Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Fête du Saint Sacrement

Fête du Saint Sacrement

En ce 19 juin, nous avons célébré la fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ.Le Jeudi-Saint a célébré l’institution de l’Eucharistie. Mais la dévotion grandissante des chrétiens à l’égard de la présence réelle du Christ dans le Saint-Sacrement, a amené le Pape Urbain IV, en 1264, à instituer la fête du « Corps du Christ », que l’on nommait naguère en France la « Fête-Dieu ». La séquence de ce jour, LAUDA SION, composée par saint Thomas d’Aquin, attire l’attention sur le fait que le Christ depuis son Ascension demeure réellement présent dans son Église par le sacrement de l’Eucharistie.

Voici ce dont a parlé le Saint Père lors de l’Angélus de ce dimanche.

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 19 juin 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour et bon dimanche !

En Italie et dans d’autres pays, on célèbre aujourd’hui la solennité du Très Saint Corps et Sang du Christ. L’Eucharistie, instituée lors de la Dernière Cène, était comme le point d’arrivée d’un chemin, le long duquel Jésus l’avait préfiguré par quelques signes, surtout la multiplication des pains, racontée dans l’Évangile de la Liturgie d’aujourd’hui (cf.Lc 9, 11b -17).

Jésus prend soin de la grande foule qui le suivait pour entendre sa parole et être délivré de divers maux. Il bénit cinq pains et deux poissons, les rompt, les disciples les distribuent et « tous mangent à satiété » (Lc 9, 17), dit l’Évangile.

Dans l’Eucharistie, chacun peut faire l’expérience de cette attention aimante et concrète du Seigneur. Celui qui reçoit le Corps et le Sang du Christ avec foi non seulement mange, mais est rassasié. Manger et être rassasié : ce sont deux besoins fondamentaux, qui sont satisfaits dans l’Eucharistie.

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Manger. « Tout le monde a mangé », écrit Saint Luc. A la tombée de la nuit, les disciples conseillent à Jésus de chasser la foule, afin qu’ils puissent aller chercher de la nourriture. Mais le Maître veut aussi y pourvoir : il veut donner à manger à ceux qui l’ont écouté.

Cependant, le miracle des pains et des poissons ne s’opère pas de manière spectaculaire, mais presque réservée, comme aux noces de Cana : le pain augmente en passant de main en main. Et tandis qu’il mange, la foule se rend compte que Jésus s’occupe de tout.

C’est le Seigneur présent dans l’Eucharistie : il nous appelle à être des citoyens du Ciel, mais en attendant il tient compte du chemin que nous avons à affronter ici-bas. Si j’ai peu de pain dans mon sac, Il le sait et Il s’en soucie. Parfois, il y a le risque de confiner l’Eucharistie dans une dimension vague et lointaine, peut-être lumineuse et parfumée d’encens, mais loin des goulots d’étranglement de la vie quotidienne.

En réalité, le Seigneur prend à cœur tous nos besoins, en commençant par les plus élémentaires. Et il veut donner un exemple aux disciples, en disant : « Donnez-leur vous-mêmes  à manger » (v. 13), à ceux qui l’avaient écouté pendant la journée.

Notre adoration eucharistique trouve sa vérification lorsque nous prenons soin de notre prochain, comme le fait Jésus : autour de nous il y a une faim de nourriture, mais aussi de compagnie, il y a une faim de consolation, d’amitié, de bonne humeur, il y a la faim pour l’attention, il y a une soif d’être évangélisé.

Nous trouvons cela dans le Pain eucharistique : l’attention du Christ à nos besoins et l’invitation à faire de même pour ceux qui nous entourent. Il faut manger et se nourrir.

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En plus de manger, il ne faut cependant pas manquer d’être rassasié. La foule était satisfaite de l’abondance de nourriture, et aussi de la joie et de l’étonnement de l’avoir reçue de Jésus ! Nous avons certes besoin de nous nourrir, mais aussi d’être rassasiés, c’est-à-dire de savoir que la nourriture nous est donnée par amour.

Dans le Corps et le Sang du Christ, nous trouvons sa présence, sa vie donnée pour chacun de nous. Non seulement il nous aide à avancer, mais il se donne lui-même : il devient notre compagnon de voyage, entre dans nos histoires, visite nos solitudes, redonne sens et enthousiasme.

Cela nous satisfait, quand le Seigneur donne un sens à notre vie, à nos ténèbres, à nos doutes, mais Il voit le sens et ce sens que le Seigneur nous donne nous satisfait, cela nous donne ce « plus » que nous recherchons tous : c’est le présence du Seigneur !

Car dans la chaleur de sa présence notre vie change : sans lui elle serait vraiment grise. Adorant le Corps et le Sang du Christ, demandons-lui avec le cœur : « Seigneur, donne-moi le pain quotidien pour avancer, Seigneur, rassasie-moi de ta présence ! ».

Que la Vierge Marie nous apprenne à adorer Jésus vivant dans l’Eucharistie et à la partager avec nos frères et sœurs.

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Après l’angélus

Chers frères et sœurs !

Hier, à Séville, quelques religieux de la famille dominicaine ont été béatifiés : Angelo Marina álvarez et dix-neuf compagnons ; Giovanni Aguilar Donis et quatre compagnons, de l’Ordre des Prêcheurs ; Isabella Sánchez Romero, une religieuse âgée de l’Ordre de Saint Dominique, et Fruttuoso Pérez Marquez, un tertiaire laïc dominicain.

Tous tués par haine de la foi dans la persécution religieuse qui s’est produite en Espagne dans le contexte de la guerre civile du siècle dernier. Leur témoignage d’adhésion au Christ et de pardon pour leurs meurtriers nous montre le chemin de la sainteté et nous encourage à faire de la vie une offrande d’amour à Dieu et à nos frères. Une salve d’applaudissements pour les nouveaux Bienheureux.

Le cri de douleur de nombreuses personnes qui manquent d’aide humanitaire de base et qui sont forcées de quitter leur maison parce qu’elles sont brûlées et pour échapper à la violence vient toujours du Myanmar.

Je me joins à l’appel des évêques de cette terre bien-aimée, pour que la communauté internationale n’oublie pas la population birmane, pour que la dignité humaine et le droit à la vie soient respectés, ainsi que les lieux de culte, les hôpitaux et les écoles. Et je bénis la communauté birmane en Italie, représentée ici aujourd’hui.

Mercredi prochain, 22 juin, commencera la Xe Rencontre Mondiale des Familles à Rome et se répandra aussi dans le monde entier. Je remercie les évêques, les curés et les agents de pastorale familiale qui ont convoqué les familles à des moments de réflexion et de fête. Je remercie particulièrement les conjoints et les familles qui témoigneront de l’amour familial comme vocation et chemin de sainteté. Bonne réunion !

Et maintenant, je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays, en particulier les élèves de l’École de l’Oratoire de Londres. Je salue les participants au premier cours de pastorale et d’accueil « Vita nascente » ; les fidèles de Gragnano et l’association cycliste « Pedale Sestese » de Sesto San Giovanni.

Et n’oublions pas le peuple ukrainien battu en ce moment, un peuple qui souffre. Je voudrais qu’une question demeure en chacun de vous : qu’est-ce que je fais aujourd’hui pour le peuple ukrainien ? Je t’en prie? Est-ce que je suis occupé ? j’essaie de comprendre? Qu’est-ce que je fais aujourd’hui pour le peuple ukrainien ? À chacun de répondre dans son cœur.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

La vieillesse reste un temps pour le service et la gratitude

La vieillesse reste un temps pour le service et la gratitude

Au cours de son audience générale, ce mercredi 15 juin place Saint-Pierre, Le Pape François a dit que le soin aux personnes âgées est une responsabilité qui incombe à l’ensemble la communauté chrétienne. Poursuivant son cycle de catéchèses sur la vieillesse, il a encouragé les chrétiens de tous âges à servir dans la gratitude.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 15 juin 2022

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Catéchèse sur la vieillesse –

14. Le service joyeux de la foi qui s’apprend dans la gratitude
(cf. Mc 1,29-31)

Résumé :

Chers frères et sœurs,

nous venons d’écouter le récit de la guérison de la belle-mère de Simon qui était au lit avec de la fièvre. La maladie pèse sur la personne âgée d’une manière différente et nouvelle, au point qu’elle semble hâter la mort et diminuer l’espérance de vie qui est considérée déjà trop courte.

Cependant, cette scène évangélique nous aide à espérer, tout en nous offrant déjà un premier enseignement que c’est la communauté chrétienne qui doit prendre soin des personnes âgées. Jésus prend la femme âgée et malade par la main et la guérit. Par ce geste tendre d’amour, il donne à ses disciples la première leçon : le salut s’annonce ou se communique à travers l’attention à la personne malade.

Ainsi, la foi de cette femme resplendit dans la gratitude pour la tendresse de Dieu qui s’est penchée sur elle. La seconde leçon nous est donnée par cette femme âgée, qui « se leva et se mit à les servir ». La gratitude des personnes âgées pour les dons reçus de Dieu dans leur vie, comme nous l’enseigne la belle-mère de Pierre, redonne à la communauté la joie de la coexistence, et confère à la foi des disciples la caractéristique essentielle de sa destination.

Nous devons cependant bien savoir que l’esprit de l’intercession et du service, que Jésus prescrit à tous ses disciples, n’est pas simplement une affaire de femmes et il ne s’écrit en aucune manière dans la vision de l’homme maître et de la femme servante ! La délicatesse de Jésus à l’égard des faibles et des malades montre clairement sa sensibilité spéciale qu’il a apprise de sa mère.

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catéchèse :

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous avons entendu le récit simple et touchant de la guérison de la belle-mère de Simon – qui ne s’appelle pas encore Pierre – dans la version de l’évangile de Marc. Ce court épisode est rapporté, avec des variations légères mais frappantes, dans les deux autres évangiles synoptiques. « La belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre », écrit Marc.

Nous ne savons pas s’il s’agissait d’une maladie bénigne, mais dans la vieillesse, même une simple fièvre peut être dangereuse. Quand on est vieux, on ne contrôle plus son corps. Il faut apprendre à choisir quoi faire et ne pas faire. La vigueur du corps faiblit et nous abandonne, même si notre cœur ne cesse de désirer. Il faut alors apprendre à purifier le désir : être patient, choisir ce que l’on demande au corps, et à la vie.

Quand on est vieux, on ne peut pas faire la même chose que quand on était jeune : le corps a un rythme différent, et il faut écouter le corps et accepter ses limites. Nous en avons tous. Même moi, je dois utiliser le bâton maintenant.

La maladie pèse sur les personnes âgées d’une manière différente et nouvelle que lorsqu’on est jeune ou adulte. C’est comme un coup dur qui tombe sur un moment déjà difficile. La maladie du vieillard semble hâter la mort et, en tout cas, diminuer ce temps à vivre que nous considérons déjà comme court.

Le doute s’insinue dans l’idée que nous ne nous en remettrons pas, que « cette fois-ci, ce sera la dernière fois que je serai malade… », et ainsi de suite :  ces idées viennent… On n’arrive pas à rêver l’espérance d’un avenir qui semble désormais inexistant. Un célèbre écrivain italien, Italo Calvino, a noté l’amertume des personnes âgées qui souffrent de la perte des choses du passé, plus qu’ils ne profitent de l’arrivée des nouveautés.

Cependant, la scène évangélique que nous venons d’entendre nous aide à espérer et nous offre déjà un premier enseignement : Jésus ne va pas tout seul rendre visite à cette vieille femme malade, il s’y rend avec les disciples. Et cela nous fait un peu réfléchir.

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C’est précisément la communauté chrétienne qui doit prendre soin des personnes âgées : parents et amis, mais la communauté. La visite aux personnes âgées doit se faire à plusieurs, ensemble et souvent. Nous ne devrions jamais oublier ces trois lignes de l’Évangile.

D’autant plus qu’aujourd’hui, le nombre de personnes âgées a considérablement augmenté, également à la proportion de jeunes, car nous sommes dans cet hiver démographique, moins d’enfants naissent et il y a beaucoup de personnes âgées et peu de jeunes. Nous devons assumer la responsabilité de rendre visite aux personnes âgées qui sont souvent seules et les présenter au Seigneur avec notre prière.

Jésus lui-même nous enseignera comment les aimer. « Une société est véritablement accueillante à l’égard de la vie quand elle reconnaît qu’elle est précieuse même avec l’âge, dans le handicap, dans la maladie grave et même au moment de s’éteindre » (Message à l’Académie Pontificale pour la Vie, 19 février 2014).

La vie est toujours précieuse. Jésus, lorsqu’il voit la vieille femme malade, il la prend par la main et la guérit : le même geste qu’il fait pour ressusciter la jeune femme morte : il la prend par la main et la fait se lever, la guérit en la remettant sur pieds. Jésus, par ce geste tendre d’amour, donne la première leçon aux disciples.

C’est-à-dire que le salut s’annonce ou, mieux, se communique à travers l’attention portée à cette personne malade ; et la foi de cette femme resplendit dans la gratitude pour la tendresse de Dieu qui s’est penchée sur elle. Je reviens à un thème que j’ai répété dans ces catéchèses : cette culture du déchet semble supprimer les personnes âgées.

Oui, elle ne les tue pas, mais socialement elle les supprime, comme s’ils étaient un fardeau à porter : il vaut mieux les cacher. C’est une trahison de notre humanité, c’est la chose la plus vile, c’est sélectionner la vie en fonction de l’utilité, en fonction de la jeunesse et non avec la vie telle qu’elle est, avec la sagesse des personnes âgées, avec les limites des personnes âgées.

Les personnes âgées ont tant à nous donner : c’est la sagesse de la vie. Ils ont tant à nous enseigner : c’est pourquoi nous devons aussi apprendre aux enfants à s’occuper de leurs grands-parents et à fréquenter leurs grands-parents.

Le dialogue entre les jeunes et les grands-parents, les enfants et les grands-parents est fondamental pour la société, il est fondamental pour l’Église, il est fondamental pour la santé de la vie. Là où il n’y a pas de dialogue entre jeunes et vieux, quelque chose manque et il en résulte une génération sans passé, c’est-à-dire sans racines.

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Si la première leçon a été donnée par Jésus, la seconde nous est donnée par cette femme âgée, qui « se leva et se mit à les servir”. Même comme personne âgée, on peut, voire on doit, servir la communauté. Il est bon que les personnes âgées cultivent encore la responsabilité de servir, en surmontant la tentation de se mettre à l’écart. Le Seigneur ne les rejette pas, au contraire, il leur redonne la force pour servir.

Et j’aime noter qu’il n’y a pas d’emphase particulière dans le récit de la part des évangélistes : c’est la normalité de la vie de disciple, que les disciples apprendront, dans toute son ampleur, le long du chemin de formation qu’ils vivront à l’école de Jésus.

Les anciens qui entretiennent la disposition pour la guérison, la consolation, l’intercession pour leurs frères et sœurs – qu’ils soient disciples, qu’ils soient centurions, personnes perturbées par des esprits mauvais, personnes rejetées… – sont peut-être le témoignage le plus grand de la pureté de cette gratitude qui accompagne la foi.

Si les personnes âgées, au lieu d’être rejetées et congédiées de la scène des événements qui marquent la vie de la communauté, étaient placées au centre de l’attention collective, elles seraient encouragées à exercer le précieux ministère de la gratitude envers Dieu, qui n’oublie personne.

La gratitude des personnes âgées pour les dons reçus de Dieu dans leur vie, comme nous l’enseigne la belle-mère de Pierre, redonne à la communauté la joie du vivre ensemble, et confère à la foi des disciples le trait essentiel de sa destination.

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Mais nous devons bien apprendre que l’esprit d’intercession et de service, que Jésus prescrit à tous ses disciples, n’est pas simplement une affaire de femmes : il n’y a aucune ombre de cette limitation dans les paroles et les actes de Jésus. Le service évangélique de la gratitude pour la tendresse de Dieu n’est en aucun cas inscrit dans la grammaire de l’homme maître et de la femme servante.

Cela n’enlève rien cependant au fait que les femmes, sur la gratitude et la tendresse de la foi, peuvent enseigner aux hommes des choses que ceux-ci ont plus de mal à comprendre. La belle-mère de Pierre, avant que les Apôtres n’y parviennent, sur le chemin à la suite de Jésus, leur a aussi montré le chemin.

Et la délicatesse particulière de Jésus, qui « lui a touché la main » et « s’est penché délicatement » sur elle, a mis en évidence, dès le début, sa sensibilité spéciale à l’égard des faibles et des malades, que le Fils de Dieu avait certainement apprise de sa Mère.

S’il vous plaît, faisons-en sorte que les vieux, que les grands-pères, les grands-mères soient proches des enfants, des jeunes pour transmettre cette mémoire de la vie, pour transmettre cette expérience de la vie, cette sagesse de la vie. Dans la mesure où nous faisons en sorte qu’entre les jeunes et les personnes âgées se tissent des relations, il y aura plus d’espérance pour l’avenir de notre société.


Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Frères et sœurs, demandons au Seigneur de raviver en nous la sensibilité envers les plus faibles, particulièrement les personnes âgées qui vivent dans la solitude ou dans la souffrance. Que notre proximité et notre soutien soient pour eux source de réconfort et de consolation. Que Dieu vous bénisse !

Et s’il vous plaît, n’oublions pas le peuple battu de l’Ukraine en guerre. Ne nous habituons pas à vivre comme si la guerre était une chose lointaine. Que notre souvenir, notre affection, nos prières et notre aide soient toujours proches de ce peuple qui souffre tant et qui accomplit un véritable martyre.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. Demain est célébrée la solennité du Très Saint Corps et Sang du Christ, qui en Italie est reportée au dimanche suivant. Que l’Eucharistie, mystère d’amour, soit pour vous tous une source de grâce et de lumière qui éclaire les chemins de la vie, un soutien au milieu des difficultés, un sublime réconfort dans la souffrance de chaque jour. A vous tous, ma bénédiction.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

célébrer la Sainte-Trinité, une révolution dans notre mode de vie

célébrer la Sainte-Trinité, une révolution dans notre mode de vie

À l’occasion de la solennité de la Sainte-Trinité, le Pape François, lors de l’angélus place Saint-Pierre, nous rappelle que dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus nous présente les deux autres Personnes divines : le Père et le Saint-Esprit. « Célébrer la Sainte Trinité n’est pas tant un exercice théologique, mais une révolution dans notre mode de vie. » Il a demandé aux fidèles si leur vie reflétait le Dieu auquel ils croient.

SOLENNITÉ DE LA SAINTE TRINITÉ

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 12 juin 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour et bon dimanche !

Aujourd’hui est la solennité de la Très Sainte Trinité, et dans l’Évangile de la célébration, Jésus nous présente les deux autres Personnes divines, le Père et le Saint-Esprit. De l’Esprit il dit: «Il ne parlera pas de lui-même, mais il prendra ce qui est à moi et vous l’annoncera». Et puis, parlant du Père, il dit : « Tout ce que le Père a est à moi » (Jn 16, 14-15). Notons que l’Esprit Saint parle, mais pas de lui-même : il annonce Jésus et révèle le Père.

Et nous remarquons aussi que le Père, qui possède tout, parce qu’il est à l’origine de tout, donne au Fils tout ce qu’il possède : il ne garde rien pour lui et se donne entièrement au Fils. C’est-à-dire que le Saint-Esprit ne parle pas de lui-même, il parle de Jésus, il parle des autres. Et le Père ne se donne pas, il donne le Fils. C’est une générosité ouverte, l’une ouverte à l’autre.

Et maintenant, regardons-nous, ce dont nous parlons et ce que nous possédons. Lorsque nous parlons, nous voulons toujours qu’on dise du bien de nous et souvent nous ne parlons que de nous et de ce que nous faisons. Combien de fois! « J’ai fait ceci, cet autre… », « J’ai eu ce problème… ». On parle toujours comme ça.

Quelle différence par rapport au Saint-Esprit, qui parle en annonçant les autres, et au Père le Fils ! Et, de ce que nous possédons, comme nous en sommes jaloux et comme nous nous efforçons de le partager avec les autres, même avec ceux qui manquent du nécessaire ! En paroles c’est facile, mais en pratique c’est très difficile.

Voilà donc que célébrer la Sainte Trinité n’est pas tant un exercice théologique, mais une révolution dans notre mode de vie. Dieu, en qui chaque Personne vit pour l’autre en relation continue, en relation continue, non pour soi, nous fait vivre avec les autres et pour les autres. Ouvert.

Aujourd’hui, nous pouvons nous demander si notre vie reflète le Dieu auquel nous croyons : moi qui professe la foi en Dieu Père et Fils et Saint-Esprit, je crois vraiment que pour vivre j’ai besoin des autres, j’ai besoin de me donner aux autres, j’ai besoin de servir les autres ? Est-ce que je l’affirme avec des mots ou est-ce que je l’affirme avec la vie ?

Le Dieu trinitaire et unique, chers frères et sœurs, doit se manifester ainsi, en actes plutôt qu’en paroles. Dieu, qui est l’auteur de la vie, se transmet moins par les livres que par le témoignage de la vie. Celui qui, comme l’écrit Jean l’Évangéliste, « est amour » (1 Jn 4, 16), se révèle par l’amour.

Pensons aux personnes bonnes, généreuses, douces que nous avons rencontrées : en nous souvenant de leur façon de penser et d’agir, nous pouvons avoir un petit reflet de Dieu-Amour. Et que signifie aimer ? Pas seulement aimer et faire le bien, mais d’abord, à la racine, accueillir, s’ouvrir aux autres, faire de la place aux autres, donner de la place aux autres. Cela signifie aimer, à la racine.

Pour mieux le comprendre, pensons aux noms des Personnes divines, que nous prononçons chaque fois que nous faisons le signe de croix : dans chaque nom il y a la présence de l’autre. Le Père, par exemple, ne le serait pas sans le Fils ; de même le Fils ne peut être considéré seul, mais toujours comme le Fils du Père. Et le Saint-Esprit, à son tour, est l’Esprit du Père et du Fils.

Bref, la Trinité nous enseigne que l’un ne va jamais sans l’autre. Nous ne sommes pas des îles, nous sommes dans le monde pour vivre à l’image de Dieu : ouverts, au besoin des autres et au besoin d’aider les autres. Alors, posons-nous cette dernière question : dans la vie de tous les jours, suis-je moi aussi un reflet de la Trinité ?

Le signe de croix que je fais chaque jour – Père et Fils et Saint-Esprit -, ce signe de croix que nous faisons chaque jour, reste un geste pour lui-même ou inspire ma façon de parler, de rencontrer, de répondre, de juger, pardonner?

Que Notre-Dame, fille du Père, mère du Fils et épouse de l’Esprit, nous aide à accueillir et à témoigner dans la vie le mystère de Dieu-Amour.

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Après l’angélus

Chers frères et sœurs !

Hier à Breslau, en Pologne, Sœur Pasqualina Jahn et neuf sœurs martyres, de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Élisabeth, ont été béatifiées, tuées à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans un contexte hostile à la foi chrétienne. Ces dix religieuses, bien que conscientes du danger qu’elles couraient, restaient proches des personnes âgées et des malades dont elles s’occupaient.

Que leur exemple de fidélité au Christ nous aide tous, en particulier les chrétiens persécutés dans différentes parties du monde, à témoigner de l’Évangile avec courage. Une salve d’applaudissements aux nouvelles Bienheureuses !

Et maintenant, je souhaite m’adresser au peuple et aux autorités de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud. Chers amis, à grand regret, suite à des problèmes de jambes, j’ai dû reporter ma visite dans vos pays, prévue pour les premiers jours de juillet. Je ressens vraiment un grand regret d’avoir dû reporter ce voyage auquel je tiens beaucoup.

Aujourd’hui marque la Journée mondiale contre le travail des enfants. Travaillons tous dur pour éliminer ce fléau, afin qu’aucun garçon ou fille ne soit privé de ses droits fondamentaux et contraint ou forcé à travailler. Celui des mineurs exploités pour le travail est une réalité dramatique qui nous interpelle tous !

La pensée pour la population ukrainienne affligée par la guerre est toujours vivante dans mon cœur. Le temps qui passe n’apaise pas notre douleur et notre inquiétude pour ces personnes battues. Ne vous habituez pas à cette tragique réalité ! Nous l’avons toujours dans nos cœurs. Nous prions et luttons pour la paix.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays. En particulier, je salue les fidèles d’Espagne et de Pologne et j’exprime ma gratitude à ceux qui donnent du sang, un simple et noble geste de solidarité. Je salue tout le monde. Je vous souhaite un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse