première construction consacrée à Notre-Dame de Buglose, le diocèse d’Aire-et-Dax a ouvert officiellement, dimanche 2 février, une année jubilaire avec de nombreuses festivités locales, notamment le dimanche 1er juin.
«Saint Vincent de Paul (1581 -1660) est aussi né à quelques kilomètres de là. Comme Notre-Dame de Buglose passée de la boue à la lumière, lui a concrètement prêché le passage de la misère humaine à la dignité spirituelle. Les évêques d’ici ont coutume d’assurer que la tête de notre diocèse est à Dax, tandis que son cœur est à Buglose. C’est une belle image pour symboliser ce lieu fédérateur, et de profond ressourcement spirituel.»
(Denis Cazaux, vicaire général du diocèse, et recteur du sanctuaire Notre-Dame de Buglose)
DÉCRET
Nicolas SOUCHU
par la grâce de Dieu et l’autorité du Siège apostolique
évêque d’Aire et Dax
décrète
un temps jubilaire à l’occasion du quatrième centenaire
de la découverte de la statue de Notre Dame, à Buglose, en 1620.
Depuis lors vénérée sous le vocable de Notre Dame de Buglose, la Mère de Dieu a été déclarée patronne du diocèse par décision du pape Pie IX, le 10 janvier 1878.
Ce temps jubilaire se déroulera dans le diocèse d’Aire et Dax du 2 février 2020 – fête de la Présentation du Seigneur au Temple – au 13 septembre 2020 – clôture de la Semaine Mariale diocésaine .
L’indulgence plénière pourra être reçue, selon les normes habituelles*, au sanctuaire de Notre Dame de Buglose, aux dates suivantes :
– le 2 février, ouverture du Jubilé ;
– le 1er mai, mémoire du premier pèlerinage de Dax à Buglose ;
– le 1er juin, fête de Marie Mère de l’Église. Grande fête du temps jubilaire avec la Province de Bordeaux ;
– le 15 août, solennité de l’Assomption de la Vierge Marie ;
– tous les jours de la Semaine Mariale autour du 8 septembre, Solennité de la Nativité de la Vierge Marie, patronne du diocèse.
L’indulgence plénière sera accordée aussi aux personnes malades et handicapées lors du passage de l’image pèlerine de Notre Dame dans l’église paroissiale de leur domicile, le temps du Jubilé.
En ce temps de grâce, que Notre Dame de Buglose bénisse le diocèse et accompagne de son sourire la vie de tous les pèlerins qui viendront se confier à sa protection maternelle.
À Dax, le 1er janvier 2020,
Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu
+ Nicolas SOUCHU
Évêque d’Aire et Dax
Bernard HAYET
Chancelier
* Confession, communion, prière pour le pape et pour le diocèse.
Ouverture à Paris de l’année diocésaine des 1600 ans de sainte Geneviève
Sainte Geneviève 1600 ans
Aujourd’hui Samedi 11 janvier 2020 a eu lieu l’ouverture de l’Année diocésaine sainte Geneviève, à 16h30, en l’église Saint-Étienne du Mont, Place Sainte-Geneviève 75005 Paris, par des Vêpres solennelles, en présence d’autorités dont Madame Hidalgo, maire de Paris, Vêpres suivies d’une procession de la châsse de la Montagne Sainte-Geneviève au Pont de la Tournelle et de la bénédiction de Paris par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris.
À cette occasion, les paroisses et communautés du diocèse ont reçu le « cierge de sainte Geneviève ». Chaque paroisse a donc été invitée à désigner une personne pour recevoir le « cierge de sainte Geneviève » et le rapporter dans sa communauté. Les communautés religieuses possédant une chapelle où est célébrée une messe dominicale, contactées directement, doivent recevoir aussi un cierge.
La cérémonie présidée par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, assisté des vicaires généraux, et à laquelle tous les prêtres et diacres ont été conviés, s’est donc déroulée en deux temps dans l’église Saint-Étienne du Mont, par les Vêpres solennelles avec la Maîtrise Notre-Dame de Paris, puis par la procession dans les rues de Paris.
Pour que cette procession et la prière finale soit un beau témoignage, la foule a rejoint la statue monumentale de sainte Geneviève du Pont de la Tournelle où se sont exprimés chants et prières pour Paris. C’est de là que l’archevêque a ouvert cette Année sainte Geneviève, en bénissant les participants et en donnant aux paroisses et communautés le cierge de Sainte Geneviève.
Pourquoi un « cierge Sainte-Geneviève » ?
tableau-reliquaire de sainte Geneviève – musée de Cluny Paris
Sainte Geneviève avait une vénération toute particulière pour saint Denis, premier évêque de Paris. La sainte faisait de fréquents pèlerinages nocturnes jusqu’à la basilique, souvent dans la nuit du samedi au dimanche, à l’heure des vigiles du jour du Seigneur.
Un jour, par mauvais temps, alors que le chemin était déjà difficile pour Geneviève et les flammes qui l’accompagnaient, un coup de vent éteignit les flammes. Le cierge de Geneviève se ralluma alors sans intervention humaine et les guida jusqu’au terme de leur pèlerinage.
Cet épisode est à l’origine de l’iconographie traditionnelle représentant la sainte avec un cierge allumé dans une main, qui ne s’éteint pas malgré les tentatives du Malin, et un livre dans l’autre main, vraisemblablement une Bible ou un psautier de la prière de l’Église. Elle y chantait peut-être en reprenant le psalmiste : « Tu es la lumière de ma lampe, Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit » (Ps 17, 29).
L’interprétation apportée à cet épisode y lit la lumière du cierge du baptême, lumière qui éclaire toute l’existence du croyant quelles que soient les épreuves et les vicissitudes de la vie ; mais également la lumière de la foi qui tient bon malgré les batailles du combat spirituel, l’ange gardien de Geneviève veillant sur elle.
C’est dans cet héritage que s’inscrit la démarche du diocèse de Paris lors du lancement de cette année jubilaire. Chaque paroisse et communauté avec un cierge particulier remis, se rappellera et célébrera la foi des Parisiens, tout en se mettant sous le patronage de sainte Geneviève.
Quelques traits de sa vie
C’est à Nanterre qu’est née Geneviève. Des traces de la maison natale se trouvent près de l’actuelle cathédrale. S’y trouve un puits antique qui nous permet de commémorer le premier miracle de la jeune Geneviève. Sainte Geneviève est la patronne du diocèse de Nanterre et de la ville de Nanterre.
À la mort de ses parents, à l’âge de 21 ans, Geneviève est venue habiter chez sa marraine dont l’époux était un notable de l’administration de la Cité, c’est à Paris qu’elle déploya toute son énergie mue par sa foi. Geneviève habitait sur l’île de la Cité, proche de l’église Saint-Étienne qui marque aujourd’hui le parvis de la cathédrale.
L’évêque Germain d’Auxerre a joué un grand rôle dans la vie de sainte Geneviève. En route vers l’Angleterre, il fit escale à Nanterre. Comme envoyé du Pape, la foule se pressait pour l’accueillir et c’est lui qui repéra la jeune fille qu’il confirma plus tard dans sa vocation. À plusieurs reprises, de nouveau l’évêque interviendra pour assurer l’action de Geneviève, notamment à Paris, à l’emplacement de l’actuelle église Saint-Germain l’Auxerrois.
Saint Loup, évêque de Troyes, compagnon de Germain d’Auxerre rencontra Geneviève lors de son escale vers l’Angleterre. C’est dans l’Aube, qu’en bateau, Geneviève alla chercher la nourriture nécessaire pour ravitailler Paris assiégé.
L’Histoire retient que saint Denis (premier évêque de Paris) avec le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère ont été martyrisé par décapitation (sur le bas de la colline de Montmartre) et inhumés à quelques kilomètres au Nord de Paris au vicus Catulliacus (actuel Saint-Denis en France). La tombe se trouvait dans une chapelle du cimetière.
Geneviève décida qu’il fallait plus dignement honorer et favoriser les pèlerinages sur la tombe du fondateur de l’Église de Paris, d’où la construction de la première basilique de Saint-Denis. La Vita nous laisse penser qu’elle s’est occupé de tous les détails. C’est au cours d’un de ses pèlerinages qu’est advenu le miracle du cierge de sainte Geneviève.
Sainte Geneviève, une sainte pour aujourd’hui
Alors que s’achève la neuvaine à Sainte Geneviève, le père Frédéric Lanthonie, curé de Sainte-Geneviève des Grandes-Carrières, explique pourquoi la sainte patronne de la capitale est aujourd’hui un exemple pour tous les chrétiens. C’est dans sa paroisse, la seule du diocèse de Paris à porter le nom de Sainte Geneviève, qu’est célébrée la dernière messe de la neuvaine, samedi 11 janvier.
Sainte Geneviève est connue pour avoir détourné, par sa prière, Attila et ses hordes qui assiégeaient Paris. Elle a également œuvré à la conversion de Clovis et à l’établissement de la chrétienté en France; son amitié avec Syméon le Stylite, un syrien, témoigne de l’union entre chrétiens d’Orient et d’Occident. Les œuvres et les combats de cette femme du 5ème siècle résonnent finalement toujours à l’oreille des chrétiens d’aujourd’hui.
Une femme d’influence
«Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous, les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications». Cette phrase bien connue a été prononcée par Sainte Geneviève alors que les Huns sont aux portes de Paris. La jeune fille encourage les Parisiens à demeurer dans leur ville, qui est sauvée par leurs prières. Suite à cet événement, elle fut proclamée defensor civitas, chargée de la défense de la cité, et prit part à la vie politique de Paris.
La miséricorde en actes
Sainte Geneviève incarne l’esprit de résistance à la barbarie mais son aura était surtout due, au 5ème siècle, à son engagement auprès des plus pauvres. Témoin cet autre épisode de la vie de Sainte Geneviève: alors que les Parisiens souffraient de la famine, elle entreprit une longue excursion pour rapporter du blé au peuple et distribuer du pain aux miséreux.
Certains quartiers de Paris sont, aujourd’hui encore, marqués par une grande précarité. Dans le 18ème arrondissement , on côtoie «la prostitution, une concentration de personnes issues de la migration qui vivent dans un grand dénuement. Sainte Geneviève rappelle alors aux Parisiens qu’ils ont des choses à vivre ensemble, ils ne doivent pas s’opposer [les uns aux autres] mais aller au-delà de la méfiance et de la violence».
Son message dépasse cependant les frontières de Paris et s’adresse aujourd’hui à tous les catholiques : «On peut retenir de sa vie qu’elle a pris au sérieux son baptême par la prière, par une vie concrète de charité (…) elle n’a pas eu peur et je pense qu’elle peut nous permettre de retrouver une espérance dans un quotidien qui n’est pas toujours facile».
Elle n’a surtout jamais hésité à «réconforter ceux qui tombaient et rejoint vraiment la parole de St Matthieu au chapitre 25 verset 40: Amen je vous le dis, nous dit Jésus, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait».
Faire vivre Sainte Geneviève au cœur des paroisses
Cette année jubilaire permettra aussi aux paroisses de redécouvrir la figure de Sainte Geneviève. Dans la paroisse Sainte-Geneviève des Grandes-Carrières, un jeune artiste a réalisé une fresque retraçant les étapes importantes de la vie de la sainte, qui sera affichée devant l’église dimanche 12 janvier.
Plusieurs événements jalonneront l’année à venir (visite de l’église, prières autour de Sainte Geneviève), donnant aux paroisses l’occasion de s’ouvrir et de se faire connaître. L’objectif est d’interpeller les gens, de les faire se rencontrer, prier ensemble… et finalement de suivre l’exemple donnée par Sainte Geneviève, il y a 1600 ans.
Prière à Sainte Geneviève
Sainte Geneviève, écoute favorablement nos prières. En nous tournant vers toi, nous nous souvenons de tous les bienfaits que depuis seize siècles, tu n’as cessé d’obtenir de Dieu en faveur de ceux qui t’implorent.
Aujourd’hui, de nouveau, nous en appelons à ta puissante intercession. Veille sur notre Ville Capitale, et tous ses habitants. Conduis à Dieu tous ceux qui Le cherchent sans le savoir.
Soutiens les hommes et les femmes qui ont la belle mission de gérer les affaires publiques. Transmets leur la Lumière pour éclairer leur conscience, qu’ils soient de dignes serviteurs du bien commun.
Penche-toi sur les hommes et les femmes désabusés par la vie, les malades et les mourants, qu’ils trouvent sur leur chemin aide et secours.
Donne-nous ton regard généreux pour nourrir les affamés, protéger les faibles et secourir les exilés.
Toi, la femme énergique qui n’a pas eu peur de rengager, soutiens les nombreux jeunes et étudiants qui cherchent à bâtir leur vie durablement.
Fais grandir en nous l’Amour de l’Église dans laquelle tu as consacré ta vie et que tu ne cessas de servir.
Que cette année anniversaire dans notre diocèse fasse rayonner dans Paris, la joie de l’Évangile.
Sainte Geneviève, nous t’en supplions, Prie Dieu pour nous, par Jésus le Christ, dans l’Esprit : Amen !
Voilà 83 ans depuis le 17 décembre 1936, jour de la naissance à Buenos Aires, en Argentine, de Jorge Mario Bergoglio. Fils d’émigrés piémontais, il souhaitait devenir boucher et cultivait une passion pour le chant, avant d’obtenir son diplôme de technicien en chimie. En 1958, il entra au séminaire et choisit d’effectuer le noviciat chez les pères jésuites. C’est à ce moment-là qu’une infirmière, Sœur Cornelia Caraglio, lui sauve la vie en persuadant un médecin d’administrer la bonne dose d’antibiotique pour traiter la pneumonie.
Premier jésuite Pape
Ordonné prêtre en 1969, puis élu provincial des jésuites d’Argentine quatre ans plus tard, le père Bergoglio, est nommé évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992 puis archevêque de la capitale argentine le 28 février 1998.
Lors du consistoire du 21 février 2001, saint Jean-Paul II le crée cardinal : «Ce matin, la « Rome catholique » embrasse chaleureusement les nouveaux cardinaux, sachant qu’une autre page significative de son histoire de deux mille ans est en train d’être écrite». C’est le prélude d’une autre page historique: celle qu’a écrite en 2013 le premier Pape des Amériques, le premier jésuite Pape.
Après la démission du Pape Benoît XVI, il se rend à Rome pour le conclave. Le 13 mars 2013, il est élu souverain pontife. Lors d’une visite dans une paroisse romaine, en 2017, un enfant lui a demandé pourquoi il était devenu pape: «Celui qui est élu, répond-il, n’est pas forcément le plus malin», «Mais c’est ce que Dieu veut pour ce moment dans l’Église.»
Comme Pape, il choisit le nom de François. Quelques jours après l’élection, devant les médias, il explique avoir pensé à Saint François d’Assise pour choisir son nom, «l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix, l’homme qui aime et garde la création». Et c’est précisément dans ces directions, par des gestes et des écrits tels que l’encyclique Laudato si’, que le pontificat du Pape François se construit.