Archives de catégorie : Informations

sur l’Association, la Chapelle, la vie de l’Église

couronnement de la Vierge de la Porte à Trujillo

couronnement de la Vierge de la Porte à Trujillo

Ce samedi 20 janvier 2018, après sa rencontre avec les prêtres, consacrés et séminaristes péruviens, les invitant à se remémorer leurs racine, à un témoignage enthousiaste et à se rappeler avec joie de leur vocation, le Pape François, lors d’une veillée mariale,  place de Las Armas, au coeur de la ville, a rendu hommage à la piété populaire au Pérou en couronnant la «Virgen de la Puerta» («Vierge de la Porte»), portée en procession dans les rue deTrujillo.

Cette statue de Marie vient du sanctuaire d’Otuzco, un village de montagne situé à 75 kilomètres de Trujillo. Le 15 janvier, elle a été transportée en procession jusqu’à la cathédrale de la ville, accompagnée de milliers de personnes chantant et dansant, d’orchestres multicolores.

Parmi eux: «los negritos d’Otuzco», d’anciens travailleurs pauvres descendant d’esclaves d’Afrique, qui portaient une grande vénération pour la Vierge dont ils estiment qu’elle les a affranchis de leur servitude. Cette foi du peuple est chère au Pape François qui ne cesse de vanter ses richesses et son apport à la vie de l’Église locale.

 

La cérémonie très recueillie était placée sous la protection de la «Vierge de la Porte», patronne du Nord du Pérou, particulièrement vénérée dans le pays. Images de Vierges et de saints de la région avaient convergé à cette occasion, incarnant cette fois populaire très enracinée chez les Péruviens.

« Nous sommes réunis aujourd’hui pour nous retrouver avec la ‘‘Petite Mère de Otzuco’’», a dit le Pape avec affection, en évoquant cette Vierge de la Porte, placée sur la tribune installée pour cette veillée, devant la cathédrale. «Sur cette place, on veut faire trésor de la mémoire d’un peuple qui sait que Marie est Mère et qu’elle n’abandonne pas ses enfants», thématique de la mère protectrice évoquée en Amazonie.

Le Pape a également salué les autres images et statues de Vierges ou de saints qui avaient également été portés en procession jusqu’au centre de Trujillo, comme Notre-Dame de Grandes Grâces de Huamachuco, la Vierge de l’Assomption d’Usquil ou encore les reliques des Martyrs Conventuels de Chimbote, ville située sur la côte pacifique, au sud de Trujillo.

Au total elles étaient quarante à avoir rejoint le centre de Trujillo ces derniers jours, chacune portée avec ferveur par les peuples de ses villes et villages alentour.

«Chaque communauté, chaque petite localité de ce territoire est assistée par le visage d’un saint, par l’amour pour Jésus Christ et pour sa Mère.» «Là où il y a de la vie et des cœurs qui battent et qui sont désireux de trouver des raisons pour espérer, pour chanter, pour danser, pour vivre dignement.»

Marie, une mère métisse

Dieu se rend proche de chacun,  de manière à ce qu’on puisse le recevoir, «la langue de l’amour de Dieu, c’est toujours un dialecte». C’est dans cette Amérique Latine et plus particulièrement dans ce pays andin qu’est le Pérou que la Vierge manifeste sa proximité en adoptant les traits caractéristiques de ses enfants. Ainsi «Marie sera toujours une Mère métisse, parce que dans son cœur tous les sangs trouvent une place.»

‘‘Mère de la Miséricorde et de l’Espérance’’. C’est une Vierge qui a montré son amour pour les enfants de cette terre, quand placée sur une porte, elle les a défendus et les a protégés des menaces qui les affectaient, suscitant l’amour de tous les Péruviens jusqu’à nos jours. «Elle nous accompagne et nous conduit jusqu’à la Porte qui donne la Vie, parce que Jésus ne veut que personne reste dehors, à la merci de l’intempérie.» 

Le Pape est revenu sur l’année jubilaire de la miséricorde qu’il a convoquée il y a deux ans, formulant un vœu pour le Pérou: «que cette terre habitée par la Mère de la Miséricorde et de l’Espérance puisse démultiplier et apporter la bonté et la tendresse de Dieu en tout lieu.»

La violence faite aux femmes

Le Pape a conclu son discours en rendant hommage à d’autres figures maternelles qui marquent l’histoire péruvienne, à savoir les mères et les grand-mères. «Que serait notre vie sans elles! L’amour pour Marie doit nous aider à avoir des attitudes de reconnaissance et de gratitude envers la femme, envers nos mères et nos grands-mères qui sont un rempart dans la vie de nos cités. Presque toujours silencieuses, elles font avancer la vie.»

Le Souverain pontife a enfin dénoncé le fléau du féminicide, qui affecte particulièrement le continent américain, invitant à lutter contre cette source de souffrance. «Il y a de nombreuses situations de violence qui sont étouffées derrière tant de murs»,

«La Vierge de la Porte, Mère de la Miséricorde et de l’Espérance nous montre le chemin et nous indique la meilleure protection contre le mal de l’indifférence et de l’insensibilité.»

Pérou, un lieu d’espérance

Emblème national du Pérou
Emblème national du Pérou

Après ses rencontres en Amazonie, le Pape est revenu à Lima pour s’exprimer devant les autorités civiles péruviennes. Avant de s’entretenir en privé avec le président péruvien, le Souverain pontife s’est exprimé au palais du gouvernement devant 500 personnes, diplomates, politiques ou autorités religieuses.

Dans son discours, il est revenu sur l’espérance, thème-phare de son voyage apostolique dans le pays. «Cette terre péruvienne est un motif d’espérance.» Le Pérou, poumon amazonien est aussi cette «très riche pluralité culturelle qui constitue l’âme de ce peuple.» Elle a «un visage de sainteté», à l’image de Martin de Porres, fils de paysans, et grand saint  péruvien, connu et vénéré dans toute l’Amérique Latine.

«La dégradation de l’environnement, hélas, ne peut être séparée de la dégradation morale de nos communautés.» Ainsi, «unis pour défendre l’espérance», implique une plus grande culture de la transparence entre les entités publiques, le secteur privé, la société civile et la communauté ecclésiastique.

C’est vers la partie septentrionale du Pérou que le Pape François se dirige ce samedi 20 janvier, au deuxième jour de son voyage apostolique dans le pays.

Le Pape en Amazonie péruvienne

Après un peu plus de deux heures de vol depuis Santiago, l’avion du Souverain pontife s’est posé sur la piste de l’aéroport international de Lima ce jeudi 18 janvier 2018, point de départ d’une visite de trois jours en terre péruvienne.

Accueilli par le président de la République, par l’archevêque de Lima, par l’évêque de Callao, ainsi que par le président de la conférence épiscopale du Pérou, l’archevêque de Ayacucho, le Saint-Père a ensuite rallié la nonciature apostolique dans le centre de Lima, où il doit passer trois nuits.

Aux abords de la nonciature, des centaines de personnes dont beaucoup de jeunes étaient rassemblés, agitant le drapeau jaune et blanc du Vatican et chantant l’hymne du voyage. Le Pape a remercié les nombreuses personnes pour leur accueil chaleureux, a prié un Ave Maria et béni la foule.

L’Amazonie, première étape

Son voyage est entré dans le vif du sujet ce vendredi 19 janvier, puisqu’il était attendu dans l’Amazonie péruvienne, à Puerto Maldonado, près de la frontière avec la Bolivien pour aller à la rencontre des peuples indigènes qui vivent dans des conditions très difficiles, marquées par la destruction de la plus grande forêt de la planète.

Les habitants de Puerto Maldonado ont réservé un accueil triomphal et chaleureux  au Pape François ; avec eux, de nombreuses personnes venues des recoins de l’Amazonie péruvienne, mais aussi des pays voisins comme le Brésil ou la Bolivie.

«Quelle belle image de l’Église qui ne connaît pas de frontières et dans laquelle tous les peuples peuvent trouver place !» leur a dit le Pape, qui a rappelé la beauté du nom de cette région, dont Puerto Maldonado est la capitale:  «Madre de Dios», «Mère de Dieu».

Et c’est justement l’exemple de la Vierge Marie que le Pape a proposé à ces populations. Marie, un témoin à regarder, mais surtout une mère. «Et s’il y a une mère, il y a des enfants, il y a une famille, une communauté» ; «cette terre n’est pas orpheline ! Elle a une mère.»

La terre et les hommes, victimes de la culture du rejet

Or, «il est regrettable de constater comment certains veulent éteindre cette certitude et transformer Mère de Dieu en une terre anonyme, sans enfants, une terre stérile, facile à vendre et à exploiter».

Une nouvelle fois, le Pape a mentionné cette culture du rejet, laquelle, non contente d’écarter, progresse, «faisant taire, en ignorant et en écartant tout ce qui ne sert pas ses intérêts».

«C’est une culture anonyme, sans liens, sans visages», «qui ne veut que consommer», et dont les effets s’avèrent particulièrement prégnants sous ses latitudes tropicales. «La terre est traitée dans cette logique: les forêts, les fleuves et les ravins sont usés, utilisés jusqu’à la dernière ressource et ensuite abandonnés, inoccupés et inutiles», à l’instar des personnes qui la peuplent.

Le Pape a repris le cantique de Saint François d’Assise, «Loué sois-tu», titre de son encyclique sur la sauvegarde de la maison commune. « Loué sois-tu Seigneur pour cette œuvre merveilleuse de tes peuples amazoniens et pour toute la biodiversité que ces terres renferment. ».

Mais une nouvelle fois il a déploré les nombreuses meurtrissures infligées à cette terre luxuriante: «les peuples autochtones amazoniens n’ont probablement jamais été aussi menacés sur leurs territoires qu’ils le sont présentement.»

«Nous devons rompre avec le paradigme historique qui considère l’Amazonie comme une réserve inépuisable des États sans prendre en compte ses populations » «La défense de la terre n’a d’autre finalité que la défense de la vie. »

«Pour nous, il est nécessaire que les peuples autochtones modèlent culturellement les Églises locales amazoniennes.» «C’est avec ses évêques et ses missionnaires que vous pourrez façonner une Église avec un visage amazonien et une Église avec un visage indigène.»

Non à la culture machiste

Puis le Pape François a évoqué le thème douloureux de la traite des personnes, assimilable, selon lui, à de l’esclavage. Et les exemples de cette exploitation mortifère sont légion sur cette terre, pourtant confiée à la Mère de Dieu.

Le Pape a notamment mentionné les violences et outrages infligés aux femmes, -surtout adolescentes-, fustigeant avec force une «culture machiste qui ne prend pas en compte le rôle important de la femme dans nos communautés.»

Les multiples possibilités offertes par l’Amazonie ont attiré de nombreuses personnes en quête d’une vie meilleure, séduites par «l’éclat prometteur de l’exploitation de l’or». Mais l’or peut devenir un «faux dieu qui exige des sacrifices humains.»

Aimer la terre, en prendre soin comme d’un trésor

Pour affronter ces situations problématiques, le Pape a donc encouragé les habitants de cette région à s’organiser en mouvements et communautés ecclésiales.

«Notre Père regarde les personnes concrètes, avec leurs visages et leurs histoires. Toutes les communautés chrétiennes doivent être le reflet de ce regard, de cette présence qui crée des liens, qui crée une famille et une communauté. Des communautés, où chacun se sent partie prenante, se sent appelé par son nom et encouragé à être artisan d’une vie pour les autres, sont une manière de rendre visible le Royaume des cieux. »

«Aimez cette terre (…)! Flairez-la, écoutez-la, émerveillez-vous en! Tombez amoureux de cette Mère de Dieu, engagez-vous et sauvegardez-la !» Cette terre est comme d’un trésor, «à faire prospérer et à transmettre à vos enfants».

L’ode du Pape François au «précieux trésor qu’est l’enfance»

le Pape François a visité le foyer pour enfants «Le Petit Prince», à Puerto Maldonado, au cœur de l’Amazonie péruvienne, délivrant un lumineux message d’espoir.

 «L’Enfant Jésus est notre trésor, et vous, les enfants, vous êtes son reflet. Vous êtes aussi notre trésor, le trésor de nous tous, le trésor le plus précieux que nous devons protéger.»

«Chers enfants du Foyer Le Petit Prince, et vous les jeunes des autres maisons d’accueil, je sais que certains d’entre vous sont parfois tristes la nuit. Je sais que vous manquent le papa ou la maman qui ne sont pas là, et je sais aussi qu’il y a des blessures qui vous font beaucoup souffrir.»

«Les enfants ont besoin de regarder en avant et de trouver des modèles positifs : ‘‘je veux être comme lui ou comme elle’’. Tout ce que vous les jeunes pouvez faire, comme venir jouer avec eux, passer du temps avec eux, est important».

«Soyez pour eux, comme disait le Petit Prince: les petites étoiles qui éclairent dans la nuit (cf. Antoine de Saint-Exupéry, XXIV; XXVI).»

«Ne renoncez pas à l’héritage de vos grands-parents, à votre vie ni à vos rêves» «Nous avons besoin de vous comme moteur, qui impulse.» Le Pape leur recommande «d’écouter leurs grands-parents, de valoriser leurs traditions, de ne pas réfréner leur curiosité,… de chercher leurs racines, en même temps qu’ouvrir leurs yeux à la nouveauté.»

 «Vous apportez à l’humanité une alternative de vie vraie(…), un style de vie basé sur la sauvegarde et non sur la destruction de tout ce qui s’oppose à notre cupidité», a conclu le Saint-Père, remerciant chaleureusement et personnellement le père Xavier Arbex de Morsier, pour avoir crée ce lieu de tendresse et de famille.