Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le zèle évangélique

Le zèle évangélique

Lors de l’audience générale du mercredi après Pâques, François a parlé du zèle évangélique qui dénote la disponibilité, la préparation, l’empressement : on ne peut pas rester enfermé dans un bureau, à un pupitre à se disputer comme des « lions du clavier » et à substituer à la créativité de l’annonce des idées prises ici et là. Nous devons être libres des stratagèmes, ouverts aux surprises de Dieu.

LE PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
mercredi 12 avril 2023

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Catéchèse – La passion pour l’évangélisation :
le zèle apostolique du croyant – 10. Les témoins. Saint Paul 2

Résumé :

Frères et sœurs, après avoir parlé de l’empressement personnel de saint Paul pour l’Évangile, nous réfléchissons aujourd’hui sur le zèle apostolique décrit dans ses lettres. Fort de son expérience, Paul n’ignore pas le danger d’un zèle déformé, orienté dans la mauvaise direction.

Il peut y avoir, en effet, un faux élan évangélique lorsque l’on poursuit en réalité sa propre gloire ou que l’on sert ses convictions personnelles. Les caractéristiques d’un zèle authentique, selon Paul, sont décrites dans la liste des “armes” que l’Apôtre estime nécessaires pour le combat spirituel. Parmi elles se trouve l’ardeur à annoncer l’Évangile, traduite comme “zèle” et comparé à des “souliers”, car celui qui va annoncer doit marcher.

L’annonce s’appuie sur le zèle évangélique, et les annonciateurs sont un peu comme les pieds du Corps du Christ qu’est l’Église. Il n’y a pas d’annonce sans mouvement, sans “sortie”, sans initiative. L’Évangile est annoncé en se déplaçant, en marchant, en allant. Le terme grec utilisé par Paul pour désigner les souliers de celui qui porte l’Évangile évoque la promptitude, la préparation, la hâte.

C’est le contraire du laisser-aller, incompatible avec l’amour. L’annonciateur est prêt à partir, il doit se libérer des schémas et être disposé à agir de manière inattendue et nouvelle. Celui qui annonce l’Évangile est prêt à suivre une sagesse qui n’est pas de ce monde.

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CATÉCHÈSE

Chers frères et sœurs, bonjour !

Après avoir vu le zèle personnel de saint Paul pour l’Évangile il y a deux semaines, nous pouvons aujourd’hui réfléchir plus profondément sur le zèle évangélique tel qu’il en parle lui-même et le décrit dans certaines de ses lettres.

De par sa propre expérience, Paul n’ignore pas le danger d’un zèle déformé, orienté dans le mauvais sens ; lui-même était tombé dans ce danger avant la chute providentielle sur le chemin de Damas. Parfois, nous avons affaire à un empressement mal dirigé, acharné dans l’observance de normes purement humaines et obsolètes pour la communauté chrétienne. « Ceux-ci – écrit l’Apôtre – sont bons pour vous, mais pas honnêtement » (Ga 4, 17).

On ne peut ignorer la sollicitude avec laquelle certains s’adonnent à de mauvaises occupations jusque dans la communauté chrétienne elle-même ; on peut se vanter d’une fausse impulsion évangélique alors qu’en réalité on poursuit la vaine gloire ou ses propres convictions ou un peu d’amour-propre.

C’est pourquoi nous nous demandons : quelles sont les caractéristiques du véritable zèle évangélique selon Paul ? Pour cette raison, le texte que nous avons entendu au début semble utile, une liste « d’armes » que l’Apôtre indique pour le combat spirituel. Parmi celles-ci se trouve la volonté de répandre l’évangile, traduite par certains par « zèle » – cette personne est une personne zélée pour faire avancer ces idées, ces choses –, et appelée « chaussure ».

Pourquoi? Comment se fait-il que l’élan de l’Évangile soit lié à ce que vous mettez sur vos pieds ? Cette métaphore reprend un texte du prophète Isaïe, qui dit ainsi : « Qu’elles sont belles les montagnes / les pieds du messager annonçant la paix, / du messager de la bonne nouvelle annonçant le salut, / qui dit à Sion : « Règne ton Dieu ”» (52,7).

Ici aussi, nous trouvons la référence aux pieds d’un annonciateur de bonnes nouvelles. Pourquoi? Car celui qui va annoncer doit bouger, doit marcher !

Mais nous notons aussi que Paul, dans ce texte, parle de la chaussure comme faisant partie d’une armure, selon l’analogie de l’équipement d’un soldat partant au combat : dans les batailles, il était essentiel d’avoir une stabilité d’appui, pour éviter les dangers du terrain, car l’adversaire jonchait souvent le champ de bataille de pièges, et d’avoir la force nécessaire pour courir et se déplacer dans la bonne direction. Pour cela, la chaussure est faite pour courir et éviter toutes ces choses de l’adversaire.

Le zèle évangélique est le support sur lequel repose l’annonce, et les hérauts sont un peu comme les pieds du corps du Christ qu’est l’Église. Il n’y a pas d’annonce sans mouvement, sans « sortie », sans initiative. Cela veut dire qu’il n’y a pas de chrétien s’il n’est en voyage, il n’est pas chrétien si le chrétien ne sort pas de lui-même pour se mettre en route et apporter une annonce. Il n’y a pas d’annonce sans mouvement, sans voyage.

L’Évangile n’est pas proclamé debout, enfermé dans un bureau, devant un bureau ou devant un ordinateur en argumentant comme des « lions du clavier » et en substituant à la créativité de l’annonce des copier-coller d’idées prises ici et là. L’Évangile est proclamé en se déplaçant, en marchant, en allant.

Le terme utilisé par Paul, pour désigner les chaussures de ceux qui portent l’Évangile, est un mot grec qui dénote l’empressement, la préparation, l’empressement. C’est le contraire du laisser-aller, incompatible avec l’amour. En effet, ailleurs, Paul dit: «Ne sois pas paresseux dans ton zèle; au contraire soyez fervents en esprit, servez le Seigneur » (Rm 12, 11).

Cette attitude était celle exigée dans le Livre de l’Exode pour célébrer le sacrifice de la libération pascale : « Voici comment vous le mangerez : les hanches ceintes, les sandales aux pieds, le bâton à la main ; vous le mangerez rapidement. C’est la Pâque du Seigneur ! En cette nuit je passerai » (12:11-12a).

Un annonceur est prêt à partir, et il sait que le Seigneur passe d’une manière surprenante ; il doit donc être libre de stratagèmes et prédisposé à une action inattendue et nouvelle : préparé aux surprises.

Celui qui annonce l’Évangile ne peut pas se fossiliser dans des cages de vraisemblance ou dans « cela a toujours été fait ainsi », mais est prêt à suivre une sagesse qui n’est pas de ce monde, comme le dit Paul en parlant de lui-même : « Ma parole est ma prédication n’étaient pas fondées sur des discours persuasifs de sagesse, mais sur la manifestation de l’Esprit et sa puissance, de sorte que votre foi n’était pas fondée sur la sagesse humaine, mais sur la puissance de Dieu » (1 Co 2, 4-5).

Ici, frères et sœurs : il est important d’avoir cette disponibilité à la nouveauté de l’Évangile, cette attitude qui est une impulsion, une prise d’initiative, un départ. C’est ne pas laisser passer les occasions de promulguer l’annonce de l’Évangile de la paix, cette paix que le Christ sait donner plus et mieux que le monde.

Et pour cela je vous exhorte à être des évangélisateurs qui avancent, sans peur, qui vont de l’avant, pour apporter la beauté de Jésus, pour apporter la nouveauté de Jésus qui change tout.

« Oui, Père, change le calendrier, car maintenant nous comptons les années avant Jésus… » – « Mais aussi, change ton cœur : et es-tu prêt à laisser Jésus changer ton cœur ? Ou êtes-vous un chrétien tiède qui ne bouge pas ? Réfléchissez-y : vous êtes enthousiasmé par Jésus, allez-vous de l’avant ? Réfléchissez un peu…

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Salutations

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les paroisses et les jeunes venus de Suisse et de France. Frères et sœurs, remplis de la joie du Christ Ressuscité, demandons la grâce d’être l’Église “en sortie”, cette communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative et qui s’impliquent pour annoncer l’Évangile de la paix et de la miséricorde. Que Dieu vous bénisse !

APPEL

Hier, c’était le 60e anniversaire de l’encyclique Pacem in terris, que saint Jean XXIII a adressée à l’Église et au monde au milieu des tensions entre les deux blocs opposés dans la soi-disant guerre froide. Le Pape a ouvert devant tous le large horizon pour pouvoir parler de paix et construire la paix : le projet de Dieu pour le monde et pour la famille humaine.

Cette encyclique a été une véritable bénédiction, comme un aperçu de sérénité au milieu de nuages ​​sombres. Son message est très opportun. Par exemple, ce passage suffira : « Les relations entre les communautés politiques, comme celles entre les êtres humains individuels, doivent être réglées non par le recours à la force des armes, mais à la lumière de la raison, c’est-à-dire en vérité, en justice, en solidarité active » (n° 62).

J’invite les fidèles, les hommes et les femmes de bonne volonté à lire Pacem in terris, et je prie pour que les chefs des nations s’en inspirent dans leurs projets et leurs décisions.

* * *

Dimanche prochain nous célébrons la Miséricorde de Dieu, c’est le dimanche de la Miséricorde. Le Seigneur ne cesse jamais d’être miséricordieux : pensons à la miséricorde de Dieu qui nous accueille toujours, nous accompagne toujours, ne nous laisse jamais seuls.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux jeunes, aux malades, aux personnes âgées et aux jeunes mariés. Je vous invite à vivre ce temps de Pâques avec votre regard tourné vers le Christ ressuscité, qui s’est sacrifié pour nous et pour notre salut.

Et persévérons dans la prière pour l’Ukraine martyre. Prions pour ce que souffre l’Ukraine.

Ma bénédiction à tous.


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la rencontre avec Jésus ressuscité

la rencontre avec Jésus ressuscité

Avant de réciter la prière du Regina Caeli à la foule de pèlerins rassemblée place Saint-Pierre, en ce lundi 10 avril dans l’Octave de Pâques, le Pape François a offert une méditation sur l’importance de ne pas se décourager, de sortir de ses peurs et de ses angoisses, telles les femmes qui ont trouvé le tombeau vide en allant honorer le corps de Jésus, puis qui ont rencontré le Seigneur en l’annonçant.

 

Pape François Regina Caeli lundi de Pâques 2023
Pape François Regina Caeli lundi de Pâques 2023 Vatican Media |DR

LE PAPE FRANÇOIS

REGINA COELI

Place Saint-Pierre
Lundi de Pâques 10 avril 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’Évangile nous fait revivre la rencontre des femmes avec Jésus ressuscité le matin de Pâques. Ainsi, il nous rappelle que ce sont elles, les disciples féminines, qui ont été les premières à le voir et à le rencontrer. On pourrait se demander : pourquoi eux ? Pour une raison très simple : parce qu’elles sont les premières à se rendre au tombeau.

Comme tous les disciples, eux aussi ont souffert de la manière dont l’histoire de Jésus semblait s’être terminée ; mais, contrairement aux autres, elles ne restent pas chez elles paralysés par la tristesse et la peur : tôt le matin, au lever du soleil, zlles vont honorer le corps de Jésus en apportant des onguents aromatiques. Le tombeau avait été scellé et elles se demandent qui aurait pu enlever cette pierre, si lourde (cf. Mc 16, 1-3).

Mais leur volonté de faire ce geste d’amour l’emporte sur tout. elles ne se découragent pas, elles sortent de leurs peurs et de leurs angoisses. Voici le chemin pour retrouver le Ressuscité : sortir de nos peurs, de nos angoisses.

Retraçons la scène décrite dans l’Évangile : les femmes arrivent, voient le tombeau vide et, « avec crainte et grande joie », elles courent – dit le texte – « pour annoncer à ses disciples » (Mt 28, 8). Maintenant, juste au moment où elles vont faire cette annonce, Jésus vient à leur rencontre.

Remarquons bien ceci : Jésus les rencontre alors qu’elles vont l’annoncer. C’est beau : Jésus les rencontre alors qu’elles vont l’annoncer. Lorsque nous proclamons le Seigneur, le Seigneur vient à nous.

Parfois nous pensons que la manière de rester près de Dieu est de le garder près de nous ; parce qu’alors, si on s’expose et qu’on se met à en parler, des jugements, des critiques arrivent, peut-être qu’on ne sait pas répondre à certaines questions ou provocations, alors mieux vaut ne pas en parler et se taire : non, ce n’est pas bien!

Au lieu de cela, le Seigneur vient pendant qu’il est annoncé. Vous trouvez toujours le Seigneur sur le chemin de la proclamation. Annoncez le Seigneur et vous le rencontrerez. Cherchez le Seigneur et vous le rencontrerez. Toujours en mouvement, c’est ce que nous enseignent les femmes : Jésus se rencontre en le témoignant. Mettons ceci dans notre cœur : Jésus se rencontre en le témoignant.

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Prenons un exemple. Parfois, nous avons reçu de merveilleuses nouvelles, comme la naissance d’un enfant. Alors, une des premières choses que nous faisons est de partager cette heureuse annonce avec des amis : « Tu sais, j’ai eu un fils… c’est beau ».

Et, en le racontant, nous nous le répétons aussi et en quelque sorte le faisons revivre en nous. Si cela arrive pour une bonne nouvelle, de tous les jours ou de quelques jours importants, cela arrive infiniment plus pour Jésus, qui n’est pas seulement une bonne nouvelle, ni même la meilleure nouvelle de la vie, non, mais Il est la vie même, Il est « le la résurrection et la vie » (Jn 11, 25).

Chaque fois que nous l’annonçons, pas en faisant de la propagande ou du prosélytisme – ce n’est pas ça : proclamer est une chose, faire de la propagande et du prosélytisme en est une autre.

Le chrétien annonce, ceux qui ont d’autres buts font du prosélytisme et ce n’est pas bien – chaque fois que nous l’annonçons, le Seigneur vient à notre rencontre. Il vient avec respect et amour, comme le plus beau des cadeaux à partager. Jésus habite davantage en nous chaque fois que nous l’annonçons.

On pense encore aux femmes de l’Évangile : il y avait la pierre scellée et pourtant elles vont au tombeau ; il y avait une ville entière qui avait vu Jésus sur la croix et pourtant elles entrent dans la ville pour le proclamer vivant.

Chers frères et sœurs, lorsque nous rencontrons Jésus, aucun obstacle ne peut nous empêcher de l’annoncer. Si, au contraire, nous gardons sa joie pour nous, c’est peut-être parce que nous ne l’avons pas encore vraiment rencontré.

Frères, sœurs, face à l’expérience des femmes, nous nous demandons : dis-moi, quand as-tu été témoin de Jésus pour la dernière fois ? À quand remonte la dernière fois que j’ai témoigné au sujet de Jésus? Que dois-je faire aujourd’hui pour que les personnes que je rencontre reçoivent la joie de ton annonce ?

Et encore, quelqu’un peut-il dire : cette personne est sereine, heureuse, bonne parce qu’elle a rencontré Jésus ? Cela peut-il être dit de chacun de nous ? Demandons à Notre-Dame de nous aider à être de joyeux hérauts de l’Évangile.

Regina Coeli Laetare...

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Après le Regina Coeli

Chers frères et sœurs !

Aujourd’hui marque le 25e anniversaire du soi-disant « Vendredi saint ou accord de Belfast », qui a mis fin à la violence qui sévissait depuis des décennies en Irlande du Nord. Dans un esprit reconnaissant, je prie le Dieu de la paix pour que ce qui a été réalisé dans ce passage historique puisse être consolidé au profit de tous les hommes et femmes de l’île d’Irlande.

Encore une fois, je vous souhaite à tous de Joyeuses Pâques, Romains et pèlerins de divers pays : « Le Christ est ressuscité ; il est vraiment ressuscité. » Je remercie tous ceux qui m’ont envoyé ces jours-ci leurs bons vœux. Je suis particulièrement reconnaissant pour les prières, par l’intercession de la Vierge Marie, que Dieu récompense chacun de ses dons !

Et je souhaite à tous de passer ces jours de l’octave pascale dans la joie de la foi, dans laquelle se prolonge la célébration de la résurrection du Christ. Persévérons à invoquer le don de la paix pour le monde entier, en particulier pour la chère et tourmentée Ukraine.

Bon lundi de Pâques ! S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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Texte traduit et présenté par l’Association de Médaille Miraculeuse

Message Urbi et Orbi 2023

Message Urbi et Orbi 2023

Le Pape François, dimanche 9 avril, après la messe de Pâques, a délivré son message Urbi et Orbi, depuis la loggia de la basilique vaticane, devant les fidèles réunis place Saint-Pierre. Comme le veut la tradition, le Souverain pontife est revenu sur les conflits qui enflamment le monde, appelant à accélérer le rythme de l’espérance.

 

MESSAGE URBI ET ORBI
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS

PÂQUES 2023

Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre
dimanche 9 avril 2023

Chers frères et sœurs, le Christ est ressuscité !

Aujourd’hui, nous proclamons que lui, le Seigneur de nos vies, est « la résurrection et la vie » du monde (cf. Jn 11, 25). C’est Pâques, qui signifie « passage », car en Jésus s’est accompli le passage décisif de l’humanité : celui de la mort à la vie, du péché à la grâce, de la peur à la confiance, de la désolation à la communion. En lui, Seigneur du temps et de l’histoire, je voudrais dire à tous, la joie au cœur : Joyeuses Pâques !

Que ce soit pour chacun de vous, chers frères et sœurs, en particulier pour les malades et les pauvres, pour les personnes âgées et pour ceux qui traversent des moments d’épreuve et de fatigue, un passage de la tribulation à la consolation. Nous ne sommes pas seuls : Jésus, le Vivant, est avec nous pour toujours.

Que l’Église et le monde se réjouissent, car aujourd’hui nos espérances ne se heurtent plus au mur de la mort, mais le Seigneur nous a ouvert un pont vers la vie. Oui, frères et sœurs, à Pâques, le destin du monde a changé et aujourd’hui, qui coïncide également avec la date la plus probable de la résurrection du Christ, nous pouvons nous réjouir de célébrer, par pure grâce, le jour le plus important et le plus beau de l’histoire.

Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, comme le proclament les Églises d’Orient : Christòs anesti! Cela nous dit vraiment que l’espoir n’est pas une illusion, c’est la vérité ! Et que le chemin de l’humanité à partir de Pâques, marqué par l’espérance, avance plus vite. Les premiers témoins de la Résurrection nous le montrent par leur exemple.

Les Évangiles racontent la bonne hâte avec laquelle, le jour de Pâques, « les femmes coururent prévenir les disciples » (Mt 28, 8). Et, après que Marie de Magdala « ait couru et soit allée vers Simon Pierre » (Jn 20, 2), Jean et Pierre lui-même « ont couru ensemble » (cf. v. 4) pour atteindre le lieu où Jésus avait été enseveli.

Et puis le soir de Pâques, ayant rencontré le Ressuscité sur le chemin d’Emmaüs, deux disciples « se mirent en route sans tarder » (Lc 24,33) et se hâtèrent de parcourir plusieurs kilomètres en montée et dans l’obscurité, émus par la joie irrépressible de Pâques qui brûlait leur cœur (cf. v. 32).

Cette même joie pour laquelle Pierre, sur les rives de la mer de Galilée, à la vue de Jésus ressuscité ne put rester dans la barque avec les autres, mais sauta aussitôt dans l’eau pour nager rapidement à sa rencontre (cf. Jn 21, 7). Bref, à Pâques, le chemin s’accélère et devient ruée, car l’humanité voit le but de son cheminement, le sens de son destin, Jésus-Christ, et est appelée à se hâter vers Lui, l’espérance du monde.

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Hâtons-nous nous aussi de grandir sur le chemin de la confiance mutuelle : la confiance entre les individus, entre les peuples et les nations. Laissons-nous surprendre par l’heureuse annonce de Pâques, par la lumière qui éclaire les ténèbres et les obscurités dans lesquelles le monde se trouve trop souvent enveloppé.

Hâtons-nous de surmonter les conflits et les divisions et ouvrons nos cœurs à ceux qui en ont le plus besoin. Hâtons-nous de marcher sur des chemins de paix et de fraternité. Nous nous réjouissons des signes concrets d’espérance qui nous parviennent de tant de pays, à commencer par ceux qui offrent assistance et hospitalité à ceux qui fuient la guerre et la misère.

En cours de route, cependant, il reste encore de nombreuses pierres d’achoppement, qui rendent notre hâte vers le Seigneur ressuscité ardue et ardue. Nous lui adressons notre supplication : aide-nous à courir vers toi ! Aide-nous à ouvrir nos cœurs !

Aide le bien-aimé peuple ukrainien sur le chemin de la paix et faites la lumière de Pâques sur le peuple russe. Réconforte les blessés et ceux qui ont perdu des êtres chers à cause de la guerre et laisse les prisonniers retourner sains et saufs dans leurs familles.

Ouvre le cœur de toute la communauté internationale pour qu’elle travaille à mettre fin à cette guerre et à tous les conflits qui ensanglantent le monde, à commencer par la Syrie qui attend toujours la paix. Soutiens les personnes touchées par le violent tremblement de terre en Turquie et en Syrie même.

Nous prions pour ceux qui ont perdu leur famille et leurs amis et se sont retrouvés sans abri : puissent-ils recevoir le réconfort de Dieu et l’aide de la famille des nations.

En ce jour, nous te confions, Seigneur, la ville de Jérusalem, premier témoin de ta Résurrection. J’exprime ma profonde préoccupation face aux attentats de ces derniers jours qui menacent le climat de confiance et de respect mutuel souhaité, nécessaire à la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens, pour que la paix règne dans la Ville Sainte et dans toute la Région.

Aide, Seigneur, le Liban, toujours en quête de stabilité et d’unité, afin qu’il surmonte les divisions et que tous les citoyens travaillent ensemble pour le bien commun du pays.

N’oublie pas le cher peuple tunisien, en particulier les jeunes et ceux qui souffrent de problèmes sociaux et économiques, afin qu’ils ne perdent pas espoir et collaborent à la construction d’un avenir de paix et de fraternité.

Tourne ton regard vers Haïti, qui souffre depuis plusieurs années d’une grave crise sociopolitique et humanitaire, et soutiens l’engagement des acteurs politiques et de la communauté internationale dans la recherche d’une solution définitive aux nombreux problèmes qui affligent cette population si troublée.

Consolide les processus de paix et de réconciliation engagés en Éthiopie et au Soudan du Sud, et mettre un terme à la violence en République démocratique du Congo.

Seigneur, soutiens les communautés chrétiennes qui célèbrent Pâques aujourd’hui dans des circonstances particulières, comme au Nicaragua et en Érythrée, et souviens-toi de tous ceux qui sont empêchés de professer librement et publiquement leur foi.

Rassure les victimes du terrorisme international, notamment au Burkina Faso, au Mali, au Mozambique et au Nigeria. Aide le Myanmar à emprunter des chemins de paix et éclaire le cœur des responsables afin que les Rohingyas martyrisés obtiennent justice.

Réconforte les réfugiés, les déportés, les prisonniers politiques et les migrants, en particulier les plus vulnérables, ainsi que tous ceux qui souffrent de la faim, de la pauvreté et des méfaits du trafic de drogue, de la traite des êtres humains et de toutes les formes d’esclavage.

Inspire, Seigneur, les dirigeants des nations, afin qu’aucun homme ou femme ne soit discriminé et que sa dignité ne soit bafouée ; afin que, dans le plein respect des droits de l’homme et de la démocratie, ces blessures sociales soient cicatrisées, que le bien commun des citoyens soit toujours et uniquement recherché, que la sécurité et les conditions nécessaires au dialogue et à la coexistence pacifique soient garanties.

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Frères, sœurs, retrouvons nous aussi le goût du voyage, accélérons le battement du cœur de l’espérance, goûtons la beauté du Ciel ! Aujourd’hui nous puisons les énergies pour avancer dans la bonne rencontre avec le Bien qui ne déçoit pas.

Et si, comme l’écrivait un ancien Père, « le plus grand péché est de ne pas croire aux énergies de la Résurrection » (Saint Isaac de Ninive, Sermones ascetici, I,5), nous croyons aujourd’hui : « Oui, nous sommes certains : le Christ est vraiment ressuscité » (Séquence).

Nous croyons en toi, Seigneur Jésus, nous croyons qu’avec toi l’espérance renaît, le chemin continue. Toi, Seigneur de la vie, encourage nos voyages et répète-nous aussi, comme aux disciples le soir de Pâques : « La paix soit avec vous ! (Jn 20,19.21).


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse