Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

revenir à l’essentiel de la foi, le Christ crucifié

revenir à l’essentiel de la foi, le Christ crucifié

Le Pape a poursuivi sa catéchèses sur la Lettre aux Galates de saint Paul lors de l’audience générale, mercredi 27 octobre 2021 en salle Paul VI du Vatican,  développant une réflexion sur Paul annonciateur du Christ crucifié et insistant sur un retour à l’essentiel au milieu des mille problèmes et pensées qui nous assaillent, et font perdre le fil de la vie spirituelle.
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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 octobre 2021

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Catéchèse sur la Lettre aux Galates – 13. Le fruit de l’Esprit

Résumé :

Frères et sœurs, la prédication de saint Paul est centrée sur Jésus et son Mystère pascal. L’Apôtre annonce le Christ, le Christ crucifié. Le centre du salut et de la foi est la mort et la résurrection du Seigneur. Pour Paul, il faut revenir à l’essentiel, à Dieu qui nous donne la vie dans le Christ crucifié. Lorsque nous rencontrons Jésus Crucifié dans la prière,

il nous donne sa vie. L’Esprit qui jaillit de la Pâques de Jésus est le principe de la vie spirituelle. C’est lui qui change nos cœurs et guide l’Eglise. La vie de la communauté est régénérée dans l’Esprit Saint, et c’est toujours grâce à lui que nous nourrissons notre vie chrétienne et poursuivons notre combat spirituel. Deux fronts s’y opposent : d’une part les « œuvres de la chair » et d’autre part, les « fruits de l’Esprit ».

L’amour, la paix et la joie sont les caractéristiques d’une personne habitée par l’Esprit de Dieu. Nous avons la grande responsabilité d’annoncer le Christ crucifié et ressuscité en étant animés par le souffle de l’Esprit d’amour. Seul l’amour possède la force d’attirer et de changer le cœur de l’homme.

Catéchèse :

Chers frères et sœurs, bonjour!

La prédication de saint Paul porte sur Jésus et son mystère pascal. En effet, l’Apôtre se présente comme héraut du Christ, et du Christ crucifié (cf. 1 Co 2, 2). Aux Galates, tentés de fonder leur religiosité sur l’observance des préceptes et des traditions, il rappelle le centre du salut et de la foi : la mort et la résurrection du Seigneur.

Il le fait en plaçant devant eux le réalisme de la croix de Jésus.Il écrit ainsi : «Qui vous a enchanté ? Juste vous, aux yeux de qui Jésus-Christ crucifié était représenté vivant ! » (Ga 3 : 1). Qui vous a enchanté pour vous éloigner du Christ crucifié ? C’est un mauvais moment pour les Galates…

Même aujourd’hui, beaucoup recherchent la sécurité religieuse plutôt que le Dieu vivant et vrai, se concentrant sur les rituels et les préceptes plutôt que d’embrasser le Dieu de l’amour avec tout eux-mêmes.

Et c’est la tentation des nouveaux fondamentalistes, de ceux à qui il semble que la voie à suivre fait peur et ils n’avancent pas mais reculent parce qu’ils se sentent plus en sécurité : ils recherchent la sécurité de Dieu et non le Dieu de la sécurité.

C’est pourquoi Paul demande aux Galates de revenir à l’essentiel, à Dieu qui nous donne la vie dans le Christ crucifié. Il en témoigne à la première personne : « J’ai été crucifié avec le Christ, et je ne vis plus, mais le Christ vit en moi » (Ga 2,20). Et vers la fin de la Lettre, il affirme : « Quant à moi, qu’il n’y ait d’autre gloire que dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ » (6, 14).

Si nous perdons le fil de la vie spirituelle, si mille problèmes et pensées nous hantent, faisons nôtre le conseil de Paul : mettons-nous devant le Christ Crucifié, repartons de Lui. serre-le bien dans nos coeurs. Ou nous nous arrêtons en adoration devant l’Eucharistie, où Jésus est le Pain rompu pour nous, le Crucifix ressuscité, la puissance de Dieu qui déverse son amour dans nos cœurs.

Et maintenant, toujours guidés par Saint Paul, nous faisons un pas de plus. Demandons-nous : que se passe-t-il lorsque nous rencontrons Jésus Crucifié dans la prière ? Ce qui s’est passé sous la croix arrive : Jésus remet l’Esprit (cf. Jn 19, 30), c’est-à-dire qu’il donne sa propre vie. Et l’Esprit, qui jaillit de la Pâque de Jésus, est le principe de la vie spirituelle.

C’est Lui qui change le cœur : pas nos œuvres. C’est Lui qui change le cœur, pas les choses que nous faisons, mais l’action du Saint-Esprit en nous change le cœur ! C’est lui qui guide l’Église, et nous sommes appelés à obéir à son action, qui balaie où et comme il veut.

D’autre part, c’est précisément le constat que l’Esprit Saint descendait sur tous et que sa grâce opérait sans exclusion qui convainquit même les plus réticents des Apôtres que l’Évangile de Jésus était destiné à tous et non à quelques privilégiés.

Et ceux qui cherchent la sécurité, le petit groupe, les choses claires comme alors, se détournent de l’Esprit, ils ne laissent pas entrer la liberté de l’Esprit. Ainsi, la vie de la communauté est régénérée dans l’Esprit Saint ; et c’est toujours grâce à lui que nous nourrissons notre vie chrétienne et poursuivons notre combat spirituel.

Le combat spirituel est un autre grand enseignement de la Lettre aux Galates. L’Apôtre présente deux faces opposées : d’une part les « œuvres de la chair », d’autre part les « fruits de l’Esprit ». Quelles sont les œuvres de la chair ? Ce sont des comportements contraires à l’Esprit de Dieu.

L’Apôtre les appelle œuvres de la chair non pas parce qu’il y a quelque chose de mal ou de mauvais dans notre chair humaine; en effet, nous avons vu comment il insiste sur le réalisme de la chair humaine portée par le Christ en croix !

Chair est un mot qui désigne l’homme dans sa seule dimension terrestre, fermé sur lui-même, dans une vie horizontale, où les instincts mondains sont suivis et la porte est fermée à l’Esprit, qui nous élève et nous ouvre à Dieu et aux autres. . Mais la chair se souvient aussi que tout cela vieillit, que tout cela passe, pourrit, tandis que l’Esprit donne la vie.

Paul énumère donc les œuvres de la chair, qui renvoient à l’usage égoïste de la sexualité, aux pratiques magiques qui sont de l’idolâtrie et à ce qui mine les relations interpersonnelles, telles que « la discorde, la jalousie, les dissensions, les divisions, les factions, l’envie… » ( cf Gal 5 , 19-21).

Tout cela est le fruit – pour ainsi dire – de la chair, d’un comportement qui n’est qu’humain, humain « maladif », car l’humain a ses valeurs, mais tout cela est humain « maladif » .

Le fruit de l’Esprit, d’autre part, est « l’amour, la joie, la paix, la magnanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Ga 5, 22) : ainsi dit Paul. Les chrétiens qui, dans le Baptême, « se revêtent du Christ » (Ga 3,27), sont appelés à vivre de cette manière.

Ce peut être un bon exercice spirituel, par exemple, de lire la liste de saint Paul et de regarder sa propre conduite, pour voir si elle correspond, si notre vie est vraiment selon l’Esprit Saint, si elle porte ces fruits. Ma vie produit-elle ces fruits d’amour, de joie, de paix, de magnanimité, de bienveillance, de bonté, de fidélité, de douceur, de maîtrise de soi ?

Par exemple, les trois premiers énumérés sont l’amour, la paix et la joie : d’ici nous reconnaissons une personne habitée par le Saint-Esprit. Une personne qui est en paix, qui est joyeuse et qui aime : avec ces trois traces nous voyons l’action de l’Esprit.

Cet enseignement de l’Apôtre pose également un grand défi à nos communautés. Parfois, ceux qui s’approchent de l’Église ont l’impression d’être confrontés à une masse dense de commandements et de préceptes : mais non, ce n’est pas l’Église ! Cela peut être n’importe quelle association.

Mais, en réalité, on ne peut saisir la beauté de la foi en Jésus-Christ à partir de trop de commandements et d’une vision morale qui, se développant en de nombreux courants, peut faire oublier la fécondité originelle de l’amour, nourrie par la prière qui donne la paix. de témoignage joyeux.

De même, la vie de l’Esprit exprimée dans les sacrements ne peut être étouffée par une bureaucratie qui empêche l’accès à la grâce de l’Esprit, auteur de la conversion du cœur.

Et combien de fois nous-mêmes, prêtres ou évêques, faisons tant de bureaucratie pour donner un sacrement, pour accueillir des gens, qui par conséquent disent : « Non, je n’aime pas ça », et s’en vont, et ne voient pas en nous, maintes fois, la force de l’Esprit qui régénère, qui nous renouvelle.

Nous avons donc la grande responsabilité d’annoncer le Christ crucifié et ressuscité animé par le souffle de l’Esprit d’amour. Car c’est seulement cet Amour qui a la force d’attirer et de changer le cœur de l’homme.

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Salutations

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus des pays francophones, particulièrement les fidèles du diocèse de Pontoise avec leur évêque; la pastorale des jeunes des diocèses de Belley-Ars et de Rouen; les pèlerins des diocèses de Coutances et de Luçon ainsi que les paroissiens de Compiègne.

A la fin de ce mois missionnaire, par l’intercession de Notre-Dame du Rosaire, demandons la grâce d’être habités par l’Esprit d’amour, de paix et de joie, afin de faire nôtres les joies et les souffrances, les désirs et les angoisses de l’humanité. Sur vous tous, ma Bénédiction !

Je salue les pèlerins anglophones présents à l’Audience d’aujourd’hui, en particulier les jeunes de divers pays qui travaillent pour la COP26 à Glasgow et les groupes des États-Unis d’Amérique. Sur vous tous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!

Je salue les fidèles germanophones, en particulier les pèlerins du Burgenland qui sont venus à Rome avec leur évêque Ägidius à l’occasion du 60e anniversaire du diocèse d’Eisenstadt. De mon cœur, j’invoque sur vous tous le fruit abondant de l’Esprit qui nous conduit à la plénitude de vie dans le Christ ressuscité.

Je salue cordialement les fidèles de langue espagnole. Je vous encourage à faire ce petit exercice, relisez la liste des fruits du Saint-Esprit que l’on trouve dans Galates chapitre 5, versets 22 et 23.

Voyez s’ils correspondent à l’existence de chacun, c’est-à-dire si notre vie s’est permise être configurés avec le Christ, que nous contemplons mort et ressuscité, à l’image de la croix et dans le mystère de l’Eucharistie ; si notre vie s’est laissée transformer par l’Esprit pour être elle-même eucharistie, don et action de grâce, pour la gloire de Dieu et le salut des hommes. Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup.

Chers fidèles de langue portugaise, bienvenue ! Lorsque le Fils de Dieu est venu parmi nous, il a trouvé le cœur ouvert de la Vierge Immaculée. Elle vivait comme toutes les femmes de son temps mais, dans la vie simple de tous les jours, elle était disponible pour le Seigneur. Demandons à l’Esprit Saint le don de la docilité à la volonté de Dieu. Que la bénédiction du Seigneur descende sur tous !

Je salue les fidèles arabophones. Les chrétiens, qui dans le Baptême « se revêtent du Christ » (Ga 3,27), sont appelés à vivre « l’amour, la joie, la paix, la magnanimité, la bonté, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Ga 5,22) à rester fidèles à leur vocation. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

Je salue cordialement les pèlerins polonais. A la demande de la fondation polonaise « Oui à la vie », j’ai béni aujourd’hui les cloches qui portent le nom : « La voix de l’enfant à naître ». Ils sont destinés à l’Équateur et à l’Ukraine. Pour ces nations et pour tous, ils sont un signe d’engagement en faveur de la défense de la vie humaine de la conception à la mort naturelle.

Que leur son annonce au monde « l’Évangile de la vie », réveille la conscience des hommes et la mémoire des enfants à naître. Je confie à votre prière tout enfant conçu dont la vie est sacrée et inviolable. Je vous bénis de tout cœur.

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Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. Je salue la Fondation San Vito di Mazara del Vallo, l’Association Diversa-Mente et la communauté sri lankaise de Naples.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés – il y en a tellement ! Je vous encourage à témoigner du message de salut évangélique que les saints apôtres Simon et Jude, dont nous célébrerons la fête demain, ont témoigné par leur vie.

Ma bénédiction à tous.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

La prière doit être courageuse et substantielle

La prière doit être courageuse et substantielle

Depuis la fenêtre des appartements pontificaux, le Pape François, revenant sur l’Évangile du jour, a invité les fidèles à une prière courageuse et substantielle, suivant l’exemple de Bartimée, le mendiant aveugle qui interpelle Jésus.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 24 octobre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

L’évangile de la liturgie d’aujourd’hui parle de Jésus qui, quittant Jéricho, rend la vue à Bartimée, un aveugle qui mendie le long du chemin (cf. Mc 10, 46-52). C’est une rencontre importante, la dernière avant l’entrée du Seigneur à Jérusalem pour Pâques. Bartimée avait perdu la vue, mais pas la voix ! En effet, lorsqu’il entend que Jésus est sur le point de passer, il se met à crier : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! (v. 47).

Et il le crie, il le crie. Les disciples et la foule s’agacent de ses cris et lui reprochent de se taire. Mais il crie encore plus fort : « Fils de David, aie pitié de moi ! (v. 48). Jésus entend et s’arrête immédiatement.

Dieu écoute toujours le cri des pauvres et n’est pas du tout troublé par la voix de Bartimée, au contraire, il se rend compte qu’elle est pleine de foi, une foi qui n’a pas peur d’insister, de frapper au cœur de Dieu, malgré l’incompréhension et des reproches… Et c’est là que réside la racine du miracle. En effet, Jésus lui dit: « Ta foi t’a sauvé » (v. 52).

La foi de Bartimée transparaît dans sa prière. Ce n’est pas une prière timide et conventionnelle. Il appelle tout d’abord le Seigneur « Fils de David » : c’est-à-dire qu’il le reconnaît comme le Messie, le Roi qui vient dans le monde. Puis il l’appelle par son nom, avec assurance : « Jésus ». Elle n’a pas peur de lui, elle ne prend pas ses distances. Et alors, de tout son cœur, il crie à Dieu l’ami tout son drame : « Aie pitié de moi ! ».

Seulement cette prière : « Aie pitié de moi ! ». Il ne lui demande pas de monnaie comme il le fait avec les passants. Non. Celui qui peut tout demande tout. Il demande aux gens une petite monnaie, à Jésus qui peut tout, il demande tout : « Aie pitié de moi, aie pitié de tout ce que je suis ».

Il ne demande pas une grâce, mais se présente : il demande miséricorde pour sa personne, pour sa vie. Ce n’est pas une petite demande, mais c’est beau, car il invoque la miséricorde, c’est-à-dire la compassion, la miséricorde de Dieu, sa tendresse.

Bartimée n’utilise pas beaucoup de mots. Il dit l’essentiel et se confie à l’amour de Dieu, qui peut faire refleurir sa vie en faisant ce qui est impossible aux hommes. Pour cette raison, il ne demande pas l’aumône au Seigneur, mais manifeste tout, son aveuglement et sa souffrance, qui dépassaient,  de ne pas pouvoir voir.

La cécité n’était que la pointe de l’iceberg, mais dans son cœur il devait y avoir des blessures, des humiliations, des rêves brisés, des erreurs, des remords. Il a prié avec son cœur. Et nous? Quand nous demandons une grâce à Dieu, mettons-nous aussi dans la prière notre propre histoire, nos blessures, nos humiliations, nos rêves brisés, nos erreurs, nos remords ?

« Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! ». Faisons cette prière aujourd’hui. Et demandons-nous : « Comment va ma prière ? ». Que chacun de nous se demande : « Comment va ma prière ? ». Est-elle courageuse, a-t-elle la bonne insistance de Bartimée, sait-elle « saisir » le Seigneur qui passe, ou se contente-t-elle de le saluer formellement de temps en temps, quand je m’en souviens ? Ces prières tièdes qui n’aident pas du tout.

Et puis : ma prière est-elle « substantielle », met-elle à nu mon cœur devant le Seigneur ? Est-ce que je lui apporte l’histoire et les visages de ma vie ? Ou est-elle anémique, superficielle, faite de rituels sans affection et sans cœur ? Quand la foi est vivante, la prière est sincère : elle ne demande pas de petits changements, elle ne se réduit pas aux besoins du moment.

A Jésus, qui peut tout, tout doit être demandé. N’oubliez pas cela. Tout doit être demandé à Jésus qui sait tout faire, avec mon insistance devant lui. Il a hâte de déverser sa grâce et sa joie dans nos cœurs, mais malheureusement nous gardons nos distances, peut-être par timidité ou par paresse. .

Beaucoup d’entre nous, lorsque nous prions, ne croient pas que le Seigneur puisse opérer le miracle. Je me souviens de cette histoire – que j’ai vue – de ce père à qui les médecins avaient dit que sa fille de neuf ans n’allait pas passer la nuit ; il était à l’hôpital. Et il a pris un bus et a parcouru soixante-dix kilomètres jusqu’au sanctuaire de la Madone.

Elle était fermée et lui, accroché au portail, a passé toute la nuit à prier : « Seigneur, sauve-la ! Seigneur, donne-lui la vie ! » Il a prié Notre-Dame toute la nuit, criant à Dieu, criant du fond du cœur. Puis le matin, alors qu’il retournait à l’hôpital, il trouva sa femme en train de pleurer.

Et il pensa : « Elle est morte. Et sa femme a dit : « tu ne comprends pas, tu ne comprends pas, les médecins disent que c’est une chose étrange, elle semble guérie. » Le cri de cet homme qui demandait tout fut entendu par le Seigneur qui lui a tout donné. Ce n’est pas une histoire : j’ai vu ça dans un autre diocèse.

Avons-nous ce courage dans la prière ? A Celui qui peut tout nous donner, nous demandons tout, comme Bartimée, qui estun grand maître, un grand maître de prière. Que lui, Bartimée, soit pour nous un exemple par sa foi concrète, insistante et courageuse. Et que Notre-Dame, la Vierge priante, nous apprenne à nous tourner vers Dieu de tout notre cœur, confiant qu’Il écoute attentivement chaque prière.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, Journée missionnaire mondiale, nous regardons les deux nouveaux bienheureux comme des témoins qui ont proclamé l’Évangile par leur vie. Et avec gratitude, j’adresse mes salutations aux nombreux missionnaires – prêtres, religieux et religieuses et fidèles laïcs – qui, en première ligne, consacrent leur énergie au service de l’Église, payant personnellement – parfois au prix fort – leur témoignage.

Et ils ne le font pas pour faire du prosélytisme, mais pour témoigner de l’Évangile dans leur vie sur des terres qui ne connaissent pas Jésus. Merci beaucoup aux missionnaires ! Un grand bravo à eux aussi, tout le monde ! Je salue également les séminaristes du Collège Urbain.

Et je vous salue tous, chers Romains et pèlerins de divers pays. En particulier, je salue la communauté péruvienne – autant de drapeaux du Pérou ! – qui célèbre la fête du Señor de los Milagros. La crèche de cette année appartiendra également à la communauté péruvienne.

Je salue également une communauté philippine à Rome ; Je salue le Centro Academico Romano Fundación (Espagne) ; les Filles du Sacré-Cœur de Jésus réunies en Chapitre et un groupe de la Communauté de l’Emmanuel.

Je salue également les participants au « marathon » de Trévise à Rome et ceux qui font le « Chemin » de la Sacra di San Michele à Monte Sant’Angelo; le pèlerinage à vélo à la mémoire de San Luigi Guanella ; Je salue les fidèles de Palmi, Asola et San Cataldo.

Et j’adresse un salut particulier aux participants à la Semaine sociale des catholiques italiens, réunis à Tarente sur le thème « La planète que nous espérons ».


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Saint Boèce, philosophe et théologien romain, martyr

Saint Boèce, philosophe et théologien romain, martyr

Boèce enseignant – manuscrit de la Consolation de la Philosophie 1385

Il y a des personnages qui cherchent la vérité toute la vie, mais il y en a d’autres qui sont disposés à mourir carrément en martyrs, pour l’unique Vérité. Appartient à cette seconde catégorie Manlius Severinus Boethius, communément appelé Boèce, descendant de la noble lignée des Anicius, et qui, comme consul romain et philosophe, est vénéré aujourd’hui comme saint de l’Église.

Considérée comme le point de rencontre entre la culture gréco-romaine et la Scolastique médiévale naissante, sa pensée était déjà connue par Dante qui l’appelait «âme sainte». Né vers 480 à Rome, il fut mis à mort en 524 à Pavie. Nous en faisons mémoire ce 23 octobre. Durant son injuste détention il écrit son chef d’œuvre: De consolatione philosophiae, synthèse entre la pensée classique et le christianisme.

En prison injustement

Descendant d’une importante famille patricienne, Boèce a une voie tracée: à 25 ans il est déjà sénateur, puis unique consul depuis 510. Il épouse Rusticiana avec laquelle il a deux enfants qui seront à leur tour consuls, en 522.

En 497, Rome est donc envahie par les Ostrogoths de Théodoric. Boèce est de ces romains cultivés qui croient à la coexistence, donc à la possibilité de rencontre entre les deux cultures. Au début Théodoric l’estime et lui demande des conseils parce-que, ayant-il beaucoup écrit sur la logique, la mathématique, la musique et la théologie, il est un homme influent de son temps.

Cependant, quelque chose arrive ensuite: pour avoir défendu un ami, le sénateur Albin, Boèce est accusé de corruption par le même Théodoric qui, d’arien et barbare qu’il est, craint en réalité que Boèce lui préfère l’empereur byzantin Justin. Pour cela il le fait exiler et enfermer en prison à Pavie, où il sera exécuté le 23 octobre 524.

La consolation de la philosophie

En prison, Boèce sait qu’il est en train de purger une peine injuste, pour cela il cherche la lumière, la consolation, la sagesse. Tout commence par une réflexion sur la justice humaine, où souvent, comme dans son cas, héberge une injustice très réelle.

Ainsi commence –t-il à écrire et il écrit comme en prison les biens apparents disparaissent, en laissant la place aux biens authentiques, comme l’amitié, par exemple, comme le Bien le plus élevé, le Souverain Bien, qui est Dieu.

Dieu ne le laisse pas seul, ne lui permet pas de tomber dans le fatalisme et d’éteindre l’espérance; il lui enseigne que c’est la Providence qui gouverne le monde, qui est Son visage. Avec le visage de Dieu, alors, Boèce, le condamné à mort, peut dialoguer à travers la prière et atteindre ainsi le salut.

Ceci est, en dernière synthèse, le contenu de son œuvre le plus grande, qui fait partie du trésor de la littérature universelle, le De Consolatione philosophiae, , où, en reprenant un genre littéraire cher à l’antiquité tardive, il recourt à l a consolation de la pensée, justement, comme remède au drame de l’existence qu’il est en train de vivre.

Et la consolation de Dieu arrive aussitôt: avant tout il ne peut pas se définir en exil celui qui est seul avec soi-même; puis il commence à mesurer non pas ce qu’il a perdu, mais ce qui lui est resté, en parvenant à comprendre qu’on peut trouver le bonheur seulement en se projetant à l’infini, c’est-à-dire dans la dimension qui est proprement de Dieu.

De même, la liberté de l’homme se réalise seulement lorsque ce dernier reste lié au niveau que la Providence lui a réservé. Jamais, donc, ne pas être orgueilleux dans la condition de souffrance où on se trouve, mais tendre, toujours et de toute façon, vers le Bien, Dieu: ceci, en effet, est l’enseignement authentique de tous les martyrs.


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