Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

l’Esprit Saint « écrit l’histoire de l’Église et du monde »

l’Esprit Saint « écrit l’histoire de l’Église et du monde »

Lors de l’audience générale tenue dans la bibliothèque du palais apostolique, le Pape a exploré la prière comme relation avec la Sainte Trinité, en particulier avec l’Esprit Saint, sans qui il n’y a pas de relation avec le Père ou le Fils. Sa présence vivifie le croyant, appelé à maintenir son feu d’amour sur la terre.

Résumé de la catéchèse  :

Chers frères et sœurs,

Poursuivant notre catéchèse, nous pouvons dire que la prière est relation avec la Sainte Trinité, en particulier avec le Saint Esprit, qui est le premier don de toute existence chrétienne. Le Saint Esprit ouvre notre cœur à la présence de Dieu et l’attire dans son tourbillon d’amour. Il fait de nous des hôtes et des pèlerins dans le mystère de la Trinité.

Nous sommes comme Abraham qui, un jour, en accueillant dans sa tente trois voyageurs, a rencontré Dieu. L’Esprit Saint nous fait aussi expérimenter la joie d’être aimés de Dieu comme de vrais fils. C’est pourquoi l’Église nous invite à l’invoquer chaque jour ; car il nous rend Jésus présent, tout en donnant la possibilité aux chrétiens de tous temps et de tous lieux de le rencontrer.

C’est l’expérience qu’ont vécu tant de priants : hommes et femmes que le Saint Esprit a formés selon la mesure du Christ, dans la miséricorde, le service et la prière. Le premier devoir des chrétiens est donc de maintenir vivant le feu que Jésus a apporté sur la terre, c’est-à-dire l’amour de Dieu, le Saint Esprit.

Le Catéchisme nous rappelle que l’Esprit Saint est le Maître intérieur de la prière chrétienne et c’est lui qui fait qu’elle est prière dans l’Église. C’est aussi le Saint Esprit qui écrit l’histoire de l’Église et du monde. Nous sommes des pages ouvertes, disponibles à recevoir sa calligraphie.

Ainsi dans le champ étendu de la sainteté, Dieu qui est Trinité d’amour fait fleurir la diversité des témoins, tous égaux en dignité mais uniques par la beauté que le Saint Esprit a voulu libérer en chacun de ceux que sa miséricorde a rendu ses enfants

Catéchèse – 26. La prière et la Trinité. 2

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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 17 mars 2021

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, nous poursuivons la catéchèse sur la prière comme relation avec la Très Sainte Trinité, en particulier avec l’Esprit Saint.

Le premier don de chaque existence chrétienne est l’Esprit Saint. Ce n’est pas l’un des nombreux dons, mais le Don fondamental. L’Esprit est le don que Jésus avait promis de nous envoyer. Sans l’Esprit, il n’y a pas de relation avec le Christ et avec le Père. Car l’Esprit ouvre notre cœur à la présence de Dieu et l’attire dans ce “tourbillon” d’amour qui est le cœur même de Dieu.

Nous ne sommes pas seulement des hôtes et des pèlerins en chemin sur cette terre, nous sommes également des hôtes et des pèlerins dans le mystère de la Trinité. Nous sommes comme Abraham qui, un jour, en accueillant dans sa propre tente trois voyageurs, rencontra Dieu.

En vérité, si nous pouvons invoquer Dieu en l’appelant “Abbà – Père”, c’est parce que l’Esprit Saint habite en nous; c’est Lui qui nous transforme en profondeur et nous fait expérimenter la joie émouvante d’être aimés par Dieu comme de vrais enfants. Tout le travail spirituel en nous à l’égard de Dieu est fait par l’Esprit Saint, ce don. Il travaille en nous pour faire avancer notre vie chrétienne vers le Père, avec Jésus.

A cet égard, le Catéchisme dit: «Chaque fois que nous commençons à prier Jésus, c’est l’Esprit Saint qui, par sa grâce prévenante, nous attire sur le Chemin de la prière. Puisqu’il nous apprend à prier en nous rappelant le Christ, comment ne pas le prier lui-même ? C’est pourquoi l’Église nous invite à implorer chaque jour le Saint Esprit, spécialement au commencement et au terme de toute action importante» (n. 2670).

Voilà quelle est l’œuvre de l’Esprit en nous. Il nous “rappelle” Jésus et nous le rend présent – nous pouvons dire qu’il est notre mémoire trinitaire, il est la mémoire de Dieu en nous –, et il rend Jésus présent, pour qu’il ne se réduise pas à un personnage du passé : c’est-à-dire que l’Esprit apporte Jésus au présent dans notre conscience.

Si le Christ était seulement éloigné dans le temps, nous serions seuls et égarés dans le monde. Certes, nous nous rappellerions Jésus, là-bas, éloigné, mais c’est l’Esprit qui l’amène aujourd’hui, maintenant, en ce moment dans notre cœur. Mais tout est vivifié dans l’Esprit: aux chrétiens de chaque temps et de chaque lieu est ouverte la possibilité de rencontrer le Christ.

Il existe la possibilité de rencontrer Jésus, mais pas seulement comme un personnage historique. Non: Lui attire Jésus dans nos cœurs, c’est l’Esprit qui nous fait rencontrer le Christ. Il n’est pas éloigné, l’Esprit est avec nous: Jésus éduque encore ses disciples en transformant leur cœur, comme il fit avec Pierre, avec Paul, avec Marie de Magdala, avec tous les apôtres. Mais pourquoi Jésus est-il présent? Parce que c’est l’Esprit qui l’amène en nous.

C’est l’expérience qu’ont vécue tant d’orants: des hommes et des femmes que l’Esprit a formés selon la “mesure” du Christ, dans la miséricorde, dans le service, dans la prière, dans la catéchèse… C’est une grâce de pouvoir rencontrer de telles personnes: on s’aperçoit qu’en elles palpite une vie différente, leur regard voit “au-delà”.

Ne pensons pas seulement aux moines, aux ermites; on les trouve également parmi les personnes communes, des gens qui ont tissé une longue histoire de dialogue avec Dieu, parfois de lutte intérieure, qui purifie la foi. Ces témoins humbles ont cherché Dieu dans l’Évangile, dans l’Eucharistie reçue et adorée, sur le visage de leur frère en difficulté, et ils conservent sa présence comme un feu secret.

La première tâche des chrétiens est précisément de maintenir vivant ce feu que Jésus a apporté sur la terre (cf. Lc 12, 49), et quel est ce feu ? C’est l’Amour, l’Amour de Dieu, l’Esprit Saint. Sans le feu de l’Esprit, les prophéties s’éteignent, la tristesse l’emporte sur la joie, l’habitude remplace l’amour, le service se transforme en esclavage.

L’image de la lampe allumée à côté du tabernacle, où l’on conserve l’Eucharistie, vient à l’esprit. Même quand l’église se vide et que le soir descend, également quand l’église est fermée, cette lampe reste allumée, elle continue à brûler: personne ne la voit, pourtant elle brûle devant le Seigneur. Ainsi, l’Esprit est toujours présent dans notre cœur, comme cette lampe.

Nous trouvons encore écrit dans le Catéchisme: «L’Esprit Saint, dont l’Onction imprègne tout notre être, est le Maître intérieur de la prière chrétienne. Il est l’artisan de la tradition vivante de la prière. Certes, il y a autant de cheminements dans la prière que de priants, mais c’est le même Esprit qui agit en tous et avec tous. C’est dans la communion de l’Esprit Saint que la prière chrétienne est prière dans l’Église» (n. 2672).

Il arrive souvent que nous ne prions pas, nous n’avons pas envie de prier, ou bien souvent, nous prions comme des perroquets avec la bouche, mais notre cœur est loin. C’est le moment de dire à l’Esprit: «Viens, viens Esprit Saint, réchauffe mon cœur.

Viens et enseigne-moi à prier, enseigne-moi à regarder le Père, à regarder le Fils. Enseigne-moi quelle est le chemin de la foi. Enseigne-moi comment aimer et surtout enseigne-moi à avoir une attitude d’espérance ». Il s’agit d’appeler sans cesse l’Esprit, pour qu’il soit présent dans nos vies.

C’est donc l’Esprit qui écrit l’histoire de l’Église et du monde. Nous sommes des pages ouvertes, disponibles à recevoir sa calligraphie. Et en chacun de nous l’Esprit compose des œuvres originales, car il n’y a jamais un chrétien complètement identique à un autre.

Dans le domaine infini de la sainteté, l’unique Dieu, Trinité d’Amour, fait fleurir la variété des témoins: tous égaux en dignité, mais également uniques par la beauté que l’Esprit a voulu libérer en chacun de ceux que la miséricorde de Dieu a rendu ses enfants. N’oublions pas, l’Esprit est présent, il est présent en nous.

Écoutons l’Esprit, appelons l’Esprit – c’est le don, le cadeau que Dieu nous a fait – et disons-lui: «Esprit Saint, je ne sais pas quel est ton visage – nous ne le connaissons pas – mais je sais que tu es la force, que tu es la lumière, que tu es capable de me faire avancer et de m’enseigner à prier. Viens Esprit Saint». Voilà une belle prière: «Viens, Esprit Saint».

Je salue cordialement les personnes de langue française. Frères et sœurs, apprenons en ce temps de carême à nous laisser former par le Saint Esprit, afin que notre prière devienne un témoignage vivant de la tendresse de Dieu pour toute personne en difficulté. Que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. J’espère à tous que le chemin du Carême nous conduira à la joie de Pâques avec des cœurs purifiés et renouvelés par la grâce de l’Esprit Saint. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Christ. Que Dieu vous bénisse!

Chers frères et sœurs germanophones! Nous demandons chaque jour le Saint-Esprit, un don de Dieu, qui nous rappelle ce que Jésus a dit et accompli et nous aide à penser, parler et agir selon les plans divins. Je vous souhaite une bonne continuation du chemin de Carême.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Demandons au Seigneur d’enflammer nos cœurs avec le feu du Saint-Esprit. Que notre vie soit comme la lampe allumée à côté du tabernacle, qui se consume à louer Dieu et à servir nos frères, témoins joyeux de sa présence au milieu du monde. Que le Seigneur vous bénisse

J’adresse un salut cordial aux fidèles lusophones. Chers frères, demandons au Seigneur de répandre en nous l’abondance des dons de son Esprit, afin que nous puissions, toujours plus unis au Christ dans la prière, devenir des témoins de Jésus jusqu’aux extrémités de la terre. Que Dieu vous bénisse.

Je salue les fidèles arabophones. La prière est un dialogue avec Dieu auquel nous pouvons dire tout ce que nous avons dans nos cœurs. Mais l’entretien doit être sincère, confiant, plein d’amour, d’espoir et de gratitude. Le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement les Polonais. Demain, avec l’Appel Marial spécial et avec l’Eucharistie célébrée à Jasna Gòra en la fête de Saint Joseph, vous commencerez les célébrations de l’Année de la Famille Amoris Laetitia. Que Marie, Reine de Pologne obtienne la vision évangélique du mariage pour les familles, dans la compréhension mutuelle et le respect de la vie humaine. Je vous bénis tous cordialement ainsi que ceux qui prendront part aux initiatives prises à l’occasion des célébrations de l’Année mentionnée ci dessus.

APPELS

A cours de cette semaine, j’ai été préoccupé par les nouvelles qui arrivent du Paraguay.

Par l’intercession de Notre-Dame des Miracles de Caacupé, je demande au Seigneur Jésus, Prince de la Paix, que l’on puisse trouver un chemin de dialogue sincère, pour parvenir à des solutions adaptées aux difficultés actuelles, et ainsi construire ensemble la paix tant désirée. Rappelons-nous que la violence est toujours autodestructrice. Avec elle on ne gagne rien, mais on perd beaucoup, parfois tout.

Encore une fois, et avec une grande tristesse, je ressens l’urgence d’évoquer la situation dramatique au Myanmar, où tant de personnes, en particulier des jeunes, perdent leur vie pour offrir l’espérance à leur pays. Je m’agenouille moi aussi dans les rues du Myanmar et je dis: que la violence cesse! Moi aussi, j’ouvre les bras et je dis: que prévale le dialogue! Le sang ne résout rien. Que prévale le dialogue.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Le choix de la lumière au lieu des ténèbres

Le choix de la lumière au lieu des ténèbres

«Trois aspects du Christ qui se donne à l’humanité faible et pécheresse», c’est ce sur quoi a médité le Saint-Père en ce quatrième dimanche de Carême, lors de l’angélus de ce dimanche 14 mars 2021.

 

Le Christ et Nicodeme
Le Christ et Nicodeme – CRIJN HENDRICKSZ. VOLMARIJN – 1739

«Quelle est la raison de cette joie?» l‘Évangile de la rencontre de Jésus et de Nicodème dit: «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas mais ait la vie éternelle» (Jn 3,16).

«Jésus a été élevé sur la croix et ceux qui croient en lui sont guéris du péché et vivent.»

«La finalité du don de Dieu est la vie éternelle des hommes: en effet, Dieu envoie son Fils dans le monde non pas pour le condamner, mais pour que le monde soit sauvé par Jésus. La mission de Jésus est une mission de Salut, pour tous.»

«La lumière est venue dans le monde, mais les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière» (v. 19).

«Celui qui choisit les ténèbres sera confronté à un jugement de condamnation, celui qui choisit la lumière aura un jugement de salut. Le jugement est la conséquence du libre choix de chacun: celui qui pratique le mal cherche les ténèbres, celui qui pratique la vérité, c’est-à-dire le bien, vient à la lumière. Celui qui marche dans la lumière, celui qui s’approche de la lumière, fait de bonnes œuvres».

«Accueillir la lumière dans notre conscience, ouvrir notre cœur à l’amour infini de Dieu, à sa miséricorde pleine de tendresse et de bonté, c’est ainsi que nous trouverons la vraie joie et que nous pourrons nous réjouir du pardon de Dieu qui régénère et donne la vie.»

«Que Marie Très Sainte nous aide à ne pas avoir peur de nous laisser « mettre en crise » par Jésus. Il s’agit d’une crise saine, pour notre guérison, afin que notre joie soit pleine.»

Méditation complète du Saint Père : (page 2)

Catéchèse sur le Voyage apostolique en Irak

Catéchèse sur le Voyage apostolique en Irak

Au cours de l’audience générale du mercredi 10 mars, le Pape François est revenu sur son voyage apostolique en Irak, faisant part de sa gratitude à l’égard de Dieu et de tous ceux qui ont rendu possible cette visite historique. Le Saint-Père a invité les fidèles à continuer à prier pour ce pays et pour le Moyen-Orient.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 10 mars 2021


Frères et sœurs, les jours derniers, en visitant l’Irak, j’ai ressenti fortement le sens pénitentiel de ce pèlerinage en voyant les blessures encore ouvertes, en rencontrant et en écoutant les témoins qui ont survécu aux violences, aux persécutions, à l’exil. Et en même temps, j’ai vu autour de moi la joie d’accueillir le messager du Christ, et l’espérance de s’ouvrir à un horizon de paix et de fraternité.

Le peuple irakien a le droit de vivre en paix, de retrouver la dignité qui lui appartient. La réponse à la guerre n’est pas une autre guerre, mais la fraternité. C’est le défi pour l’Irak et pour tant de régions en conflit ainsi que pour le monde entier. A Ur, là où Abraham a reçu l’appel de Dieu, nous nous sommes tenus ensemble sous un ciel lumineux, ce ciel dans lequel notre père Abraham nous a vus, nous sa descendance.

Et cette phrase : Vous êtes tous frères, nous a semblé résonner dans les cœurs. Ce message de fraternité est ressorti de la rencontre ecclésiale en la cathédrale syro-catholique de Bagdad où 48 personnes furent tuées durant une messe. L’Eglise en Irak est une Eglise martyre. Ce message a aussi été lancé depuis Mossoul et Qaraqosh, ainsi qu’au cours des deux célébrations eucharistiques de Bagdad et d’Erbil.

L’espérance d’Abraham se réalise dans le mystère du Christ qui a ouvert le passage vers la terre promise où les frères sont réconciliés. Et je voudrais dire aux nombreux Irakiens émigrés : gardez la foi et l’espérance, soyez des tisseurs d’amitié et de fraternité là où vous êtes. La fraternité ne fait pas de bruit, mais elle porte du fruit et fait grandir.

Continuons à prier pour cette terre et que Dieu qui est paix, accorde un avenir de fraternité à l’Irak, au Moyen-Orient et au monde entier !

Je salue cordialement les personnes de langue française. Je vous invite à remercier le Seigneur pour ce pèlerinage et à prier pour que se poursuive le chemin de fraternité et de paix en Irak, au Moyen-Orient et dans le monde entier. Que Dieu vous bénisse.

*

Chers frères et sœurs, bonjour!

Ces derniers jours, le Seigneur m’a permis de visiter l’Irak, réalisant un projet de saint Jean-Paul II. Jamais un Pape n’avait été sur la terre d’Abraham; la Providence a voulu que cela ait lieu maintenant, comme signe d’espérance après des années de guerre et de terrorisme et au cours d’une dure pandémie.

Après cette visite, mon âme est remplie de gratitude. Gratitude à l’égard de Dieu et de tous ceux qui l’ont rendue possible: le président de la République et le gouvernement de l’Irak; les patriarches et les évêques du pays, avec tous les ministres et les fidèles des Églises respectives; les autorités religieuses, à partir du grand ayatollah Al-Sistani, avec lequel j’ai eu une rencontre inoubliable dans sa résidence à Nadjaf.

J’ai ressenti avec force le sens pénitentiel de ce pèlerinage: je ne pouvais pas m’approcher de ce peuple martyrisé, de cette Église martyre, sans prendre sur moi, au nom de l’Église catholique, la croix qu’ils portent depuis des années; une grande croix, comme celle placée à l’entrée de Qaraqosh.

Je l’ai ressenti de manière particulière en voyant les blessures encore ouvertes des destructions, et plus encore en rencontrant et en écoutant les témoins qui ont survécu aux violences, aux persécutions, à l’exil…

Et, dans le même temps, j’ai vu autour de moi la joie d’accueillir le messager du Christ; j’ai vu l’espérance de s’ouvrir à un horizon de paix et de fraternité, résumé par les paroles de Jésus qui étaient la devise de la visite: «Vous êtes tous frères» (Mt 23, 8). J’ai retrouvé cette espérance dans le discours du président de la République, je l’ai retrouvée dans les nombreux saluts et témoignages, dans les chants et dans les gestes des personnes.

Je l’ai lue sur les visages lumineux des jeunes et dans les yeux vifs des personnes âgées. Les gens qui attendaient le Pape depuis cinq heures, debout… ; également des femmes avec de enfants dans les bras… Ils attendaient et dans leurs yeux on lisait l’espérance.

Le peuple irakien a le droit de vivre en paix, il a le droit de retrouver la dignité qui lui appartient. Ses racines religieuses et culturelles sont millénaires: la Mésopotamie est un berceau de civilisations; Bagdad a été une ville de première importance dans l’histoire, qui a accueilli pendant des siècles la bibliothèque la plus riche du monde.

Et qu’est-ce qui l’a détruite? La guerre. La guerre est toujours le monstre qui, au fil des époques, se transforme et continue à dévorer l’humanité. Mais la réponse à la guerre n’est pas une autre guerre, la réponse aux armes ne sont pas d’autres armes.

Et je me suis demandé: qui vend les armes aux terroristes? Qui vend aujourd’hui les armes aux terroristes, qui accomplissent des massacres dans d’autres lieux, pensons à l’Afrique par exemple? C’est une question à laquelle je voudrais que quelqu’un réponde. La réponse n’est pas la guerre mais la réponse est la fraternité.

Tel est le défi pour l’Irak, mais pas seulement: c’est le défi pour les nombreuses régions en conflit et, en définitive, c’est le défi pour le monde entier: la fraternité. Serons-nous capables de créer la fraternité entre nous, de créer une culture de frères? Ou continuerons-nous la logique commencée par Caïn, la guerre? La fraternité.

C’est pourquoi nous nous sommes rencontrés et nous avons prié, chrétiens et musulmans, avec des représentants d’autres religions, à Ur, où Abraham reçut l’appel de Dieu, il y a environ quatre mille ans. Abraham est notre père dans la foi, parce qu’il écouta la voix de Dieu qui lui promettait une descendance, qu’il quitta tout et partit.

Dieu est fidèle à ses promesses et aujourd’hui encore, il guide nos pas de paix, il guide les pas de ceux qui marchent sur la Terre avec le regard tourné vers le Ciel. Et à Ur, alors que nous étions ensemble sous ce ciel lumineux, le même ciel dans lequel notre père Abraham nous vit, nous sa descendance, il nous a semblé que retentissait encore dans nos cœurs cette phrase: Vous êtes tous frères.

Un message de fraternité est venu de la rencontre ecclésiale dans la cathédrale syro-catholique de Bagdad, où quarante-huit personnes furent tuées en 2010, dont deux prêtres, au cours de la célébration de la Messe. L’Église en Irak est une Église martyre et dans ce temple, qui porte inscrit dans la pierre le souvenir de ces martyrs, a retenti la joie de la rencontre: mon émerveillement d’être parmi eux se fondait avec leur joie d’avoir le Pape avec eux.

De Mossoul et de Qaraqosh, sur le fleuve du Tigre, près des ruines de l’antique Ninive, nous avons lancé un message de fraternité. L’occupation de l’EI a causé la fuite de milliers et de milliers d’habitants, parmi lesquels de nombreux chrétiens de diverses confessions et d’autres minorités persécutées, en particulier les Yézidis.

L’antique identité de cette ville a été abîmée. A présent, on cherche avec difficulté à reconstruire; les musulmans invitent les chrétiens à revenir, et ensemble ils restaurent les églises et les mosquées. La fraternité est là. Et s’il vous plaît, continuons à prier pour nos frères et sœurs si éprouvés, pour qu’ils aient la force de recommencer.

En pensant aux nombreux Irakiens émigrés, je voudrais leur dire: vous avez tout quitté, comme Abraham; comme lui, sauvegardez la foi et l’espérance, et soyez des artisans d’amitié et de fraternité là où vous êtes. Et, si vous le pouvez, revenez.

Un message de fraternité est venu des deux célébrations eucharistiques: celle de Bagdad, en rite chaldéen, et celle d’Erbil, ville où j’ai été reçu par le président de la région  et par son premier ministre, par les autorités – je remercie les nombreuses personnes qui sont venues me recevoir – et j’ai également été reçu par le peuple.

L’espérance d’Abraham et de sa descendance s’est réalisée dans le mystère que nous avons célébré, en Jésus, le Fils que Dieu le Père n’a pas épargné, mais a donné pour le salut de tous: à travers sa mort et sa résurrection, Il nous a ouvert le passage vers la terre promise, vers la vie nouvelle où les larmes sont séchées, les blessures guéries, les frères réconciliés.

Chers frères et sœurs, louons Dieu pour cette visite historique et continuons à prier pour cette Terre et pour le Moyen-Orient. En Irak, malgré le fracas de la destruction et des armes, les palmiers, symbole du pays et de son espérance, ont continué à pousser et à porter du fruit.

Il en est ainsi pour la fraternité: comme le fruit des palmiers, elle ne fait pas de bruit, mais elle est fructueuse et nous fait grandir. Que Dieu, qui est paix, accorde un avenir de fraternité à l’Irak, au Moyen-Orient et au monde entier!


Je salue cordialement les personnes de langue française. Je vous invite à remercier le Seigneur pour ce pèlerinage et à prier pour que se poursuive le chemin de fraternité et de paix en Irak, au Moyen-Orient et dans le monde entier. Que Dieu vous bénisse.

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Que notre chemin de Carême nous amène à la joie de Pâques avec un cœur purifié et renouvelé par la grâce du Saint-Esprit. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix de notre Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu te bénisse!

J’adresse un salut cordial aux fidèles germanophones. Prions pour nos frères et sœurs du Moyen-Orient, si éprouvés, qu’ils aient la force de reconstruire leur société dans la fraternité. Que le Seigneur fasse de nous des messagers de sa paix.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Que le Seigneur Jésus, Prince de paix, en qui s’accomplit la promesse de Dieu à Abraham et à ses descendants, et qui avec le mystère de sa mort et de sa résurrection nous a ouvert la voie vers la terre promise, vers une nouvelle vie, obtenir du Père pour l’Irak , pour le Moyen-Orient et pour le monde entier un brillant avenir de fraternité et de paix. Merci beaucoup.

Je salue cordialement les fidèles lusophones. Je vous demande de vous joindre à moi pour remercier Dieu pour ce voyage en Irak et pour prier pour la paix et la fraternité universelle. Que la bénédiction de Dieu soit sur vous!

Je salue les fidèles arabophones. La fraternité ne fait pas de bruit, mais elle est féconde et nous fait grandir. Que Dieu, qui est paix, accorde un avenir de fraternité à l’Irak, au Moyen-Orient et au monde entier. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement tous les Polonais. Mon cœur est rempli de gratitude envers Dieu et envers tous ceux qui ont rendu possible ma visite en Irak. Je vous remercie pour les prières avec lesquelles vous m’avez accompagné dans ce pèlerinage. Je vous remercie également pour votre travail de miséricorde en faveur des chrétiens d’Irak et, en particulier, de Mossoul. Je vous encourage à prier pour la fraternité et la paix dans le monde. Je vous bénis de tout mon cœur.]

* * *

J’adresse un salut cordial aux fidèles italophones. Poursuivant l’itinéraire du Carême, laissez-vous guider par l’action de l’Esprit Saint qui nous conduit sur les traces du Christ à Jérusalem, où il accomplira sa mission rédemptrice.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. J’invoque la grâce divine sur chacun, afin que dans la jeunesse, dans la souffrance et dans l’amour conjugal réciproque, vous puissiez atteindre la joie de Pâques, fortifiés par le chemin de conversion et de pénitence que nous vivons. Ma bénédiction à tous.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse