Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

« Ne t’étonne pas si je t’ai dit : Il vous faut renaître. »

« Ne t’étonne pas si je t’ai dit : Il vous faut renaître. »

Mardi semaine 2 de Pâques

VIE, MORT, RÉSURRECTION

Pourquoi vivre? pourquoi la mort? Le Christ ressuscité est l’unique réponse aux questions des hommes.

(Saint Augustin)

Le pays où fleurit le naître et le mourir est un pays de souffrance. Les hommes cherchent à être heureux au pays de la souffrance. Ils cherchent l’éternité au pays de la mort. Mais le Seigneur nous parle, la vérité nous dit : Ce que vous cherchez n’est pas ici, car il n’est pas d’ici. C’est le bonheur que vous cherchez, car tout homme y aspire.

C’est le bonheur que vous cherchez, car il est doux de vivre. Mais nous sommes nés à la condition de mourir. Délaisse l’objet de tes vœux, et considère les lois qui ont régi ta venue en ce monde : nous sommes nés à la condition de mourir. Nous désirons la vie, mais ces morts en sursis que nous sommes ne peuvent la garder.

Notre malheur n’en est que plus grand. Car mourir, quand on aime la vie, serait un moindre mal. Mais notre malheur extrême vient de ce que nous voulons vivre, mais nous sommes acculés à la mort.

L’homme vient au monde et chacun dit : «je veux vivre », et nul n’aspire à mourir. Et malgré son horreur de la mort, il est acculé à la mort. De toute sa force il vit : il mange, il court, il dort, il marche, il ouvre l’œil, il veut vivre. Souvent il sort victorieux de nombreux périls. Il survit. Mais qu’il garde, s’il le peut, son bel âge ! Qu’il ne parvienne pas à la vieillesse!

I1 se tire des dangers d’un jour et il dit : «J’ai échappé à la mort! » — Comment as-tu échappé à la mort ? —« En triomphant des dangers d’un jour. » Tu n’as pourtant fait qu’ajouter un jour. Tu as vécu un jour de plus, mais à la réflexion, tu en as perdu un. Car si tu dois vivre, disons trente ans, ce jour écoulé se retranche du total de tes jours et approche l’échéance de ta mort.

A mesure qu’une année disparaît, une autre arrive. Mais, lorsqu’elle est là, tu ne peux empê­cher sa fuite. Angoissé, tu vis une autre année; la vie ôte la vie; le temps ronge ton existence et elle n’est plus. Car elle n’est plus, à l’aube du dernier jour.

Mais vint Notre Seigneur Jésus Christ, qui nous dit en quelque sorte : « Que craignez-voas9 hommes que j’ai créés et que je n’ai pas abandonnés? Hommes, de vous est venue la ruine, de moi la création. Hommes, pourquoi craignez-vous de mourir? Voilà que je meurs, voilà que je souffre. Ne redoutez plus ce que vous redoutiez; je vous montre votre espérance ».

Oui, il l’a fait; il nous a manifesté sa résurrection pour l’éternité.

Saint Augustin Sermon Guelferbytanus 12. mystère de Pâques Centurion-Grasset 1965 p. 217-218

PRIÈRE

Seigneur, tu as renouvelé et rajeuni ton peuple ; fais qu’il soit pour toujours dans l’allégresse : Aujourd’hui, nous sommes heureux d’avoir retrouvé notre gloire de fils de Dieu, mais affermis-nous dans l’espérance en attendant le jour de notre résurrection.

Intelligence artificielle, aspects philosophiques

Intelligence artificielle, aspects philosophiques

Dans le Dictionnaire de la doctrine sociale de l’Église, Ciro De Florio se concentre sur le potentiel indéniable de l’IA et sur le regard de l’Église vers ces nouvelles frontières.

image IA Université Paris Cité
image IA Université Paris Cité | DR

Le développement notable des systèmes d’intelligence artificielle (IA) ces dernières années repose sur plusieurs facteurs :
l’augmentation du parallélisme des systèmes, qui a permis une augmentation significative de la puissance de calcul ;
la disponibilité d’énormes quantités de données sur lesquelles former les algorithmes ;
de nouveaux algorithmes (réseau de neurones profonds) caractérisés par plusieurs niveaux de traitement de l’information.

Les fruits de cette avancée technologique sont très visibles dans les applications complexes de reconnaissance de formes, les modèles de langage et les simulations.

Ce qui a un fort impact –– même dans le débat public –– c’est l’attribution de générativité qui est accordée aux systèmes d’IA qui, sous certaines conditions, sont capables de produire de nouvelles informations et de nouvelles connaissances de manière non triviale  … prévisible par l’utilisateur humain.

L’intelligence artificielle a déclenché une série de réflexions éthiques et conceptuelles qui sont également cruciales pour la formation de codes réglementaires partagés.

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Si nous voulions résumer brièvement les points qui retiennent le plus l’attention, il convient tout d’abord de jeter un regard sur le potentiel de l’IA. Les systèmes d’intelligence artificielle sont capables de réduire et d’atténuer la pauvreté, les épidémies et les souffrances. Comme toute technologie, elles doivent être pensées au service de l’humanité.

Un risque souligné à plusieurs reprises est celui d’une déshumanisation progressive des relations personnelles, alors que de nombreuses décisions sont confiées à des procédures de nature algorithmique : « L’algoréthique pourrait être un pont pour garantir que les principes soient concrètement incorporés dans les technologies numériques, à travers une transdisciplinarité efficace. dialogue. […]

L’Appel de Rome pour l’éthique de l’IA est un pas important dans cette direction, avec les trois coordonnées fondamentales sur lesquelles marcher : l’éthique, l’éducation et le droit » (Pape François, Rencontre avec les participants à la plénière de l’Académie Pontificale pour la Vie, 28 février 2020).

Enfin, du point de vue du développement humain intégral, la référence au paragraphe 30 de Caritas in veritate (2009) est intéressante, où Benoît XVI souligne l’unité indissociable entre raison et émotion : l’intelligence et l’amour ne sont pas deux moments distincts, mais ils constituent un réalité unique et vivante.

Les recherches sur l’IA ne prennent en considération qu’une seule des dimensions de la pensée humaine, dont le Magistère nous rappelle qu’elle est plus large et plus profonde. La position de l’Église sur l’IA est donc celle d’une attention vigilante et d’une espérance sincère.

Comme tout progrès de l’esprit humain, l’IA peut être un don incroyable pour améliorer les conditions de vie de milliards d’êtres humains et pour trouver des solutions viables aux défis environnementaux urgents.

Ciro De Florio, Professeur de logique et de philosophie des sciences à l’Université catholique du Sacré-Cœur à Rome


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Marie et le projet de Dieu

Marie et le projet de Dieu

ANNONCIATION DU SEIGNEUR

Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole (Luc 1/38)

Annonciation Galerie de l'Académie Venise Lorenzo Veneziano 1357.
Annonciation Galerie de l’Académie Venise Lorenzo Veneziano 1357.

Lorsque Dieu voulut tirer Eve du côté d’Adam, loin de le prévenir et de le persuader, il le priva de ses facultés et lui ravit un de ses membres. Mais quand il s’agit de la Vierge Marie, il commença par l’avertir et attendit son acte de foi avant d’accomplir son œuvre. Pareillement, au moment de créer Adam, Dieu s’adresse uniquement à son Fils en disant : Faisons l’homme (Genèse 1,26).

Mais lorsqu’il s’agit d’introduire en ce monde son premier-né (cf. Hébreux 1,6) — cet admirable conseiller — et de façonner le second Adam, il fait participer la Vierge à son dessein.

Ce grand conseil dont parle Isaïe (9,6 ; LXX), ce grand dessein, Dieu le prononça et la Vierge le ratifia. L’Incarnation ne fut pas seulement l’œuvre du Père qui décida, de sa puissance qui couvrit la Vierge de son ombre et de l’Esprit qui sur­vint, mais elle fut aussi l’œuvre de la volonté et de la foi de la Vierge. Sans le Père, sa puissance et son Esprit, un tel projet ne pouvait s’élaborer ; sans la volonté et la foi de l’Immaculée, le conseil divin ne pouvait se réaliser.

Quand Dieu eut instruit et persuadé la Vierge, il fit d’elle sa mère et emprunta ainsi sa chair alors qu’elle était pleinement consciente et consentante. De même que lui fut conçu parce qu’il le voulait, de même Marie conçut en pleine liberté et devint mère par son propre consentement.

Admise à participer au plan de Dieu, elle ne fut pas un instrument passif mû de l’extérieur, mais elle s’offrit elle-même et devint la coopératrice de Dieu et de sa providence envers le genre humain, au point d’être associée à l’hon­neur qui en découlerait.

En outre, de même que le Sauveur n’était pas homme et Fils de l’homme seulement par la chair, mais aussi par l’âme, l’intelligence, la volonté et tout ce qui est humain, ainsi devait-il avoir une mère par­faite qui préparerait sa naissance non seulement par le corps, mais aussi par l’esprit, la volonté et tout l’être.

C’est ainsi que la Vierge devint mère, en son corps et en son âme, et qu’elle porta l’homme tout entier jusqu’à son ineffable enfantement…

Voici la servante du Seigneur, dit-elle, qu’il me soit fait selon ta parole (Luc 1,38). Elle parla, et l’effet suivit la parole : Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous (Jean 1,14). Dès que Marie eut donné à Dieu sa parole, elle reçut l’Esprit qui forma d’elle cette chair tout im­prégnée de divinité. Voix de la puissance de Dieu ! (Psaume 67,34).

Le Verbe de Dieu est formé à la parole de la mère, et le Créateur est créé à la parole de la créature. Que la lumière soit, avait dit Dieu, et la lumière fut créée (Genèse 1,3). De même, dès que la Vierge eut parlé, la vraie lumière s’est levée ; celui qui éclaire tout homme venant en ce monde (Jean 1,9) prit chair et fut porté dans son sein.

Nicolas Cabasilas Homélie pour l’Annonciation, 4-5, 10 : PO 19, p. 487-488, 494. Traduction Orval.