Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Catéchèse sur la Lettre aux Galates – 8. Nous sommes fils de Dieu

Catéchèse sur la Lettre aux Galates
– 8. Nous sommes fils de Dieu

Le Pape François a continué sa catéchèse ce mercredi 8 septembre sur la lettre de Saint Paul aux Galates. Il a parlé de l’ l’exhortation faite par Saint Paul aux chrétiens de ne pas oublier la nouveauté de la révélation et sur les principes d’égalité déclarés par Paul, des expressions «révolutionnaires».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi, 8 septembre 2021

_____________________________

Frères et sœurs, bonjour!

Nous poursuivons notre itinéraire d’approfondissement de la foi, de notre foi, à la lumière de la Lettre de saint Paul aux Galates. L’apôtre insiste auprès de ces chrétiens pour qu’ils n’oublient pas la nouveauté de la révélation de Dieu qui leur a été annoncée. En plein accord avec l’évangéliste Jean (cf 1 Jn 3, 1-2), Paul souligne que la foi en Jésus Christ nous a permis de devenir réellement fils de Dieu et également ses héritiers.

Nous chrétiens considérons souvent comme évidente cette réalité d’être fils de Dieu. Il est bon au contraire de se souvenir toujours avec reconnaissance du moment où nous le sommes devenus, celui de notre baptême, pour vivre avec une plus grande conscience le grand don reçu.

Si je demandais aujourd’hui: qui de vous connaît la date de son baptême?, je crois qu’il n’y aurait pas beaucoup de mains levées. Et pourtant, c’est la date à laquelle nous avons été sauvés, c’est la date à laquelle nous sommes devenus fils de Dieu.

A présent, que ceux qui ne la connaissent pas demandent à leur parrain, marraine, à leur père, leur mère, leur oncle, leur tante: «Quand ai-je été baptisé? Quand ai-je été baptisée?»; et rappeler chaque année cette date: c’est la date à laquelle nous sommes devenus fils de Dieu. D’accord? Vous le ferez? [les fidèles répondent: oui!]. C’est un «oui» un peu comme ça, hein? [rires] Poursuivons….

En effet, une fois «venue la foi» dans le Christ (v. 25), se crée la condition radicalement nouvelle qui fait entrer dans la filiation divine. La filiation dont parle Paul n’est plus celle générale qui touche tous les hommes et les femmes en tant que fils et filles de l’unique Créateur. Dans le passage que nous avons écouté, il affirme que la foi permet d’être fils de Dieu «dans le Christ» (v. 26): telle est la nouveauté.

C’est ce «dans le Christ» qui fait la différence. Pas seulement fils de Dieu, comme tous: nous tous hommes et femmes sommes enfants de Dieu, tous, quelle que soit notre  religion. Non. Mais «dans le Christ» est ce qui fait la différence chez les chrétiens et cela n’a lieu que dans la participation à la rédemption du Christ et en nous dans le sacrement du baptême, c’est ainsi que cela commence.

Jésus est devenu notre frère, et par sa mort et sa résurrection, il nous a réconciliés avec le Père. Qui accueille le Christ dans la foi, à travers le baptême est «revêtu» de Lui et de la dignité filiale  (cf. v. 27).

Dans ses Lettres, saint Paul fait référence à plusieurs reprises au baptême. Pour lui, être baptisé équivaut à prendre part de façon effective et réelle au mystère de Jésus. Par exemple, dans la Lettre aux Romains, il arrivera même à dire que, dans le baptême, nous sommes morts avec le Christ et ensevelis avec Lui pour pouvoir vivre avec Lui (cf. 6, 3-14). Morts avec le Christ, ensevelis avec Lui pour pouvoir vivre avec Lui. C’est la grâce du baptême: participer à la mort et à la résurrection de Jésus. Le baptême n’est donc pas un simple rite extérieur. Ceux qui le reçoivent sont transformés profondément, au plus profond d’eux-mêmes, et possèdent une vie nouvelle, précisément celle qui permet de s’adresser à Dieu et de l’invoquer  par le nom d’«Abbà», c’est-à-dire «papa». «Père»? Non, «papa» (cf. Ga 4, 6).

L’apôtre affirme avec une grande audace que l’identité reçue avec le baptême est entièrement nouvelle, au point de prévaloir sur les différences qui existent sur le plan ethnique et religieux. Il l’explique ainsi: «il n’y a ni Juif ni Grec»; et aussi sur le plan social: «il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme» (Ga 3, 28). On lit souvent ces expressions trop à la hâte, sans saisir la valeur révolutionnaire qu’elles contiennent.

Pour Paul, écrire aux Galates que dans le Christ, «il n’y a ni Juif ni Grec» équivaut à une authentique subversion ethnique et religieuse. Le juif, du fait d’appartenir au peuple élu, était privilégié par rapport au païen (cf. Rm 3, 17-20), et Paul lui-même l’affirme (cf. Rm 9, 4-5). Il n’est donc pas surprenant que ce nouvel enseignement de l’apôtre puisse sembler hérétique.

«Mais comment cela, tous égaux? Nous sommes différents!». Cela semble un peu hérétique non? La deuxième égalité aussi, entre «libres» et «esclaves», ouvre des perspectives troublantes. Pour la société antique, la distinction entre esclaves et citoyens libres était vitale. Ces derniers jouissaient selon la loi de tous les droits, tandis que l’on ne reconnaissait pas même la dignité humaine aux esclaves.

Cela arrive aujourd’hui aussi: beaucoup de gens, dans le monde, beaucoup, des millions, qui n’ont pas le droit à l’alimentation, n’ont pas le droit à l’éducation, n’ont pas le droit au travail: ce sont les nouveaux esclaves, ce sont ceux qui se trouvent aux périphéries, qui sont exploités par tous. Aujourd’hui aussi, il y a l’esclavage. Pensons un peu à cela. Nous nions à ces gens la dignité humaine, ils sont esclaves.

Ainsi, à la fin, l’égalité dans le Christ dépasse la différence sociale entre les deux sexes, en établissant  entre l’homme et la femme une alliance alors révolutionnaire  qu’il faut réaffirmer aujourd’hui aussi. Il faut la réaffirmer aujourd’hui aussi. Combien de fois entendons-nous des expressions qui méprisent les femmes!

Combien de fois avons-nous entendu: «Mais non, ne fais rien, [ce sont] des histoires de femmes». Mais les hommes et les femmes ont la même dignité, et il y a dans l’histoire, aujourd’hui aussi, un esclavage de femmes: les femmes n’ont pas les mêmes opportunités que les hommes. Nous devons lire ce que dit Paul: nous sommes égaux en Jésus Christ.

Comme on peut le voir, Paul affirme la profonde unité qui existe entre tous les baptisés, quelle que soit la condition à laquelle ils appartiennent, que ce soit des hommes ou des femmes, égaux, parce que chacun d’eux, dans le Christ, est une créature nouvelle. Toute distinction devient secondaire par rapport à la dignité d’être fils de Dieu, qui à travers son amour, réalise une véritable et importante égalité. Tous, à travers la rédemption du Christ et le baptême que nous avons reçu, sommes égaux: fils et filles de Dieu. Égaux.

Frères et sœurs, nous sommes donc appelés de façon plus positive à vivre une nouvelle vie qui trouve dans la filiation avec Dieu son expression fondatrice. Égaux parce que fils de Dieu, et fils de Dieu parce que Jésus Christ nous a rachetés et nous sommes entrés dans cette dignité à travers le baptême.

Il est décisif également  pour nous tous aujourd’hui de redécouvrir la beauté d’être fils de Dieu, d’être frères et sœurs entre nous parce qu’insérés dans le Christ qui nous a rachetés. Les différences et les contrastes qui créent la séparation ne devraient pas exister entre les croyants dans le Christ.

Et l’un des apôtres, dans la Lettre de Jacques, dit: «Faites attention avec les différences, parce que vous n’êtes pas justes quand dans l’assemblée (c’est-à-dire à la Messe), quelqu’un entre qui porte un anneau d’or et est bien habillé: “Ah, entrez, entrez!” et ils le font s’asseoir au premier rang. Puis, s’il entre une autre personne qui, la pauvre, peut à peine se couvrir, et on voit qu’elle est pauvre: “oui, oui, assied-toi là, au fond”».

Ces différences, ce sont nous qui les faisons, souvent, de façon inconsciente. Non, nous sommes égaux. Notre vocation est plutôt celle de rendre concret et évident l’appel à l’unité de tout le genre humain (cf. Conc. œcum. Vat. II, Const. Lumen gentium, n. 1). Tout ce qui exacerbe les différences entre les personnes, en provoquant souvent des discriminations, tout cela, devant Dieu, n’a plus de consistance, grâce  au salut réalisé dans le Christ.

Ce qui compte est la foi qui opère selon le chemin de l’unité indiqué par l’Esprit Saint. Et notre responsabilité est de marcher de façon résolue sur ce chemin de l’égalité, mais l’égalité qui est soutenue, qui a été réalisée par la rédemption de Jésus.

Merci. Et n’oubliez pas, quand vous rentrerez chez vous: «Quand ai-je été baptisé? Quand ai-je été baptisée?». Demander, pour avoir toujours cette date à l’esprit. Et également la célébrer quand arrivera la date. Merci.

SALUTATIONS

Je salue cordialement les pèlerins de langue française. En ce jour où nous célébrons la Nativité de la Vierge Marie, demandons à notre Mère de nous aider à redécouvrir la beauté de notre condition d’enfants de Dieu, et, dépassant les différences et les conflits, de nous aider à vivre comme des frères. Que Dieu vous bénisse.

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Mes pensées se tournent particulièrement vers les jeunes qui retournent à l’école dans les semaines à venir. Chers jeunes, que cette année académique soit pour vous tous un temps de croissance éducative et d’approfondissement des liens d’amitié. Sur vous et vos familles, j’invoque la sagesse et la joie de notre Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu te bénisse!

Je salue cordialement les pèlerins germanophones ! Aujourd’hui, l’Église nous invite à célébrer le jour de la Nativité de Marie, Mère du Seigneur. En tant que frères et sœurs de Jésus, Marie est aussi notre Mère. Formons une famille avec Jésus et Marie ! Que la Sainte Vierge vous protège et vous accompagne toujours.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Je vous invite à redécouvrir la beauté d’être fils et filles de Dieu, et à rendre grâce pour le don reçu dans le baptême, qui fait de nous des frères et sœurs dans le Christ, membres de l’Église et participants à sa mission dans le monde.

Et ce jour-là, les Cubains célèbrent leur patronne et mère, la Virgen de la Caridad del Cobre [Vierge de la Charité du Cuivre]. Avec un souvenir reconnaissant de mon pèlerinage à votre Sanctuaire, en septembre 2015, je veux à nouveau présenter aux pieds de la Vierge de la Charité la vie, les rêves, les espoirs et les peines du peuple cubain. Que partout où il y a un Cubain aujourd’hui, expérimente la tendresse de Marie, et qu’Elle les conduise tous au Christ, le Sauveur. Que le Seigneur vous bénisse. Merci beaucoup.

J’adresse un salut cordial aux fidèles lusophones, en particulier à la communauté brésilienne « Notre-Dame d’Aparecida » à Rome. Chers amis, au baptême nous avons été sanctifiés au nom de la Très Sainte Trinité. Nous demandons la grâce de pouvoir vivre nos engagements baptismaux en véritables imitateurs de Jésus, le Fils de Dieu, guidés par l’Esprit Saint, pour la gloire du Père. Merci.

Je salue les fidèles arabophones. Vous, enfants, jeunes, étudiants et enseignants qui retournez à l’école ces jours-ci, que le Seigneur vous aide à conserver la foi et à cultiver la science, à devenir les protagonistes d’un avenir meilleur, dans lequel l’humanité peut jouir de la paix, de la fraternité et du calme. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

Je salue cordialement tous les Polonais. J’exprime ma joie pour la prochaine béatification du Cardinal Stefano Wyszyński et de Mère Élisabetta Rosa Czacka. Que le testament spirituel du Primat du Millénium : « Je confie tout à Marie » et la confiance de Mère Élisabeth Rosa dans la Croix du Christ soient toujours la force de votre nation.

Sur le cardinal Wyszyński, saint Jean-Paul II a prononcé ces paroles historiques : « Sur le siège de Pierre, il n’y aurait pas ce Pape polonais, sans votre foi, qui ne s’est pas pliée à la prison et à la souffrance, et à la souffrance, votre espérance héroïque, votre confiance entière dans la Mère de l’Église ». Dieu bénisse la Pologne. Que vos grands saints et bienheureux vous soutiennent.


 

APPEL

Le 11 septembre prochain sera célébré le nouvel an en Éthiopie. J’adresse au peuple éthiopien mon salut le plus cordial et affectueux, et de façon particulière à ceux qui souffrent à cause du conflit en cours et de la grave situation humanitaire qu’il a provoquée. Que ce soit un temps de fraternité et de solidarité au cours duquel écouter le désir commun de paix.

J’adresse un salut cordial aux pèlerins de langue italienne. En particulier, aux membres de l’Archiconfrérie « Maria Santissima Addolorata » de Casolla (Caserta), et aux Officiers et Élèves de l’École Militaire « Nunziatella » de Naples et aux Sœurs Servantes du Sacré-Cœur. Je vous souhaite à tous, pèlerins d’ici, que votre visite sur les tombeaux des Apôtres vous fortifie dans votre adhésion au Seigneur et fasse de vous ses témoins dans la vie de tous les jours.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Aujourd’hui, nous célébrons la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie. Cette fête nous rappelle que Dieu est fidèle à ses promesses et, par Marie Très Sainte, il a voulu vivre parmi nous : que chacun de vous ait la joie d’accueillir sa présence de paix de joie ! Je vous bénis de tout cœur.


 

Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, saint Paul explique, dans la lettre aux Galates, que la foi en Jésus-Christ nous rend réellement fils de Dieu. Cette filiation n’est plus celle qui concerne tous les hommes en tant qu’enfants de l’unique Créateur. Il s’agit d’une condition radicalement nouvelle qui advient au Baptême. Par son incarnation, le Christ nous a réconciliés avec son Père et est devenu notre frère.

Le Baptême n’est pas un simple rite extérieur. Il transforme notre être le plus intime et nous fait prendre part, de manière réelle et effective, au mystère du Christ : nous sommes morts et ensevelis avec lui pour vivre avec lui. L’identité de fils de Dieu est entièrement nouvelle et prévaut sur toute différence ethnique, religieuse et sociale : il n’y a plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme.

Paul révèle la profonde unité qui existe entre tous les baptisés car ils sont, dans le Christ, une créature nouvelle. Devant cette dignité de fils de Dieu toute distinction devient secondaire entre baptisés, et les conflits qui les divisent ne devraient plus exister. Notre vocation consiste, au contraire, à rendre évident et concret l’appel à l’unité de tout le genre humain.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Les commandements donnés uniquement dans notre intérêt.

Les commandements donnés uniquement dans notre intérêt.

JEAN-PAUL Ier

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 6 septembre 1978

A ma droite et à ma gauche il y a des Cardinaux et des Évêques, mes frères dans l’épiscopat. Moi, je suis seulement leur frère aîné. A eux, et également à leurs diocèses, mon salut affectueux.

Il y a tout juste un mois, à Castelgandolfo, mourait Paul VI, un grand Pontife, qui, en 15 années, a rendu d’immenses services à l’Église. Les effets s’en voient déjà aujourd’hui, partiellement, mais je crois qu’ils se verront tout particulièrement à l’avenir. Il venait ici chaque mercredi et parlait à la foule.

Au Synode de 1977, de nombreux évêques ont dit : « Les discours du mercredi du Pape Paul sont une vraie catéchèse adaptée au monde moderne ». Je tâcherai de l’imiter, dans l’espoir de pouvoir, de quelque manière, aider, moi aussi les gens à devenir meilleurs. Mais pour être bon, il faut être en règle avec Dieu, avec le prochain, avec soi-même.

Devant Dieu, l’attitude juste est celle d’Abraham qui a dit : « Je ne suis que poussière et cendres devant Toi, ô Seigneur ! ». Nous devons nous sentir petits devant Dieu. Quand je dis : « Seigneur, je crois », je n’ai aucune honte à me sentir comme un enfant devant sa maman ; on croit en la maman ; je crois en le Seigneur, je crois ce qu’il m’a révélé.

Les commandements sont un peu plus difficiles, et même parfois très difficiles à observer. Mais Dieu nous les a donnés, non pas par caprice, non pas dans son propre intérêt, mais bien et uniquement dans notre intérêt.

Un jour quelqu’un est allé acheter une voiture chez le concessionnaire. Celui-ci lui fit un discours : voyez, cette voiture a de bonnes prestations, tâchez donc de la bien traiter. Essence « super » dans le réservoir, et pour les joints – de l’huile, de la fine. Mais l’autre : Oh non ! pour votre « gouverne » sachez que je ne puis supporter l’odeur de l’essence, ni celle de l’huile ; je mettrai dans le réservoir du vin mousseux qui me plait tant et les joints, je vais les lubrifier avec de la marmelade. — »Faites comme vous croyez, mais ne venez pas vous plaindre si vous terminez dans un fossé avec votre voiture !

Le Seigneur a fait quelque chose de pareil avec nous : il nous a donné ce corps, animé par une âme intelligente, une bonne volonté. Il a dit : cette machine a de la valeur, traitez-la bien.

Voici les commandements : Honore ton Père et ta Mère, ne tue pas, ne te mets pas en colère, sois délicat, ne mens pas, ne vole pas… Si nous étions capables d’observer les commandements, nous, nous irions mieux, et le monde irait mieux, lui aussi. Puis il y a le prochain, mais le prochain se trouve à trois niveaux : quelques-uns sont au-dessus de nous ; quelques autres se trouvent à notre niveau et d’autres encore sont en-dessous.

Au-dessus, il y a nos parents. Le catéchisme disait : respecte-les; aime-les, obéis leur. Le Pape doit inculquer le respect et l’obéissance des fils à l’égard de leurs parents.

On m’a dit que les petits enfants de chœur de Malte sont ici. Qu’il s’en avance un, de grâce… Pendant un mois les petits enfants de chœur de Malte ont été en service à Saint-Pierre. Alors, toi, comment t’appelle-tu ? — James ! — James. Écoute, tu n’as jamais été malade, toi ? — non — Ah, jamais ? — non — Jamais été malade ? — Non — Même pas un peu de fièvre ? — Non ! — Oh, quel chanceux ! Mais quand un enfant est malade, qui lui apporte un peu de bouillon, quelque médicament ? N’est-ce pas la maman ? Voilà. Après, tu deviendras grand et ta maman deviendra vieille ; toi, tu deviendras un grand monsieur et ta pauvre maman sera au lit, malade. Et alors ? Qui apportera à la maman un peu de lait et les médicaments ? — Moi et mes frères. — Bravo ! Lui et ses frères, a-t-il dit. Cela me plaît ! On a compris ?

Mais ce n’est pas toujours ainsi que cela se passe. Moi-même, Évêque de Venise, je me rendais parfois dans les hospices. Un jour j’ai été voir une malade, une vieille personne : « Comment allez-vous. Madame ? » — Eh bien, pour manger, ça va ! Chaleur ? Chauffage ? Bien » — « Alors vous êtes contente. Madame ? » — « Non », et elle se mit à pleurer. — « Mais pourquoi pleurez-vous ? » — « Ma belle-fille, mon fils ne viennent jamais me trouver. Je voudrais voir mes petits-enfants ».

Cela ne suffit pas, la chaleur, la nourriture, il y a le cœur ; il faut penser également au cœur de nos vieux. Le Seigneur a dit que les parents doivent être respectés et aimés, même quand ils sont vieux. En plus des parents, il y a l’État, il y a les Supérieurs.

Le Pape peut-il recommander l’obéissance ? Bossuet, qui était un grand évêque a écrit : « Là où personne ne commande, tout le monde commande. Là où tout le monde commande, plus personne ne commande, c’est le chaos ». Également dans notre monde on voit quelque chose de semblable. Respectons donc les supérieurs.

Puis il y a nos égaux. Et ici, d’habitude, il y a deux vertus à observer: la justice et la charité. Mais la charité est l’âme de la justice. Il faut aimer son prochain, le Seigneur nous l’a tant recommandé. Quant à moi, je recommande toujours, non seulement les grandes charités, mais aussi les petites charités.

J’ai lu dans un livre écrit par Carnegie, un Américain, et intitulé : « L’art de se faire des amis », ce petit épisode : une femme avait quatre hommes à la maison : son mari, son frère, deux grands fils. Elle devait faire les achats, laver le linge et le repasser, faire la cuisine, faire tout, en somme. Un dimanche, ils arrivent à la maison. La table est dressée pour le repas, mais sur le plat il n’y a qu’une poignée de foin. Oh ! Les autres protestent et disent : quoi, du foin ! et la femme dit : « non, tout est prêt. Permettez que je vous dise : je varie les mets, je vous tiens propres, je fais tout. Et pas une fois, pas une seule fois, vous m’avez dit : Tu nous a préparé un bon petit repas. Mais dites au moins quelque chose ! Je ne suis pas de marbre ». On travaille plus volontiers quand on est reconnu. C’est cela les petites charités. A la maison, nous avons tous quelqu’un qui attend un compliment.

Il y a ceux qui sont plus petits que nous, il y a les enfants, les malades, et même les pécheurs. Comme évêque, j’ai été très proche même de ceux qui ne croient pas en Dieu. Je me suis fait l’idée que, bien souvent, ceux-ci combattent, non pas Dieu, mais la fausse idée qu’ils ont de Dieu. Que de miséricorde il faut avoir ! Et même ceux qui se trompent…

Il faut vraiment que nous soyons en règle avec nous-mêmes. Je me limite à recommander une vertu, si chère au Seigneur : Il a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur « . Je risque de dire une sottise, mais je dis : Le Seigneur aime tellement l’humilité que, parfois, il permet des péchés graves. Pourquoi ? parce que ceux qui les ont commis, ces péchés, après, lorsqu’ils se sont repentis, ils restent humbles.

On n’a pas envie de se croire un demi-saint ou un demi-ange quand on sait qu’on a commis des fautes graves. Le Seigneur a tant recommandé : soyez humble. Même si vous avez accompli de grandes choses, dites : nous sommes des serviteurs inutiles. Nous avons une tendance toute contraire : nous voulons nous mettre en évidence. Humble, humble : c’est la vertu chrétienne qui nous concerne nous-mêmes.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Il fait entendre les sourds et parler les muets

Il fait entendre les sourds et parler les muets

Jésus et le sourd-muet baie 1 - 1840 - Saint Germain l'Auxerrois - Paris
Jésus et le sourd-muet baie 1 – 1840 – Saint Germain l’Auxerrois – Paris

Depuis la fenêtre du palais apostolique sur la place Saint Pierre à Rome, le Pape François a médité sur l’évangile du jour «Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37). Il a invité chacun, notamment les prêtres, à se questionner sur sa manière d’écouter les autres.

L’épisode de la liturgie du jour présente Jésus guérissant un sourd-muet.  «Ce qui est frappant dans le récit, c’est la manière dont le Seigneur accomplit ce signe miraculeux.» En effet, Jésus prend le sourd-muet à part, lui met les doigts dans les oreilles et touche sa langue avec sa salive, puis il lève les yeux au ciel, soupire et dit « »Effatà », c’est-à-dire : Ouvre-toi !» (cf. Mc 7, 33-34).

Dans d’autres épisodes de guérisons, Jésus ne fait pas autant de geste. Alors, «Pourquoi fait-il tout cela maintenant, alors qu’on lui a seulement demandé d’imposer sa main au malade (cf. v. 32) ?» car être sourd-muet «a une valeur symbolique particulière et a quelque chose à nous dire à tous.»

Demandons-nous comment est notre écoute 

En effet, «nous avons tous des oreilles, mais bien souvent, nous ne pouvons pas entendre», car «il existe en fait une surdité intérieure, que nous pouvons aujourd’hui demander à Jésus de toucher et de guérir. C’est pire que la surdité physique, c’est la surdité du cœur.»

«Nous ne trouvons pas le temps de nous arrêter pour écouter ceux qui nous parlent.» et «nous risquons de devenir imperméables à tout et de ne pas faire de place à ceux qui ont besoin d’être écoutés : je pense aux enfants, aux jeunes, aux personnes âgées, à tous ceux qui n’ont pas tant besoin de paroles et de sermons, mais d’être écoutés. Demandons-nous : comment se passe mon écoute ? Est-ce que je me laisse toucher par la vie des gens, est-ce que je sais consacrer du temps à mes proches ?». 

Particulièrement «le prêtre doit écouter les gens, ne pas être pressé. Écouter et voir comment il peut les aider, mais après avoir écouté. Et nous tous : d’abord écouter, puis répondre.»

«Combien de fois les gens parlent sans écouter d’abord, répétant leurs refrains qui sont toujours les mêmes ! Incapables d’écouter, nous disons toujours les mêmes choses.» Pourtant, «la renaissance d’un dialogue vient souvent non pas des mots, mais du silence, du fait de ne pas s’accrocher, de recommencer patiemment à écouter l’autre»; «la guérison du cœur commence par l’écoute.»

Écouter Jésus 

Le Seigneur, «nous faisons bien de l’inonder de questions, mais nous ferions mieux de commencer par l’écouter. Jésus le demande».

«Nous sommes chrétiens,  mais peut-être, parmi les milliers de mots que nous entendons chaque jour, nous ne trouvons pas quelques secondes pour laisser résonner en nous quelques mots de l’Évangile. Jésus est la Parole : si nous ne nous arrêtons pas pour l’écouter, il passe.» Le «médicament» est «chaque jour un peu de silence et d’écoute, un peu moins de paroles inutiles et un peu plus de paroles de Dieu.» 

En conclusion: «entendons aujourd’hui, comme au jour de notre baptême, les paroles de Jésus : « Effatà, ouvre-toi! »  Jésus, je souhaite m’ouvrir à ta Parole, m’ouvrir à l’écoute».

Après l’angélus…

Après la prière de l’Angélus, le Pape a parlé de la béatification de son compatriote argentin, Mamerto Esquiú, qui a lieu la veille. Né en 1826, frère mineur et évêque de Córdoba, «Il était un proclamateur zélé de la Parole de Dieu pour l’édification de la communauté ecclésiale et civile.», a salué le Pape François, invitant à applaudir le bienheureux.

Le Souverain pontife a aussi parlé de la commémoration de sainte Teresa de Calcutta, ce dimanche, «Un tonnerre d’applaudissements ! J’adresse mes salutations à toutes les Missionnaires de la Charité, engagées dans le monde entier dans un service souvent héroïque, et je pense en particulier aux Sœurs du Don de Marie, ici au Vatican.»