Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Saint Athanase d’Alexandrie

Saint Athanase d’Alexandrie

Patriarche d’Alexandrie, Père de l’Église (+ 373)

Saint Athanase d'Alexandrie
Saint Athanase d’Alexandrie

Il n’écrivit, ne souffrit, ne vécut que pour défendre la divinité du Christ. Prodigieusement intelligent, nourri de culture grecque, il n’était encore que diacre lorsqu’il accompagna l’évêque d’Alexandrie au concile de Nicée en 325. Il y contribua à la condamnation de son compatriote Arius et à la formulation des dogmes de l’Incarnation et de la Sainte Trinité.

Devenu lui-même évêque d’Alexandrie en 328, il fut, dès lors et pour toujours, en butte à la persécution des anti-nicéens de tout genre qui abondaient en Égypte et dans l’Église entière. Ces ariens étaient soutenus par les empereurs qui rêvaient d’une formule plus souple que celle de Nicée, d’une solution de compromis susceptible de rallier tous les chrétiens et de rendre la paix à l’empire.

C’est ce qui explique que sur les quarante-cinq années de son épiscopat, saint Athanase en passa dix-sept en exil: deux années à Trêves, sept années à Rome, le reste dans les cavernes des déserts de l’Égypte. Il fut même accusé d’avoir assassiné l’évêque Arsène d’Ypsélé. Il ne dut la reconnaissance de son innocence qu’au fait qu’Arsène revint en plein jour et se montra vivant aux accusateurs de saint Athanase.

Son œuvre théologique est considérable. Enfin, après bien des combats et des triomphes qu’il remporta par sa patience, il rentra dans son Église et s’endormit dans la paix du Christ la quarante-neuvième année de son épiscopat, en 373.

Voici ce qu’en a dit Benoit XVI, lors de son audience du 20 juin 2007 :

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 20 juin 2007

Saint Athanase

Chers frères et sœurs,

En poursuivant notre évocation des grands Maîtres de l’Église antique, nous voulons aujourd’hui tourner notre attention vers saint Athanase d’Alexandrie. Cet authentique protagoniste de la tradition chrétienne, déjà quelques années avant sa mort, fut célébré comme « la colonne de l’Église » par le grand théologien et Évêque de Constantinople Grégoire de Nazianze (Discours 21, 26), et il a toujours été considéré comme un modèle d’orthodoxie, aussi bien en Orient qu’en Occident.

Ce n’est donc pas par hasard que Gian Lorenzo Bernini en plaça la statue parmi celles des quatre saints Docteurs de l’Église orientale et occidentale – avec Ambroise, Jean Chrysostome et Augustin -, qui dans la merveilleuse abside la Basilique vaticane entourent la Chaire de saint Pierre.

Athanase a été sans aucun doute l’un des Pères de l’Église antique les plus importants et les plus vénérés. Mais ce grand saint est surtout le théologien passionné de l’incarnation, du Logos, le Verbe de Dieu, qui – comme le dit le prologue du quatrième Évangile – « se fit chair et vint habiter parmi nous » (Jn 1, 14).

C’est précisément pour cette raison qu’Athanase fut également l’adversaire le plus important et le plus tenace de l’hérésie arienne, qui menaçait alors la foi dans le Christ, réduit à une créature « intermédiaire » entre Dieu et l’homme, selon une tendance récurrente dans l’histoire et que nous voyons en œuvre de différentes façons aujourd’hui aussi.

Probablement né à Alexandrie vers l’an 300, Athanase reçut une bonne éducation avant de devenir diacre et secrétaire de l’Évêque de la métropole égyptienne, Alexandre. Proche collaborateur de son Évêque, le jeune ecclésiastique prit part avec lui au Concile de Nicée, le premier à caractère œcuménique, convoqué par l’empereur Constantin en mai 325 pour assurer l’unité de l’Église.

Les Pères nicéens purent ainsi affronter diverses questions et principalement le grave problème né quelques années auparavant à la suite de la prédication du prêtre alexandrin Arius.

Celui-ci, avec sa théorie, menaçait l’authentique foi dans le Christ, en déclarant que le Logos n’était pas le vrai Dieu, mais un Dieu créé, un être « intermédiaire » entre Dieu et l’homme, ce qui rendait ainsi le vrai Dieu toujours inaccessible pour nous.

Les Évêques réunis à Nicée répondirent en mettant au point et en fixant le « Symbole de la foi » qui, complété plus tard par le premier Concile de Constantinople, est resté dans la tradition des différentes confessions chrétiennes et dans la liturgie comme le Credo de Nicée-Constantinople.

Dans ce texte fondamental – qui exprime la foi de l’Église indivise, et que nous répétons aujourd’hui encore, chaque dimanche, dans la célébration eucharistique – figure le terme grec homooúsios, en latin consubstantialis: celui-ci veut indiquer que le Fils, le Logos est « de la même substance » que le Père, il est Dieu de Dieu, il est sa substance, et ainsi est mise en lumière la pleine divinité du Fils, qui était en revanche niée par le ariens.

A la mort de l’Évêque Alexandre, Athanase devint, en 328, son successeur comme Évêque d’Alexandrie, et il se révéla immédiatement décidé à refuser tout compromis à l’égard des théories ariennes condamnées par le Concile de Nicée.

Son intransigeance, tenace et parfois également très dure, bien que nécessaire, contre ceux qui s’étaient opposés à son élection épiscopale et surtout contre les adversaires du Symbole de Nicée, lui valut l’hostilité implacable des ariens et des philo-ariens.

Malgré l’issue sans équivoque du Concile, qui avait clairement affirmé que le Fils est de la même substance que le Père, peu après, ces idées fausses prévalurent à nouveau-dans ce contexte, Arius lui-même fut réhabilité -, et elles furent soutenues pour des raisons politiques par l’empereur Constantin lui-même et ensuite par son fils Constance II.

Celui-ci, par ailleurs, qui ne se souciait pas tant de la vérité théologique que de l’unité de l’empire et de ses problèmes politiques, voulait politiser la foi, la rendant plus accessible – à son avis – à tous ses sujets dans l’empire.

La crise arienne, que l’on croyait résolue à Nicée, continua ainsi pendant des décennies, avec des événements difficiles et des divisions douloureuses dans l’Église. Et à cinq reprises au moins – pendant une période de trente ans, entre 336 et 366 – Athanase fut obligé d’abandonner sa ville, passant dix années en exil et souffrant pour la foi.

Mais au cours de ses absences forcées d’Alexandrie, l’Évêque eut l’occasion de soutenir et de diffuser en Occident, d’abord à Trêves puis à Rome, la foi nicéenne et également les idéaux du monachisme, embrassés en Égypte par le grand ermite Antoine, à travers un choix de vie dont Athanase fut toujours proche. Saint Antoine, avec sa force spirituelle, était la personne qui soutenait le plus la foi de saint Athanase.

Réinstallé définitivement dans son Siège, l’Évêque d’Alexandrie put se consacrer à la pacification religieuse et à la réorganisation des communautés chrétiennes. Il mourut le 2 mai 373, jour où nous célébrons sa mémoire liturgique.

L’œuvre doctrinale la plus célèbre du saint Évêque alexandrin est le traité Sur l’incarnation du Verbe, le Logos divin qui s’est fait chair en devenant comme nous pour notre salut. Dans cette œuvre, Athanase dit, avec une affirmation devenue célèbre à juste titre, que le Verbe de Dieu « s’est fait homme pour que nous devenions Dieu; il s’est rendu visible dans le corps pour que nous ayons une idée du Père invisible, et il a lui-même supporté la violence des hommes pour que nous héritions de l’incorruptibilité » (54, 3).

En effet, avec sa résurrection le Seigneur a fait disparaître la mort comme « la paille dans le feu » (8, 4). L’idée fondamentale de tout le combat théologique de saint Athanase était précisément celle que Dieu est accessible. Il n’est pas un Dieu secondaire, il est le vrai Dieu, et, à travers notre communion avec le Christ, nous pouvons nous unir réellement à Dieu. Il est devenu réellement « Dieu avec nous ».

Parmi les autres œuvres de ce grand Père de l’Église – qui demeurent en grande partie liées aux événements de la crise arienne – rappelons ensuite les autres lettres qu’il adressa à son ami Sérapion, Évêque de Thmuis, sur la divinité de l’Esprit Saint, qui est affirmée avec netteté, et une trentaine de lettres festales, adressées en chaque début d’année aux Églises et aux monastères d’Égypte pour indiquer la date de la fête de Pâques, mais surtout pour assurer les liens entre les fidèles, en renforçant leur foi et en les préparant à cette grande solennité.

Enfin, Athanase est également l’auteur de textes de méditation sur les Psaumes, ensuite largement diffusés, et d’une œuvre qui constitue le best-seller de la littérature chrétienne antique: la Vie d’Antoine, c’est-à-dire la biographie de saint Antoine abbé, écrite peu après la mort de ce saint, précisément alors que l’Évêque d’Alexandrie, exilé, vivait avec les moines dans le désert égyptien.

Athanase fut l’ami du grand ermite, au point de recevoir l’une des deux peaux de moutons laissées par Antoine en héritage, avec le manteau que l’Évêque d’Alexandrie lui avait lui-même donné. Devenue rapidement très populaire, traduite presque immédiatement en latin à deux reprises et ensuite en diverses langues orientales, la biographie exemplaire de cette figure chère à la tradition chrétienne contribua beaucoup à la diffusion du monachisme en Orient et en Occident.

Ce n’est pas un hasard si la lecture de ce texte, à Trêves, se trouve au centre d’un récit émouvant de la conversion de deux fonctionnaires impériaux, qu’Augustin place dans les Confessions (VIII, 6, 15) comme prémisses de sa conversion elle-même.

Du reste, Athanase lui-même montre avoir clairement conscience de l’influence que pouvait avoir sur le peuple chrétien la figure exemplaire d’Antoine. Il écrit en effet dans la conclusion de cette œuvre: « Qu’il fut partout connu, admiré par tous et désiré, également par ceux qui ne l’avaient jamais vu, est un signe de sa vertu et de son âme amie de Dieu.

En effet, ce n’est pas par ses écrits ni par une sagesse profane, ni en raison de quelque capacité qu’Antoine est connu, mais seulement pour sa piété envers Dieu. Et personne ne pourrait nier que cela soit un don de Dieu.

Comment, en effet, aurait-on entendu parler en Espagne et en Gaule, à Rome et en Afrique de cet homme, qui vivait retiré parmi les montagnes, si ce n’était Dieu lui-même qui l’avait partout fait connaître, comme il le fait avec ceux qui lui appartiennent, et comme il l’avait annoncé à Antoine dès le début?

Et même si ceux-ci agissent dans le secret et veulent rester cachés, le Seigneur les montre à tous comme un phare, pour que ceux qui entendent parler d’eux sachent qu’il est possible de suivre les commandements et prennent courage pour parcourir le chemin de la vertu » (Vie d’Antoine 93, 5-6).

Oui, frères et sœurs! Nous avons de nombreux motifs de gratitude envers Athanase. Sa vie, comme celle d’Antoine et d’innombrables autres saints, nous montre que « celui qui va vers Dieu ne s’éloigne pas des hommes, mais qu’il se rend au contraire proche d’eux » (Deus caritas est, n. 42).

© Copyright 2007 – Libreria Editrice Vaticana

LA VOYANTE DE LA MÉDAILLE MIRACULEUSE, SA NAISSANCE

2 MAI : LA VOYANTE DE LA MÉDAILLE MIRACULEUSE, SA NAISSANCE

Porche de la maison natale de Sainte Catherine Labouré
Porche de la maison natale de Sainte Catherine Labouré

C’est d’une humble Fille de la Charité de Saint-Vincent de Paul, que la Vierge Immaculée a voulu se servir pour révéler au monde entier le trésor de sa Médaille Miraculeuse.

C’est aujourd’hui même l’anniversaire de sa naissance, puisque c’est le vendredi 2 mai 1806 que vint au monde Catherine Labouré dans un joli village de Bourgogne, Fain-les-Moutiers. C’était bien sous la protection spéciale de la Sainte Vierge que la petite Catherine entrait dans la vie au début de ce mois printanier, si beau dans nos campagnes !

Ses parents, de vrais chrétiens, vivaient honorablement en cultivant leurs terres. Ils possédaient cette aisance que donnent aux paysans l’activité du travail et la simplicité de la vie. Pierre Labouré, son père, avait épousé une pieuse jeune fille de vingt-trois ans, Louise Gontard, le 4 juin 1793, en pleine Terreur.

Dieu bénit leur union en leur envoyant onze enfants, huit garçons et trois filles. Catherine était la neuvième de la joyeuse bande. Détail touchant : était-ce le simple bonheur de posséder une seconde fille après sept garçons ? Était-ce le pressentiment bien inconscient de la destinée de cette enfant ?

Catherine était née à six heures du soir ; le jour même, l’acte de naissance était dressé, signé, non seulement par le père, les témoins, l’officier de l’état-civil, mais encore par l’heureuse maman ! En se penchant sur l’humble berceau, la mère était loin de se douter de ce que verraient un jour les yeux bleus de sa petite fille !

Bienheureux les parents chrétiens qui accueillent la vie à leur foyer, qui mettent toute leur confiance dans la Providence ! Ils trouvent ici-bas le vrai bonheur, les joies pures du foyer que rien ne peut remplacer, et ils se préparent pour le ciel une magnifique couronne !

PRIÈRE

Ô Sainte Catherine Labouré, qui avez eu le bonheur de venir au monde dans un foyer chrétien, priez pour nos foyers afin que Dieu, qui en avait été chassé, reprenne sa place ! Faites-nous souvenir des lois saintes de la famille qui attirent les bénédictions divines. Faites-nous souvenir que le mariage est indissoluble et que Dieu ne peut faire plus grand honneur à des parents chrétiens qu’en poursuivant par leur moyen l’œuvre de sa création.

Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, soyez la Reine de nos foyers ! Ainsi soit-il !

Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous !

+ P. BAETEMAN,  cm

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

LA MÉDAILLE, SOUVENIR CONSTANT DE LA SAINTE VIERGE

MOIS DE MARIE- 1er MAI
LA MÉDAILLE, SOUVENIR CONSTANT DE LA SAINTE VIERGE

Durant ce mois de mai, mois de Marie, notre Association de la Médaille Miraculeuse se propose avec le P. Baeteman de méditer sur les merveilles de notre Sainte Mère à partir de l’histoire de la Médaille Miraculeuse et de celle qui l’a révélée, sainte Catherine Labouré.

Vierge aux rayons - cf. Rue du Bac
Vierge aux rayons – cf. Rue du Bac

Souvent nous nous croyons seuls dans nos peines, qu’elles soient individuelles, familiales ou nationales. Lourde erreur ! Une chère Présence se tient toujours à nos côtés, qu’il suffirait de regarder pour être consolés : cette Présence, c’est celle de la Très Sainte Vierge.

Pour beaucoup, la Sainte Vierge n’est qu’une statue immobile ou une image glacée, belle certes, mais lointaine, quand, en réalité, elle circule dans notre pays, dans nos foyers, sur la terre entière, pour vivre avec nous, avec chacun de nous.

Mais voilà… Nous n’y pensons pas, nous n’y croyons pas bien à cette présence de la Sainte Vierge. Nous vivons pratiquement comme si elle habitait uniquement le ciel et ne s’intéressait que de très loin à ses enfants de la terre, alors que la réalité est bien autrement consolante !

Pour nous la rappeler, non seulement la Sainte Vierge est descendue plus d’une fois ici-bas, en particulier sur notre terre de France qu’elle aime d’un amour de prédilection, mais elle nous a apporté son image afin que nous la portions sur nous et qu’ainsi nous pensions plus souvent à Elle.

Son pur visage nous parle de nos espérances ; son pied béni qui écrase la tête du serpent nous rappelle que, dans le monde surnaturel, elle est toujours victorieuse. Ses mains rayonnantes de grâces nous disent sa puissance.  Ceux qui se moquent de nos médailles, de nos images, n’ont jamais compris quel était le symbole secret de l’amour !

Ils l’ont compris, les prisonniers portant sur leur cœur une lettre écrite soit par leur femme, soit par leur vieille maman, ou encore une mèche de cheveux du cher petit, grandissant en leur absence… Souvenirs qui tiennent chaud au cœur parce qu’ils ont la puissance de l’amour.

Voilà ce que notre Mère du ciel a voulu nous donner en nous apportant sa médaille. Pendant tout ce mois, nous la regarderons, nous en méditerons les leçons pour mieux en comprendre le prix et témoignerons à la Sainte Vierge notre reconnaissance.

PRIÈRE

Ô Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, vous avez voulu vivre avec nous !

Nous voici réunis à vos pieds pendant ce beau mois qui vous est consacré, afin de méditer pieusement le souvenir béni que vous nous avez laissé en 1830, de vos visites sur notre terre de France : votre Médaille miraculeuse. Aidez-nous à en bien saisir les leçons afin de vous mieux connaître et de vous mieux aimer.

Ô Bonne Mère, qu’un rayon de grâce tombé de vos mains maternelles illumine chacune de nos âmes, toutes les âmes qui nous sont chères et que nous vous confions pendant ce mois où nous voulons, avec toute l’Église, vous honorer et vous glorifier.

Qu’en nous votre Présence règne, ô Vierge Immaculée, afin que le Christ vainqueur commande et règne à jamais ! Ainsi soit-il !

Ô MARIE CONÇUE SANS PÉCHÉ, PRIEZ POUR NOUS QUI AVONS RECOURS A VOUS

P. BAETEMAN, cm

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse