Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La Vierge de l’Incarnation

La Vierge Orante, XIIe siècle, ou la Vierge de l'Incarnation, ou la Grande Panaguia de Yaroslavl | DR1. – Associés de la Médaille Miraculeuse, comme tout le monde chrétien, nous  sommes dans l’attente liturgique de l’enfantement de Notre-Dame. Nous chantons cette attente avec les ANTIENNES en O. Il est bon aussi de contempler la Vierge de l’incarnation, de nous approcher d’elle  avec un désir ardent de pénétrer dans le secret de sa vie intérieure, afin qu’elle soit notre lumière et notre modèle.

« Il me semble que l’attitude de la Vierge, durant les mois qui s’écoulèrent entre l’Annonciation et la Nativité, est le modèle des âmes intérieures, des êtres que Dieu a choisis pour vivre au-dedans, au fond de l’abîme sans fond ». (Elisabeth de la Trinité, Première Retraite : le Paradis sur terre, 9e jour).

Si la vie de la Vierge Marie fut toute recueillie et concentrée en Dieu, elle dut l’être certainement d’une manière particulière en cette période durant laquelle, à l’ombre de la vertu du Très-Haut, le Verbe s’incarna dans son sein.

Gabriel avait trouvé Marie dans la solitude, dans le recueillement. « L’Ange étant entréchez elle », dit l’Évangile, et ce mot « entré » fait supposer que Marie était « enfermée » dans sa maison. Au nom de Dieu, l’Ange lui révèle ce qui s’accomplira en elle : « L’Esprit Saint descendra sur toi et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre. Et le Saint qui naîtra de toi sera appelé le Fils de Dieu ». (Lc 1, 35). A partir de ce moment, Dieu est présent en Marie d’une façon toute particulière ; c’est une présence non seulement par essence, science et puissance comme en tous les êtres créés ; non seulement par grâce, comme dans l’âme des justes ; c’est bien plus : le Verbe de Dieu est en Marie par « présence corporelle » comme s’exprime Saint Albert le Grand.

Tout en demeurant dans son humilité, Marie est parfaitement consciente des « grandes choses » qui s’accomplissent en elle ; son sublime cantique du « Magnificat » l’atteste. Toutefois, elle tient caché en son âme le grand mystère, que même Joseph ignore ; elle vit recueillie dans l’intimité de Dieu, en l’adorant en esprit et en méditant : «Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » (Lc 2, 19).

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annoncer le Seigneur comme Jean-Baptiste

24-06-2014 source : Radio Vatican

Leonard_de_Vinci_Saint_Jean__Baptiste_LouvresUn chrétien ne s’annonce pas lui-même mais annonce le Seigneur. C’est ce qu’a souligné le Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée ce mardi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, en ce jour de la Solennité de la Nativité de Saint Jean-Baptiste. Le Pape s’est arrêté sur les vocations du «plus grand parmi les prophètes» : préparer, discerner et diminuer.

Préparer la venue du Seigneur, discerner qui est le Seigneur et diminuer afin que le Seigneur grandisse. Le Pape François a indiqué dans ces trois verbes, les vocations de Jean-Baptiste, un modèle toujours actuel pour les chrétiens. Jean préparait le chemin de Jésus «sans prendre rien pour lui». C’était un homme important : «les gens le cherchait, le suivait parce que les paroles de Jean étaient fortes». Ses paroles touchaient «les cœurs». Et là, peut-être a-t-il eu «la tentation de croire que c’était important, mais ça ne s’est pas produit».

En effet, lorsque les docteurs de la loi se rapprochèrent pour lui demander s’il était le Messie, Jean répondit : «Ce sont des rumeurs: seulement des rumeurs» mais «je suis venu pour préparer le chemin du Seigneur». Le Pape a mis en évidence la première vocation du Pape : «Préparer le peuple, préparer le cœur du peuple pour la rencontre avec le Seigneur». Mais qui est le Seigneur ?

«C’est la seconde vocation de Jean: discerner, parmi tant de bonnes personnes, qui est le Seigneur. Et l’Esprit le lui a révélé et il a eu le courage de dire : «C’est lui. C’est l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. Les disciples regardent cet homme qui passait et ils le laissèrent aller. Le jour d’après, la même chose s’est produite.« C’est lui ! Il est plus digne que moi ». Les disciples se sont rassemblés derrière lui. Dans la préparation, Jean disait : « Suivez-moi … ». Dans le discernement, qui sait discerner et marquer le Seigneur, dit : «Devant moi…c’est lui !».

La troisième vocation de Jean, c’est de diminuer. À partir de ce moment, «sa vie commença à s’abaisser, à diminuer afin que grandisse le Seigneur, jusqu’à s’anéantir soi-même » : «Il doit grandir, moi, au contraire, diminuer », «derrière moi, devant moi, loin de moi. »

«Ce fut l’étape la plus difficile pour Jean car le Seigneur avait un style qu’il n’avait pas imaginé, à tel point qu’en prison-car il était en prison à ce moment-là- il a souffert non seulement de l’obscurité de la cellule mais également de l’obscurité dans son cœur : «Mais était-ce bien cela ? Me serais-je trompé ? Car le Messie a un style simple, sans façons…On ne comprend pas… ». Et vu que c’était un homme de Dieu, il demande à ses disciples de venir vers lui pour demander : «Mais, est-ce vraiment toit ou nous devons attendre quelqu’un d’autre ?»

« L’humiliation de Jean est double: l’humiliation de sa mort, comme prix d’un caprice” mais aussi l’humiliation “de l’obscurité de l’âme ». Jean qui a su «attendre» Jésus, qui a su «discerner », «voit maintenant Jésus de loin». «Cette promesse s’est éloignée. Et il finit seul. Dans l’obscurité, dans l’humiliation». Il reste seul « car il s’est tellement anéanti afin que le Seigneur grandisse». Jean voit le Seigneur qui est «loin» et lui, «humilié mais avec le cœur en paix. »

«Trois vocations dans un homme: préparer, discerner, laisser grandir le Seigneur et se diminuer. C’est beau de penser ainsi à cette vocation du chrétien. Un chrétien ne s’annonce pas lui-même, il annonce un autre, il prépare le chemin pour un autre : le Seigneur. Un chrétien doit apprendre à discerner, il doit savoir discerner la vérité de ce qui semble une vérité et de ce qui n’existe pas : un homme de discernement. Et un chrétien doit être un homme qui sache s’abaisser afin que le Seigneur grandisse, dans le cœur et dans l’âme des autres. »

Comme Jean-Baptiste, annoncer l’Evangile avec humilité

07-02-2014 source : Radio Vatican

Leonard_de_Vinci_Saint_Jean__Baptiste_LouvresCe vendredi matin, le Pape a présidé la messe dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Dans son homélie inspirée par l’Évangile de Marc (6, 14-29) et le martyre de Jean-Baptiste, le Pape a souligné que, comme lui, le vrai disciple du Christ suit la voie de l’humilité sans s’approprier la prophétie.

Dans l’Évangile de ce vendredi, Hérode fait tuer Jean pour satisfaire sa femme Hérodiade et le caprice de sa fille. Jean-Baptiste a eu finalement un temps de vie très court, « très bref pour annoncer la Parole de Dieu ». C’était un homme « que Dieu avait envoyé pour préparer la venue de son Fils », avant que sa vie ne tourne court lors d’un banquet du roi Hérode.

« Quand il y a une cour, tout est possible : la corruption, les vices, les crimes », les cours favorisent ce type de choses. Mais qu’est-ce qu’a fait Jean Baptiste. « Avant tout, annoncer le Seigneur. Annoncer que le Sauveur n’était pas loin, que le Règne de Dieu était proche. Et il l’avait fait avec force. Et il baptisait. Il exhortait tout le monde à se convertir. C’était un homme fort. »

Jean-Baptiste, un homme de vérité

Ainsi, la première chose qu’a faite Jean-Baptiste, c’est d’annoncer Jésus, mais sans pour autant « s’emparer de Son autorité morale ». En effet il lui a été donné la possibilité de dire : « je suis le Messie », parce qu’il « avait une grande autorité morale ». Les gens allaient le trouver en lui demandant s’il était le Messie. Mais en ce moment « de tentation et de vanité » possible, Jean-Baptiste aurait pu prendre la pose avec « une fausse humilité », l’Évangile nous dit qu’il conseillait à tous de se convertir. « C’était un homme droit ». « Non, je ne suis pas le Messie ! Après moi vient une personne qui est plus forte que moi, et dont je ne suis pas digne de défaire les lacets de ses scandales ». Jean-Baptiste est clair et il « n’a pas volé le titre. Il ne s’est pas approprié le métier ». C’est donc la deuxième chose que fait Jean-Baptiste : être un homme de vérité.

Troisième caractéristique : Jean-Baptiste « imite Dieu », et même Hérode, qui l’avait tué, « croyait que le Christ était Jean-Baptiste ». Il « imitait Dieu , surtout lorsqu’il s’abaissait et ce jusqu’à la mort » ; une mort du même type que celle du Christ « honteuse, comme un brigand, un voleur, comme un criminel, sur la croix ».

Jean-Baptiste, l’icône d’un disciple

Les morts humiliantes. « Jean-Baptiste aussi a eu son « jardin des oliviers », son angoisse en prison quand il croyait s’être trompé et qu’il envoie ses disciples demander à Jésus :“mais dis-moi, c’est Toi ou il y a quelqu’un d’autre ?” ». Le Pape parle « d’ombre dans l’âme, cette obscurité qui purifie comme Jésus dans le Jardin des oliviers ». Et Jésus a répondu à Jean-Baptiste, comme le Père a répondu à Jésus, « en le réconfortant ».

Le Pape a fait alors un aparté : « Je pense en ce moment à l’obscurité de l’âme de la bienheureuse Thérèse de Calcutta, la femme que le monde entier a loué, Prix Nobel ! Mais elle savait qu’à un moment de sa vie, un long moment, il n’y avait qu’obscurité en elle ».

Alors qu’il annonce le Christ, Jean-Baptiste ne s’est pas approprié la prophétie, il est « l’icône d’un disciple ». Mais« d’où venait ce comportement de disciple ? D’une rencontre ». L’Évangile parle de la rencontre de Marie et d’Elizabeth, quand Jean-Baptiste dansait de joie dans le ventre de cette dernière. « Peut-être qu’il y eu plus d’une rencontre et que celles-ci remplissaient le cœur de Jean-Baptiste de tant de joie, qu’elle l’a transformé en disciple ».  Jean-Baptiste est « l’homme qui annonce Jésus Christ, qui ne prend pas sa place et qui suit la route de Jésus ».

Retrouver le moment de sa rencontre personnelle avec Jésus

« Cela nous ferait du bien aujourd’hui de nous demander si nous aussi nous annonçons Jésus (…) si nous profitons de notre position de chrétiens comme si cela était un privilège ? » Jean-Baptiste ne fait pas sienne la prophétie. « Suit-on nous aussi, poursuit le Pape, la route de Jésus ?» La route de « l’humiliation, de l’humilité de la soumission pour le service.» Et si nous n’y sommes pas, le Pape demande aux fidèles de se rappeler de leur rencontre avec le Christ, « cette rencontre qui m’a rempli de joie. nous en avons tous une !», s’est exclamé le Pape et il faut y retourner pour nous retrouver avec le Seigneur et « aller de l’avant sur cette route si belle ».