Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Dieu, dans les bras de sa Mère, nous encourage tendrement

Dieu, dans les bras de sa Mère, nous encourage tendrement

Pour le premier Angélus de l’année, le Pape François a rappelé combien la Vierge Marie nous rendait disponible Jésus et nous transmet «un merveilleux message: Dieu est proche, à notre portée».

 

SOLENNITÉ DE MARIE SAINTE MÈRE DE DIEU
LVe JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Samedi 1er janvier 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour! Bonne Année!

Nous commençons la nouvelle année en la confiant à Marie Mère de Dieu, dont l’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui parle, nous renvoyant encore une fois à l’enchantement de la crèche. Les bergers se rendent sans tarder à la grotte et que trouvent-ils ? Ils trouvent – dit le texte –  » Marie, Joseph et l’enfant couché dans la crèche  » (Lc 2, 16).

Arrêtons-nous sur cette scène et imaginons Marie qui, en mère tendre et attentionnée, vient de placer Jésus dans la crèche. Dans cette pose, nous pouvons voir un don qui nous est fait : Notre-Dame ne garde pas son Fils pour elle, mais nous le présente ; non seulement elle le tient dans ses bras, mais elle le couche pour nous inviter à le regarder, l’accueillir et l’adorer.

Voici la maternité de Marie : le Fils qui est né elle nous l’offre à tous. Donner toujours le Fils, montrer le Fils, ne jamais garder le Fils comme sien, non. Et ainsi tout au long de la vie de Jésus.

Et en le plaçant devant nos yeux, sans dire un mot, elle nous donne un merveilleux message : Dieu est proche, à portée de main. Il ne vient pas avec la puissance de ceux qui veulent être craints, mais avec la fragilité de ceux qui demandent à être aimés ; il ne juge pas du haut d’un trône, mais nous regarde d’en bas comme un frère, voire comme un fils

Il est né petit et nécessiteux pour que personne n’ait honte de lui-même : au moment même où nous expérimentons notre faiblesse et notre fragilité, nous pouvons sentir Dieu encore plus proche, car il s’est présenté à nous ainsi, faible et fragile. C’est le Dieu-enfant qui naît pour n’exclure personne. Pour faire de nous tous des frères et sœurs.

Voilà donc : la nouvelle année commence avec Dieu qui, dans les bras de sa mère et couché dans une crèche, nous encourage avec tendresse. Nous avons besoin de cet encouragement. Nous vivons toujours une période incertaine et difficile en raison de la pandémie.

Beaucoup ont peur de l’avenir et sont alourdis par les situations sociales, les problèmes personnels, les dangers qui viennent de la crise écologique, les injustices et les déséquilibres économiques mondiaux. En regardant Marie avec son Fils dans ses bras, je pense à de jeunes mères et à leurs enfants fuyant les guerres et les famines ou attendant dans les camps de réfugiés. Ils sont tellement nombreux !

Et en contemplant Marie qui dépose Jésus dans la crèche, le rendant disponible à tous, nous nous souvenons que le monde change et que la vie de chacun ne s’améliore que si nous nous rendons disponibles aux autres, sans attendre qu’ils commencent à le faire. Si nous devenons artisans de fraternité, nous pourrons renouer les fils d’un monde déchiré par les guerres et la violence.

La Journée mondiale de la paix est célébrée aujourd’hui. La paix « est à la fois un don d’en haut et le fruit d’un engagement partagé » (Message pour la LVe Journée mondiale de la paix, 1). Don d’en haut : il doit être imploré par Jésus, car seuls nous ne pouvons pas le garder. Nous ne pouvons vraiment construire la paix que si nous l’avons dans nos cœurs, que si nous la recevons du Prince de la Paix.

Mais la paix est aussi notre engagement : elle nous demande de faire le premier pas, elle demande des gestes concrets. Elle se construit avec l’attention au moindre, avec la promotion de la justice, avec le courage du pardon, qui éteint le feu de la haine.

Et il faut aussi un regard positif : que nous regardions toujours – dans l’Église comme dans la société – non pas le mal qui nous divise, mais le bien qui peut nous unir ! Il n’est pas nécessaire de s’effondrer et de se plaindre, mais retroussez vos manches pour construire la paix. Que la Mère de Dieu, Reine de la Paix, en ce début d’année obtienne l’harmonie pour nos cœurs et pour le monde entier.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

au début de la nouvelle année, je souhaite à tous la paix, qui est la quintessence de tout bien. Paix! Je salue chaleureusement et avec gratitude le Président de la République italienne, Sergio Mattarella, et je vous assure de mes prières pour lui et pour le peuple italien.

C’est aujourd’hui la Journée mondiale de la paix, commencée par saint Paul VI en 1968. Dans le Message de cette année, j’ai souligné que la paix se construit avec le dialogue entre les générations, avec l’éducation et avec le travail. Sans ces trois éléments, le fondement manque.

Je vous remercie pour toutes les initiatives promues à travers le monde à l’occasion de cette Journée, compatible avec la situation de la pandémie ; en particulier pour la Veillée tenue hier soir dans la Cathédrale de Savone comme expression de l’Église en Italie.

Je salue les participants à l’événement « Paix sur toutes les terres », organisé par la Communauté de Sant’Egidio ici à Rome et dans de nombreuses régions du monde – ceux de Sant’Egidio sont bons, ils sont bons ! – en collaboration avec les diocèses et les paroisses. Merci pour votre présence et votre engagement!

Et je vous salue tous, chers Romains et pèlerins ! Je salue les jeunes de Curtatone, les familles de Forlimpopoli, les fidèles de Padoue et ceux de Comun Nuovo, près de Sotto il Monte – patrie de Saint Jean XXIII, le Pape de l’Encyclique Pacem in terris, plus que jamais d’actualité !

Nous rentrons chez nous en pensant : paix, paix, paix ! Il faut de la paix. Je regardais les images de l’émission télévisée « A son image » aujourd’hui sur la guerre, sur les déplacés, sur les misères… Mais cela se passe aujourd’hui dans le monde. Nous voulons la paix!

Salutations à tous! S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bonne Année! Bon déjeuner et à demain.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Joseph, migrant persécuté et courageux

Saint Joseph, migrant persécuté et courageux

Le Pape François, dans sa dernière catéchèse de l’année lors de l’audience générale du 29 décembre en Salle Paul VI,  a médité sur saint Joseph «comme un migrant persécuté et courageux», tel que l’évangéliste Matthieu le décrit.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 29 décembre 2021

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Catéchèse sur saint Joseph – 5.

Résumé

Aujourd’hui, je voudrais vous présenter saint Joseph comme un migrant persécuté et courageux, ainsi qu’il est décrit par saint Matthieu dans l’évangile.

Joseph est le contraire du roi Hérode, et les attitudes de ces deux personnages manifestent les deux faces de notre humanité : alors qu’Hérode cherche à défendre son pouvoir par l’intimidation et la violence, Joseph affronte avec courage les vicissitudes d’un long et dangereux voyage en Égypte, confiant et obéissant dans la parole de l’ange.

Voici l’enseignement que Joseph nous laisse aujourd’hui : devant les adversités que la vie nous réserve, nous pouvons nous sentir menacés et avoir peur. Ce n’est pourtant pas en faisant ressortir le pire qui est en nous, comme Hérode, que nous pourrons surmonter ces moments, mais en nous comportant comme Joseph qui réagit à la peur par le courage de faire confiance à la Providence de Dieu.

Le courage n’est pas la vertu exclusive du héros. Il est aussi nécessaire pour affronter avec détermination les difficultés de la vie quotidienne. Prions aujourd’hui pour tous les migrants et tous les persécutés, qui se sentent abandonnés et qui se découragent. Que le Seigneur guide leurs pas et ouvre le cœur de ceux qui pourront leur venir en aide.

Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, je voudrais vous présenter Saint Joseph en tant que migrant persécuté et courageux. C’est ainsi que l’évangéliste Matthieu le décrit. Cet événement particulier de la vie de Jésus, qui voit aussi Joseph et Marie comme protagonistes, est traditionnellement appelé « la fuite en Égypte » (cf. Mt 2, 13-23).

La famille de Nazareth a subi cette humiliation et a vécu de première main la précarité, la peur, la douleur de devoir quitter sa terre. Encore aujourd’hui, beaucoup de nos frères et beaucoup de nos sœurs sont contraints de vivre la même injustice et la même souffrance. La cause est presque toujours l’arrogance et la violence des puissants. Cela s’est également produit pour Jésus.

Le roi Hérode apprend des mages la naissance du « roi des Juifs », et la nouvelle le bouleverse. Il se sent en insécurité, il se sent menacé en son pouvoir. Alors il rassemble toutes les autorités de Jérusalem pour s’enquérir du lieu de sa naissance, et demande aux Mages de le lui faire savoir précisément, afin que – dit-il faussement – lui aussi puisse aller l’adorer.

Réalisant, cependant, que les mages étaient partis pour un autre chemin, il conçut un dessein méchant : tuer tous les enfants de Bethléem à partir de deux ans parce que, selon le calcul des mages, c’était l’époque à laquelle Jésus est né.

Pendant ce temps, un ange ordonne à Joseph : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, fuis en Égypte et reste-y jusqu’à ce que je t’en avertisse. Hérode, en effet, veut chercher l’enfant pour le tuer » (Mt 2,13). Aujourd’hui, nous pensons à tant de personnes qui ressentent cette inspiration à l’intérieur : « Fuyons, fuyons, car il y a du danger ici ».

Le plan d’Hérode rappelle celui de Pharaon de jeter tous les enfants mâles du peuple d’Israël dans le Nil (cf. Ex 1,22). Et la fuite en Égypte évoque toute l’histoire d’Israël depuis Abraham, qui y résida aussi (cf. Gn 12, 10), jusqu’à Joseph, fils de Jacob, vendu par ses frères (cf. Gn 37, 36) puis devenu « Chef du pays » (cf. Gn 41, 37-57) ; et à Moïse, qui a libéré son peuple de l’esclavage des Égyptiens (cf. Ex 1, 18).

La fuite de la Sainte Famille en Égypte sauve Jésus, mais elle n’empêche malheureusement pas Hérode de procéder à son massacre. Nous sommes ainsi confrontés à deux personnalités opposées : d’une part Hérode avec sa férocité et d’autre part Joseph avec son souci et son courage.

Hérode veut défendre son pouvoir, sa propre « peau », avec une cruauté impitoyable, comme l’attestent également les exécutions d’une de ses épouses, de certains de ses enfants et de centaines d’opposants. C’était un homme cruel : pour résoudre les problèmes, il n’avait qu’une recette : « tuer ». Il est le symbole de tant de tyrans d’hier et d’aujourd’hui.

Et pour eux, pour ces tyrans, les gens ne comptent pas : le pouvoir compte, et s’ils ont besoin d’espace pour le pouvoir, ils tuent des gens. Et cela se produit aussi aujourd’hui : nous n’avons pas besoin d’aller à l’histoire ancienne, cela se produit aujourd’hui.

C’est l’homme qui devient un « loup » pour les autres hommes. L’histoire regorge de personnalités qui, vivant à la merci de leurs peurs, tentent de les conquérir en exerçant le pouvoir de manière despotique et en mettant en œuvre des intentions de violence inhumaines. Mais il ne faut pas penser qu’on ne vit dans la perspective d’Hérode que si on devient des tyrans, non !

En réalité c’est une attitude dans laquelle nous pouvons tous tomber, à chaque fois que nous essayons de bannir nos peurs avec arrogance, ne serait-ce que verbales ou constituées de petits abus mis en œuvre pour mortifier notre entourage. Nous aussi, nous avons dans nos cœurs la possibilité d’être des petits Hérode.

Joseph est le contraire d’Hérode : il est d’abord « un juste » (Mt 1,19), tandis qu’Hérode est un dictateur ; il se montre aussi courageux dans l’exécution de l’ordre de l’Ange. On peut imaginer les vicissitudes qu’il a dû affronter au cours du long et dangereux voyage et les difficultés rencontrées pour rester dans un pays étranger, avec une autre langue : autant de difficultés.

Son courage se manifeste aussi au moment de son retour, quand, rassuré par l’Ange, il surmonte des peurs compréhensibles et avec Marie et Jésus il s’installe à Nazareth (cf. Mt 2, 19-23). Hérode et Joseph sont deux personnages opposés, qui reflètent comme toujours les deux visages de l’humanité. C’est une idée fausse que le courage est la vertu exclusive du héros.

En réalité, la vie quotidienne de chacun – la vôtre, la mienne, de nous tous – demande du courage : vous ne pouvez pas vivre sans courage ! Le courage d’affronter les difficultés du quotidien. De tout temps et dans toutes les cultures, nous trouvons des hommes et des femmes courageux qui, pour être cohérents avec leurs croyances, ont surmonté toutes sortes de difficultés, enduré des injustices, des condamnations et même la mort.

Le courage est synonyme de force d’âme qui, avec la justice, la prudence et la tempérance, fait partie du groupe des vertus humaines, appelées « cardinales ».

La leçon que Joseph nous laisse aujourd’hui est celle-ci : la vie nous réserve toujours des épreuves, c’est vrai, et devant elles on peut aussi se sentir menacé, effrayé, mais ce n’est pas en faisant ressortir le pire en nous, comme le fait Hérode, que nous pouvons surmonter. certains moments, mais plutôt en se comportant comme Joseph qui réagit à la peur avec le courage de se confier à la Providence de Dieu.

Aujourd’hui, je crois que nous avons besoin d’une prière pour tous les migrants, tous persécutés et tous ceux qui sont victimes de circonstances défavorables : qu’il s’agisse de circonstances politiques, historiques ou personnelles.

Mais, pensons à tant de personnes victimes de guerres qui veulent fuir leur patrie et ne le peuvent pas ; on pense aux migrants qui commencent ce chemin pour être libres et beaucoup finissent sur la route ou dans la mer ; nous pensons à Jésus dans les bras de Joseph et de Marie en fuite, et nous voyons en lui chacun des migrants d’aujourd’hui.

C’est une réalité de la migration d’aujourd’hui, devant laquelle nous ne pouvons pas fermer les yeux. C’est un scandale social de l’humanité.

Prière

Saint-Joseph,
vous qui avez connu la souffrance de ceux qui doivent fuir
vous qui avez été forcé de fuir
pour sauver la vie d’êtres chers,
protégez tous ceux qui fuient la guerre,
la haine, la faim.
Accompagnez-les dans leurs difficultés,
fortifiez-les dans l’espérance et faites-leur rencontrer acceptation et solidarité.
Guidez leurs pas et ouvrez le cœur de ceux qui peuvent les aider. Amen.

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Salutations

Je salue cordialement les personnes de langue française présentes aujourd’hui. Que la joie de Noël ne nous fasse pas oublier ceux qui, comme la Sainte Famille en Égypte, sont loin de chez eux et de leurs proches. Que Dieu vous bénisse.

Je salue les pèlerins et visiteurs anglophones. Dans la paix de notre Seigneur Jésus-Christ, que chacun de vous et vos familles chérissent la joie de ce temps de Noël et s’approchent ainsi dans la prière du Sauveur qui est venu habiter parmi nous. Que Dieu vous bénisse!

Chers frères et sœurs germanophones, je vous demande vos prières pour les migrants, pour les persécutés et pour tous ceux qui se sentent abandonnés et découragés. Que le Seigneur leur donne l’espérance et nous aide à être proches d’eux. Bonnes fêtes!

Je salue cordialement les pèlerins hispanophones. En ce temps de Noël, implorons le Seigneur Jésus, par l’intercession de la Vierge et de saint Joseph, de nous accorder la grâce de nous confier en tout temps à la divine Providence, et aussi le courage d’accueillir avec un esprit chrétien de charité et de solidarité tous nos frères et sœurs qui ont dû fuir leur terre et abandonner leurs maisons. Que le Seigneur nous accorde une nouvelle année pleine de ses dons et bénédictions. Merci beaucoup.

Chers frères et sœurs lusophones, je vous salue tous du fond du cœur. Je souhaite à chacun de vous que la lumière du Sauveur resplendisse toujours dans vos cœurs et sur votre famille et votre communauté, nous révélant le visage tendre et miséricordieux du Père céleste. Tenons l’Enfant Jésus dans nos bras et mettons-nous à son service : il est source d’amour et de sérénité. Qu’il vous bénisse pour une nouvelle année paisible et heureuse !

Je salue les fidèles arabophones. Que le courage de Joseph, confié à la Providence de Dieu, soit pour nous tous une source d’inspiration et d’engagement devant les enfants, pour leur apprendre que ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de rejeter tout mal et d’endiguer sans crainte toute fuite. Je souhaite à tous une bonne année !

Je salue cordialement les pèlerins polonais. Chers frères et sœurs, alors que nous approchons de la fin de cette année, nous remercions le Seigneur pour les grâces reçues et pour tout le bien qu’il nous a permis de vivre, malgré toutes les difficultés de notre temps. Par l’intercession de Marie Très Sainte Mère de Dieu et de Saint Joseph son époux, nous prions pour que l’année prochaine soit heureuse pour nous et pour tous les hommes, que la pandémie cesse et que nous puissions jouir de la paix dans nos cœurs, dans nos familles, dans nos nos sociétés et dans le monde. Que la bénédiction de Dieu soit toujours avec vous ! Merci.]

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Dans la joie de l’ambiance de Noël, je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. En particulier, je salue les Apôtres du Sacré-Cœur de Jésus et je les exhorte à renouveler leur adhésion au Christ pauvre, humble et obéissant afin de transmettre l’amour et la miséricorde de Dieu dans le contexte d’aujourd’hui. Ensuite, je salue les adolescents et les jeunes de Librino, San Fermo della Battaglia, Villa d’Almé, Portogruaro, Clusone, Celadina di Bergamo, Gravedona et Trento qui sont arrivés à Rome en cette période de Noël pour vivre des expériences formatrices et caritatives : allez de l’avant avec joie et ténacité dans le chemin parcouru.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. Sachez être fort dans la foi, en regardant vers l’Enfant divin qui, dans le mystère de Noël, s’offre en cadeau à toute l’humanité.

Ma bénédiction à tous.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Le Pape encourage les familles et s’inquiète de l’hiver démographique

Le Pape encourage les familles et s’inquiète de l’hiver démographique

À l’Angélus, en évoquant la publication de sa « Lettre aux époux » en ce dimanche de la Sainte-Famille, le Pape s’est inquiété de la diminution du nombre de naissances. « Pour préserver l’harmonie au sein de la famille, il faut combattre la ‘dictature de soi : quand, au lieu de parler, on s’isole avec nos téléphones portables. Les conflits naissent de trop longs silences et d’égoïsmes non traités, voire physiques. et de la violence morale. »

 

FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE DE NAZARETH

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 26 décembre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, nous célébrons la Sainte Famille de Nazareth. Dieu a choisi une famille humble et simple pour venir parmi nous. Nous contemplons la beauté de ce mystère, en soulignant aussi deux aspects concrets pour nos familles.

La première : la famille est l’histoire d’où nous venons. Chacun de nous a sa propre histoire, personne n’est né par magie, avec une baguette magique, chacun de nous a une histoire et la famille est l’histoire d’où nous venons. L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous rappelle que Jésus aussi est le fils d’une histoire familiale.

Nous le voyons voyager à Jérusalem avec Marie et Joseph pour la Pâque ; puis il inquiète papa et maman, qui ne le trouvent pas ; retrouvé, il rentre chez lui avec eux (cf. Lc 2, 41-52). Il est agréable de voir Jésus inséré dans le réseau des affections familiales, qui naît et grandit dans l’étreinte et l’inquiétude de ses parents.

C’est aussi important pour nous : nous venons d’une histoire tissée de liens d’amour et la personne que nous sommes aujourd’hui n’est pas tant née des biens matériels dont nous avons joui, mais de l’amour que nous avons reçu de l’amour au sein de la famille.

Nous ne sommes peut-être pas nés dans une famille exceptionnelle et sans problème, mais c’est notre histoire – chacun doit y penser : c’est mon histoire -, ce sont nos racines : si on les coupe, la vie se tarit ! Dieu ne nous a pas créés pour être des maîtres solitaires, mais pour marcher ensemble.

Remercions et prions pour nos familles. Dieu pense à nous et nous veut ensemble : reconnaissants, solidaires, capables de préserver les racines. Et nous devons réfléchir à cela, à notre propre histoire.

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Le deuxième aspect : être une famille, on apprend tous les jours. Dans l’Évangile, nous voyons que même dans la Sainte Famille, tout ne va pas bien : il y a des problèmes inattendus, des angoisses, des souffrances. La Sainte Famille de petites images n’existe pas. Marie et Joseph pardonnent à Jésus et dans l’angoisse ils le cherchent, pour le trouver au bout de trois jours.

Et quand, assis parmi les docteurs du Temple, il répond qu’il doit prendre soin des choses de son Père, ils ne comprennent pas. Ils ont besoin de temps pour apprendre à connaître leur enfant. Il en est de même pour nous : chaque jour, en famille, nous devons apprendre à nous écouter et à nous comprendre, à cheminer ensemble, à affronter les conflits et les difficultés.

C’est le défi quotidien, et il se gagne avec la bonne attitude, avec de petites attentions, avec des gestes simples, en soignant les détails de nos relations. Et cela nous aide aussi tellement à parler en famille, à parler à table, le dialogue entre parents et enfants, le dialogue entre frères, nous aide à vivre cette racine familiale qui vient des grands-parents. Dialogue avec les grands-parents !

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Et comment cela se fait-il ? Regardons Marie qui, dans l’Évangile d’aujourd’hui, dit à Jésus : « Ton père et moi t’avons cherché » (v. 48). Ton père et moi, ton père et moi ne disons pas : avant le moi il y a le toi ! Apprenons ceci : avant le je, il y a le vous. Dans ma langue il y a un adjectif pour les gens qui disent d’abord le je puis le tu : « moi, moi et avec moi et pour moi et pour mon profit. »

Les gens qui sont comme ça, d’abord le moi puis le toi. Non, dans la Sainte Famille, avant le toi et après le moi. Pour préserver l’harmonie dans la famille, il faut combattre la dictature de l’ego, quand l’ego enfle.

C’est dangereux quand, au lieu de s’écouter, on se reproche ses fautes ; quand, au lieu d’avoir des gestes de sollicitude pour les autres, nous nous fixons dans nos besoins ; quand, au lieu de parler, on s’isole avec le téléphone portable – c’est triste de voir une famille au déjeuner, chacun avec son téléphone portable sans se parler, tout le monde parle au téléphone portable.

Quand on s’accuse, en répétant toujours les phrases habituelles, en mettant en scène une comédie déjà vue où tout le monde veut avoir raison et à la fin un silence glacial tombe. Ce silence sec et froid, après une discussion de famille, c’est mal, très mal ! Je répète un conseil : le soir, après tout, faites la paix, toujours.

Ne jamais s’endormir sans avoir fait la paix, sinon le lendemain il y aura une « guerre froide » ! Et c’est dangereux car une histoire de reproches, une histoire de ressentiments va commencer. Combien de fois, malheureusement, des conflits surgissent et grandissent à la maison à cause de trop longs silences et d’un égoïsme non traité ! Parfois, il s’agit même de violences physiques et morales.

Cela déchire l’harmonie et tue la famille. Convertissons-nous de moi en toi. Ce qui doit être le plus important dans la famille, c’est le vous. Et chaque jour, s’il vous plaît, priez un peu ensemble, si vous pouvez faire l’effort, pour demander à Dieu le don de la paix dans la famille. Et engageons-nous tous – parents, enfants, Église, société civile – à soutenir, défendre et soigner la famille qui est notre trésor !

Que la Vierge Marie, épouse de Joseph et mère de Jésus, protège nos familles.

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Après l’Angélus

Je me tourne maintenant vers les jeunes mariés du monde entier.

Aujourd’hui, en la fête de la Sainte Famille, paraît une Lettre que j’ai écrite en pensant à vous. Elle  se veut mon cadeau de Noël pour vous les conjoints : un encouragement, un signe de proximité et aussi une occasion de méditation. Il est important de réfléchir et d’expérimenter la bonté et la tendresse de Dieu qui guide les pas des époux sur le chemin du bien d’une main paternelle.

Que le Seigneur donne à tous les époux la force et la joie de continuer le chemin entrepris. Je veux aussi vous rappeler que nous approchons de la Rencontre mondiale des familles : je vous invite à vous préparer à cet événement, notamment par la prière, et à le vivre dans vos diocèses, avec d’autres familles.

Et en parlant de famille, j’ai un souci, un vrai souci, du moins ici en Italie : l’hiver démographique. Il semble que beaucoup aient perdu l’aspiration à continuer avec des enfants et que de nombreux couples préfèrent rester sans ou avec un seul enfant. Pensez-y, c’est une tragédie.

Il y a quelques minutes, j’ai vu dans l’émission « À son image » comment ils parlaient de ce grave problème, l’hiver démographique. Faisons tous de notre mieux pour reprendre conscience, pour gagner cet hiver démographique qui va contre nos familles contre notre patrie, voire contre notre avenir.

Je vous salue maintenant tous, pèlerins venus d’Italie et de divers pays : – Je vois ici des Polonais, des Brésiliens, et là aussi des Colombiens – des familles, des groupes paroissiaux, des associations. Je renouvelle mon espérance que la contemplation de l’Enfant-Jésus, cœur et centre des vacances de Noël, puisse susciter des attitudes de fraternité et de partage dans les familles et les communautés.

Et pour fêter un peu Noël, ce fera bien de visiter la crèche ici sur la place et les 100 crèches qui se trouvent sous la colonnade, cela nous aidera aussi.

Ces jours-ci, j’ai reçu de nombreuses salutations de Rome et d’autres parties du monde. Malheureusement, il ne m’est pas possible de répondre à tout le monde, mais je prie pour chacun et je vous remercie surtout pour les prières que tant d’entre vous ont promis de faire. Priez pour moi, n’oubliez pas. Merci beaucoup et bonne fête de la Sainte Famille. Bon déjeuner et au revoir !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse