Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

l’Église a la Vierge Marie comme modèle de mère

Sainte Marie, Mère de l’Église, par Louis Brea (1475-1516) église Sainte Marie-Madeleine. Biot (Alpes Maritimes)

On ne devient pas chrétiens tout seul, c’est-à-dire grâce à ses propres forces, de façon autonome, et on ne devient pas non plus chrétiens dans un laboratoire, mais l’on est engendré et éduqué dans la foi au sein de ce grand corps qu’est l’Église.

Dans ce sens, l’Église est véritablement mère, notre mère l’Église — c’est beau de l’appeler ainsi : notre mère l’Église — une mère qui nous donne la vie dans le Christ et qui nous fait vivre avec tous les autres frères dans la communion de l’Esprit Saint.

Dans sa maternité, l’Église a comme modèle la Vierge Marie, le modèle le plus beau et le plus élevé qui puisse exister. C’est ce que les premières communautés chrétiennes ont déjà mis en lumière et que le Concile Vatican ii a exprimé de façon admirable (cf. Constitution Lumen gentium, nn. 63-64).

La maternité de Marie est certainement unique, singulière et elle s’est réalisée dans la plénitude des temps, lorsque la Vierge donna le jour au Fils de Dieu, conçu par l’œuvre de l’Esprit Saint. Et toutefois, la maternité de l’Église se place précisément en continuité avec celle de Marie, comme son prolongement dans l’histoire.

L’Église, dans la fécondité de l’Esprit, continue d’engendrer de nouveaux enfants dans le Christ, toujours dans l’écoute de la Parole de Dieu et dans la docilité à son dessein d’amour. L’Église est mère.

La naissance de Jésus dans le sein de Marie, en effet, est le prélude de la naissance de chaque chrétien dans le sein de l’Église, à partir du moment où le Christ est l’aîné d’une multitude de frères (cf. Rm 8, 29) et notre premier frère Jésus est né de Marie, il est le modèle et nous sommes tous nés dans l’Église.

Nous comprenons alors combien la relation qui unit Marie et l’Église est plus que jamais profonde : en regardant Marie, nous découvrons le visage le plus beau et le plus tendre de l’Église, et en regardant l’Église, nous reconnaissons les traits sublimes de Marie.

Nous, chrétiens, nous ne sommes pas orphelins, nous avons une maman, nous avons une mère, et cela est grand ! Nous ne sommes pas orphelins ! L’Église est mère, Marie est mère.

L’Église est notre mère parce qu’elle nous a engendrés dans le baptême. Chaque fois que nous baptisons un enfant, il devient fils de l’Église, il entre dans l’Église. Et à partir de ce jour, comme une mère attentionnée, elle nous fait grandir dans la foi et nous indique, avec la force de la Parole de Dieu, le chemin de salut, en nous défendant du mal.

L’Église a reçu de Jésus le trésor précieux de l’Évangile non pas pour le garder pour elle, mais pour le donner généreusement aux autres, comme le fait une maman. Dans ce service d’évangélisation se manifeste de façon particulière la maternité de l’Église, engagée, comme une mère, à offrir à ses enfants la nourriture spirituelle qui alimente et fait fructifier la vie chrétienne.

Nous sommes donc tous appelés à accueillir avec un esprit et un cœur ouverts la Parole de Dieu que l’Église dispense chaque jour, parce que cette Parole a la capacité de nous changer de l’intérieur. Seule la Parole de Dieu a cette capacité de nous changer vraiment de l’intérieur, de nos racines les plus profondes. La Parole de Dieu a ce pouvoir.

Et qui nous donne la Parole de Dieu ? La mère Église. Elle nous allaite lorsque nous sommes enfants avec cette Parole, elle nous élève toute la vie avec cette Parole, et cela est grand ! C’est précisément la mère Église qui, à travers la Parole de Dieu, nous change de l’intérieur. La Parole de Dieu que nous donne la mère Église nous transforme, fait que notre humanité vibre non pas selon la mondanité de la chair, mais selon l’Esprit.

Dans sa sollicitude maternelle, l’Église s’efforce de montrer aux croyants le chemin à parcourir pour vivre une existence féconde de joie et de paix. Illuminés par la lumière de l’Évangile et soutenus par la grâce des sacrements, en particulier l’Eucharistie, nous pouvons orienter nos choix vers le bien et traverser avec courage et espérance les moments sombres et les sentiers les plus tortueux.

Le chemin de salut, à travers lequel l’Église nous guide et nous accompagne avec la force de l’Évangile et le soutien des sacrements, nous donne la capacité de nous défendre du mal. L’Église a le courage d’une mère qui sait qu’elle doit défendre ses enfants des dangers qui découlent de la présence de Satan dans le monde, pour les conduire à la rencontre avec Jésus.

Une mère défend toujours ses enfants. Cette défense consiste également à exhorter à la vigilance : veiller contre la tromperie et la séduction du malin. Parce que même si Dieu a vaincu satan, il revient toujours avec ses tentations ; nous le savons, nous sommes tous tentés, nous avons été tentés et nous sommes tentés.

Satan vient « comme un lion rugissant » (1 P 5, 8), dit l’apôtre Pierre, et c’est à nous de ne pas être ingénus, mais de veiller et de rester fermes dans la foi. Résister avec les conseils de la mère Église, résister avec l’aide de la mère Église qui, comme une bonne mère, accompagne toujours ses enfants dans les moments difficiles.

Chers amis, telle est l’Église, telle est l’Église que nous aimons tous, telle est l’Église que j’aime : une mère qui a à cœur le bien de ses enfants et qui est capable de donner la vie pour eux. Mais nous ne devons toutefois pas oublier que l’Église, ce ne sont pas seulement les prêtres, ou nous, les évêques, non, c’est nous tous ! L’Église, c’est nous tous ! D’accord ?

Et nous aussi, nous sommes enfants, mais également mères d’autres chrétiens. Tous les baptisés, hommes et femmes, nous formons ensemble l’Église. Combien de fois dans notre vie, ne témoignons-nous pas de cette maternité de l’Église, de ce courage maternel de l’Église ! Combien de fois sommes-nous lâches !

Confions-nous alors à Marie, afin que, en tant que mère de notre frère aîné, Jésus, elle nous enseigne à avoir son même esprit maternel à l’égard de nos frères, avec la capacité sincère d’accueillir, de pardonner, de donner la force et d’insuffler confiance et espérance. C’est ce que fait une maman.

Je vous invite à vous confier à la Vierge Marie afin qu’elle vous transmette son esprit maternel, et vous permette d’accueillir vos frères et sœurs et de leur donner confiance et espérance.

Que Dieu vous bénisse !

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – place Saint-Pierre – mercredi 3 septembre 2014


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Audience générale: «Comment vivons-nous notre foi ?»

Audience générale: «Comment vivons-nous notre foi ?»

Le Pape François a continué sa catéchèse ce mercredi sur la lettre de Saint Paul aux Galates, notamment sur l’interpellation de l’Apôtre et sa mise en garde contre toute forme de rigidité qui éloigne de l’Esprit de Dieu.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 1er septembre 2021

Catéchèse sur la Lettre aux Galates – 7. Stupides Galates

Frère et sœurs, bonjour!

Nous poursuivrons l’explication de la Lettre de saint Paul aux Galates. Ce n’est pas une chose nouvelle, cette explication, quelque chose qui vient de moi: ce que nous étudions est ce que dit saint Paul, dans un conflit très sérieux, aux Galates. Et c’est également la Parole de Dieu, parce qu’elle est entrée dans la Bible.

Ce ne sont pas des choses que quelqu’un invente, non. C’est quelque chose qui a eu lieu à cette époque et qui peut se répéter. Et, de fait, nous avons vu que dans l’histoire, cela s’est répété. Il s’agit simplement d’une catéchèse sur la Parole de Dieu exprimée dans la Lettre de Paul aux Galates: ce n’est pas autre chose. Il faut toujours garder cela à l’esprit.

Dans les catéchèses précédents, nous avons vu que l’apôtre Paul montre aux premiers chrétiens de Galatie combien il est dangereux de quitter le chemin qu’ils ont commencé à parcourir en accueillant l’Évangile. Le risque, en effet, est de tomber dans le formalisme, qui est l’une des tentations qui nous conduit à l’hypocrisie, dont nous avons parlé l’autre fois.

Tomber dans le formalisme et renier la nouvelle dignité qu’ils ont reçue: la dignité des rachetés par le Christ. Le passage que nous venons d’entendre introduit la deuxième partie de la Lettre. Jusque là, Paul a parlé de sa vie et de sa vocation : de la façon dont la grâce de Dieu a transformé son existence, la plaçant entièrement au service de l’évangélisation.

A présent, il interpelle directement les Galates: il les place devant les choix qu’ils ont accomplis et devant leur condition actuelle, qui pourrait rendre vaine l’expérience de grâce vécue.

Et les termes par lesquels l’apôtre s’adresse aux Galates ne sont certainement pas de courtoisie: nous l’avons entendu. Dans les autres Lettres, il est facile de trouver l’expression «frères» ou encore «très chers», ici non. Parce qu’il est en colère. Il dit de façon générique «Galates» et, par deux fois au moins, il les appelle «sans intelligence», ce qui n’est pas un terme courtois.

Sans intelligence, fous, et il peut dire beaucoup d’autres choses… Il le fait non pas parce qu’ils ne sont pas intelligents, mais parce que, presque sans s’en apercevoir, ils risquent de perdre la foi dans le Christ qu’ils avaient accueillie avec tant d’enthousiasme. Ils sont sans intelligence parce qu’ils ne se rendent pas compte que le danger est de perdre le trésor précieux, la beauté de la nouveauté du Christ.

L’étonnement et la tristesse de l’apôtre sont évidents. Non sans amertume, il exhorte ces chrétiens à se rappeler de la première annonce qu’il a réalisée, à travers laquelle il leur a offert la possibilité d’acquérir une liberté jusqu’alors inespérée.

L’apôtre adresse des questions aux Galates, dans l’intention de secouer leurs consciences: pour cela il est très fort. Il s’agit d’interrogations rhétoriques, parce que les Galates savent très bien que la naissance de leur foi dans le Christ est le fruit de la grâce reçue par la prédication de l’Évangile. Il les conduit au début de la vocation chrétienne.

La parole qu’ils avaient écoutée de Paul se concentrait sur l’amour de Dieu, se manifestant pleinement dans la mort et la résurrection de Jésus. Paul ne pouvait trouver d’expression plus convaincante que celle qu’il avait leur probablement répétée plusieurs fois lors de sa prédication: «Et ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi.

Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi» (Gal 2, 20). Paul, ne voulait rien savoir d’autre que le Christ crucifié (cf. 1 Co 2, 2). Les Galates doivent regarder cet événement sans se laisser distraire par d’autres annonces.

En somme, l’intention de Paul est de mettre au pied du mur les chrétiens, afin qu’ils se rendent compte de l’enjeu et qu’ils ne se laissent pas enchanter par la voix des sirènes qui veulent les conduire à une religiosité fondée uniquement sur l’observance scrupuleuse de préceptes.

Parce qu’eux, ces prédicateurs nouveaux qui sont arrivés là en Galatie, les ont convaincus qu’ils devaient faire marche arrière et adopter également les préceptes qu’ils observaient et qu’ils portaient à la perfection avant la venue du Christ, qui est la gratuité du salut.

Les Galates, d’autre part, comprenaient très bien ce à quoi l’apôtre faisait référence. Ils avaient certainement fait l’expérience de l’action de l’Esprit Saint dans les communautés: comme dans les autres Eglises, ainsi parmi eux aussi, s’étaient manifestés la charité et divers autres charismes. Mis au pied du mur, ils sont obligés de répondre que ce qu’ils ont vécu était le fruit de la nouveauté de l’Esprit.

A l’origine de la naissance de leur foi, il y avait donc l’initiative de Dieu, pas des hommes. L’Esprit Saint avait été le protagoniste de leur expérience; le placer à présent au second plan pour donner la primauté à leurs propres œuvres — c’est-à-dire à l’accomplissement des préceptes de la Loi — aurait été insensé. La sainteté vient de l’Esprit Saint et est la gratuité de la rédemption de Jésus: cela nous justifie.

De cette façon, saint Paul nous invite nous aussi à réfléchir: comment vivons-nous la foi? L’amour du Christ crucifié et ressuscité demeure-t-il au centre de notre vie quotidienne comme une source de salut, ou bien nous contentons-nous d’une formalité religieuse pour avoir la conscience tranquille? Comment vivons-nous la foi, nous?

Sommes-nous attachés au trésor précieux, à la beauté de la nouveauté du Christ, ou bien lui préférons-nous quelque chose qui nous attire sur le moment, mais qui nous laisse ensuite un vide à l’intérieur? L’éphémère frappe souvent la porte de nos journées, mais c’est une triste illusion, qui nous fait tomber dans la superficialité et empêche de discerner ce qui vaut véritablement la peine de vivre.

Frères et sœurs, gardons quoi qu’il en soit la ferme certitude que, même quand nous sommes tentés de nous éloigner, Dieu continue encore d’offrir ses dons. Dans l’histoire, même aujourd’hui, il arrive toujours des choses qui ressemblent à ce qui est arrivé aux Galates.

Même aujourd’hui, certains viennent nous échauffer les oreilles en nous disant: «Non, la sainteté réside dans ces préceptes, dans ces choses, vous devez faire ceci et cela» et ils nous proposent une religiosité rigide, la rigidité qui nous ôte la liberté dans l’Esprit que nous donne la rédemption du Christ. Soyez attentifs face aux rigidités que l’on vous propose: soyez attentifs.

Parce que derrière chaque rigidité, il y a quelque chose de mauvais, il n’y a pas l’Esprit de Dieu. Et c’est pour cela que cette Lettre nous aidera à ne pas écouter ces propositions un peu fondamentalistes qui nous font reculer dans notre vie spirituelle, et elle nous aidera à aller de l’avant dans la vocation pascale de Jésus.

C’est ce que répète l’apôtre aux Galates en rappelant que le Père «prodigue l’Esprit et opère parmi vous des miracles» (3, 5). Il parle au présent, il ne dit pas «le Père a prodigué l’Esprit», chapitre 3, verset 5, non: il dit «prodigue», il ne dit pas «a opéré», non, «opère».

Parce que, malgré toutes les difficultés que nous pouvons créer à son action, et même malgré nos péchés, Dieu ne nous abandonne jamais mais demeure avec nous à travers son amour miséricordieux. Dieu est toujours proche de nous avec sa bonté. C’est comme ce père qui montait chaque jour sur la terrasse pour voir si son fils revenait: l’amour du Père ne se lasse pas de nous.

Demandons la sagesse de nous apercevoir toujours de cette réalité et de renvoyer les fondamentalistes qui nous proposent une vie d’ascèse artificielle, loin de la résurrection du Christ. L’ascèse est nécessaire, mais l’ascèse sage, pas artificielle.

Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française ! Le mois de septembre marque le début de l’année scolaire et académique de nombreux étudiant et enseignants, ainsi que la reprise de travail pour beaucoup après un temps de vacances. J’invoque sur chacun de vous l’Esprit de Sagesse afin qu’au milieu de vos efforts et de vos difficultés, l’amour miséricordieux de Dieu vous accompagne toujours.

A tous, ma bénédiction !

Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création

Nous célébrons aujourd’hui [1er septembre]  la journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, et le début du Temps de la Création, qui se terminera le 4 octobre, en la fête de saint François d’Assise. Cette année, le thème est: «Une maison pour tous? Renouveler l’Oikos de Dieu».

Avec le patriarche œcuménique Bartholomée et l’archevêque de Canterbury Justin Welby, nous avons préparé un message qui sera diffusé dans les prochains jours. Avec nos frères et sœurs de différentes confessions chrétiennes, nous prions et œuvrons pour notre maison commune en ces temps de grave crise planétaire.

Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, l’Apôtre Paul exprime son étonnement et sa tristesse devant le comportement des Galates. Ces derniers risquent de tomber dans le formalisme et de renier la dignité nouvelle qu’ils ont acquise dans le Christ. Avec amertume, il leur rappelle la première annonce reçue.

La foi au Christ est le fruit de la grâce reçue par la prédication de l’Évangile. La catéchèse qu’ils ont reçue de Paul était centrée sur l’amour de Dieu manifesté pleinement dans la mort et la résurrection de Jésus. Pour l’Apôtre, seul le Christ crucifié compte. La naissance de la foi est l’initiative de Dieu, et non pas des hommes. L’Esprit Saint est le protagoniste de l’expérience vécue.

Saint Paul nous invite donc à réfléchir sur la manière de vivre la foi dans notre vie quotidienne. L’amour du Christ crucifié et ressuscité doit être au centre de notre vie quotidienne comme source de salut.


Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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La religiosité des apparences

La religiosité des apparences

Sur la place Saint-Pierre,  depuis la fenêtre du palais apostolique avant de prier l’Angélus, le Saint-Père a médité sur le «risque d’une religiosité des apparences».

 

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 29 août 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

L’évangile de la liturgie d’aujourd’hui montre des scribes et des pharisiens étonnés de l’attitude de Jésus, scandalisés parce que ses disciples prennent à manger sans avoir effectué au préalable les ablutions rituelles traditionnelles. Ils se disent : « Cette façon de faire est contraire à la pratique religieuse » (cf. Mc 7, 2-5).

Nous pouvons aussi nous demander : pourquoi Jésus et ses disciples négligent-ils ces traditions ? Au fond ce ne sont pas de mauvaises choses, mais de bonnes habitudes rituelles, un simple lavage avant de manger. Pourquoi Jésus n’y prête-t-il pas attention ? Car il est important pour lui de remettre la foi en son centre.

Dans l’Évangile, nous le voyons continuellement : cela remet la foi au centre. Et pour éviter un risque, qui s’applique à ces scribes comme à nous : observer les formalités extérieures en mettant le cœur de la foi au second plan. Nous « maquillons trop souvent » nos âmes.

La formalité extérieure et non le cœur de la foi : c’est un risque. C’est le risque d’une religiosité d’apparence : paraître bien à l’extérieur, négliger de purifier l’âme. Il y a toujours la tentation de « réparer Dieu » avec une dévotion extérieure, mais Jésus n’est pas satisfait de ce culte. Jésus ne veut pas d’extériorité, il veut une foi qui touche le cœur.

En effet, aussitôt après, il appelle la foule à dire une grande vérité : « Il n’y a rien en dehors de l’homme qui, entrant en lui, puisse le rendre impur » (v. 15). Au contraire, c’est « de l’intérieur, du cœur » (v. 21) que naissent les mauvaises choses.

Ces mots sont révolutionnaires, car dans la mentalité de l’époque on pensait que certains aliments ou contacts extérieurs rendaient impur. Jésus renverse la perspective : il ne blesse pas ce qui vient de l’extérieur, mais ce qui vient de l’intérieur.

Chers frères et sœurs, cela nous concerne aussi. On pense souvent que le mal vient principalement de l’extérieur : du comportement des autres, de ceux qui pensent mal de nous, de la société. Combien de fois blâmons-nous les autres, la société, le monde, pour tout ce qui nous arrive ! C’est toujours la faute des «autres» : c’est la faute du peuple, de ceux qui gouvernent, de la malchance, etc.

Les problèmes semblent toujours venir de l’extérieur. Et nous passons du temps à distribuer le blâme ; mais passer du temps à blâmer les autres, c’est perdre du temps. Vous devenez fâché, aigre et gardez Dieu hors de votre cœur. Comme ces gens de l’Évangile, qui se plaignent, se scandalisent, font la polémique et n’accueillent pas Jésus. Dieu.

Aujourd’hui, nous demandons au Seigneur de nous libérer de blâmer les autres – comme les enfants : « Non, je ne l’ai pas été ! C’est l’autre, c’est l’autre…» Nous demandons dans la prière la grâce de ne pas perdre de temps à polluer le monde de plaintes, car ce n’est pas chrétien. Au contraire, Jésus nous invite à regarder la vie et le monde avec notre cœur.

Si nous regardons à l’intérieur, nous trouverons presque tout ce que nous détestons à l’extérieur. Et si nous demandons sincèrement à Dieu de purifier nos cœurs, alors nous commencerons à rendre le monde plus propre. Car il existe un moyen infaillible de vaincre le mal : commencer à le vaincre en soi.

Les premiers Pères de l’Église, les moines, quand on leur a demandé : « Quel est le chemin de la sainteté ? Comment dois-je commencer ? », La première étape, disaient-ils, était de s’accuser : s’accuser soi-même. L’accusation de nous-mêmes.

Combien d’entre nous, dans la journée, à un moment de la journée ou de la semaine, sont capables de s’accuser intérieurement ? « Oui, cela m’a fait ceci, cet autre… qu’une barbarie… ». Mais je? Je fais pareil, ou je fais comme ça… C’est une sagesse : apprendre à s’accuser. Essayez de le faire, cela vous fera du bien. C’est bon pour moi, quand je peux le faire, mais c’est bon, ça fera du bien à tout le monde.

Que la Vierge Marie, qui a changé l’histoire par la pureté de son cœur, nous aide à purifier le nôtre, en surmontant d’abord le vice de blâmer les autres et de se plaindre de tout.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je suis la situation en Afghanistan avec une grande inquiétude et je participe à la souffrance de ceux qui pleurent les personnes qui ont perdu la vie dans les attentats-suicides qui ont eu lieu jeudi dernier, et de ceux qui demandent aide et protection.

Je confie les morts à la miséricorde de Dieu Tout-Puissant et je remercie ceux qui travaillent pour aider ces personnes tant éprouvées, en particulier les femmes et les enfants. Je demande à chacun de continuer à aider les nécessiteux et de prier pour que le dialogue et la solidarité conduisent à l’établissement d’une coexistence pacifique et fraternelle et offrent de l’espoir pour l’avenir du pays.

Dans des moments historiques comme celui-ci, nous ne pouvons rester indifférents, l’histoire de l’Église nous l’enseigne. En tant que chrétiens, cette situation nous engage. C’est pourquoi je lance un appel à tous pour qu’ils intensifient la prière et pratiquent le jeûne.

Prière et jeûne, prière et pénitence. C’est le moment de le faire. Je parle sérieusement : intensifier la prière et pratiquer le jeûne, en demandant au Seigneur miséricorde et pardon.

Je suis proche de la population de l’État vénézuélien de Mérida, touché ces derniers jours par des inondations et des glissements de terrain. Je prie pour les défunts et leurs familles et pour ceux qui souffrent de cette calamité.

J’adresse un salut cordial aux membres du Mouvement Laudato Si ‘. Merci pour votre engagement envers notre maison commune, en particulier à l’occasion de la Journée mondiale de prière pour la création et du Temps de la Création qui a suivi. Le cri de la Terre et le cri des pauvres deviennent de plus en plus graves et alarmants, et nécessitent une action décisive et urgente pour transformer cette crise en opportunité.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays. J’adresse un salut particulier aux fidèles réunis au Sanctuaire d’Oropa pour le couronnement de l’effigie de la Vierge Noire. Que la Sainte Vierge accompagne le chemin du Peuple de Dieu sur le chemin de la sainteté.

Je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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