Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Que la paix soit avec vous

Que la paix soit avec vous !

LUNDI semaine 2 de Pâques

« La paix de Dieu », dit saint Paul, « qui surpasse tout autre senti­ment ». (Phil., 9, 7)

Quand il arrive en ce monde, Jésus fait chanter par ses anges, au-dessus de son berceau : Paix aux hommes de bonne volonté. Au cours de son ministère, il affirme aux apôtres : « Je vous donne ma paix ».

Alors qu’il va quitter cette terre, entre la résurrection et son ascension, il n’a que ce salut sur ses lèvres adorables : Pax vobis ! Paix à vous! Il a ordonné à ceux qui devaient continuer son œuvre : « Quand, vous entrerez, dites d’abord : paix à cette maison. » (Luc. 10, 5).

Aussi l’Église, alors qu’elle nous introduisait dans la famille de Dieu, à plusieurs reprises au cours du baptême, nous a dit : Pax tibi ! Paix à toi !Et quand elle mettra le point final à notre existence, en bénissant notre cadavre, elle priera : Requiescat in pace. Qu’il repose en paix. 1° Qu’est-ce que la paix ? 2° Conditions de la paix.

1° Qu’est-ce que la paix ? — Dès l’abord, nous l’estimons comme le plus précieux des biens : « La paix de Dieu », dit saint Paul, « qui surpasse tout autre senti­ment ». (Phil., 9, 7); A la réflexion nous comprenons qu’il en est ainsi, car, rien ne peut être bonheur sans elle. La richesse, la science, l’amitié ne béatifient pas un cœur tourmenté, alors qu’une âme paisible ne souffre ni de pauvreté, ni d’ignorance, ni de solitude.

Et pour le temps, et pour l’éternité, elle doit faire l’objet de tous nos désirs.

Or, saint Augustin la définit ainsi : « La paix est la sécu­rité de l’esprit, la ‘tranquillité de l’âme, la simplicité du cœur, le lien de l’amour, la compagne de la charité. » Et saint Thomas, qui commente cette définition, ajoute:

« la sérénité de l’esprit se rapporte à la raison qui dit être libre et ni liée, ni tourmentée par quelque affection désordonnée ; la tranquillité de l’âme a trait à la sensi­bilité, qui doit être affranchie des tiraillements des pas­sions ; la simplicité du cœur regarde la volonté, qui doit être portée uniquement et totalement vers Dieu ; le lien de l’amour et de la charité harmonise les rapports avec Dieu et avec le prochain ».

Nous devons apprécier la paix, la désirer, l’implorer.

O Jésus, plus heureux que les anciens, qui cherchaient vainement la paix, je sais où la trouver ; je viens à votre Cœur, « notre paix et notre réconciliation » ; et si je le prie de me pacifier, je suis sûr d’être écouté, puisque je vais au-devant de son désir : ayez pitié de nous !

2° Conditions. — Elles sont indiquées par la définition que résume un autre mot de saint Thomas : « La paix n’est autre chose que la ‘ tranquillité de l’ordre. » L’ordre exige qu’il y ait une place pour chaque chose, et que chaque chose soit à sa place. En s’en tenant à nos trois grandes puissances, nous arrivons à la même place pour chacune d’elles et ainsi se simplifie la technique de la paix.

La place de l’intelligence c’est la vérité ; la vérité c’est Dieu qui est l’Être : la vérité même. La place du cœur c’est la beauté ; la beauté c’est Dieu, qui est toute lumière, La place de la volonté c’est le bien ; le bien c’est Dieu, qui est l’unique bonté : Nul n’est bon si ce n’est Dieu seul. Ainsi, toute l’activité de l’âme qui veut avoir la paix doit consister à se situer en Dieu.

« Approchez de Dieu et il approchera de vous. » (Jacques 4, 8). Approchons-nous par la prière, d’abord, car elle élève, elle fortifie l’homme, en même temps qu’elle incline Dieu. Par la fuite du péché, ensuite, à quoi nous aide la prière, car nous savons qu’il éloigne Dieu, tend un voile entre lui et nous. Par une charité délicate et persévérante, enfin, car l’amour réalise ineffablement l’union : « Demeu­rez dans mon amour. » (Jean 20, 9).

C’est tout le programme de notre vie vraiment chré­tienne, le résumé de notre discipline de piété. Tenons-y fidèlement la main ; nous ne devons rien désirer autant que la paix.

O Jésus, je ferai mes efforts dans ce sens, et j’ai confiance que j’y réussirai, car, je suis vôtre, et votre prophète vous fait dire : « Mon peuple habitera dans un séjour de paix. » (Isaïe 32, 18).

Avec Jésus il y a « davantage de vie », un mélange de joie et d’espérance

Avec Jésus il y a « davantage de vie », un mélange de joie et d’espérance

Au Regina Caeli, le Pape François rappelle le dimanche de la Divine Miséricorde et nous exhorte à avoir toujours plus de foi dans le Christ ressuscité. Après la prière, l’exhortation à négocier pour mettre fin aux conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.

LE PAPE FRANÇOIS

REGINA CAELI

Place Saint-Pierre
Dimanche de la Divine Miséricorde, 7 avril 2024

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Chers frères et sœurs, bon dimanche !

Aujourd’hui, deuxième dimanche de Pâques, dédié par saint Jean-Paul II à la Divine Miséricorde, l’Évangile (voir Jean 20, 19-31) nous dit qu’en croyant en Jésus, Fils de Dieu, nous pouvons avoir la vie éternelle en son nom ( voir 31). « Avoir la vie » : qu’est-ce que cela signifie ?

Nous voulons tous avoir la vie, mais il existe différentes manières d’y parvenir. Par exemple, il y a ceux qui réduisent l’existence à une course frénétique pour jouir et posséder beaucoup de choses : manger et boire, s’amuser, accumuler de l’argent et d’autres choses, éprouver des émotions fortes et nouvelles, etc. C’est une route qui à première vue semble agréable, mais qui ne satisfait pas le cœur.

Ce n’est pas ainsi qu’on « a la vie », car en suivant les chemins du plaisir et du pouvoir, on ne peut pas trouver le bonheur. En fait, de nombreux aspects de l’existence restent sans réponse, comme par exemple l’amour, les inévitables expériences de douleur, de limites et de mort. Et puis le rêve qui nous unit tous reste inaccompli : l’espoir de vivre éternellement, d’être aimé sans fin.

Aujourd’hui, l’Évangile dit que cette plénitude de vie, à laquelle chacun de nous est appelé, se réalise en Jésus : c’est Lui qui nous donne la plénitude de vie. Mais comment y accéder, comment en faire l’expérience?

Regardons ce qui est arrivé aux disciples dans l’Évangile. Ils vivent le moment le plus tragique de leur vie : après les jours de passion, ils sont enfermés au Cénacle, effrayés et découragés.

Le Ressuscité vient à leur rencontre et montre d’abord ses blessures (voir verset 20) : elles étaient des signes de souffrance et de douleur, elles pouvaient susciter des sentiments de culpabilité, mais avec Jésus elles deviennent des canaux de miséricorde et de pardon. Ainsi les disciples voient et touchent de leurs mains qu’avec Jésus la vie gagne toujours, la mort et le péché sont vaincus.

Et ils reçoivent le don de son Esprit, qui leur donne une vie nouvelle, comme des enfants aimés, remplis de joie, d’amour et d’espérance. Je te demande quelque chose : as-tu de l’espoir ? Que chacun se demande : comment va mon espérance ?

Voici comment « avoir la vie » chaque jour : il suffit de fixer son regard sur Jésus crucifié et ressuscité, de le rencontrer dans les sacrements et dans la prière, de le reconnaître comme présent, de croire en lui, de se laisser toucher par sa grâce et guidé par son Par exemple, expérimentez la joie d’aimer comme Lui.

Chaque rencontre avec Jésus, une rencontre vivante avec Lui, nous permet d’avoir plus de vie. Cherchez Jésus, rencontrons-nous – parce qu’Il ​​nous cherche ! –, ouvrez votre cœur à la rencontre avec Jésus.

Mais demandons-nous : est-ce que je crois à la puissance de la résurrection de Jésus, est-ce que je crois que Jésus est ressuscité ? Est-ce que je crois en sa victoire sur le péché, la peur et la mort ? Est-ce que je me laisse impliquer dans la relation avec le Seigneur, avec Jésus ? Et est-ce que je me laisse pousser par Lui à aimer mes frères et sœurs et à espérer chaque jour ? Tout le monde y pense.

Que Marie nous aide à avoir toujours plus de foi en Jésus ressuscité pour « avoir la vie » et diffuser la joie de Pâques.

Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs !

Je voudrais me souvenir des personnes décédées dans l’accident de bus qui a quitté la route en Afrique du Sud il y a quelques jours. Nous prions pour eux et leurs familles.

Hier, c’était la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix. Nous savons tous à quel point la pratique d’un sport peut éduquer à une société ouverte, solidaire et sans préjugés. Mais pour cela, nous avons besoin de managers et de formateurs qui ne visent pas seulement la victoire ou le profit. Favorisons un sport qui favorise l’amitié sociale et la fraternité !

Que notre prière pour la paix, une paix juste et durable, en particulier pour l’Ukraine tourmentée, ainsi que pour la Palestine et Israël, n’échoue pas. Que l’Esprit du Seigneur ressuscité éclaire et soutienne ceux qui œuvrent pour apaiser les tensions et favoriser les gestes qui rendent possibles les négociations. Puisse le Seigneur donner aux dirigeants la possibilité de s’arrêter un moment pour négocier, négocier.

J’adresse mon salut à vous tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt ! »


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Ils couraient tous deux ensemble.

Ils couraient tous deux ensemble.

SAMEDI DE PÂQUES

Pierre et Jean courant vers le tombeau
Pierre et Jean courant vers le tombeau

Dans le fait rapporté par l’évangile de ce matin on ne voit que des gens pressés qui courent : Marie-Madeleine, Pierre et Jean.

Il y a là le symbole des dispositions de l’âme à l’égard de Dieu, Dans un de ses opuscules saint Thomas commente les « dix degrés » attribués à saint Bernard pour arriver à l’amour parfait. Il en est deux auxquels fait penser la course haletante des deux apôtres :
1° Désirer impatiemment, 2° Courir de toutes ses forces.

1° Désirer impatiemment.— Nos deux personnages avaient hâte de voir, de là leur empressement à aller au sépulcre. Qu’il y ait mélange d’anxiété ou de curiosité en leurs cœurs, c’est possible, au fond, néanmoins, l’amour dominait.

Ce grand sentiment prend toute l’âme, absorbe toutes ses activités et premièrement le désir qui, intermédiaire entre la pensée et la volonté, joue un rôle prépondérant : « Mon âme s’épuise en soupirant après les parvis du Sei­gneur. » (Ps., 83, 3). Selon le plan de sa création, Dieu désire l’âme ; selon sa nature normale non viciée, ni pervertie, l’âme désire Dieu, comme la fleur, le soleil.

Quand, parce qu’elle est pure, l’âme est mue par ce senti­ment, elle est impatiente d’éliminer l’obstacle qui éloigne, de stimuler la vertu qui rapproche, de réaliser l’union des pensées et des vouloirs ; autrement dit, elle est remplie de zèle pour sa sanctification.

Ainsi doit être notre âme ; elle doit avoir la hantise de ses progrès spirituels, être attentive à employer tous les moyens qui les assureront. L’indifférence sur ce point serait une faute et un danger. Pour atteindre le nécessaire, il faut toujours désirer plus ; si on ne le fait pas, on décroît, on déchoit.

O Jésus, je dois m’interroger sérieusement à ce sujet. Peut-être que je me contente d’une petite vie à peu près correcte, sans songer à l’améliorer. Mon amour, alors, serait tiède. Avivez-le ; je sais que vous détestez la tiédeur.

2° Courir de toutes ses forces. — Pierre et Jean l’ont fait, chacun selon ses capacités. Jean, plus jeune, arrive le premier ; Pierre va moins vite parce qu’il est plus âgé, mais l’un et l’autre y mettent toute leur ardeur.

L’auteur de l’Imitation écrit bellement : « Celui qui aime court, vole, il est heureux ; il est libre, rien ne le retient ». C’est la réponse à l’amour de Dieu qui, pour venir à nous, a fait de « grandes enjambées » : « Il s’élance, joyeux, comme un géant pour fournir sa carrière. » (Ps., 18, 6) ; par la création, d’abord, par l’incarnation ensuite, et sans cesse, par le prolongement mystérieux de ces deux mystères.

Ayant compris que nous devons répondre, nous con­cluons que, dans notre mouvement vers Dieu, il ne faut ni arrêt, ni hésitation, ni dépit, ni découragement, mais plutôt une avance constante, une fixation définitive de la volonté, une sorte de bondissement du cœur qui met en jeu toutes les puissances.

Le Maître nous l’a dit en pro­mulguant le grand précepte : « Vous aimerez de tout votre cœur, de tout votre esprit, de toutes vos forces. » (Matt., 22, 31). Isaïe eut l’intuition de cette course de l’âme vers l’objet de son amour : « Ceux qui se confient en le Seigneur élèveront leur vol comme les aigles ; ils courront et ne se fatigueront pas. » (Isaïe, 40, 31).

Soyons pleins d’ardeur empressée pour nous donner à Dieu ; il y aura nécessai­rement quelque peine, mais nous connaissons le mot de saint Augustin : « Où l’on aime, il n’y a pas de peine ou s’il y a de la peine c’est une peine aimée ».

Mon Jésus, je viens à vous, je veux toujours ‘aller à vous : « Entraînez-moi après vous, courons à l’odeur de vos parfums » (Cant., 1, 3), vous êtes l’aimant qui attire mon âme.

Mgr Augustin Gonon, évêque de Moulins (+1942)