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sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

L’humilité mène à Dieu

L’humilité mène à Dieu

À trois jours de Noël, le Pape François a consacré sa catéchèse à la naissance de Jésus, lors de l’audience générale de ce mercredi en salle Paul VI au Vatican. Il a expliqué la symbolique entourant cet événement «qui concernent tous les hommes» : seule l’humilité nous permet de trouver Dieu. Il a invité tous les hommes et toutes les femmes dans la grotte de Bethléem.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 22 décembre 2021

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La naissance de Jésus

Résumé de l’Audience Générale

Frères et sœurs, le message des Évangiles est clair : seule l’humilité nous conduit à Dieu, qui a voulu naître dans une étable pour nous en donner l’exemple. Les bergers, qui représentent tous les pauvres d’Israël, en font l’expérience. Humbles et conscients de leurs faiblesses, ils mettent toute leur confiance en Dieu. Ils repartiront de Bethléem profondément transformés.

Les Mages également, qui représentent les peuples païens en recherche de Dieu, se mettent humblement en route pour le trouver. Grands selon la logique du monde, ils ne sont pas esclaves de leurs richesses, se font petits dans leur démarche, et c’est pourquoi ils sont en mesure de trouver Jésus et de le reconnaître. Tout homme, au fond de son cœur, est ainsi appelé à chercher Dieu, et, par grâce et dans l’humilité, peut le trouver.

Je voudrais inviter chacun à adorer le Fils de Dieu fait homme. En particulier les pauvres avec lesquels il a voulu mystiquement s’identifier, mais aussi tous ceux qui ne se posent pas le problème de Dieu ou même combattent la religion, car le message que l’Église annonce à Noël est en harmonie avec les aspirations les plus secrètes du cœur humain.

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Audience Générale

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, à quelques jours de Noël, je voudrais rappeler avec vous l’événement que l’histoire ne peut ignorer : la naissance de Jésus.

Afin d’observer le décret de l’empereur César Auguste, qui ordonnait leur inscription à l’état civil de leur pays d’origine, Joseph et Marie descendent de Nazareth à Bethléem. Dès leur arrivée, ils cherchent immédiatement un logement, car la naissance est imminente ; mais malheureusement ils ne le trouvent pas, et alors Marie est obligée d’accoucher dans une étable (cf. Lc 2, 1-7).

Réfléchissons : le Créateur de l’univers… On ne lui a pas accordé de lieu pour naître ! Peut-être était-ce une anticipation de ce que dit l’évangéliste Jean : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas accepté » (1,11) ; et de ce que dira Jésus lui-même : « Les renards ont leurs tanières et les oiseaux du ciel leurs nids, mais le Fils de l’homme n’a nulle part où reposer sa tête » (Lc 9, 58).

C’est un ange qui a annoncé la naissance de Jésus, et il l’a fait à d’humbles bergers. Et c’était une étoile qui montrait aux Mages le chemin pour atteindre Bethléem (cf. Mt 2,1.9-10). L’ange est un messager de Dieu.L’étoile rappelle que Dieu a créé la lumière (Gn 1,3) et que cet Enfant sera « le monde de lumière », comme il se définira lui-même (cf. Jn 8, 12.46), le  » lumière vraie […] qui éclaire tout homme « (Jn 1,9), qui «brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas vaincue» (v. 5).

Les bergers personnifient les pauvres d’Israël, humbles qui vivent intérieurement avec la conscience de leur propre manque, et c’est précisément pour cette raison qu’ils ont plus confiance en Dieu que les autres. Ils sont les premiers à voir le Fils de Dieu fait homme, et cette rencontre change eux. profondément. Selon l’Évangile, ils revinrent « glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu » (Lc 2, 20).

Les mages sont aussi autour du nouveau-né Jésus (cf. Mt 2, 1-12). Les évangiles ne nous disent pas qu’ils étaient rois, ni leur nombre, ni leurs noms. Nous savons seulement avec certitude que d’un pays lointain de l’Est (on peut penser à Babylone, à l’Arabie ou à la Perse de l’époque) ils sont partis à la recherche du Roi des Juifs, qu’ils s’identifient dans leur cœur à Dieu, parce qu’ils disent qu’ils veulent l’adorer.

Les mages représentent les peuples païens, en particulier tous ceux qui, au cours des siècles, ont cherché Dieu et se sont mis à sa recherche. Ils représentent aussi les riches et les puissants, mais seulement ceux qui ne sont pas esclaves de la possession, qui ne sont pas « possédés » par les choses qu’ils pensent posséder.

Le message des évangiles est clair : la naissance de Jésus est un événement universel qui touche tous les hommes.

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Chers frères et chères sœurs, seule l’humilité est le chemin qui nous conduit à Dieu et, en même temps, précisément parce qu’elle nous conduit à lui, elle nous conduit aussi à l’essentiel de la vie, à son sens le plus vrai, au plus sûr raison, la vie vaut la peine d’être vécue.

Seule l’humilité nous ouvre à l’expérience de la vérité, de la joie authentique, de la connaissance qui compte. Sans humilité nous sommes « coupés », nous sommes coupés de la compréhension de Dieu, de la compréhension de nous-mêmes.

Il faut être humble pour se comprendre, a fortiori pour comprendre Dieu.Les mages pourraient aussi être grands selon la logique du monde, mais ils se font petits, humbles, et c’est précisément pour cela qu’ils sont capables de trouver Jésus et le reconnaître. Ils acceptent l’humilité d’essayer, de partir en voyage, de demander, de prendre des risques, de se tromper…

Tout homme, au fond de son cœur, est appelé à chercher Dieu : nous avons tous cette inquiétude et notre travail n’est pas de l’éteindre, mais de la laisser grandir car c’est l’inquiétude de chercher Dieu ; et, avec sa propre grâce, il peut le trouver.

Faisons nôtre prière de saint Anselme (1033-1109) : « Seigneur, apprends-moi à te chercher. Montre-toi quand je te cherche. Je ne peux pas te chercher, si tu ne m’apprends pas ; ni vous trouver, si vous ne vous montrez pas. Puissé-je te chercher en te désirant et te désirer en te cherchant ! Puissé-je te trouver en te cherchant et t’aimer en te trouvant ! » (Proslogion, 1).

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Chers frères et sœurs, je voudrais inviter tous les hommes et toutes les femmes de la grotte de Bethléem à adorer le Fils de Dieu fait homme. Chacun de nous s’approche de la crèche qu’il trouve chez lui ou dans l’église ou ailleurs, et essaie de faire un acte d’adoration, à l’intérieur : « Je crois que tu es Dieu, que cet enfant est Dieu. S’il te plaît, donne-moi le grâce de l’humilité pour pouvoir comprendre ».

Au premier rang, en m’approchant de la crèche et en priant, je voudrais placer les pauvres, qui – comme l’exhortait saint Paul VI – « il faut aimer, car d’une certaine manière ils sont le sacrement du Christ; en eux – chez les affamés, les assoiffés, les exilés, les nus, les malades et les prisonniers – il voulait mystiquement s’identifier.

Il faut les aider, souffrir avec eux, et aussi les suivre, car la pauvreté est le chemin le plus sûr vers la pleine possession du Royaume de Dieu » (Homélie, 1er mai 1969). Pour cela, nous devons demander l’humilité comme une grâce : « Seigneur, qu’on ne soit pas orgueilleux, qu’on ne se suffise pas à soi-même, qu’on ne se croie pas le centre de l’univers.

Rends-moi humble. Donne-moi la grâce de l’humilité.  Et avec cette humilité je peux te trouver. C’est le seul chemin, sans humilité nous ne trouverons jamais Dieu: nous nous trouverons nous-mêmes. Car celui qui n’a pas d’humilité n’a pas d’horizons devant lui, il n’a qu’un miroir : il se regarde.

Demandons au Seigneur de briser le miroir et de pouvoir regarder au-delà, à l’horizon, où il est, mais nous devons le faire : nous donner la grâce et la joie de l’humilité pour prendre ce chemin.

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Et puis, frères et sœurs, je voudrais accompagner à Bethléem, comme l’étoile l’a fait avec les Mages, tous ceux qui n’ont pas une inquiétude religieuse, qui ne se posent pas le problème de Dieu, ni même ne combattent la religion, tous ceux qui sont improprement appelés athées.

Je voudrais leur répéter le message du Concile Vatican II : « L’Église croit que la reconnaissance de Dieu ne s’oppose en rien à la dignité de l’homme, puisque cette dignité trouve son fondement et sa perfection en Dieu. […] L’Église sait parfaitement que son message est en harmonie avec les aspirations les plus secrètes du cœur humain » (Gaudium et spes, 21).

Rentrons chez nous avec les vœux des anges : « Paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». Et qu’on se souvienne toujours : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés […]. Il nous a d’abord aimés » (1 Jn 4,10.19), il nous a recherchés. N’oublions pas cela.

C’est la raison de notre joie : nous avons été aimés, nous avons été recherchés, le Seigneur nous cherche pour nous trouver, pour nous aimer davantage. C’est la raison de la joie : sachant que nous avons été aimés sans aucun mérite, nous sommes toujours précédés par Dieu dans l’amour, un amour si concret qu’il s’est fait chair et est venu habiter parmi nous, dans cet Enfant que nous voyons dans la crèche.

Cet amour a un nom et un visage : Jésus est le nom et le visage de l’amour qui est le fondement de notre joie. Frères et sœurs, je vous souhaite un joyeux Noël, un joyeux et saint Noël. Et j’aimerais que – oui il y aura des vœux, des réunions de famille, c’est toujours beau – mais qu’il y ait aussi la conscience que Dieu vient « pour moi ». Que tout le monde dise ceci : Dieu vient pour moi.

La conscience que pour chercher Dieu, trouver Dieu, accepter Dieu, il faut de l’humilité : regarder avec humilité la grâce de briser le miroir de la vanité, de l’orgueil, de se regarder. Regarder Jésus, regarder l’horizon, regarder Dieu qui vient à nous et qui touche le cœur de cette inquiétude qui nous porte à l’espérance. Joyeux et saint Noël !

SALUTATIONS

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins du Diocèse de Sens et les jeunes de Draguignan. Jésus est le nom et le visage de l’amour de Dieu venu habiter parmi nous. A l’approche de la fête de la Nativité, je forme le vœu que chacun d’entre vous connaisse le désire de le chercher et la joie profonde de le rencontrer. Que Dieu vous bénisse et bénisse vos familles.

Je salue les pèlerins et visiteurs anglophones. Alors que nous nous préparons à célébrer Noël, j’invoque sur vous et vos familles la joie et la paix en notre Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse!

J’adresse un salut de Noël aux pèlerins germanophones. Noël est un moment propice pour partager en famille la joie de la naissance de notre Rédempteur et frère Jésus. Invoquons l’Enfant divin pour nous protéger de la pandémie et de tout autre mal.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Que la naissance du Christ remplisse vos cœurs et que le message des anges : « Paix sur la terre aux hommes que le Seigneur aime » préside à vos vies, en vous rappelant que Dieu nous a aimés le premier. Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup et joyeux Noël.

Chers fidèles lusophones, rentrons chez nous en gardant dans nos cœurs ce désir des anges : paix sur terre aux hommes que Dieu aime. Souvenons-nous toujours de ceci : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu le premier, mais c’est Lui qui nous a aimés. C’est la raison de notre joie. Je souhaite à chacun de vous et à vos familles un saint Noël.

Je salue les fidèles arabophones. Noël est un appel à faire le bien, à répandre la joie et à tendre la main à ceux qui en ont besoin. Rappelons-nous les paroles de Jésus-Christ : « Toutes les fois que vous faisiez ces choses à l’un de mes moindres frères, vous les faisiez à moi » (Mt 25, 40). Je souhaite à tous un joyeux Noël !

Je salue cordialement tous les Polonais. Pendant les vacances de Noël, que la joie qui vient de la conscience que, sans aucun mérite de notre part, Dieu nous a aimés d’un amour si concret qu’il se fasse chair et habite parmi nous, vous accompagne. Cet Amour qui a un nom : Jésus, qu’il naisse dans vos cœurs, dans vos foyers et dans vos familles. Je vous bénis de tout cœur !

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APPEL

Lors de mon voyage à Chypre et en Grèce, j’ai pu une nouvelle fois toucher l’humanité blessée des réfugiés et des migrants. J’ai également constaté que seuls quelques pays européens supportent l’essentiel des conséquences du phénomène migratoire dans l’espace méditerranéen, alors qu’en réalité il requiert une responsabilité partagée par tous, dont aucun pays ne peut se soustraire, car c’est un problème d’humanité .

En particulier, grâce à l’ouverture généreuse des autorités italiennes, j’ai pu amener à Rome un groupe de personnes que j’ai rencontrées lors de mon voyage : aujourd’hui certaines d’entre elles sont parmi nous. Bienvenus! Nous nous en occuperons, en tant qu’Église, dans les mois à venir.

C’est un petit signe qui, je l’espère, servira de stimulant à d’autres pays européens, afin qu’ils permettent aux réalités ecclésiales locales de prendre en charge d’autres frères et sœurs qui ont un urgent besoin d’être relogés, accompagnés, promus et intégrés.

En effet, de nombreuses Églises locales, congrégations religieuses et organisations catholiques sont prêtes à les accueillir et à les accompagner vers une intégration fructueuse. Il suffit d’ouvrir une porte, la porte du cœur ! Ne manquons pas de le faire ce Noël !

* * *

Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne, en particulier à la Délégation de la Municipalité de Bolsena et à et à celui du Prix Sportif Fair Play. Je salue avec affection les pêcheurs de Mazara del Vallo, accompagnés de l’évêque et des autorités civiles. Un an après l’expérience dramatique de l’enlèvement et de l’emprisonnement, je souhaite renouveler ma solidarité, mes encouragements et mes prières à vous et à vos familles.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés.

Nous nous préparons à la prochaine solennité de Noël, en invoquant la venue tant attendue du « Roi des Gentils ». Préparez-vous avec foi à reconnaître dans l’Enfant de Bethléem le Seigneur de toute votre existence, en contemplant dans la simplicité de la crèche le Fils de Dieu, qui apporte grâce et salut.

En souhaitant à tous un Noël paisible et saint, je vous bénis cordialement.


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Texte de l’Audience Générale traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Apporter la joie de Jésus est le premier acte de charité

Apporter la joie de Jésus est le premier acte de charité

Levez-vous et tendez la main vers Dieu lorsque les difficultés semblent prendre le dessus ; marchez rapidement pour aider les autres avec confiance et un rythme joyeux. Le Pape à l’Angélus du quatrième dimanche de l’Avent nous exhorte à parcourir le dernier tronçon du chemin vers Noël à l’exemple de Marie.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 19 décembre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui, quatrième dimanche de l’Avent, raconte la visite de Marie à Élisabeth (cf. Lc 1, 39-45). Ayant reçu l’annonce de l’ange, la Vierge ne reste pas chez elle, pour repenser à ce qui s’était passé et considérer les problèmes et les imprévus, qui certainement ne manquaient pas : Car, la pauvre, elle ne savait que faire de cette nouvelle, avec la culture de cette époque…

Elle ne comprenait pas… Au contraire, elle pense d’abord à ceux qui sont dans le besoin ; au lieu d’être tournée vers ses problèmes, elle pense à ceux qui sont dans le besoin, elle pense à sa parente Elizabeth, qui est avancée en âge et enceinte : une chose étrange, miraculeuse.

Marie entreprend un voyage avec générosité, sans se laisser intimider par les inconvénients du voyage, répondant à une impulsion intérieure qui l’appelle à s’approcher et à porter secours. Une longue route, des kilomètres et des kilomètres, et il n’y avait pas de bus : elle devait y aller à pied. Elle sort pour aider, partageant sa joie.

Marie donne à Élisabeth la joie de Jésus, la joie qu’elle portait dans son cœur et dans ses entrailles.  Elle va vers elle et proclame ses sentiments, et cette proclamation des sentiments devient alors une prière, le Magnificat, que nous connaissons tous. Et le texte dit que Notre-Dame « se leva et s’en alla vite » (v. 39).

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Elle se leva et partit. Dans la dernière partie du chemin de l’Avent, laissons-nous guider par ces deux verbes. Levez-vous et marchez vite : ce sont les deux mouvements que Marie a fait et qu’elle nous invite à faire aussi en vue de Noël.

Tout d’abord, levez-vous. Après l’annonce de l’ange, une période difficile se profile pour la Vierge : sa grossesse inattendue l’expose à des malentendus et même à des peines sévères, y compris la lapidation, dans la culture de l’époque. Imaginons combien de pensées et de troubles il a eu !

Pourtant, elle ne se décourage pas, elle ne désespère pas, mais elle se relève. elle ne regarde pas vers le bas, vers les problèmes, mais vers le haut, vers Dieu et elle ne pense pas à qui demander de l’aide, mais à qui apporter de l’aide. Penser toujours aux autres : comme fait Marie, toujours pensant aux besoins des autres.

Elle fera de même plus tard, aux noces de Cana, lorsqu’elle se rendra compte qu’il manque du vin. C’est le problème des autres, mais elle y réfléchit et essaie de trouver une solution. Marie pense toujours aux autres. Pensez aussi à nous.

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Nous apprenons de Notre-Dame cette façon de réagir : se lever, surtout lorsque les difficultés risquent de nous accabler. Se lever, pour ne pas s’enliser dans les problèmes, sombrer dans l’apitoiement sur soi ou tomber dans une tristesse qui nous paralyse.

Mais pourquoi se lever ? Parce que Dieu est grand et est prêt à se lever si nous lui tendons la main. Alors jetons en lui des pensées négatives, des peurs qui bloquent tout élan et nous empêchent d’avancer. Et puis  faisons comme Marie : regardons autour de nous et cherchons quelqu’un à qui nous pouvons être utiles !

Y a-t-il une personne âgée que je connaissse à qui je puisse apporter de l’aide, de la compagnie ? Tout le monde y pense. Ou rendre un service à une personne, une gentillesse, un coup de fil ? Mais qui puis-je aider? Je me lève et aide. En aidant les autres, nous nous aiderons à nous relever des difficultés.

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Le deuxième mouvement consiste à marcher rapidement. Cela ne veut pas dire procéder avec agitation, à bout de souffle, non, cela ne veut pas dire cela. Au lieu de cela, il s’agit de mener nos journées à un rythme joyeux, en regardant vers l’avant avec confiance, sans nous traîner à contrecœur, esclaves des plaintes – ces plaintes ruinent de nombreuses vies, car on commence à se plaindre et à se plaindre et la vie s’en va.

Les plaintes vous amènent à toujours chercher quelqu’un à blâmer. En se dirigeant vers la maison d’Élisabeth, Marie procède du pas rapide de celle qui a le cœur et la vie pleins de Dieu, pleins de sa joie.

Alors demandons-nous, pour notre propre profit : comment est mon « rythme » ? Suis-je proactif ou est-ce que je m’attarde dans la mélancolie, la tristesse ? Est-ce que j’avance avec espoir ou est-ce que je m’arrête pour m’apitoyer sur mon sort ? Si nous continuons avec le rythme las des grognements et des bavardages, nous n’apporterons Dieu à personne, nous n’apporterons que de l’amertume, des choses sombres.

Au lieu de cela, il fait tellement de bien de cultiver un humour sain, comme l’ont fait, par exemple, saint Thomas More ou saint Philippe Neri. On peut aussi demander cette grâce, la grâce de l’humour sain : ça fait tant de bien. N’oublions pas que le premier acte de charité que nous puissions faire à notre prochain est de lui offrir un visage serein et souriant. C’est lui apporter la joie de Jésus, comme Marie l’a fait avec Élisabeth.

Que la Mère de Dieu nous prenne par la main, nous aide à nous lever et à marcher vite vers Noël !

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

J’exprime ma proximité avec la population des Philippines frappée par un violent typhon, qui a détruit de nombreuses maisons. Que le Santo Niño [le Saint Petit Enfant] apporte consolation et espérance aux familles les plus en difficulté; et nous inspire tous avec une aide concrète! La première aide concrète est la prière, et [suivent] les autres aides.

Je vous salue tous, pèlerins d’Italie et de divers pays. En particulier, je salue la communauté péruvienne de Rome et son groupe folklorique réunis ici à l’occasion de la célébration en l’honneur de « Niño Jesús Andino » de Chopcca, lieu d’origine de la crèche installée sur cette place. Merci!

Je salue la fanfare de Soriano al Cimino. J’aimerais les entendre plus tard… [le groupe entonne « Joyeux anniversaire »] Ils sonnent bien, ceux-là ! Je salue les fidèles de Terni, les scouts de Marigliano et les garçons de Cingoli (Macerata).

Et je vous souhaite à tous un bon dimanche et un bon chemin dans cette dernière partie de l’Avent qui nous prépare à la naissance de Jésus. Que ce soit pour nous tous un temps d’attente et de collaboration : espérer, espérer et prier, en compagnie de la Vierge Marie, femme de l’attente.

Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir. Et maintenant le groupe, quelle belle chose à jouer !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Avec saint Joseph, redécouvrir la valeur du silence

Avec saint Joseph, redécouvrir la valeur du silence

Saint Joseph, homme du silence, totalement ouvert à l’action de l’Esprit-Saint: ce trait si caractéristique de l’époux de Marie a été développé par le Pape ce mercredi devant les fidèles et pèlerins réunis en salle Paul VI du Vatican pour l’audience générale hebdomadaire.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 15 décembre 2021

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Chers frères et sœurs,

dans la suite de notre réflexion sur Saint Joseph, examinons aujourd’hui un aspect important de sa vie qui est celui du silence. En effet, les évangiles ne reportent aucune de ses paroles, non pas parce qu’il aurait été taciturne, mais pour une raison bien plus profonde.

Par son silence, Joseph nous invite à faire place à la Présence de la Parole faite chair, c’est-à-dire à Jésus. Il s’agit donc d’un silence plein d’écoute, un silence actif et qui révèle la grande intériorité de Joseph. Jésus a grandi lui aussi dans cette atmosphère de silence à Nazareth et l’a vécue dans toute sa mission.

Il serait une bonne chose que chacun d’entre nous puisse faire l’expérience du silence et de sa dimension contemplative dans sa vie. Mais l’expérience nous montre que ce n’est pas chose aisée car le silence fait peur, il nous met en face de notre vraie personnalité.

Apprenons, à l’exemple de Saint Joseph, à cultiver des moments de silence afin d’écouter la voix du Saint Esprit qui habite en nous. Cette voix n’est cependant pas facile à discerner, et seul l’exercice du silence peut nous y aider. Permettons donc au Saint Esprit de nous régénérer, de nous consoler, de nous corriger, de guérir nos paroles et d’orienter nos choix.


Catéchèse sur saint Joseph – 4. Saint Joseph, homme du silence

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons notre parcours de réflexion sur Saint Joseph. Après avoir illustré le milieu dans lequel il a vécu, son rôle dans l’histoire du salut et le fait qu’il soit juste et l’époux de Marie, aujourd’hui je voudrais examiner un autre aspect important de sa figure : le silence. Tant de fois aujourd’hui, nous avons besoin de silence.

Le silence est important. Je suis frappé par un verset du Livre de la Sagesse qui a été lu dans la perspective de Noël et qui dit : « Quand la nuit était dans le plus profond silence, là ta parole est descendue sur la terre ». Dieu s’est manifesté au moment le plus silencieux. C’est important de réfléchir au silence à notre époque où il semble avoir si peu de valeur.

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Les évangiles ne rapportent aucune parole de Joseph de Nazareth, rien, il ne parlait jamais. Cela ne signifie pas qu’il était taciturne, non, il y a une raison plus profonde. Non, il y a une raison plus profonde : par son silence, Joseph confirme ce que saint Augustin a écrit : « A mesure que grandit en nous le Verbe – le Verbe fait homme -, les mots diminuent » [1].

Au fur et à mesure que Jésus – la vie spirituelle – grandit, les mots diminuent. Ce que l’on peut définir en italien « pappagallismo », parler comme des perroquets, continuellement, diminue un peu.

Jean Baptiste lui-même, qui est « la voix qui crie dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur » » (Mt 3,1), dit : « Préparez le chemin du Seigneur ». (Mt 3,1), dit du Verbe : « Il faut qu’il croisse et que je diminue » (Jn 3,30). Cela signifie que Lui doit parler et que je dois me taire et Joseph par son silence nous invite à laisser place à la Présence de la Parole faite chair, à Jésus.

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Le silence de Joseph n’est pas un mutisme, c’est un silence plein d’ écoute, un silence actif, un silence qui révèle sa grande intériorité « Une parole que le Père prononça, et ce fut son Fils – commente saint Jean de la Croix, – et il parle toujours dans un silence éternel, et dans le silence doit être entendu par l’âme » [2].

Jésus a grandi dans cette « école », dans la maison de Nazareth, avec l’exemple quotidien de Marie et Joseph. Et il n’est pas surprenant qu’il ait lui-même cherché des espaces de silence dans ses journées (cf. Mt 14,23) et qu’il ait invité ses disciples à faire une telle expérience par exemple: « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » (Mc 6,31).

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Comme il serait beau que chacun de nous, à l’exemple de saint Joseph, parvienne à retrouver cette dimension contemplative de la vie ouverte précisément par le silence. Mais nous savons tous par expérience que ce n’est pas facile : le silence nous fait un peu peur, car il nous demande d’entrer en nous-mêmes et de rencontrer la partie la plus vraie de nous-mêmes.

Et tant de gens ont peur du silence, ils doivent parler, parler, parler ou écouter, la radio, la télévision …, mais le silence ils ne peuvent pas l’accepter parce qu’ils ont peur. Le philosophe Pascal observait que « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose : ne pas savoir rester tranquille dans une chambre » [3].

*

Chers frères et sœurs, apprenons de saint Joseph à cultiver des espaces de silence, d’où puisse émerger une autre Parole c’est-à-dire Jésus, la Parole: celle de l’Esprit Saint qui habite en nous et qui porte Jésus.

Il n’est pas facile de reconnaître cette Voix, qui est très souvent confondue avec les milliers de voix des préoccupations, des tentations, des désirs et des espoirs qui nous habitent ; mais sans cet entraînement qui vient précisément de la pratique du silence, même notre parole peut devenir malade.

Sans la pratique du silence, notre discours est malade. Au lieu de permettre à la vérité de transparaître, elle peut devenir une arme dangereuse. Car nos paroles peuvent devenir flatterie, vantardise, mensonge, médisance, calomnie. C’est un fait d’expérience que, comme nous le rappelle le Livre du Siracide, « la langue tue plus que l’épée » (28,18).

Jésus l’a dit clairement : celui qui dit du mal de son frère ou de sa sœur, celui qui calomnie son prochain, est un meurtrier (cf. Mt 5, 21-22). Il tue avec sa langue. Nous ne le croyons pas, mais c’est vrai. Pensons un peu aux fois où nous avons tué avec notre langue, nous en aurions honte ! Mais ça nous fera tellement de bien, tellement de bien.

*

La sagesse biblique affirme que « la mort et la vie sont au pouvoir de la langue ; qui aime la parole mangera de son fruit. » (Pr 18,21). Et l’apôtre Jacques, dans sa Lettre, développe ce thème ancien de la puissance, positive et négative, de la parole avec des exemples frappants et il dit ceci :

« Si quelqu’un ne commet pas d’écart quand il parle, c’est un homme parfait, capable de maîtriser son corps tout entier. […]Notre langue est une petite partie de notre corps et elle peut se vanter de faire de grandes choses. […] Elle nous sert à bénir le Seigneur notre Père, elle nous sert aussi à maudire les hommes, qui sont créés à l’image de Dieu. De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. » (3,2-10).

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C’est pourquoi nous devons apprendre de Joseph à cultiver le silence : cet espace d’intériorité dans nos journées où nous donnons à l’Esprit la possibilité de nous régénérer, de nous consoler, de nous corriger. Je ne dis pas que nous devons tomber dans le mutisme, non, mais nous devons cultiver le silence.

Que chacun d’entre nous regarde à l’intérieur de soi-même : souvent nous faisons un travail et quand nous avons terminé, nous cherchons immédiatement le téléphone portable pour faire autre chose, nous sommes toujours comme ça. Et cela n’aide pas, cela nous fait glisser dans la superficialité.

La profondeur du cœur croît avec le silence, un silence qui n’est pas mutisme, comme je l’ai dit, mais qui laisse place à la sagesse, à la réflexion et à l’Esprit Saint. Nous avons parfois peur des moments de silence, mais nous ne devons pas avoir peur ! Le silence nous fera tant de bien. Et le bénéfice pour nos cœurs guérira aussi notre langage, nos mots et surtout nos choix.

En fait, Joseph a uni le silence à l’action. Il n’a pas parlé, mais il a agi et nous a ainsi montré ce que Jésus a dit un jour à ses disciples :  » Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7,21).

Paroles fécondes quand nous parlons et avons en souvenir cette chanson « Paroles, paroles, paroles… » et rien de substantiel. Silence, parler juste, parfois se mordre un peu la langue, ça fait du bien, au lieu de dire des choses stupides.

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Concluons par une prière :

Saint Joseph, homme du silence,
toi qui, dans l’Évangile, n’a prononcé aucune parole,
apprends nous à nous abstenir de paroles vaines,
à redécouvrir la valeur des mots qui édifient, encouragent, consolent, soutiennent.
Sois proche de ceux qui souffrent des mots qui blessent,
comme les calomnies et les médisances,
et aide-nous à toujours unir nos paroles à nos actes. Amen.

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[1] Discours 288, 5: PL 38, 1307.

[2] Dichos de luz y amor, BAC, Madrid, 417, n. 99.

[3] Pensées, 139.


Je salue cordialement les personnes de langue française.

Frères et sœurs, les yeux tournés vers la grotte de Bethléem où Joseph et Marie, dans le silence, attendent avec amour la naissance de l’enfant Jésus, apprenons à mettre fin à nos silences complices et aux paroles qui portent atteinte à la charité, pour être proches de ceux qui souffrent et qui ont besoin d’être accueillis, reconnus, protégés et aimés.

Que Dieu vous bénisse !


APPEL

Ces dernières heures, une explosion dévastatrice a eu lieu à Cap-Haïtien, dans le nord d’Haïti, dans laquelle de nombreuses personnes ont perdu la vie, dont beaucoup d’enfants. Pauvre Haïti… Une épreuve après l’autre… C’est un peuple qui souffre.

Prions, prions pour Haïti, ce sont des gens bien, de braves gens, des gens religieux, mais ils souffrent tellement. Je suis proche des habitants de cette ville et des familles des victimes ainsi que des blessés. Je vous invite à vous joindre à moi pour prier pour nos frères et sœurs si durement éprouvés.


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