1. – Associés de la Médaille Miraculeuse, comme tout le monde chrétien, nous sommes dans l’attente liturgique de l’enfantement de Notre-Dame. Nous chantons cette attente avec les ANTIENNES en O. Il est bon aussi de contempler la Vierge de l’incarnation, de nous approcher d’elle avec un désir ardent de pénétrer dans le secret de sa vie intérieure, afin qu’elle soit notre lumière et notre modèle.
« Il me semble que l’attitude de la Vierge, durant les mois qui s’écoulèrent entre l’Annonciation et la Nativité, est le modèle des âmes intérieures, des êtres que Dieu a choisis pour vivre au-dedans, au fond de l’abîme sans fond ». (Elisabeth de la Trinité, Première Retraite : le Paradis sur terre, 9e jour).
Si la vie de la Vierge Marie fut toute recueillie et concentrée en Dieu, elle dut l’être certainement d’une manière particulière en cette période durant laquelle, à l’ombre de la vertu du Très-Haut, le Verbe s’incarna dans son sein.
Gabriel avait trouvé Marie dans la solitude, dans le recueillement. « L’Ange étant entréchez elle », dit l’Évangile, et ce mot « entré » fait supposer que Marie était « enfermée » dans sa maison. Au nom de Dieu, l’Ange lui révèle ce qui s’accomplira en elle : « L’Esprit Saint descendra sur toi et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre. Et le Saint qui naîtra de toi sera appelé le Fils de Dieu ». (Lc 1, 35). A partir de ce moment, Dieu est présent en Marie d’une façon toute particulière ; c’est une présence non seulement par essence, science et puissance comme en tous les êtres créés ; non seulement par grâce, comme dans l’âme des justes ; c’est bien plus : le Verbe de Dieu est en Marie par « présence corporelle » comme s’exprime Saint Albert le Grand.
Tout en demeurant dans son humilité, Marie est parfaitement consciente des « grandes choses » qui s’accomplissent en elle ; son sublime cantique du « Magnificat » l’atteste. Toutefois, elle tient caché en son âme le grand mystère, que même Joseph ignore ; elle vit recueillie dans l’intimité de Dieu, en l’adorant en esprit et en méditant : «Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » (Lc 2, 19).