Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Catéchèse – 32. La prière de contemplation

Catéchèse – 32. La prière de contemplation 

Action et contemplation ne sont pas opposées dans la vie de foi chrétienne. Pour un chrétien, il n’y a pas de distinction entre l’action et la prière. La contemplation est un moyen de purification du cœur. 
Lors de l’audience générale du mercredi 5 mai depuis la Bibliothèque du Palais apostolique, le Pape a loué les vertus de la prière de contemplation. Il la définit comme le «souffle» de la relation de l’homme avec Dieu: dans l’Évangile il y a un seul et grand appel, celui de suivre Jésus sur le chemin de l’amour, «la charité et la contemplation sont des synonymes».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 5 mai 2021

Résumé de la catéchèse :

Frères et sœurs, je voudrais m’arrêter aujourd’hui à la prière de contemplation. Contempler, ce n’est pas avant tout une façon de faire, mais un mode d’être. Être contemplatifs dépend du cœur. Et ici entre en jeu la prière, comme acte de foi et d’amour, comme « respiration » de notre relation avec Dieu.

Elle purifie le cœur et éclaircit le regard, permettant de saisir la réalité d’un autre point de vue. Le saint Curé d’Ars disait que la contemplation est un regard de foi fixé sur Jésus : « Je le regarde et il me regarde ». La lumière du regard de Jésus illumine les yeux de notre cœur. Tout naît d’un cœur qui se sent regardé avec amour. Alors la réalité est contemplée avec des yeux différents.

Dans la contemplation un regard suffit, il suffit d’être convaincus que notre vie est entourée d’un amour fidèle dont rien ne pourra nous séparer. Jésus a été un maître d’un tel regard. Et son secret était sa relation avec le Père céleste.

Dans l’Évangile il y a un unique grand appel, celui de suivre Jésus sur le chemin de l’amour. C’est le sommet et le centre de tout. En ce sens charité et contemplation sont synonymes. Elles disent la même chose. Ce qui naît de la prière, ce qui est purifié par l’humilité, même si c’est un acte d’amour discret et silencieux, est le plus grand miracle qu’un chrétien puisse réaliser.


Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous poursuivons les catéchèses sur la prière et dans cette catéchèse, je voudrais m’arrêter sur la prière de contemplation. La dimension contemplative de l’être humain – qui n’est pas encore la prière contemplative – est un peu comme le « sel » de la vie: elle donne de la saveur, elle donne du goût à nos journées.

On peut contempler en regardant le soleil qui se lève le matin, où les arbres qui redeviennent verts au printemps; on peut contempler en écoutant de la musique ou le chant des oiseaux, en lisant un livre, devant une œuvre d’art ou devant ce chef-d’œuvre qu’est un visage humain…

Carlo Maria Martini, envoyé comme évêque à Milan, intitula sa première lettre pastorale: «La dimension contemplative de la vie »: en effet, ceux qui vivent dans une grande ville, où tout – pouvons-nous dire – est artificiel, où tout est fonctionnel, risquent de perdre la capacité de contempler. Contempler n’est pas avant tout une manière d’agir, mais c’est une manière d’être: être contemplatif .

Être contemplatifs ne dépend pas des yeux, mais du cœur. Et c’est là qu’entre en jeu la prière, comme acte de foi et d’amour, comme « souffle » de notre relation avec Dieu. La prière purifie le cœur et, avec celui-ci, elle éclaire également le regard, en permettant de saisir la réalité d’un autre point de vue. Le Catéchisme décrit cette transformation du cœur de la part de la prière en citant une célèbre phrase du saint curé d’Ars:

«La contemplation est regard de foi, fixé sur Jésus. « Je L’avise et Il m’avise », disait, au temps de son saint curé, le paysan d’Ars en prière devant le Tabernacle […]. La lumière du regard de Jésus illumine les yeux de notre cœur; elle nous apprend à tout voir dans la lumière de sa vérité et de sa compassion pour tous les»  (Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2715).

Tout naît de là: d’un cœur qui se sent regardé avec amour. La réalité est alors contemplée avec des yeux différents. “Je L’avise et Il m’avise!”. Il en est ainsi: dans la contemplation amoureuse, typique de la prière la plus intime, il n’y a pas besoin de beaucoup de mots: un regard suffit, il suffit d’être convaincus que notre vie est entourée d’un amour grand et fidèle dont rien ne pourra jamais nous séparer.

Jésus a été le maître de ce regard. Dans sa vie n’ont jamais manqué les temps, les espaces, les silences, la communion amoureuse qui permet à l’existence de ne pas être dévastée par les épreuves immanquables, mais de conserver sa beauté intacte. Son secret était la relation avec le Père céleste.

Pensons à l’événement de la Transfiguration. Les Évangiles situent cet épisode au moment critique de la mission de Jésus, quand grandissent autour de Lui la contestation et le refus. Même parmi ses disciples un grand nombre ne le comprennent pas et s’en vont; l’un des Douze couve des pensées de trahison. Jésus commence à parler ouvertement des souffrances et de la mort qui l’attendent à Jérusalem.

C’est dans ce contexte que Jésus gravit une haute montagne avec Pierre, Jacques et Jean. L’Évangile de Marc dit: «Et il fut transfiguré devant eux et ses vêtements devinrent resplendissants, d’une telle blancheur qu’aucun foulon sur terre ne peut blanchir de la sorte» (9, 2-3).

Précisément au moment où Jésus est incompris – ils s’en allaient, ils le laissaient seul parce qu’ils ne le comprenaient pas –, au moment où il est incompris, précisément quand tout semble s’obscurcir dans un tourbillon de malentendus, c’est là que resplendit une lumière divine. C’est la lumière de l’amour du Père, qui remplit le cœur du Fils et transfigure toute sa Personne.

Certains maîtres de spiritualité du passé ont entendu la contemplation comme étant opposée à l’action, et ils ont exalté ces vocations qui fuient le monde et ses problèmes pour se consacrer entièrement à la prière.

En réalité, dans la personne de Jésus Christ et dans l’Évangile, il n’y a pas d’opposition entre contemplation et action, non. Dans l’Évangile, il n’y a pas de contradiction en Jésus. Peut-être est-elle venu de l’influence de quelque philosophe néoplatonicien, mais il s’agit surement d’un dualisme qui n’appartient pas au message chrétien.

Il y a un unique grand appel dans l’Évangile, et c’est celui à suivre Jésus sur la voie de l’amour. Tel est le sommet, tel est le centre de tout. Dans ce sens, charité et contemplation sont synonymes, elles disent la même chose. Saint Jean de la Croix soutenait qu’un petit acte d’amour pur est plus utile à l’Église que toutes les autres œuvres mises ensemble.

Ce qui naît de la prière et non de la présomption de notre ego, ce qui est purifié par l’humilité, même s’il s’agit d’un acte d’amour aparté et silencieux, est le plus grand miracle qu’un chrétien puisse réaliser. Et telle est le chemin de la prière de contemplation:  Je L’avise et Il m’avise! Cet acte d’amour dans le dialogue silencieux avec Jésus fait beaucoup de bien à l’Église.


Salutations

Je salue cordialement les personnes de langue française. En ce mois de mai, consacré à la Vierge Marie, confions-lui les souffrances et les espérances de tous, particulièrement des petits, des pauvres, des personnes abandonnées. Que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. En ce mois de mai, unis à Notre-Dame, nous pouvons grandir dans la contemplation du Sauveur ressuscité. Sur vous et vos familles, j’invoque la miséricorde et la paix de Dieu le Père. Le Seigneur vous bénisse!

Je salue affectueusement les frères et sœurs germanophones. La prière n’est pas une activité à réaliser uniquement dans les moments de repos, mais aussi au cours de notre vie quotidienne en tant que souffle de notre relation vivante avec Dieu.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Je vous encourage à faire une pause pour vous rendre à l’église la plus proche, pour vous asseoir un moment devant le tabernacle. Laissez-vous regarder par l’amour infini et patient de Jésus, qui vous y attend, et contemplez-le avec les yeux de la foi et avec les yeux de l’amour. Il dira beaucoup de choses à votre cœur. Que Dieu vous bénisse et que la Sainte Vierge prenne soin de vous. Merci beaucoup.

Je salue les auditeurs lusophones et rappelle à tous que les larmes de ceux qui souffrent ne sont pas stériles. C’est une prière silencieuse qui monte au ciel et qui en Marie trouve toujours une place sous son manteau. En elle et avec elle, Dieu se fait frère et compagnon de route, il porte des croix avec nous pour ne pas nous laisser écraser par nos douleurs. Je vous bénis de tout cœur au nom du Seigneur.

Je salue les fidèles arabophones. Saint Jean de la Croix a soutenu qu’un petit acte d’amour pur est plus utile à l’Église que toutes les autres œuvres réunies. Ce qui vient de la prière et non de la présomption de notre ego, ce qui est purifié par l’humilité, même s’il s’agit d’un acte d’amour isolé et silencieux, est le plus grand miracle qu’un chrétien puisse accomplir. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement tous les Polonais. Le mois de mai, dédié à la Bienheureuse Vierge Marie, vous est particulièrement cher. Selon la tradition de vos pères, vous vous réunissez dans les églises, les maisons et même devant les images et les statues de la Mère de Dieu, placées sur les places, aux carrefours et dans les chapelles domestiques, pour contempler sa beauté, son amour et la bonté.

Que la Vierge Immaculée libère l’humanité du drame de la pandémie et guide votre patrie et vos familles vers son Fils, Jésus-Christ. Je vous bénis de tout mon cœur.


APPEL

En ce mois de mai, guidés à partir des sanctuaires présents dans le monde, nous récitons le chapelet pour invoquer la fin de la pandémie et la reprise des activités sociales et professionnelles. Aujourd’hui, c’est le sanctuaire de la Bienheureuse Vierge du Rosaire à Namyang, en Corée du Sud, qui guide cette prière. Nous nous unissons à ceux qui sont recueillis dans ce sanctuaire, en priant en particulier pour les enfants et les adolescents.


J’adresse un salut cordial aux fidèles italophones. La tradition populaire consacre le mois de mai à la Madone. Je vous exhorte à réciter le Rosaire, dont la Vierge Marie est particulièrement honorée. A cet égard, je vous invite à vous joindre spirituellement à la supplication à Notre-Dame du Rosaire qui aura lieu samedi prochain 8 mai à midi au Sanctuaire de Pompéi.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Priez Marie, modèle de foi et témoin actif de la parole du Christ, pour obtenir la vigueur chrétienne dans les choix et les difficultés de la vie.

Ma bénédiction pour tous!


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Témoigner de l’amour pour être un vrai chrétien

Témoigner de l’amour pour être un vrai chrétien

Dans le commentaire de l’Évangile de ce dimanche, le Pape François adit que Jésus avait besoin de notre témoignage d’amour et que nous, nous avions besoin de lui pour être de bons chrétiens. Le «demeurer» en Lui est un «demeurer» actif basé sur une volonté commune de porter du fruit.

 

PAPE FRANÇOIS

REGINA COELI

Place Saint Pierre
Dimanche, 2 mai 2021

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans l’Évangile de ce cinquième dimanche de Pâques (Jn 15, 1-8), le Seigneur se présente comme le vrai cep et parle de nous comme des sarments qui ne peuvent vivre sans rester unis à lui. Il dit ainsi: «Je suis le vigne, vous les sarments »(v. 5). Il n’y a pas de vigne sans sarments et vice versa. Les sarments ne sont pas autosuffisants, mais dépendent totalement de la vigne, qui est la source de leur existence.

Jésus insiste sur le verbe «rester». Il le répète sept fois dans le passage de l’Évangile d’aujourd’hui. Avant de quitter ce monde et d’aller vers le Père, Jésus veut rassurer ses disciples qu’ils peuvent continuer à s’unir à lui. Il dit: « Demeurez en moi et moi en vous » (v. 4). Ce reste n’est pas un passif restant, un «endormissement» dans le Seigneur, se laissant bercer par la vie.

Non ce n’est pas ça. Rester en lui, rester en Jésus qu’il nous propose est un restant actif, et aussi réciproque. Pouquoi? Parce que les sarments sans la vigne ne peuvent rien faire, ils ont besoin de la sève pour pousser et porter du fruit; mais aussi la vigne a besoin des sarments, car les fruits ne poussent pas sur le tronc de l’arbre. C’est un besoin mutuel, c’est une réciprocité pour porter ses fruits. Nous restons en Jésus et Jésus reste en nous.

Tout d’abord, nous avons besoin de lui. Le Seigneur veut nous dire qu’avant l’observance de ses commandements, avant les béatitudes, avant les œuvres de miséricorde, il faut s’unir à lui, rester en lui. Nous ne pouvons pas être de bons chrétiens si nous ne restons pas en Jésus, et au contraire, nous pouvons tout faire avec lui (cf. Ph 4, 13). Avec lui, nous pouvons tout faire.

Mais Jésus aussi, comme la vigne avec des sarments, a besoin de nous. Peut-être que cela nous paraît audacieux de dire cela, alors demandons-nous: en quel sens Jésus a-t-il besoin de nous? Il a besoin de notre témoignage. Le fruit que nous devons donner comme sarments est le témoignage de notre vie chrétienne.

Une fois que Jésus est monté vers le Père, c’est le devoir des disciples – c’est notre devoir – de continuer à proclamer l’Évangile, avec parole et action. Et les disciples – nous, disciples de Jésus – le faisons en témoignant de son amour: le fruit à porter, c’est l’amour.

Attachés au Christ, nous recevons les dons du Saint-Esprit, et de cette manière nous pouvons faire du bien aux autres, faire du bien à la société, à l’Église. L’arbre peut être reconnu à partir des fruits. Une vie vraiment chrétienne témoigne du Christ.

Et comment pouvons-nous le faire? Jésus nous dit: « Si vous restez en moi et que mes paroles restent en vous, demandez ce que vous voulez et cela vous sera fait » (v. 7). Cela aussi est audacieux: l’assurance que ce que nous demandons nous sera donné. La fécondité de notre vie dépend de la prière. Nous pouvons demander à penser comme lui, agir comme lui, voir le monde et les choses avec les yeux de Jésus.

Et ainsi aimer nos frères et sœurs, en commençant par les plus pauvres et les plus souffrants, comme lui, et les aimer avec son cœur et apportez au monde des fruits de bonté, des fruits de charité, des fruits de paix.

Confions-nous à l’intercession de la Vierge Marie. Elle est toujours restée pleinement unie à Jésus et a porté beaucoup de fruits. Puisse-t-elle nous aider à rester dans le Christ, dans son amour, dans sa parole, pour rendre témoignage au Seigneur ressuscité dans le monde.

Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs!

José Gregorio Hernández Cisneros, un laïc fidèle, a été béatifié vendredi dernier à Caracas, au Venezuela. C’était un médecin, riche en science et en foi. Il a pu reconnaître le visage du Christ chez les malades et, en bon Samaritain, il les a aidés par la charité évangélique. Son exemple peut nous aider à prendre soin de ceux qui souffrent corps et esprit. Une salve d’applaudissements au nouveau bienheureux!

J’adresse mes meilleurs vœux à nos frères et sœurs des Églises orthodoxes et des Églises catholiques orientales et latines qui aujourd’hui, selon le calendrier julien, célèbrent la solennité de Pâques. Que le Seigneur ressuscité les remplisse de lumière et de paix et réconforte les communautés qui vivent dans des situations particulièrement difficiles. Joyeuses Pâques à eux!

Nous sommes entrés dans le mois de mai, où la piété populaire exprime de bien des manières la dévotion à la Vierge Marie. Cette année, elle sera caractérisée par un «marathon» de prière à travers d’importants sanctuaires mariaux pour implorer la fin de la pandémie. Hier soir, il y a eu le premier arrêt, dans la basilique Saint-Pierre.

Dans ce contexte, il y a une initiative qui me tient à cœur: celle de l’Église birmane, qui nous invite à prier pour la paix en réservant chaque jour un Je vous salue Marie du Rosaire au Myanmar. Chacun de nous se tourne vers notre mère lorsqu’elle est dans le besoin ou en difficulté.

Ce mois-ci, nous demandons à notre Mère céleste de parler au cœur de tous les responsables au Myanmar, afin qu’ils trouvent le courage de marcher sur le chemin de la rencontre, de la réconciliation et de la paix.

Avec tristesse, j’exprime ma proximité avec le peuple d’Israël pour l’incident qui a eu lieu vendredi dernier sur le mont Méron, qui a entraîné la mort de quarante-cinq personnes et de nombreux blessés. J’assure mon souvenir dans la prière pour les victimes de cette tragédie et pour leurs familles.

Aujourd’hui, mes pensées vont également à l’Association Meter, que j’encourage à poursuivre son engagement en faveur des enfants victimes de violence et d’exploitation.

Et enfin, je salue cordialement tous ceux qui sont ici présents, chers Romains et pèlerins de divers pays. Je salue en particulier les membres du Mouvement politique pour l’unité, fondé par Chiara Lubich il y a 25 ans. Meilleurs vœux et bon travail au service de la bonne politique!

Et à vous tous, je vous souhaite un bon dimanche. Et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Catéchèse – 31. La méditation une manière de rencontrer Jésus

Catéchèse – 31. La méditation, pour le chrétien,
est une manière de rencontrer Jésus

Lors de l’audience générale, François poursuit le cycle de la catéchèse sur le thème de la prière avec une attention à ces différentes formes de réflexion selon l’Évangile qui, dit-il, ne servent pas à se replier sur soi mais à s’ouvrir au Christ. Méditer est un chemin, la paix intérieure est une conséquence, impossible sans le Saint-Esprit

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 28  avril 2021


Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, nous parlons aujourd’hui de la prière de méditation qui nous met devant les grandes pages de la Révélation, dans le but de les faire nôtres. Tous, nous avons besoin de méditer, de réfléchir, de nous retrouver en nous-mêmes. Nous ne sommes pas faits pour courir sans cesse et notre vie intérieure ne doit pas être négligée.

Mais, pour le chrétien, la méditation est avant tout une rencontre avec Jésus, qui, par sa grâce, nous donne la paix intérieure, la maîtrise sur nous-même, la lumière sur le chemin à entreprendre. Dans le christianisme, la méditation fait référence à des expériences spirituelles diverses : les méthodes de méditation sont nombreuses, certaines plus intellectuelles, d’autres plus émotives ou affectives.

Mais ces méthodes ne sont que des guides pour nous faire avancer, avec l’Esprit Saint, sur l’unique voie de la prière qui est Jésus-Christ. Elles mettent en œuvre la pensée, l’imagination, l’émotion, le désir afin de mettre tout notre être en relation avec Dieu, de susciter la conversion du cœur et de fortifier la volonté de suivre le Christ dont tout évènement de la vie peut devenir lieu de sanctification et de joie.

***

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, nous parlons de cette forme de prière qu’est la méditation. Pour un chrétien, «méditer»  c’est chercher une synthèse: cela signifie se mettre devant la grande page de la Révélation pour essayer de la faire devenir nôtre, en l’assumant complètement.

Et le chrétien, après avoir accueilli le Parole de Dieu, ne la garde pas enfermée en lui, car cette Parole doit rencontrer «un autre livre», que le Catéchisme appelle «celui de la vie» (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2706). C’est ce que nous tentons de faire chaque fois que nous méditons la Parole.

La pratique de la méditation a reçu une grande attention ces dernières années. Ce ne sont pas que les chrétiens qui parlent d’elle: il existe une pratique méditative dans presque toutes les religions du monde. Mais il s’agit d’une activité également présente chez les personnes qui n’ont pas une vision religieuse de la vie.

Nous avons tous besoin de méditer, de réfléchir, de nous retrouver nous-mêmes, c’est une dynamique humaine. On recherche en particulier la méditation dans le monde occidental vorace, parce que celle-ci représente une barrière élevée contre le stress quotidien et le vide qui se répand partout. Voilà donc l’image de jeunes et d’adultes assis en recueillement, en silence, avec les yeux clos…

Mais nous pouvons nous demander: que font ces personnes? Elles méditent. C’est un phénomène à considérer de manière positive: en effet, nous ne sommes pas faits pour courir sans cesse, nous possédons une vie intérieure qui ne peut pas être toujours piétinée. Méditer est donc un besoin de tous. Méditer, pour ainsi dire, serait comme s’arrêter et reprendre son souffle dans la vie.

Cependant, nous nous apercevons que cette parole, une fois accueillie dans un contexte chrétien, acquiert une spécificité qui ne doit pas être effacée. Méditer est une dimension humaine nécessaire, mais méditer dans le contexte chrétien va au-delà: c’est une dimension qui ne doit pas être effacée. La grande porte à travers laquelle passe la prière d’un baptisé – nous le rappelons encore une fois – est Jésus Christ.

Pour le chrétien, la méditation entre par la porte de Jésus Christ. La pratique de la méditation suit elle aussi ce sentier. Et le chrétien, lorsqu’il prie, n’aspire pas à la pleine transparence de soi, il ne se met pas à la recherche du noyau le plus profond de son moi. Cela est licite, mais le chrétien cherche une autre chose. La prière du chrétien est avant tout une rencontre avec l’Autre, avec l’Autre mais avec un A majuscule: la rencontre transcendante avec Dieu.

Si une expérience de prière nous donne la paix intérieure, ou la maîtrise de nous-mêmes, ou la lucidité sur le chemin à entreprendre, ces résultats sont, pour ainsi dire, des effets collatéraux de la grâce de la prière chrétienne qui est la rencontre avec Jésus, c’est-à-dire que méditer c’est aller à la rencontre de Jésus, guidés par une phrase ou par une Parole de l’Écriture Sainte.

Le terme «méditation» a eu des significations différentes au cours de l’histoire. Même au sein du christianisme, celui-ci se réfère à des expériences spirituelles différentes. Toutefois, on peut retrouver certaines lignes communes, et le Catéchisme nous aide encore en cela, quand il dit: «Les méthodes de méditation sont aussi diverses que les maîtres spirituels. […]

Mais une méthode n’est qu’un guide; l’important est d’avancer, avec l’Esprit Saint, sur l’unique chemin de la prière: le Christ Jésus» (n. 2707). Et il faut signaler ici un compagnon de route, quelqu’un qui nous guide: l’Esprit Saint. La méditation chrétienne est impossible sans l’Esprit Saint.

C’est Lui qui nous guide à la rencontre de Jésus. Jésus nous avait dit: «Je vous enverrai l’Esprit Saint. Il vous enseignera et vous expliquera. Il vous enseignera et vous expliquera». Et dans la méditation également, l’Esprit Saint est le guide pour avancer à la rencontre de Jésus Christ.

Il existe donc de nombreuses méthodes de méditation chrétienne: certaines très sobres, d’autres plus complexes; certaines accentuent la dimension intellectuelle de la personne, d’autres plutôt celle affective et émotive. Ce sont des méthodes.

Toutes sont importantes et toutes sont dignes d’être pratiquées, dans la mesure où elles peuvent aider l’expérience de la foi à devenir un acte total de la personne: ce n’est pas seulement l’esprit qui prie, c’est tout l’homme qui prie, la totalité de la personne, de même que ce n’est pas seulement le sentiment qui prie.

Les anciens avaient l’habitude de dire que l’organe de la prière est le cœur, et ils expliquaient ainsi que c’est tout l’homme, à partir de son centre, du cœur, qui entre en relation avec Dieu, et pas seulement certaines de ses facultés. C’est pourquoi il faut toujours se rappeler que la méthode est une voie, pas un objectif: n’importe quelle méthode de prière, si elle veut être chrétienne, fait partie de cette sequela Christi [suite du Christ] qui est l’essence de notre foi.

Les méthodes de méditation sont des voies à parcourir pour arriver à la rencontre de Jésus, mais si tu t’arrêtes sur la route et que tu ne regardes que la route, tu ne trouveras jamais Jésus. Tu feras un dieu de la route, mais la route est un moyen pour te conduire à Jésus.  Le Catéchisme précise: «La méditation met en œuvre la pensée, l’imagination, l’émotion et le désir.

Cette mobilisation est nécessaire pour approfondir les convictions de foi, susciter la conversion du cœur et fortifier la volonté de suivre le Christ. La prière chrétienne s’applique de préférence à méditer  » les mystères du Christ « »  (n. 2708).

Voilà donc la grâce de la prière chrétienne: le Christ n’est pas loin, mais il est toujours en relation avec nous. Il n’y a pas d’aspect de sa personne divine et humaine qui ne puisse devenir pour nous un lieu de salut et de bonheur. Chaque moment de la vie terrestre de Jésus, à travers la grâce de la prière, peut devenir contemporain pour nous, grâce à l’Esprit Saint, le guide.

Mais vous savez que l’on ne peut pas prier sans être guidés par l’Esprit Saint. C’est Lui qui nous guide! Et grâce à l’Esprit Saint, nous sommes nous aussi présents au bord du fleuve Jourdain, quand Jésus s’y plonge pour recevoir le baptême.

Nous sommes nous aussi invités aux noces de Cana, quand Jésus donne le vin le meilleur pour la joie des époux; c’est-à-dire que c’est l’Esprit Saint qui nous relie à ces mystères de la vie du Christ, car dans la contemplation de Jésus nous faisons l’expérience de la prière pour nous unir davantage à Lui. Nous assistons nous aussi avec étonnement aux mille guérisons accomplies par le Maître.

Prenons l’Évangile, méditons sur ces mystères de l’Évangile et l’Esprit nous guidera pour être présents là.  Et dans la prière – quand nous prions –, nous sommes tous comme le lépreux purifié, l’aveugle Bartimée qui retrouve la vue, Lazare qui sort du tombeau… Nous aussi, nous sommes guéris dans la prière, comme l’a été l’aveugle Bartimée, et cet autre, le lépreux…

Nous sommes nous aussi ressuscités, comme Lazare a été ressuscité, car la prière de méditation guidée par l’Esprit Saint, nous conduit à revivre ces mystères de la vie du Christ, à rencontrer le Christ et à dire, avec l’aveugle: «Seigneur, aie pitié de moi! Aie pitié de moi» – «Et que veux-tu?» – «Voir, entrer dans ce dialogue». Et la méditation chrétienne, guidée par l’Esprit, nous conduit à ce dialogue avec Jésus.

Il n’existe pas de page de l’Évangile où il n’y ait pas de place pour nous. Méditer, pour nous chrétiens, est une manière de rencontrer Jésus. Et ainsi, seulement ainsi, de nous retrouver nous-mêmes. Et cela n’est pas un repli sur nous-mêmes, non: aller auprès de Jésus et nous rencontrer nous-mêmes auprès de Jésus, guéris, ressuscités, forts par la grâce de Jésus. Et rencontrer Jésus, le sauveur de tous, également de moi-même. Et cela grâce à la guide de l’Esprit Saint.


Je salue cordialement les personnes de langue française. Frères et sœurs, prenons plus souvent le temps de rencontrer Jésus par la prière de méditation. Tout épisode de sa vie terrestre, par l’Esprit Saint, est source de grâce, source de force et de consolation dans les événements les plus concrets de notre existence. Que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Dans la joie du Christ ressuscité, j’invoque sur vous et vos familles l’amour miséricordieux de Dieu notre Père. Le Seigneur vous bénisse!

J’adresse un salut cordial aux fidèles germanophones. En contemplant souvent le mystère de l’amour de Dieu pour nous dans la vie de Jésus, nous progressons dans la sequela Christi. Ainsi, nous pouvons nous conformer de plus en plus à la Parole de Dieu fait homme, véritable but de notre vie et seule source de notre bonheur éternel.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Demandons au Seigneur de nous envoyer le Saint-Esprit pour pouvoir méditer sa Parole, la faire vivre en nous et ainsi pouvoir l’annoncer avec joie à ceux qui nous entourent. Que Dieu te bénisse. Merci beaucoup.

J’adresse un salut cordial aux fidèles de langue portugaise. Chers frères et sœurs, la grâce de la prière rend chaque instant de la vie terrestre de Jésus contemporain avec nous. Efforcez-vous de trouver, au milieu des activités quotidiennes, un temps réservé à la contemplation des mystères de la vie de Jésus, pour que la foi soit confirmée, l’espérance renforcée et la charité enflammée. Que Dieu vous bénisse.

Je salue les fidèles arabophones. Par la méditation chrétienne, nous approfondirons nos convictions de foi, et nous comprendrons que le Christ n’est pas loin, mais est toujours en relation avec nous; il n’y a aucun aspect de sa personne divine-humaine qui ne puisse devenir pour nous un lieu de salut et de bonheur. Le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement les Polonais. Chers frères et sœurs, le 3 mai, vous célébrerez la solennité de Marie Reine de Pologne. Depuis le XVIIe siècle, le peuple polonais attribue ce titre à la Mère de Dieu, se confiant à sa protection maternelle et s’engageant à servir fidèlement la cause du Royaume de son Fils.

Conscient des vœux que vos pères ont faits à Jasna Góra, même en ces temps difficiles qui sont les nôtres, suivez fidèlement l’invitation toujours présente de Marie et « faites ce que Jésus vous dit! » (cf. Jn 2, 5). Que sa bénédiction accompagne chacun d’entre vous, vos familles et tout le peuple polonais!

* * *

J’adresse un salut cordial aux fidèles italophones. en cette période de Pâques, je vous invite à renouveler généreusement votre engagement à servir Dieu et vos frères et sœurs.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Soyez des témoins courageux du Christ ressuscité, qui montre aux disciples les blessures désormais glorieuses de sa Passion. Ma bénédiction à tous!


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse