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favoriser «le développement humain intégral»

favoriser «le développement humain intégral»

Ce samedi matin, la première journée du Saint-Père à Madagascar a débuté par une rencontre avec les autorités, le corps diplomatique et plusieurs représentants de la société civile, au Palais présidentiel d’Antananarivo. Le Pape a évoqué la politique et la protection de l’environnement sur la Grande Ile, pour assurer la promotion de tous les habitants.

 

Avant cette rencontre, le Pape François et le président Andry Rajoelina se sont rencontrés en privé. Dans le livre d’honneur, le Saint-Père a écrit le mot suivant: «Je suis venu comme semeur de paix et d’espérance: puissent les semences jetées dans cette terre porter pour le peuple malgache des fruits abondants ! Le Seigneur vous bénisse ! Priez pour moi, je vous prie».

Après cela, la cérémonie publique a commencé dans une vaste salle du Palais, où la première intervention a été donnée par le président malgache, en français. Puis ce fut au tour du Pape, qui a chaleureusement remercié ses hôtes, en particulier le «peuple malgache», pour son «hospitalité remarquable».

Une force: l’âme du peuple malgache

François a ensuite mentionné un élément central de la culture nationale: le “fihavanana”, inscrit dans la Constitution, «qui évoque l’esprit de partage, d’entraide et de solidarité. Cela comprend également l’importance des liens familiaux, de l’amitié, et de la bienveillance entre les hommes et envers la nature».

Le Pape y voit «l’âme» du peuple malgache, une âme à préserver puisqu’elle donne aux habitants «ces traits particuliers qui le distinguent, le constituent et lui permettent de résister avec courage et abnégation aux multiples contrariétés et aux difficultés auxquelles il est confronté quotidiennement».

Lutter contre la corruption et l’exclusion

Puis, le Saint-Père s’est arrêté sur la situation politique du pays, se réjouissant de la mise en œuvre d’une «alternance démocratique positive» depuis l’indépendance de la Grande Ile. Les responsables politiques restent toutefois confrontés au «défi permanent» de «favoriser les conditions d’un développement digne et juste, impliquant tous les acteurs de la société civile».

Il a alors lancé un appel fort, exhortant à «lutter avec force et détermination contre toutes les formes endémiques de corruption et de spéculation qui augmentent la disparité sociale, et à affronter les situations de grande précarité et d’exclusion qui produisent toujours des conditions de pauvreté inhumaine».

Dans cette perspective, il demande l’instauration de «médiations structurelles qui peuvent assurer une meilleure répartition des revenus et une promotion intégrale de tous les habitants, en particulier des plus pauvres», sans se limiter à de l’assistanat.

Inquiétude pour la biodiversité du pays

Un deuxième défi de Madagascar a ensuite été évoqué: prendre soin de «cette terre bénie pour sa beauté et son inestimable richesse naturelle». Une richesse «particulièrement menacée par la déforestation excessive au profit de quelques-uns; sa dégradation compromet l’avenir du pays et de notre Maison commune», a mis en garde François, avant de dénoncer «les feux de forêt, le braconnage, la coupe effrénée de bois précieux», la «contrebande et des exportations illégales».

Si ces activités assurent la survie de certaines populations, il est «important de créer des emplois et des activités génératrices de revenus qui respectent l’environnement et aident les personnes à sortir de la pauvreté»,  pour «l’intégration d’une justice sociale qui accorde le droit à la destination commune des biens de la terre.»

Aider la population en respectant sa singularité

Le Saint-Père a également sollicité l’engagement de «la communauté internationale», dont l’aide ne doit cependant pas entraîner Madagascar vers «une prétendue “culture universelle” qui méprise, enterre et supprime le patrimoine culturel de chaque peuple».

Au contraire, le processus d’aide doit respecter «les priorités et les modes de vie autochtones», afin que «le peuple lui-même [se prenne] en charge progressivement, en devenant l’artisan de son propre destin». Le Pape a donc appelé ses hôtes à écouter toutes les voix «d’une communauté nationale qui cherche son unité. Je vous invite à imaginer ce chemin sur lequel personne n’est laissé de côté, ni ne va seul, ou se perd.»

La disponibilité de l’Église catholique

En conclusion de son discours, le Souverain Pontife a rappelé le rôle de l’Église catholique dans cette perspective de développement humain intégral respectueux de la culture malgache: «Contribuer, dans un dialogue permanent avec les chrétiens des autres confessions, avec les membres des différentes religions et avec tous les acteurs de la société civile, à l’avènement d’une véritable fraternité qui valorise toujours le “fihavanana”, en favorisant le développement humain intégral, afin que personne ne soit exclu».

Plantation d’un baobab

Cette rencontre s’est achevée à l’extérieur du Palais présidentiel, où le Pape François, accompagné du président Rajoelina, a participé à la plantation d’un petit baobab. Un arbre grandement symbolique: on l’appelle “reniala” en malgache, c’est-à-dire “mère de la forêt”. Il est très présent sur la Grande Ile.

Les baobabs deviennent toujours des arbres centenaires – certains ont même plus de 800 ans ! – aux proportions impressionnantes: la circonférence du tronc peut atteindre 30 mètres. On le surnomme également “arbre bouteille”, car il est capable de retenir une importante quantité d’eau. Le baobab résiste enfin aux conditions climatiques extrêmes.

Le Pape François arrivé à Madagascar, comme semeur de paix et d’espérance

Le Pape François arrivé à Madagascar, comme semeur de paix et d’espérance

Après 2h50 de vol pour rejoindre Madagascar depuis le Mozambique, le Pape François a atterri à Antananarivo vers 16 heures, heure locale, soit 15 heures, heure française.

Le Pape François est arrivé à l’aéroport international d’Antananarivo-Ivato vendredi 6 septembre vers 16 heures, heure locale – avec une demi-heure d’avance sur son programme.

Il a été accueilli par le Président de la République malgache, Andry Rajoelina, ainsi que son épouse, mais aussi les évêques de l’île. Trois cents fidèles étaient présents.

Le Pape a ensuite  été transféré à la nonciature apostolique au nord de la capitale.

La nonciature à Madagascar officie également pour l’île Maurice et l’archipel des Seychelles.  Le Saint-Père y dinera en privé ce vendredi soir.

Dans les rues de la capitale, les drapeaux jaunes et blancs du Vatican saluent la visite apostolique du pape François. Tout le monde s’attèle à la tâche et le président Malgache a suivi personnellement les préparatifs. La presse de l’île affiche l’événement sur ses premières pages, et les malgaches se préparent à assister à la messe de dimanche matin. Environ 900.000 personnes sont attendues.

Le programme du Pape ce week-end à Madagascar 

Le samedi 7 septembre, dans la capitale malgache, le Pape rencontrera le président Andry Rajoelina à 9h30 au Palais présidentiel, avant la rencontre à 10h15 avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique en début de matinée.

Il prononcera ensuite une homélie lors de l’office de tierce au monastère des carmélites déchaussées à 11h15, avant de déjeuner à la nonciature. Il rencontrera ensuite les évêques du pays à 16h à la cathédrale de l’Immaculée Conception, appelée aussi cathédrale d’Andohalo (du nom du quartier dans lequel elle se situe).

Il visitera ensuite à 17h la tombe de la bienheureuse Victoire Rasoamanarivo, puis il conclura la journée à18h par une veillée avec les jeunes dans le champ diocésain de Soamandrakizay.

Dimanche 8 septembre, il célébrera la messe à 10h en ce même lieu, d’où il récitera ensuite la prière de l’Angélus. Après le déjeuner, François visitera à 15h10 le village d’Akamasoa du père Pedro, la “Cité de l’Amitié”. Il se rendra ensuite à 16h sur le chantier de Mahatzana pour y réciter une prière pour les travailleurs. Cette seconde journée sur la Grande Ile se terminera à 17h10 par la rencontre avec les prêtres, religieuses et religieux, les personnes consacrées et les séminaristes au collège Saint-Michel.

le Pape loue la fragilité et l’humilité à l’hôpital de Zimpeto, banlieue de Maputo

Le Pape François a visité l’hôpital saint Gilles de Zimpeto, en banlieue de Maputo, la capitale mozambicaine, ce vendredi 6 septembre 2019. Devant le personnel et les malades, il a livré un éloge des fragilités et des limites, particulièrement saillantes en milieu hospitalier.

 

Accueilli par le président de la Communauté Sant’Egidio, la coordinatrice nationale du projet Dream – un centre dédié au soin des malades du Sida – et la directrice de l’hôpital, le Pape François a loué l’établissement inauguré il y a à peine 14 mois comme un lieu de la «manifestation de l’amour de Dieu», prêt à insuffler «la vie et l’espérance où abondent la mort et la souffrance».

L’hôpital de Zimpeto accueille aujourd’hui 3 800 patients essentiellement des femmes séropositives. Il s’agit d’une des 13 cliniques du projet Dream mis en place au Mozambique par la communauté de Sant’Egidio pour permettre un accès aux soins facilité aux malades.

L’écoute des cris silencieux et inaudibles

 «Ce Centre nous montre que quelqu’un s’est arrêté et a eu de la compassion.». Ce «quelqu’un» n’a pas cédé à la tentation de dire «il n’y a rien à faire, il est impossible de combattre ce fléau». Au contraire, cette personne a eu le courage de chercher des solutions, a écouté «ce cri silencieux, presqu’inaudible, d’innombrables femmes, de tant de personnes qui vivaient dans la honte, marginalisées, jugées par tous.»

«Que nul ne pense que son cri s’est perdu dans le vide», a dit le Pape devant près de 2 000 malades.

Une sollicitude aimante

«La sollicitude des croyants ne peut pas se résumer à une assistance -même si elle est nécessaire et providentielle dans un premier temps – mais appelle plutôt cette ‘‘attention aimante’’ qui honore l’autre en tant que personne et recherche son bien» avec «l’écoute continue.»

L’humilité et les limites

Ce programme Dream, dédié aux malades du Sida, est «un exemple d’humilité, de reconnaissance de vos limites et de créativité dans la mise en réseau,» pour «mieux collaborer réciproquement.»

À valeur humaine et évangélique

«L’engagement gratuit et volontaire de tant de personnes de diverses professions – dermatologie, médecine interne, neurologie et radiologie, entre autres ; plus de cinq mille médecins, infirmiers, biologistes coordinateurs et techniciens – qui depuis des années, à travers la télémédecine, ont apporté leur précieuse contribution afin de former des opérateurs locaux, cet engagement comporte en lui-même une immense valeur humaine et évangélique.»

Donner jour à l’espérance

«Lorsque nous serons partis, lorsque vous reprendrez vos tâches quotidiennes, lorsque personne ne vous applaudira ni ne vous exaltera, continuez à recevoir ceux qui viennent, allez à la recherche des blessés et des vaincus dans les périphéries… pour ‘‘donner le jour’’ à l’espérance.»

Au Mozambique, d’après les chiffres du ministère de la santé du pays, 120 000 femmes enceintes et porteuses du VIH sont dénombrées chaque année, avec un taux de transmission verticale de 14%.