Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Dieu, refuge et force de son peuple

Dieu, refuge et force de son peuple

Lecture du jour Ps 45, 2-3.5-6.10-11

Il est avec nous le Dieu de l'univers
Il est avec nous le Dieu de l’univers

R/ Il est avec nous, le Dieu de l’univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !
(45, 8)

Dieu est pour nous refuge et force,
secours dans la détresse, toujours offert.
Nous serons sans crainte si la terre est secouée,
si les montagnes s’effondrent au creux de la mer.

Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut.
Dieu s’y tient : elle est inébranlable ;
quand renaît le matin, Dieu la secourt.

Il est avec nous, le Seigneur de l’univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !
Venez et voyez les actes du Seigneur,
il détruit la guerre jusqu’au bout du monde.

1. Nous venons d’entendre le premier des six hymnes à Sion qui sont contenus dans le Psautier (cf. Ps 47; 75; 83; 86; 121). Le Psaume 45, comme les autres compositions analogues, célèbre la ville sainte de Jérusalem, « la cité de Dieu, […] les demeures du Très-Haut » (v. 5), mais il exprime surtout une confiance inébranlable en Dieu, qui « est pour nous refuge et force, secours dans l’angoisse toujours offert » (v. 2; cf. v. 8 et 12).

Le Psaume évoque les bouleversements les plus terribles pour affirmer avec une force plus grande l’intervention victorieuse de Dieu, qui donne une pleine sécurité. En raison de la présence de Dieu en elle, Jérusalem « ne peut chanceler, Dieu la secourt » (v. 6).

La pensée se tourne vers l’oracle du prophète Sophonie, qui s’adresse à Jérusalem et lui dit:  « Pousse des cris de joie, fille de Sion! Une clameur d’allégresse, Israël! Réjouis-toi, triomphe de tout ton coeur, fille de Jérusalem […] Yahvé ton Dieu est au milieu de toi, héros sauveur! Il exultera pour toi de joie, il te renouvellera par son amour, il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête » (So 3, 14.17-18).

2. Le Psaume 45 est divisé en deux grandes parties par une sorte d’antienne, qui retentit dans les versets 8 et 12:  « Avec nous Yahvé Sabaot, citadelle pour nous, le Dieu de Jacob ». Le titre « Yahvé Sabaot » est typique du culte juif dans le temple de Sion et, malgré l’aspect martial, il est lié à l’arche de l’alliance; il renvoie à la domination de Dieu sur tout le cosmos et sur l’histoire.

Ce titre est donc une source de confiance, car le monde entier et tous les événements qui s’y produisent se trouvent sous le gouvernement suprême du Seigneur. Ce Seigneur est donc « avec nous », comme le dit encore cette antienne, avec une référence implicite à l’Emmanuel, le « Dieu-avec-nous » (cf. Is 7, 14; Mt 1, 23).

3. La première partie de l’hymne (cf. Ps 45, 2-7) est centrée sur le symbole de l’eau et présente une double signification opposée. D’un côté, en effet, se déchaînent les eaux tumultueuses qui, dans le langage biblique, sont le symbole des destructions, du chaos et du mal. Elles font frémir les structures de l’être et de l’univers, symbolisées par les montagnes, qui sont ébranlées par une sorte de déluge destructeur (cf. vv. 3-4).

De l’autre côté, cependant, voilà les eaux désaltérantes de Sion, une ville sise sur des montagnes arides, mais qu’égayent « un fleuve et ses bras » (v. 5). Le Psalmiste – bien que faisant allusion aux sources de Jérusalem, comme celle de Siloé (cf. Is 8, 6-7) – voit en eux un signe de la vie qui prospère dans la ville sainte, de sa fécondité spirituelle, de sa force régénérante.

C’est pourquoi, malgré les bouleversements de l’histoire qui font frémir les peuples et qui ébranlent les royaumes (cf. Ps 45, 7), le fidèle rencontre en Sion la paix et la sérénité dérivant de la communion avec Dieu.

4. La deuxième partie du Psaume (cf. vv. 9-11) peut ainsi décrire un monde transfiguré. Le Seigneur lui-même, de son trône de Sion, intervient avec une extrême vigueur contre les guerres et établit la paix à laquelle tous aspirent. Lorsque nous lisons le v. 10 de notre hymne:  « Il met fin aux guerres jusqu’au bout de la terre; l’arc, il l’a rompu, la lance, il l’a brisée, il a brûlé les boucliers au feu », la pensée se tourne spontanément vers Isaïe.

Le prophète a lui aussi chanté la fin de  la  course  aux  armements  et  la transformation des instruments de guerre et de mort en moyen de développement pour les peuples:  « Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre » (Is 2, 4).

5. Avec ce Psaume, la tradition chrétienne a élevé des hymnes au Christ « notre paix » (cf. Ep 2, 14) et notre libérateur du mal à travers sa mort et sa résurrection. Saint Ambroise a proposé un commentaire christologique suggestif du v. 6 du Psaume 45, qui décrit le « secours » offert à la ville par le Seigneur « au tournant du matin ». Le célèbre Père de l’Église y voit une allusion prophétique à la résurrection.

En effet – explique-t-il – « la résurrection du matin nous procure le soutien de l’aide céleste; ayant repoussé la nuit, elle nous a rapporté le jour, comme le dit l’Écriture:  « Réveille-toi et lève-toi et relève-toi d’entre les morts! Et la lumière du Christ resplendira pour toi ». Observe ce sens mystique! Au crépuscule s’est accomplie la passion du Christ… A l’aube la résurrection… Il est tué au crépuscule, lorsque la lumière meurt désormais, car ce monde gisait entièrement dans les ténèbres et aurait été plongé dans l’horreur de ténèbres encore plus noires, si le Christ n’était pas venu du ciel, lumière d’éternité, pour ramener l’âge de l’innocence au genre humain. Jésus Christ a donc souffert et, grâce à son sang, nos péchés ont été rachetés, la lumière a resplendi d’une conscience plus limpide et le jour d’une grâce spirituelle a brillé » (Commento a dodici Salmi:  SAEMO, VII, Milan-Rome 1980, p. 213)

SAINT JEAN-PAUL II – AUDIENCE GÉNÉRALE  – mercredi 16 juin 2004


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Action de grâce pour la libération de la mort

Action de grâce pour la libération de la mort

Lecture:  Psaume 29

1. Une intense et douce action de grâce s’élève vers Dieu du cœur de l’orant, une fois dissipé en lui le cauchemar de la mort. Tel est le sentiment qui ressort avec force du Psaume 29, qui vient de retentir non seulement à nos oreilles, mais sans aucun doute également dans nos coeurs.

Cet hymne de gratitude possède une grande finesse littéraire et repose sur une série de contrastes qui expriment de façon symbolique la libération obtenue du Seigneur.

Ainsi, à la phrase « tu as tiré mon âme du shéol » s’oppose « me ranimant d’entre ceux qui descendent à la fosse » (v. 4); la « colère d’un instant », manifestée par Dieu, est suivie de « sa faveur pour la vie » (v. 6); aux « pleurs » du soir suit la « joie » du matin (ibid.); la « danse » succède au « deuil », le vêtement d' »allégresse » au « sac » revêtu en signe de deuil (v. 12).

Une fois passée la nuit de la mort, naît donc l’aube d’un jour nouveau. C’est pourquoi la tradition chrétienne a lu ce Psaume comme un chant pascal. C’est ce qu’atteste la citation d’ouverture, que l’édition du texte liturgique des Vêpres reprend d’un grand auteur monastique du IV siècle, Jean Cassien:  « Le Christ rend grâce au Père pour sa résurrection glorieuse ».

2. L’orant s’adresse à plusieurs reprises au « Seigneur » – pas moins de huit fois -, que ce soit pour annoncer qu’il le louera (cf. vv. 2 et 13), ou pour rappeler le cri lancé vers Lui au moment de l’épreuve (cf. vv. 3 et 9) et son intervention libératrice (cf. vv. 2.3.4.8.12), ou encore pour invoquer à nouveau sa miséricorde (cf. v. 11). Dans un autre passage, l’orant invite les fidèles à chanter des hymnes au Seigneur pour Lui rendre grâce (cf. v. 5).

Les sensations oscillent constamment entre le souvenir terrible du cauchemar traversé et la joie de la libération. Certes, le danger auquel il a échappé est grave et réussit encore à faire frissonner; le souvenir de la souffrance passée est encore net et vif; les larmes n’ont été séchées des yeux que depuis peu. Mais désormais pointe l’aube d’un jour nouveau; la mort a laissé place à la perspective de la vie qui continue.

3. Le Psaume démontre ainsi que nous ne devons jamais nous laisser entraîner dans l’enchevêtrement obscur du désespoir, lorsqu’il semble que tout est désormais perdu. Bien sûr, il ne faut pas non plus tomber dans l’illusion que l’on peut se sauver tout seul, par ses propres moyens. En effet, le Psalmiste est tenté par l’orgueil et l’idée de se suffire à lui-même:  « Moi, j’ai dit dans mon bonheur:  Rien à jamais ne m’ébranlera! » (v. 7).

Les Pères de l’Église se sont eux aussi arrêtés sur cette tentation qui s’insinue dans les moments de bien-être, et ils ont vu dans l’épreuve un rappel divin à l’humilité.

C’est par exemple le cas de Fulgence, Evêque de Ruspe (467-532), dans son Epistola 3, adressée à la religieuse Proba, où il commente le passage du Psaume par ces mots:  « Le Psalmiste confessait que parfois il s’enorgueillissait d’être sain, comme s’il s’agissait d’une de ses vertus, et qu’en cela il avait compris que se trouvait le danger d’une très grave maladie. Il dit en effet:  … »Moi,  j’ ai dit dans mon bonheur:  Rien à jamais ne m’ébranlera! »

Mais puisqu’en disant cela, il avait été abandonné par le soutien de la grâce divine et, troublé, était tombé dans la maladie, il poursuit en disant:  « Yahvé, ta faveur m’a fixé sur de fortes montagnes; tu caches ta face, je suis bouleversé ». En outre, pour montrer que l’aide de la grâce divine, bien qu’on la possède déjà, doit toutefois être invoquée humblement sans interruption,  il  ajoute encore:  « Vers toi, Yahvé, j’appelle, à mon Dieu je demande pitié ».

Par ailleurs, personne n’élève sa prière et n’avance des requêtes sans reconnaître avoir commis des fautes, et personne ne considère pouvoir conserver ce qu’il possède en ne comptant que sur sa propre vertu » (Fulgence de Ruspe, Les lettres, Rome 1999, p. 113).

4. Après avoir confessé la tentation de l’orgueil qu’il a éprouvée au temps de sa prospérité, le Psalmiste rappelle l’épreuve qui a suivi, en disant au Seigneur:  « Tu caches ta face, je suis bouleversé » (v. 8).

L’orant rappelle alors de quelle manière il a imploré le Seigneur (cf. vv. 9-11):  il a crié, demandé de l’aide, supplié d’être préservé de la mort, en donnant comme raison que la mort n’apporte aucun avantage à Dieu, car les morts ne sont plus en mesure de louer Dieu et n’ont plus aucun motif de proclamer la fidélité à Dieu, ayant été abandonnés par lui.

Nous retrouvons la même argumentation dans le Psaume 87, dans lequel l’orant, proche de la mort, demande à Dieu:  « Parle-t-on de ton amour dans la tombe, de ta vérité au lieu de perdition? » (Ps 87, 12). De même, le roi Ézéchias, gravement malade puis guéri, disait à Dieu:  « Ce n’est pas le shéol qui te loue, ni la mort qui te célèbre… Le vivant, le vivant lui seul te loue » (Is 38, 18-19).

C’est ainsi que l’Ancien Testament exprimait l’intense désir humain d’une victoire de Dieu sur la mort et rapportait de nombreux cas dans lesquels cette victoire avait été obtenue:  des personnes menacées de mourir de faim dans le désert, des prisonniers ayant échappé à la peine de mort, des malades guéris, des marins sauvés du naufrage (cf. Ps 106, 4-32).

Il s’agissait cependant de victoires qui n’étaient pas définitives. Tôt ou tard, la mort réussissait toujours à l’emporter.

Malgré tout, l’aspiration à la victoire a toujours été conservée et est devenue, à la fin, une espérance de résurrection. La satisfaction de cette puissante aspiration a été pleinement assurée à travers la résurrection du Christ, pour laquelle nous n’aurons jamais fini de rendre grâce à Dieu.

Saint JEAN-PAUL II – AUDIENCE GÉNÉRALE Mercredi 12 mai 2004


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Les parents se rapprochent de Dieu en pardonnant toujours avec joie

Les parents se rapprochent de Dieu en pardonnant toujours avec joie

Commentant la parabole du fils prodigue lors de sa catéchèse du 4ème dimanche du Carême, dimanche 27 mars, le Pape François a médité sur l’importance d’être solidaire de ceux qui sont sur le chemin de la repentance, mais également sur le besoin de se réjouir de la conversion du prochain, «car le bien de l’autre est aussi le mien». Après la prière de l’angélus, le Pape a de nouveau appelé à la paix en Ukraine, dénonçant une guerre cruelle et insensée.

 

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 20 mars 2022

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Chers frères et sœurs, bon dimanche, bonjour !

L’Évangile de la liturgie de ce dimanche raconte la parabole dite du fils prodigue (cf. Lc 15, 11-32). Cela nous amène au cœur de Dieu, qui pardonne toujours avec compassion et tendresse, toujours. Dieu pardonne toujours, c’est nous qui nous lassons de demander pardon mais Il pardonne toujours.

Il nous dit que Dieu est Père, qui non seulement accueille à nouveau, mais se réjouit et célèbre son fils, qui est revenu à la maison après avoir dilapidé tous ses biens. Nous sommes ce fils, et c’est émouvant de penser à quel point le Père nous aime toujours et nous attend.

Mais dans la même parabole, il y a aussi le fils aîné, qui entre en crise devant ce Père. Et cela peut aussi nous mettre en crise. En fait, en nous il y a aussi ce fils aîné et, au moins en partie, nous sommes tentés d’être d’accord avec lui : il avait toujours fait son devoir, il n’était pas sorti de chez lui, alors il s’indigne de voir le Père étreindre son frère encore une fois, il s’est mal conduit.

Il proteste et dit : « Je t’ai servi pendant tant d’années et je n’ai jamais désobéi à tes ordres », au contraire pour « ce fils à toi » tu fais même la fête ! (v. 29-30). « Je ne vous comprends pas ». C’est l’indignation du fils aîné.

De ces mots émerge le problème du fils aîné. Dans la relation avec le Père, il fonde tout sur la pure observance des commandements, sur le sens du devoir. Ça peut aussi être notre problème, notre problème entre nous et avec Dieu : perdre de vue qu’il est Père et vivre une religion lointaine, faite d’interdits et de devoirs.

Et la conséquence de cet éloignement est la rigidité vis-à-vis du voisin, qui ne se considère plus comme un frère. En effet, dans la parabole, le fils aîné ne dit pas mon frère au Père, non, ton fils dit, comme pour dire : il n’est pas mon frère. Et à la fin, lui-même risque d’être exclu de la maison. En effet – dit le texte – « il ne voulait pas entrer » (v. 28). Parce qu’il y avait l’autre.

Voyant cela, le Père sort pour le supplier : « Mon fils, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi » (v. 31). Essayez de lui faire comprendre que pour lui chaque enfant est toute sa vie. Les parents le savent bien, ils frôlent le sentiment de Dieu. C’est beau ce qu’un père dit dans un roman : « Quand je suis devenu père, j’ai compris Dieu » (H. de Balzac, Le Père Goriot, Milan 2004, 112 ).

À ce point de la parabole, le Père ouvre son cœur au fils aîné et exprime deux besoins, qui ne sont pas des commandements, mais des besoins du cœur : « Nous avons dû nous réjouir et nous réjouir, parce que ton frère était mort et est venu à la vie » (v. 32). Voyons si nous aussi avons dans notre cœur les deux besoins du Père : célébrer et se réjouir.

Tout d’abord, pour célébrer, c’est-à-dire pour montrer notre proximité à ceux qui se repentent ou sont en route, à ceux qui sont en crise ou éloignés. Pourquoi devrions-nous faire cela ? Parce que cela aidera à surmonter la peur et le découragement, qui peuvent provenir du souvenir de ses péchés.

Ceux qui se sont trompés se sentent souvent reprochés par leur propre cœur ; la distance, l’indifférence et les paroles acerbes n’aident pas. Il faut donc, selon le Père, lui offrir un accueil chaleureux, qui l’encourage à aller de l’avant. « Mais le papa, il en a fait tant ! » : accueil chaleureux. Et nous ? On cherche qui est loin, on veut faire la fête avec lui ?

Que de bien peut faire un cœur ouvert, une écoute vraie, un sourire transparent ; fête, ne vous mettez pas mal à l’aise ! Le père pourrait dire : OK ! fils, rentre à la maison, retourne travailler, va dans ta chambre, installe-toi et mets-toi au travail ! Et ça aurait été un bon pardon. Main! Dieu ne peut pas pardonner sans célébrer ! Et le père célèbre, pour la joie qu’il a parce que son fils est revenu.

Et puis, selon le Père, il faut se réjouir. Quiconque a un cœur accordé à Dieu se réjouit quand il voit la repentance d’une personne, peu importe la gravité de ses erreurs. Il ne reste pas ferme sur les erreurs, il ne pointe pas du doigt le mal, mais se réjouit du bien, car le bien de l’autre est aussi le mien ! Et nous, savons-nous voir les autres comme ça?

Je me permets de raconter une histoire, fausse, mais qui montre le cœur du père. Il y a eu un opéra pop, il y a trois ou quatre ans, sur le thème du fils prodigue, avec toute l’histoire. Et à la fin, quand ce fils décide de retourner chez son père, il confronte un ami et lui dit : « Tu sais, j’ai peur que mon père me rejette, qu’il ne me pardonne pas ».

Et son ami lui conseille : « Envoie une lettre à ton papa et dis-lui : « Père, je suis repentant, je veux rentrer à la maison, mais je ne sais pas si tu seras heureux. Si vous voulez me recevoir, veuillez mettre un mouchoir blanc à la fenêtre ».

Et puis le voyage a commencé. Et quand il était près de chez lui, là où la route faisait le dernier virage, il faisait face à sa maison. Et qu’a-t-il vu ? Pas un mouchoir : c’était plein de mouchoirs blancs, les fenêtres, tout ! Le Père nous reçoit ainsi, avec plénitude, avec joie. C’est notre Père!

Savons-nous nous réjouir pour les autres ? Que la Vierge Marie nous enseigne à accueillir la miséricorde de Dieu, afin qu’elle devienne la lumière dans laquelle regarder notre prochain.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Plus d’un mois s’est écoulé depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, depuis le début de cette guerre cruelle et insensée qui, comme toute guerre, représente une défaite pour tous, pour nous tous. Il faut renier la guerre, un lieu de mort où les pères et les mères enterrent leurs enfants, où les hommes tuent leurs frères sans même les avoir vus, où les puissants décident et les pauvres meurent.

La guerre dévaste non seulement le présent, mais aussi l’avenir d’une société. J’ai lu qu’un enfant sur deux a été déplacé du pays depuis le début de l’attaque contre l’Ukraine. Cela signifie détruire l’avenir, provoquer un traumatisme dramatique chez le plus petit et le plus innocent d’entre nous. Voilà la bestialité de la guerre, un acte barbare et sacrilège !

La guerre ne peut pas être une fatalité : il ne faut pas s’habituer à la guerre ! Au lieu de cela, nous devons convertir l’indignation d’aujourd’hui en engagement de demain. Car, si nous sortons de cette histoire comme avant, nous serons tous coupables d’une certaine manière. Face au danger d’autodestruction, l’humanité comprend que le moment est venu d’abolir la guerre, de l’effacer de l’histoire humaine avant que ce soit elle qui efface l’homme de l’histoire.

Je prie pour que chaque dirigeant politique y réfléchisse, s’y engage ! Et, en regardant l’Ukraine tourmentée, comprendre que chaque jour de guerre la situation s’aggrave pour tout le monde. C’est pourquoi je renouvelle mon appel : ça suffit, arrêtez, taisez-vous, agissons sérieusement pour la paix !

Prions à nouveau, sans nous lasser, la Reine de la Paix, à qui nous avons consacré l’humanité, en particulier la Russie et l’Ukraine, avec une grande et intense participation, dont je vous remercie tous. Prions ensemble. Avé Maria…

Je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de divers pays. En particulier, je salue les fidèles du Mexique, de Madrid et de León ; des étudiants de Pampelune et de Huelva et des jeunes de divers pays qui ont effectué un stage à Loppiano.

Je salue les paroissiens de Nostra Signora di Valme à Rome et ceux de San Giorgio in Bosco, Bassano del Grappa et Gela ; les confirmands de Frascati et le groupe « Amici di Zaccheo » de Reggio Emilia ; ainsi que le Comité Promoteur de la Marche de la Paix et de la Fraternité Pérouse-Assise, qui est venu avec un écolier renouveler l’engagement en faveur de l’éducation pour la paix.

Je salue les participants au Marathon de Rome ! Cette année, à l’initiative de « Athletica Vaticana », de nombreux athlètes se sont impliqués dans des initiatives de solidarité avec les personnes qui vivent dans le besoin dans la ville. Je vous félicite!

Il y a tout juste deux ans, depuis cette place, nous avons lancé le plaidoyer pour la fin de la pandémie. Aujourd’hui, nous l’avons fait pour la fin de la guerre en Ukraine. En sortant de la place, il vous sera offert un livre gratuit, produit par la Commission vaticane Covid-19 avec le Dicastère pour la communication, pour vous inviter à prier dans les moments difficiles, sans crainte, en ayant toujours foi au Seigneur.

Je souhaite à tous un bon dimanche et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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Texte traduit par l’Association de la Médaille Miraculeuse