Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La longue tradition de pèlerinage de l’Église

La longue tradition de pèlerinage de l’Église

Il y a dix ans, jour pour jour, le Pape émérite Benoît XVI s’exprimait ainsi sur cette tradition, en inaugurant  la Domus Australia,  une maison d’accueil à Rome pour les pèlerins australiens :

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Le Seigneur a envoyé ses Apôtres dans le monde entier pour proclamer l’Évangile à toute la création (cf. Mc 16, 15). L’Évangile s’est diffusé dans les régions les plus reculées du monde, s’y est enraciné et a donné naissance à une communauté chrétienne vivante et dynamique…

Toutes les communautés chrétiennes sont conscientes d’accomplir un pèlerinage dont la destination finale va au-delà de ce monde: comme saint Paul l’a exprimé, «notre cité se trouve dans les cieux» (Ph 3, 20).

Nous passons notre vie terrestre en pèlerinage vers ce but ultime, où se trouvent «ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment» (1 Co 2, 9).

Ici sur terre, la longue tradition de pèlerinage de l’Église aux lieux saints sert à nous rappeler que nous nous dirigeons vers le ciel, elle recentre notre esprit sur l’appel à la sainteté, nous rapproche toujours plus du Seigneur et nous renforce dans notre voyage grâce à la nourriture spirituelle.

De nombreuses générations de pèlerins ont fait route vers Rome de toutes les régions du monde chrétien, afin de vénérer les tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul, et ainsi renforcer leur communion dans l’Église unique du Christ, fondée sur les apôtres.

Ce faisant, ils renforcent les racines de leur foi; et les racines, comme nous le savons, sont la source de la nourriture qui donne la vie. Dans ce sens, les pèlerins à Rome devraient toujours se sentir chez eux ici… dans la ville des apôtres.

Mais les racines ne sont qu’un aspect de cela. Selon un dicton attribué à un grand poète de mon pays, Johann Wolfgang von Goethe, il existe deux choses que les enfants devraient recevoir de leurs parents: les racines et les ailes.

De notre Sainte Mère l’Église, nous recevons nous aussi à la fois des racines et des ailes: la foi des apôtres, transmise de génération en génération, et la grâce de l’Esprit Saint, transmise avant tout à travers les sacrements de l’Église.

Les pèlerins qui ont séjourné dans cette ville retournent dans leur pays renouvelés et renforcés dans la foi, et élevés par l’Esprit Saint dans le pèlerinage qui les conduira et les élèvera vers leur maison céleste.

Je prie aujourd’hui pour que les pèlerins de passage… retournent chez eux avec une foi affermie, une espérance plus joyeuse et un amour plus ardent pour le Seigneur, prêts à s’engager avec un zèle renouvelé à la tâche de témoigner du Christ dans le monde dans lequel ils vivent et travaillent.

Et je prie également pour que leur visite au Siège de Pierre renforce leur amour pour l’Église universelle et les unissent de façon plus étroite au Successeur de Pierre, chargé de nourrir et de rassembler le troupeau du Seigneur de chaque coin du monde.

En confiant chacun d’eux, ainsi que vous tous, à l’intercession de Notre Dame, Auxiliaire des chrétiens,… je vous donne avec joie ma Bénédiction apostolique en signe des joies qui nous attendent dans notre demeure éternelle.

Discours du Pape BENOÎT XVI, Domus Australia, Rome Mercredi 19 octobre 2011

© Copyright 2011 – Libreria Editrice Vaticana

la Maternité de la Vierge Marie

la Maternité de la Vierge Marie

Ma Mère
Ma Mère

Dieu n’a pas voulu que la vie surnaturelle fût moins humaine que la vie naturelle, au contraire, ni que les enfants qu’il adopte en son Fils fussent à moitié orphelins. Et il a fait la Vierge.

Lui qui met au cœur des mères ordinaires des merveilles de tendresse, que ne mettra-t-il au cœur de la mère par excellence, dont l’amour pour son Fils Unique et pour ses fils d’adoption doit être en quelque manière le pendant du sien ? — Ce seront des combles, des miracles d’affection et de douceur, quelque chose de mystérieux comme la vie de la grâce à laquelle ils correspondent et comme l’incarnation qui est leur raison d’être.

Car, encore une fois, il n’y a que l’incarnation ; mais elle montre sa totalité en donnant aux hommes, comme mère, par une surnaturelle maternité, la mère de Dieu.

Si Dieu même fait qu’une Vierge soit mère, s’il fait qu’étant mère d’un Homme-Dieu elle soit mère de tout le genre humain, il ne lui inspirera pas seulement des sentiments maternels tièdes et réservés dont une mère ordinaire ne se contenterait pas.

La maternité divine est de l’ordre des choses infinies, et elle l’est en tant que maternité ; c’est donc en un amour maternel en quelque sorte infini qu’elle va s’exprimer. Mère de l’Infini, mère dans laquelle cet Infini devient la vie de l’humanité entière, elle sera en quelque sorte infiniment mère, et Dieu lui fera le cœur assez grand pour aimer en conséquence. 11 y va du sérieux, de la sincérité, du réalisme de l’incarnation…

II y a, dans le plan providentiel, un aspect de l’amour du Christ que les hommes ne voient bien qu’en regardant sa mère, comme il y a un aspect de l’amour de Dieu que les hommes ne voient bien qu’en regardant l’Homme-Dieu…

Là où n’est pas cette douce mère de grâce… Dieu même n’apparaît plus aussi bien comme un père, le Christ n’est plus aussi proche, l’Église n’est plus aussi familiale, le christianisme perd de son attrait accueillant. Il devient comme un temple protestant, sans présence vivante et sans autel ; un système ordonné mais froid : il n’y a plus de mère dans la maison. En refusant une partie du don de Dieu, c’est toute sa bonté que l’on a mise en doute, et tout le réalisme de l’incarnation.

E. MERSCH

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LA MATERNITÉ DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

C’est au Concile d’Éphèse, en 431, que fut proclamé le dogme de la maternité divine de la Sainte Vierge Marie. Marie est la mère de Jésus parce qu’elle lui a donné son corps et son sang; le Fils de Dieu a pris d’elle sa chair, il est son Fils et elle est véritablement Mère de Dieu. En 1931, à l’occasion du quinzième centenaire du grand Concile, Pie XI institua la fête au mois d’octobre.

L’Église a toujours magnifié la maternité divine de la Vierge Marie, qui associe de si près la Sainte Vierge à toute l’œuvre rédemptrice. Elle redit sans cesse son admiration pour le mystère de l’Incarnation qui s’est opéré en elle et sa joie pour le message de salut qu’elle a apporté au monde en nous donnant son Fils.

En nous faisant vénérer ainsi la Mère du Sauveur, l’Église veut susciter en nos âmes un amour filial pour celle qui est devenue, dans la vie de la grâce, notre propre Mère, en nous donnant l’Auteur de la vie: « Nous tous qui sommes unis à Jésus-Christ et qui sommes membres de son Corps…, nous sommes sortis du sein de Marie comme un corps uni à son chef. Elle est notre Mère à tous, mère spirituelle mais véritablement mère des membres du Christ » (Pie X, Encyclique Ad diem illutri).

Recourons avec confiance à l’intercession de la Très Sainte Vierge, comme l’Église nous y invite.

Attention à la recherche du prestige personnel

Attention à la recherche du prestige personnel

Le Pape François a prié l’Angélus depuis la fenêtre des appartements pontificaux, après avoir présidé dans la matinée à la basilique Saint-Pierre une messe d’ordination épiscopale. Lors de sa brève catéchèse, il a attiré l’attention sur les dangers qu’implique la recherche du prestige personnel, «une maladie de l’esprit».
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PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 10 octobre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour !

L’évangile de la liturgie d’aujourd’hui (Mc 10 : 35-45) raconte que deux disciples, Jacques et Jean, demandent un jour au Seigneur de s’asseoir à côté de lui dans la gloire, comme s’ils étaient « premiers ministres », quelque chose comme ça. Mais les autres disciples les entendent et s’indignent.

À ce stade, Jésus, avec patience, leur offre un grand enseignement : la vraie gloire ne s’obtient pas en s’élevant au-dessus des autres, mais en vivant le même baptême qu’il recevra bientôt à Jérusalem, c’est-à-dire la croix. Qu’est-ce que ça veut dire? Le mot « baptême » signifie « immersion » : avec sa Passion, Jésus s’est plongé dans la mort, offrant sa vie pour nous sauver.

Sa gloire, la gloire de Dieu, c’est donc l’amour qui devient service, non la puissance qui aspire à la domination. Pas un pouvoir qui aspire à la domination, non ! C’est l’amour qui devient service. C’est pourquoi Jésus conclut en disant aux siens et aussi à nous : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur » (Mc 10, 43). Pour devenir grand, vous devrez aller sur le chemin du service, pour servir les autres.

Nous sommes confrontés à deux logiques différentes : les disciples veulent émerger et Jésus veut s’immerger. Arrêtons-nous sur ces deux verbes. Le premier est d’émerger. Il exprime cette mentalité mondaine par laquelle nous sommes toujours tentés : vivre toutes choses, même les relations, alimenter notre ambition, gravir les marches du succès, accéder aux lieux importants.

La recherche du prestige personnel peut devenir une maladie de l’esprit, se masquant même derrière de bonnes intentions ; par exemple quand, derrière le bien que nous faisons et prêchons, nous ne cherchons en réalité que nous-mêmes et notre affirmation, c’est-à-dire que nous avançons, montons… Et nous le voyons aussi dans l’Église.

Combien de fois, nous chrétiens, qui devrions être les serviteurs, essayons de grimper, d’avancer. Par conséquent, nous avons toujours besoin de vérifier les véritables intentions du cœur, de nous demander : « Pourquoi est-ce que je continue ce travail, cette responsabilité ? Offrir un service ou être remarqué, loué et complimenté ? ».

A cette logique mondaine, Jésus oppose la sienne : au lieu de s’élever au-dessus des autres, il descend du piédestal pour les servir ; au lieu d’émerger au-dessus des autres, plongez-vous dans la vie des autres. Je voyais dans l’émission « A son image » ce service de Caritas pour que personne ne manque de nourriture : se soucier de la faim des autres, se soucier des besoins des autres.

Il y a beaucoup, beaucoup de personnes dans le besoin aujourd’hui, et plus après la pandémie. Regardez et penchez-vous en service, et n’essayez pas de grimper pour votre propre gloire.

Voici le deuxième verbe : s’immerger. Jésus nous demande de nous immerger. Et comment plonger ? Avec compassion, dans la vie de ceux que nous rencontrons. Là [dans ce service Caritas] nous voyions la faim : et nous, pensons-nous avec compassion à la faim de tant de personnes ?

Quand nous sommes devant le repas, qui est une grâce de Dieu et que nous pouvons manger, il y a beaucoup de gens qui travaillent et sont incapables d’avoir assez de repas pour tout le mois. Pensons-nous à cela? Plongez-vous dans la compassion, ayez de la compassion.

Ce n’est pas une encyclopédie de données : il y en a bien des affamés… Non ! Ce sont des gens. Et est-ce que j’ai de la compassion pour les gens ? Compassion pour la vie de ceux que nous rencontrons, comme Jésus l’a fait avec moi, avec vous, avec nous tous, il s’est approché avec compassion.

Nous regardons le Seigneur crucifié, profondément immergé dans notre histoire blessée, et nous découvrons la manière de faire de Dieu, nous voyons qu’il n’est pas resté là-haut au ciel, nous regardant de haut, mais s’est abaissé pour nous laver les pieds. Dieu est amour et l’amour est humble, il ne monte pas, mais descend en bas, comme la pluie qui tombe sur la terre et apporte la vie.

Mais comment aller dans le même sens que Jésus, passer de l’émergence à l’immersion, de la mentalité de prestige, la mondaine, à celle de service, la chrétienne ? Il faut de l’engagement, mais ce n’est pas suffisant. Seul, c’est difficile, voire impossible, mais nous avons en nous une force qui nous aide.

C’est celle du Baptême, de cette immersion en Jésus que nous avons tous reçue par grâce et qui nous dirige, nous pousse à le suivre, non à chercher notre propre intérêt mais à nous mettre à son service. C’est une grâce, c’est un feu que l’Esprit a allumé en nous et qu’il faut nourrir.

Aujourd’hui, nous demandons à l’Esprit Saint de renouveler en nous la grâce du Baptême, l’immersion en Jésus, dans sa manière d’être, d’être plus serviteurs, d’être serviteurs comme il l’a été avec nous.

Et prions Notre-Dame : bien qu’elle soit la plus grande, elle n’a pas cherché à émerger, mais elle était l’humble servante du Seigneur, et elle est complètement immergée dans notre service, pour nous aider à rencontrer Jésus.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Aujourd’hui la Fondation « Aide à l’Église en Détresse » donne rendez-vous aux paroisses, écoles et familles avec l’initiative « Pour l’unité et la paix, un million d’enfants prient le Rosaire ». J’encourage cette campagne de prière, qui cette année s’appuie particulièrement sur l’intercession de saint Joseph. Merci à tous les garçons et filles qui participent! Merci beaucoup.

Hier à Cordoue, en Espagne, le prêtre Juan Elías Medina et 126 compagnons martyrs ont été béatifiés : prêtres, religieuses, séminaristes et laïcs, tués par haine de la foi lors de la violente persécution religieuse des années trente en Espagne.

Que leur fidélité nous donne à tous, en particulier aux chrétiens persécutés dans différentes parties du monde, la force de témoigner avec courage de l’Évangile. Une salve d’applaudissements aux nouveaux bienheureux !

Plusieurs attentats ont été perpétrés la semaine dernière, par exemple en Norvège, en Afghanistan, en Angleterre, qui ont fait de nombreux morts et blessés. J’exprime ma proximité aux familles des victimes. S’il vous plaît, s’il vous plaît, abandonnez le chemin de la violence, qui est toujours un perdant, qui est une défaite pour tout le monde. Souvenons-nous que la violence engendre la violence.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays. En particulier, je salue les sœurs « Medee » qui célèbrent leur Chapitre général, la Confédération des Chevaliers Pauvres de Saint Bernard de Chiaravalle, les entrepreneurs africains réunis pour leur rencontre internationale, les fidèles d’Este, Cavallino et Ca ‘Vio (Venise) , et les garçons de la Confirmation de Galzignano.

Je salue et bénis le « Pèlerinage œcuménique pour la justice écologique », composé de chrétiens de différentes confessions, qui ont quitté la Pologne pour se rendre en Écosse à l’occasion du sommet sur le climat COP26.

Et à vous tous, je vous souhaite un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse