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Mozambique : les exigences de la paix

Le Pape François a rencontré ce jeudi matin le président mozambicain Filipe Nyusi et les autorités civiles du pays au Palais Ponte Vermelha.

 

Il a d’emblée situé sa première intervention dans la perspective de «l’espérance d’un avenir meilleur», en adressant ses «premières paroles de proximité et de solidarité» aux victimes des cyclones Idai et Kenneth.

«Je veux que vous sachiez que je partage votre angoisse, votre souffrance ainsi que l’engagement de la communauté catholique pour faire face à une situation si dure. Au sein de la catastrophe et de la désolation, je demande à la Providence que ne vous fasse pas défaut la sollicitude de tous les acteurs civils et sociaux qui, en mettant la personne au centre, seront capables de promouvoir la reconstruction nécessaire». il a regretté de ne pas pouvoir se rendre directement sur les lieux les plus affectés par la catastrophe.

Il a également exprimé sa «reconnaissance et celle d’une grande partie de la communauté internationale pour les efforts qui, depuis des décennies, sont accomplis afin que la paix redevienne la norme et la réconciliation, le meilleur chemin pour affronter les difficultés et les défis que vous avez en tant que Nation.»

Se reconnaître comme frères

Il a salué la signature récente de «l’accord du cessez-le-feu définitif entre frères mozambicains. C’est un jalon, que nous saluons et espérons décisif, posé par des personnes courageuses sur la voie de la paix qui part de cet Accord général de 1992 conclu à Rome.»

Il sa souligné que toutes ces étapes visent à «empêcher que la manière d’écrire l’histoire ne soit une lutte fratricide, mais plutôt la capacité de se reconnaître comme frères, fils d’une même terre, administrateurs d’un destin commun», invitant au «courage de la paix.»

«Non à la violence et oui à la paix !», a dit le Pape, citant les mots prononcés par saint Jean-Paul II lors de sa visite dans le pays en 1988.

Les promesses d’un développement inclusif

Le Pape a salué des «progrès prometteurs» dans le domaine de l’éducation et de la santé. «Je vous encourage à poursuivre le travail de consolidation des structures et des institutions nécessaires pour que personne ne se sente abandonné, surtout vos jeunes, qui constituent la majorité de la population. Ils ne sont pas seulement l’espérance de cette terre, ils sont le présent qui interpelle, cherche et a besoin de trouver des moyens dignes leur permettant de développer leurs talents ; ils sont un potentiel pour semer et développer l’amitié sociale tant désirée.»

«Une culture de paix implique un développement productif, substantiel et inclusif, où chaque mozambicain puisse sentir que ce pays est sien, et dans lequel il puisse établir des relations de fraternité et d’équité avec son voisin et avec tout ce qui l’entoure.»

Le Pape a conclu son discours en disant espérer que son séjour dans le pays «puisse contribuer à ce que la paix, la réconciliation et l’espérance règnent définitivement.»

La mémoire du cardinal Etchegaray saluée par le Pape et l’Église en France

Après le décès du cardinal Roger Etchegaray, le Pape François, depuis le Mozambique, a fait part de ses condoléances.

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Le cardinal Roger Etchegaray est décédé ce mercredi 4 septembre 2019 à l’âge de 96 ans. Depuis Maputo, la capitale du Mozambique, en son 31e voyage apostolique, le Pape François a fait parvenir un message à Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, le diocèse natal de Roger Etchegaray. C’est lui qui a annoncé dans la soirée de mercredi la disparition du cardinal, avant d’inviter les fidèles à prier pour le repos de son âme.

Dans son message, le Pape François fait part de ses vives condoléances et de son union dans la prière. «Le cardinal Roger Etchegaray que je confie à la miséricorde de Dieu a profondément marqué la vie de l’Église en France et de l’Église universelle, pasteur «zélé et aimé du peuple qu’il avait été appelé à servir», «conseiller écouté et apprécié, particulièrement dans les situations délicates pour la vie de l’Église dans différentes régions du monde.»

Il déclare garder un souvenir ému de cette figure marquante de l’Église française, saluant la foi profonde du cardinal, au «regard tourné vers les extrémités de la terre, toujours en éveil quand il s’agissait d’annoncer l’Évangile aux hommes d’aujourd’hui

Les réactions en France

Suite à l’annonce du décès du cardinal, de nombreuses réactions sont venues de France, et notamment de Marseille,  où, plusieurs décennies après son passage, il est resté une figure connue et populaire.

«Le Père Roger Etchegaray laisse le souvenir d’un homme simple et chaleureux, témoigne Mgr Georges Pontier, administrateur apostolique du diocèse de Marseille et ancien président de la Conférence des Évêques de France.  Le béret basque sur la tête, un sourire bienveillant, encourageant, un accent bien trempé attiraient une immédiate sympathie.»

Le Père Etchegaray est resté 13 ans (1971-1984) archevêque de Marseille où il laisse des souvenirs durables. «Ses éditoriaux, son sens de la formule, sa facilité de contact y ont fait merveille, témoigne Mgr Pontier. Lui-même reconnaîtra combien ce passage à Marseille aura marqué sa vie et son ministère ».

«Le Pape Jean Paul II lui a confié des missions difficiles auprès des grands de ce monde, dit Mgr Pontier. Il les a rencontrés avec courage, clarté, simplicité, ouverture. Il rappelait parfois ces moments uniques, comme sa visite au président Fidel Castro ou ses interventions au nom du Saint Siège pour encourager à renoncer à la guerre ici ou là. Cela a profondément enrichi son expérience sans jamais lui ôter son humanité faite d’humilité, de simplicité.»

«Oui vraiment, conclut Mgr Georges Pontier, le Père Roger Etchegaray, Cardinal de l’Église, aura laissé de son passage sur cette terre une marque de profonde humanité travaillée par sa foi et sa vie donnée pour l’Église et les Hommes. Il a aimé le Christ de toutes ses forces. Il a aimé les hommes, des plus petits aux plus grands. Il a aimé l’Église de toute son énergie

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF rend grâce au nom de l’Église de France «pour ce qu’elle a reçu par sa fidélité et son service sans faille». «Les plus anciens gardent la mémoire de son contact souriant, de ses éditoriaux pleins de fine sagesse, de son engagement pour l’unité de l’Église,… de sa capacité à exprimer avec justesse et souplesse les richesses de la foi.»

Le Pape François, pèlerin de la paix, est arrivé au Mozambique

Le Pape François, pèlerin de la paix, est arrivé au Mozambique

L’avion du Pape François a atterri hier soir à Maputo, la capitale du Mozambique. Il a été accueilli par le président Filipe Nyusi, avant de recevoir les honneurs militaires en tant que chef d’État, puis de saluer de nombreux groupes de danseurs qui l’ont immédiatement immergé dans une ambiance festive et chaleureuse. Il s’est ensuite rendu en papamobile à la nonciature apostolique.

 

Le Mozambique, ancienne colonie portugaise et pays indépendant depuis 1975, reçoit pour la deuxième fois la visite d’un Pape. François marche en effet sur les traces de saint Jean-Paul II, venu en 1988, alors que le Mozambique était encore fracturé par une terrible guerre civile. Grâce aux efforts de la Communauté Sant’Egidio, le pays s’est engagé depuis 1992 dans un délicat processus de réconciliation nationale, qui s’est finalement concrétisé avec la signature d’un accord de paix le mois dernier.

Et c’est aussi pour encourager une Église engagée au service des pauvres que le Pape a choisi de se rendre au Mozambique. Le Pape François visitera notamment la maison Matthieu 25, un centre qui fédère les efforts d’une vingtaine de congrégations religieuses pour venir en aide aux enfants des rues.

Le Pape visitera aussi l’hôpital de Zimpeto, où il rencontrera notamment des malades du Sida et encouragera le programme Dream soutenu par le Communauté de Sant’Egidio, qui vise à assurer une assistance médicale et sanitaire à toute la population, jusque dans les villages les plus reculés.

À travers une rencontre avec les jeunes, la dimension interreligieuse sera également présente dans ce voyage. Ce pays qui compte environ 18% de musulmans.

Le Mozambique est le 47e pays visité par le Pape François, qui paradoxalement se décrit lui-même comme casanier, mais qui ne cesse de mobiliser son énergie dans un pontificat tourné vers la réconciliation, la miséricorde et la consolation, afin de témoigner de l’espérance chrétienne jusque dans les terres les plus lointaines et les plus méconnues.