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sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

l’Évangile ouvre chaque culture à une liberté plus grande

l’Évangile ouvre chaque culture à une liberté plus grande

“La liberté chrétienne, ferment universel de libération”, tel était le thème de la catéchèse du Pape François ce mercredi 13 octobre. S’appuyant sur la lettre de saint Paul aux Galates, le Saint-Père est revenu sur le sens de l’inculturation de l’Évangile, reconnaissant que des erreurs avaient parfois été commises en la matière.
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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 13 octobre 2021

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Catéchèse sur la Lettre aux Galates
– 11. La liberté chrétienne, ferment universel de libération

Résumé

Frères et Sœurs, Saint Paul nous enseigne que mort et la résurrection de Jésus nous libère de l’esclavage du péché et de la mort. Pour entrer dans cette condition nouvelle de liberté, seule compte la foi qui opère par la charité. La foi n’entre pas en conflit avec les cultures et les traditions. Elle n’implique pas d’y renoncer mais seulement à ce qui, en elles, fait obstacle à la nouveauté et à la pureté de l’Évangile.

La foi entre dans toute les cultures, en reconnait les germes de vérité et les développe, portant à leur plénitude le bien qu’elles contiennent. C’est ainsi que l’annonce du Christ Sauveur respecte ce qu’il y a de bon dans les cultures auxquelles elle s’adresse : c’est l’inculturation de l’Évangile qui n’est pas une chose facile.

L’Église a en elle-même une ouverture universelle à tous les peuples de tous les temps – c’est le sens du mot catholique – car le Christ est né, mort et ressuscité pour tous les hommes. La liberté chrétienne n’est jamais définitivement acquise. Dans un monde en perpétuelle transformation, elle est un don que nous devons garder et faire grandir jusqu’à sa plénitude.

Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans notre itinéraire de catéchèse sur la Lettre aux Galates, nous avons pu nous concentrer sur ce qu’est le noyau central de la liberté pour saint Paul : le fait qu’avec la mort et la résurrection de Jésus-Christ, nous avons été libérés de l’esclavage de le péché et la mort.

Autrement dit : nous sommes libres parce que nous avons été libérés, libérés par la grâce – non par paiement -, libérés de l’amour, qui devient la loi suprême et nouvelle de la vie chrétienne. Amour : nous sommes libres parce que nous avons été libérés gratuitement. C’est précisément le point clé.

Aujourd’hui, je voudrais souligner comment cette nouveauté de vie nous ouvre à accueillir tous les peuples et toutes les cultures et ouvre en même temps tous les peuples et toutes les cultures à une plus grande liberté. En fait, saint Paul dit que pour ceux qui adhèrent au Christ, il n’est plus important d’être juif ou païen. Seule compte « la foi qui s’active par la charité » (Ga 5, 6).

Se croire libérés et croire en Jésus-Christ qui nous a libérés : c’est la foi au service de la charité. Les détracteurs de Paul – ces fondamentalistes qui y étaient arrivés – l’ont attaqué pour cette nouveauté, arguant qu’il avait pris cette position par opportunisme pastoral, c’est-à-dire pour « plaire à tout le monde », en minimisant les exigences reçues de sa tradition religieuse la plus stricte.

C’est le même discours des fondamentalistes d’aujourd’hui : l’histoire se répète toujours. Comme on le voit, la critique de toute nouveauté évangélique n’est pas seulement de nos jours, mais a une longue histoire derrière elle.

Cependant, Paul ne reste pas silencieux. Il répond par parrhesia – c’est un mot grec qui désigne le courage, la force – et dit : « Est-ce peut-être le consentement des hommes que je cherche, ou celui de Dieu ? Ou est-ce que j’essaye de plaire aux hommes ? Si j’essayais encore de plaire aux hommes, je ne serais pas un serviteur du Christ ! » (Ga 1,10).

Déjà dans sa première Lettre aux Thessaloniciens, il s’était exprimé en des termes similaires, disant que dans sa prédication il n’avait jamais utilisé « des paroles de flatterie, ni […] eu des intentions d’avarice […]. Ni […] n’a cherché la gloire humaine » (1 Thes 2,5-6), qui sont les manières de « faire semblant de » ; une foi qui n’est pas la foi, c’est la mondanité.

La pensée de Paul se montre encore une fois d’une profondeur inspirée. Pour lui, accepter la foi implique de renoncer non pas au cœur des cultures et des traditions, mais seulement à ce qui peut entraver la nouveauté et la pureté de l’Évangile.

Car la liberté obtenue pour nous par la mort et la résurrection du Seigneur n’entre pas en conflit avec les cultures, avec les traditions que nous avons reçues, mais introduit en elles une liberté nouvelle, une nouveauté libératrice, celle de l’Évangile.

La libération obtenue avec le baptême, en effet, nous permet d’acquérir la pleine dignité d’enfants de Dieu, de sorte que, tout en restant bien enracinés dans nos racines culturelles, nous nous ouvrons en même temps à l’universalisme de la foi qui pénètre chaque culture, nous reconnaissons les germes de vérité présents et les développons en portant à plénitude le bien qu’ils contiennent.

Accepter que nous ayons été libérés par le Christ – sa passion, sa mort, sa résurrection -, c’est accepter et apporter la plénitude aussi aux différentes traditions de chaque peuple. La vraie plénitude.

Dans l’appel à la liberté, nous découvrons le vrai sens de l’inculturation de l’Évangile. Quel est ce vrai sens ? Pouvoir annoncer la Bonne Nouvelle du Christ Sauveur en respectant ce qui est bon et vrai dans les cultures. Ce n’est pas une chose facile ! Les tentations sont nombreuses à vouloir imposer son propre modèle de vie comme s’il était le plus avancé et le plus séduisant.

Combien d’erreurs ont été commises dans l’histoire de l’évangélisation en voulant imposer un modèle culturel unique ! L’uniformité comme règle de vie n’est pas chrétienne ! Unité oui, uniformité non ! Parfois, même la violence n’a pas été abandonnée pour faire prévaloir son point de vue.

Pensons aux guerres. L’Église s’est ainsi privée de la richesse de tant d’expressions locales qui portent en elles la tradition culturelle de populations entières. Mais c’est exactement le contraire de la liberté chrétienne !

Par exemple, cela me vient à l’esprit lorsque la manière de faire l’apostolat a été établie en Chine avec le Père Ricci ou en Inde avec le Père De Nobili. … [Quelqu’un a dit] : « Et non, ce n’est pas chrétien ! ». Oui, c’est chrétien, c’est dans la culture du peuple.

Bref, la vision de la liberté de Paul est pleinement éclairée et fécondée par le mystère du Christ, qui dans son incarnation – rappelle le Concile Vatican II – s’est uni d’une certaine manière à tout homme (cf. Constitution passée Gaudium et Spes, 22 ). Et cela signifie qu’il n’y a pas d’uniformité, mais qu’il y a de la variété, mais une variété unie.

D’où le devoir de respecter l’origine culturelle de chaque personne, en la plaçant dans un espace de liberté qui n’est restreint par aucune imposition dictée par une seule culture prédominante. C’est le sens de nous appeler catholiques, de parler de l’Église catholique : ce n’est pas une dénomination sociologique pour nous distinguer des autres chrétiens.

Catholique est un adjectif qui signifie universel : catholicité, universalité. Église universelle, c’est-à-dire catholique, signifie que l’Église a en elle, dans sa nature même, l’ouverture à tous les peuples et cultures de tous les temps, car le Christ est né, est mort et est ressuscité pour tous.

La culture, quant à elle, est par nature en constante transformation. Pensez à la façon dont nous sommes appelés à proclamer l’Évangile en ce moment historique de grand changement culturel, où une technologie de plus en plus avancée semble avoir la prédominance. Si nous faisions semblant de parler de foi comme cela se faisait dans les siècles passés, nous risquons de ne pas être compris par les nouvelles générations.

La liberté de la foi chrétienne – la liberté chrétienne – n’indique pas une vision statique de la vie et de la culture, mais une vision dynamique, une vision dynamique aussi de la tradition. La tradition grandit mais toujours avec la même nature. Par conséquent, nous ne prétendons pas posséder la liberté. Nous avons reçu un cadeau à chérir.

Et c’est plutôt la liberté qui demande à chacun d’être en chemin constant, orienté vers sa plénitude. C’est la condition des pèlerins ; c’est l’état de voyageurs, en exode continu : libérés de l’esclavage pour marcher vers la plénitude de la liberté. Et c’est le grand cadeau que Jésus-Christ nous a fait. Le Seigneur nous a libérés gratuitement de l’esclavage et nous a mis sur le chemin pour marcher en toute liberté.

Salutations

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les paroisses Notre Dame des Champs et de Cognac. Comme des pèlerins sur un chemin parfois difficile et douloureux, marchons dans la joie vers la libération définitive du péché et de la mort que nous offre Jésus-Christ. Témoignons à tous de cette voie de bonheur et de paix. Que Dieu vous bénisse !

Je salue les pèlerins et les visiteurs anglophones qui participent à l’audience d’aujourd’hui, en particulier les groupes des États-Unis d’Amérique. En ce mois d’octobre, par l’intercession de Notre-Dame du Rosaire, puissions-nous grandir dans la liberté chrétienne que nous avons reçue au baptême. Sur vous tous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!

J’adresse un salut cordial aux fidèles germanophones. Que la Bienheureuse Vierge Marie, dont nous nous souvenons aujourd’hui des apparitions à Fatima, soit notre guide sur le chemin de la conversion continue et de la pénitence pour rencontrer le Christ, soleil de justice. Sa lumière nous libère de tout mal et dissipe les ténèbres de ce monde.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Je vous encourage à maintenir un esprit de pèlerins, toujours en route, marchant ensemble sur les traces du Christ avec liberté et joie, vers cette patrie où Dieu nous appelle. Que le Seigneur vous bénisse tous. Merci beaucoup.

Chers fidèles lusophones, je vous salue tous. Et j’espère que sentir et vivre avec l’Église se fortifiera de plus en plus dans vos cœurs, en persévérant dans la prière quotidienne du Rosaire. Vous pourrez ainsi rencontrer chaque jour la Vierge Mère, en apprenant d’elle à coopérer pleinement aux desseins de salut que Dieu a pour chacun. Que le Seigneur vous bénisse ainsi que vos proches.

Je salue les fidèles arabophones. La liberté de la foi chrétienne n’indique pas une vision statique de la vie et de la culture, mais dynamique et demande à chacun d’être en chemin constant, orienté vers sa plénitude. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

Je salue cordialement tous les Polonais. Cette semaine marque l’anniversaire de l’élection de saint Jean-Paul II et les mémoires liturgiques de saint Jean XXIII, sainte Thérèse d’Avila et sainte Edwige de Silésie. Leurs vies sont des exemples clairs de la liberté chrétienne.

L’expérience de ces saints vous rappelle qu’il n’y a pas de liberté sans responsabilité et sans amour de la vérité. Et la plus grande réalisation de la liberté est la charité, qui se concrétise dans le service. Je vous bénis de tout cœur !

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Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. Je salue les Sœurs Servantes de Marie Réparatrice, qui célèbrent leur Chapitre général, et je les encourage à continuer leur service de l’Évangile et de leurs frères et sœurs avec fidélité et joie.

Je salue les Sœurs Scalabriniennes, qui participent à un cours de formation, et je les exhorte à être des témoins généreux d’accueil et de fraternité. Vous qui travaillez beaucoup avec les migrants, continuez comme ça. Courageuses!

Je salue et remercie la Délégation de la Municipalité de Cervia, réunie ici pour le traditionnel don du sel. Et mon cœur se souvient de Monseigneur Mario Marini, de sainte mémoire.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. Aujourd’hui, nous nous souvenons de la dernière apparition de Notre-Dame de Fatima. Je vous confie tous à la Mère céleste de Dieu, afin qu’elle vous accompagne avec une tendresse maternelle dans votre cheminement et vous réconforte dans les épreuves de la vie. Ma bénédiction à tous.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte de la catéchèse traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

une foi sans don et sans gratuité est incomplète

«une foi sans don et sans gratuité est incomplète»

Méditant sur l’Évangile de Marc, où l’homme bon demande à Jésus ce qu’il faut faire pour obtenir la vie éternelle, le Pape François a invité les fidèles à se demander quelle était leur véritable relation à Dieu et comment leur foi était nourrie.
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PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 3 octobre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour !

La liturgie d’aujourd’hui nous propose la rencontre entre Jésus et un homme qui « possédait beaucoup de biens » (Mc 10, 22) et qui est entré dans l’histoire comme « le jeune homme riche » (cf. Mt 19, 20-22).

Nous n’en connaissons pas le nom. L’Évangile de Marc, en réalité, parle de lui comme « tel », sans mentionner son âge et son nom, suggérant que dans cet homme nous pouvons tous nous voir, comme dans un miroir. Sa rencontre avec Jésus, en effet, nous permet de faire un test de foi. Je teste ma foi en lisant ceci.

Cet homme commence par une question : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? (v. 17). On note les verbes qu’il utilise : avoir à faire – avoir. Voici sa religiosité : un devoir, un faire pour avoir ; « Je fais quelque chose pour obtenir ce dont j’ai besoin ». Mais c’est une relation commerciale avec Dieu, un « do ut des ». La foi, en revanche, n’est pas un rite froid et mécanique, un « je dois faire je reçois ».

C’est une question de liberté et d’amour. La foi est une question de liberté, c’est une question d’amour. Voici un premier test : qu’est-ce que la foi pour moi ? S’il s’agit avant tout d’un devoir ou d’une monnaie d’échange, on se trompe, car le salut est un don et non un devoir, il est gratuit et ne s’achète pas.

La première chose à faire est de se débarrasser d’une foi commerciale et mécanique, qui insinue la fausse image d’un Dieu comptable, d’un Dieu contrôleur, pas d’un père. Et bien des fois dans la vie on peut vivre cette relation de foi « commerciale » : je fais ça pour que Dieu me donne ça.

Jésus – deuxième passage – aide cet homme en lui offrant le vrai visage de Dieu. En effet – dit le texte – « il fixa son regard sur lui » et « l’aimait » (v. 21) : c’est Dieu ! C’est là que la foi naît et renaît : non d’un devoir, non pas d’une chose à faire ou à payer, mais d’un regard d’amour à accueillir. Ainsi la vie chrétienne devient belle, si elle n’est pas basée sur nos capacités et nos projets, mais est basée sur le regard de Dieu.

Votre foi, ma foi est-elle fatiguée ? Vous souhaitez la dynamiser ? Cherchez le regard de Dieu : mettez-vous en adoration, laissez-vous pardonner dans la Confession, placez-vous devant le Crucifix. Bref, laissez-vous aimer par lui, c’est le commencement de la foi : laissez-vous aimer par celui qui est père.

Après la question et le regard, il y a – troisième et dernier passage – une invitation de Jésus, qui dit : « Il ne te manque qu’une chose ». Que manquait-il à cet homme riche ? Le don, la gratuité : « Va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres » (v. 21). C’est peut-être ce qui nous manque aussi. Souvent nous faisons le strict minimum, alors que Jésus nous invite autant que possible.

Que de fois nous nous contentons de devoirs – des préceptes, quelques prières et tant de choses comme ça – alors que Dieu, qui nous donne la vie, nous demande des sauts de vie !

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous voyons clairement ce passage du devoir au don ; Jésus commence par rappeler les commandements : « Ne tuez pas, ne commettez pas d’adultère, ne volez pas… » et ainsi de suite (v. 19), et arrive à la proposition positive : « Allez, vendez, donnez, suivez-moi !  » (voir v. 21). La foi ne peut se limiter au non, car la vie chrétienne est un oui, un oui d’amour.

Chers frères et sœurs, une foi sans don, une foi sans gratuité est une foi incomplète, c’est une foi faible, une foi malade. On pourrait le comparer à un aliment riche et nutritif qui manque pourtant de saveur, ou à un jeu plus ou moins bien joué mais sans but : non, ça ne marche pas, il n’y a pas de « sel ».

La foi sans don, sans gratuité, sans œuvres de charité finit par nous rendre triste : comme cet homme qui, bien que regardé avec amour par Jésus lui-même, rentra chez lui « attristé » et « le visage noir » (v. 22) .

Aujourd’hui, nous pouvons nous demander : « Où en est ma foi ? Est-ce que je l’éprouve comme une chose mécanique, comme une relation de devoir ou d’intérêt avec Dieu ? Est-ce que je me souviens de l’avoir nourri en laissant Jésus me voir et m’aimer ? ».

Laissez-vous regarder et aimer par Jésus ; que Jésus nous regarde, et nous aime. « Et, attiré par lui, est-ce que je correspond avec gratuité, avec générosité, de tout mon cœur ? ».

Que la Vierge Marie, qui a dit un oui total à Dieu, un oui sans mais – il n’est pas facile de dire oui sans mais : la Vierge l’a fait, un oui sans mais – savourons la beauté de faire de la vie un cadeau.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

aujourd’hui encore j’ai la joie d’annoncer l’annonce de nouveaux bienheureux. Hier, à Naples, Maria Lorenza Longo, épouse et mère d’une famille du XVIe siècle, a été béatifiée. Veuve, elle fonda l’Hôpital des Incurables et des Clarisses Capucines à Naples. Femme d’une grande foi et d’une intense vie de prière, elle s’est efforcée de répondre aux besoins des pauvres et des souffrants.

Aujourd’hui, à Tropea, en Calabre, a été béatifié don Francesco Mottola, fondateur des Oblats et des Oblats du Sacré-Cœur, décédé en 1969. Pasteur zélé et annonceur infatigable de l’Évangile, il fut un témoin exemplaire d’un sacerdoce vécu dans la charité et la contemplation. Une salve d’applaudissements pour ces nouveaux bienheureux !

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, je voudrais rendre hommage aux frères et sœurs souffrant de troubles mentaux et aussi aux victimes, souvent jeunes, de suicide. Prions pour eux et leurs familles, afin qu’ils ne soient pas laissés seuls ou discriminés, mais accueillis et soutenus.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays : familles, groupes, associations et fidèles individuels. Je salue en particulier les fidèles de Bussolengo et ceux de Novoli ; les confirmands de la paroisse de la Résurrection à Rome et la Coopérative du Soleil de Corbetta. Je vois aussi qu’elles sont de Montella, et je les salue… A l’effigie de Sœur Bernadette. Nous prions pour la canonisation rapide.

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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Traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

La véritable liberté jaillit du Christ crucifié

La véritable liberté jaillit du Christ crucifié

Lors de l’audience générale de ce mercredi 6 octobre 2021, le Pape a réfléchi sur le sens chrétien de la liberté, suivant l’enseignement de saint Paul. Le Christ ayant libéré tous les hommes par le sacrifice de sa croix, son nom ne peut être utilisé pour asservir ou réduire en esclavage.
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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 6 octobre 2021

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Catéchèse sur la Lettre aux Galates – 10. Le Christ nous a libérés

Résumé :

Frères et sœurs, saint Paul, dans la Lettre aux Galates, est jaloux de la liberté que les chrétiens ont acquise dans le Christ. On ne peut pas passer de la présence de Jésus qui libère à l’esclavage du péché et du légalisme. Une prédication qui entraverait la liberté dans le Christ n’est pas évangélique. On ne peut jamais contraindre quelqu’un, ni le rendre esclave au nom de Jésus qui nous libère.

La liberté chrétienne se fonde sur deux piliers fondamentaux : la grâce du Seigneur Jésus et la vérité révélée dans le Christ. D’une part, la liberté est un don du Seigneur. Elle est le fruit de la mort et de la résurrection de Jésus. La véritable liberté est née de la Croix du Christ. D’autre part, la liberté se fonde sur la vérité.

La vérité de la foi n’est pas une théorie abstraite, mais la réalité du Christ vivant qui touche directement toute la vie personnelle au quotidien. La vérité rend libre en transformant la vie d’une personne et en l’orientant vers le bien. Dans le cheminement difficile de la vie, l’Amour qui vient de la Croix nous révèle la vérité et nous donne la liberté.

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Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, nous reprenons notre réflexion sur la Lettre aux Galates. Dans celui-ci, saint Paul a écrit des paroles immortelles sur la liberté chrétienne. Qu’est-ce que la liberté chrétienne ? Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur ce thème : la liberté chrétienne.

La liberté est un trésor qui n’est vraiment apprécié que lorsqu’il est perdu. Pour beaucoup d’entre nous, habitués à vivre en liberté, elle apparaît souvent plus comme un droit acquis que comme un don et un héritage à préserver. Que de malentendus autour du thème de la liberté, et que de visions différentes se sont affrontées au fil des siècles !

Dans le cas des Galates, l’Apôtre ne pouvait supporter que ces chrétiens, après avoir connu et accepté la vérité du Christ, se laissent attirer par des propositions trompeuses, passant de la liberté à l’esclavage : de la présence libératrice de Jésus à l’esclavage de péché, du légalisme et ainsi de suite.

Aujourd’hui encore le légalisme est notre problème, de beaucoup de chrétiens qui se réfugient dans le légalisme, dans la casuistique. Paul invite donc les chrétiens à rester fermes dans la liberté qu’ils ont reçue dans le baptême, sans se laisser remettre sous le « joug de l’esclavage » (Ga 5, 1). Il est à juste titre jaloux de la liberté.

Il est conscient que certains « faux frères » – comme il les appelle – se sont glissés dans la communauté pour « espionner – écrit-il – notre liberté que nous avons en Jésus-Christ, afin de nous asservir » (Ga 2, 4), revenir en arrière, et Paul ne peut pas tolérer cela.

Une prédication qui exclurait la liberté dans le Christ ne serait jamais évangélique : elle serait peut-être pélagienne ou janséniste ou quelque chose comme ça, mais pas évangélique. Nous ne pouvons jamais forcer au nom de Jésus, nous ne pouvons faire de personne un esclave au nom de Jésus qui nous rend libres. La liberté est un don qui nous est donné lors du baptême.

Mais l’enseignement de saint Paul sur la liberté est avant tout positif. L’Apôtre propose l’enseignement de Jésus, que l’on retrouve aussi dans l’Évangile de Jean : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre » (8,31-32).

L’appel est donc avant tout de rester en Jésus, source de la vérité qui nous libère. La liberté chrétienne est donc fondée sur deux piliers fondamentaux : d’abord, la grâce du Seigneur Jésus ; deuxièmement, la vérité que le Christ nous révèle et qui est lui-même.

C’est avant tout un don du Seigneur. La liberté que les Galates ont reçue – et nous les aimons avec le baptême – est le fruit de la mort et de la résurrection de Jésus. L’Apôtre concentre toute sa prédication sur le Christ, qui l’a libéré des liens de sa vie passée : seulement d’Il enfante les fruits d’une vie nouvelle selon l’Esprit.

En fait, la plus vraie liberté, celle de l’esclavage du péché, découlait de la Croix du Christ. Nous sommes libérés de l’esclavage du péché par la croix de Christ. Là où Jésus s’est laissé clouer, s’est fait esclave, Dieu a placé la source de la libération de l’homme.

Cela ne cesse de nous étonner : que le lieu où nous sommes dépouillés de toute liberté, c’est-à-dire la mort, puisse devenir la source de la liberté. Mais c’est le mystère de l’amour de Dieu : il ne se comprend pas facilement, il se vit. Jésus lui-même l’avait annoncé en disant : « C’est pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, et puis je la reprends.

Personne ne me l’enlève : je le donne de moi-même. J’ai le pouvoir de le donner et le pouvoir de le reprendre » (Jn 10 : 17-18). Jésus réalise sa pleine liberté en s’abandonnant à la mort ; Il sait que ce n’est qu’ainsi qu’il pourra obtenir la vie pour tous.

Nous savons que Paul avait personnellement expérimenté ce mystère d’amour. C’est pourquoi il dit aux Galates, avec une expression extrêmement hardie : « J’ai été crucifié avec le Christ » (Ga 2,19). Dans cet acte d’union suprême avec le Seigneur, il sait qu’il a reçu le plus beau cadeau de sa vie : la liberté. Sur la Croix, en effet, il a cloué « la chair avec ses passions et ses désirs » (5, 24).

Nous comprenons combien la foi animait l’Apôtre, combien était grande son intimité avec Jésus et si, d’une part, nous sentons qu’elle nous manque, d’autre part, le témoignage de l’Apôtre nous encourage à avancer dans cette vie libre. Le chrétien est libre, il doit être libre et est appelé à ne pas redevenir esclave de préceptes, de choses étranges.

Le deuxième pilier de la liberté est la vérité. Dans ce cas également, il faut se rappeler que la vérité de la foi n’est pas une théorie abstraite, mais la réalité du Christ vivant, qui touche directement le sens quotidien et global de la vie personnelle. Combien de personnes qui n’ont pas étudié, ne savent même pas lire et écrire mais ont bien compris le message du Christ, ont cette sagesse qui les libère.

C’est la sagesse de Christ qui est entrée par le Saint-Esprit avec le baptême. Combien de personnes trouvons-nous vivre la vie du Christ plus que les grands théologiens par exemple, offrant un grand témoignage de la liberté de l’Évangile. La liberté rend libre dans la mesure où elle transforme la vie d’une personne et l’oriente vers le bien.

Pour être vraiment libre, nous avons besoin non seulement de nous connaître, à un niveau psychologique, mais surtout de faire la vérité en nous-mêmes, à un niveau plus profond. Et là, dans le cœur, s’ouvrir à la grâce du Christ. La vérité doit nous inquiéter – revenons à ce mot très chrétien : agitation. Nous savons qu’il y a des chrétiens qui ne sont jamais inquiets : ils vivent toujours de la même manière,

il n’y a pas de mouvement dans leur cœur, il n’y a pas d’inquiétude. Pourquoi? Car l’agitation est le signal que le Saint-Esprit travaille en nous et la liberté est une liberté active, suscitée par la grâce du Saint-Esprit. C’est pourquoi je dis que la liberté doit nous déranger, elle doit sans cesse nous poser des questions, afin que nous puissions aller de plus en plus profondément dans ce que nous sommes vraiment.

De cette façon, nous découvrons que le chemin de la vérité et de la liberté est un voyage fatigant qui dure toute une vie. C’est fatiguant de rester libre, c’est fatiguant ; Mais ce n’est pas impossible. Allez, allons-y, ça nous fera du bien.

C’est un chemin dans lequel l’Amour qui vient de la Croix nous guide et nous soutient : l’Amour qui nous révèle la vérité et nous donne la liberté. Et c’est le chemin du bonheur. La liberté nous rend libres, nous rend joyeux, nous rend heureux.

APPEL

Sœurs et frères,

hier, la Conférence Épiscopale et la Conférence des religieux et des religieuses de France ont reçu le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, chargée d’évaluer l’ampleur du phénomène des agressions et des violences sexuelles commises sur les mineurs à partir de 1950.

Malheureusement, le nombre en est considérable. Je désire exprimer aux victimes ma tristesse et ma douleur pour les traumatismes qu’elles ont subis et ma honte, notre honte, ma honte, pour la très longue incapacité de l’Église à les mettre au centre de ses préoccupations, et je les assure de ma prière. Et je prie et prions tous ensemble : “A toi Seigneur la gloire, à nous la honte” : c’est le moment de la honte.

J’encourage les évêques et vous, chers frères, qui êtes venus ici partager ce moment, j’encourage les évêques et les Supérieurs religieux à continuer à faire des efforts afin que de semblables drames ne se reproduisent pas.

’exprime aux prêtres de France ma proximité et mon soutien paternel devant cette épreuve, qui est dure mais salutaire, et j’invite les catholiques français à assumer leur responsabilité pour garantir que l’Église soit une maison sûre pour tous. Merci.

SALUTATIONS

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus des pays francophones, particulièrement du diocèse d’Autun et de La Vie ! Le 9 octobre prochain s’ouvre le Synode sur la synodalité. Je vous invite à prier afin que les réflexions et les échanges de cette Assemblée puissent nous aider à redécouvrir la joie d’être Peuple de Dieu qui marche ensemble à l’écoute de tous. À tous, ma bénédiction !

Je salue les pèlerins et les visiteurs anglophones qui participent à l’audience d’aujourd’hui, en particulier les groupes des États-Unis d’Amérique. Sur vous tous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!

Je salue les fidèles germanophones, en particulier les participants à la semaine d’information de la Garde suisse pontificale. Demain, l’Église célèbre la fête de Notre-Dame du Rosaire. En ce mois d’octobre je vous invite à réciter cette prière, en laissant Marie vous conduire à son fils Jésus. Que Dieu vous bénisse et vous protège !

Je salue cordialement les pèlerins hispanophones qui participent à cette Audience. Demandons au Seigneur de nous accorder d’ouvrir nos cœurs à sa grâce afin que nous puissions connaître notre vérité la plus profonde en lui. Ainsi notre vie sera transformée et nous marcherons vers le bien en toute liberté. Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup.

Aux fidèles lusophones, mon salut cordial et mes remerciements pour votre présence, avec un rappel à Dieu de votre vie et de celles qui vous sont confiées. Dans les épreuves de la vie, restez sentinelles et témoins fidèles des signes de Dieu dans l’histoire : rapprochez le Ciel des hommes ! Soyez la bénédiction de Dieu pour vos frères ! Merci.

Je salue les fidèles arabophones. Pour être vraiment libres, nous avons besoin non seulement de nous connaître, à un niveau psychologique, mais surtout de faire la vérité en nous-mêmes, à un niveau profond, là où se trouve la vérité du Christ vivant. Et là, dans le cœur, s’ouvrir à sa grâce. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !Je salue cordialement les pèlerins polonais.

Demain est la mémoire de la Madone du Rosaire. Je confie à votre intercession et à vos prières la visite « ad limina apostolorum » des évêques de votre pays, qui a commencé lundi. Que le pèlerinage des bergers au tombeau de l’apôtre Pierre porte d’abondants fruits évangéliques au service du bien spirituel de l’Église en Pologne. En récitant le Rosaire, vous confiez votre « aujourd’hui » et votre « demain » à la Très Sainte Reine. Je vous bénis de tout cœur.

Je salue et bénis tous les pèlerins croates, avec une joie particulière les jeunes de l’archidiocèse de Split-Makarska, ainsi que leurs parents. Je vous remercie de votre présence. A Marie, Mère de tendresse, je vous confie tous et ceux qui sont engagés dans la prise en charge et l’assistance des personnes en difficulté, afin que la lumière de la foi inspire à tous des actions concrètes de solidarité.

En vous confiant tous à l’intercession de Marie, Mère de Dieu, qui dans votre ville est particulièrement vénérée comme Notre-Dame de la Santé, je vous donne à tous de tout cœur ma Bénédiction Apostolique. Loué soient Jésus et Marie !

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Je souhaite la bienvenue affectueuse aux pèlerins de langue italienne. En particulier, je salue les fidèles des paroisses de la Madonna dell’Olmo, à Olmobello di Cisterna di Latina, et de Sant’Anna, à Foggia, le deuxième régiment d’aviation de l’armée « Sirio », de Lamezia Terme, et la Représentation d’employés Atac, Cotral, Ferrovie dello Stato, Ama et Alitalia.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Demain, l’Église célébrera la fête de Notre-Dame du Rosaire. Je vous invite à valoriser cette prière si chère à la tradition du peuple chrétien.

Ma Bénédiction à tous.


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Texte traduit et proposé par l »Association de la Médaille Miraculeuse