Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

semailles de justice, récolte de bonté

« Faites-vous des semailles de justice, moissonnez pour vous une récolte de bonté »

Saint Basile de Césarée
Saint Basile de Césarée

Fais comme la terre, toi qui m’écoutes. Porte du fruit comme elle, ne te montre pas inférieur à la nature inanimée. Elle ne nourrit pas ses fruits pour en jouir elle-même, mais pour te rendre service. Toi, au contraire, tous les fruits de la bienfaisance que tu montres, tu les recueilles pour toi-même, car la récompense méritée par les bonnes œuvres revient aux bienfaiteurs.

Tu as donné à celui qui avait faim, mais ce que tu as donné reste à toi et même te revient avec des intérêts. De même que le blé, lorsqu’il est tombé en terre, procure du bien à celui qui l’a semé, de même le pain présenté à celui qui a faim te procurera dans la suite beaucoup de profit. Lorsque tu auras achevé de travailler la terre, alors commenceront les semailles célestes. Comme dit l’Écriture : Faites-vous des semailles de justice.

Tu devras abandonner ton argent ici-bas, même si tu ne le veux pas. Au contraire, tu emporteras devant le Maître l’honneur mérité par tes bonnes œuvres, lorsque tout un peuple réuni autour de toi, devant le Juge commun, t’appellera nourricier, bienfaiteur, et te donnera tous les titres qui qualifient la bonté envers les hommes.

Ne vois-tu pas, au théâtre, des gens qui jettent leur fortune à des champions de boxe, à des comédiens, à des hommes qui luttent avec les bêtes fauves et dont le seul aspect inspire le dégoût ? Ils font ces prodigalités pour la gloriole d’un moment, pour recevoir les acclamations et les applaudissements de la foule. Et toi, tu restreins les dépenses dont tu vas retirer une si grande gloire ?

Dieu t’approuvera, les anges t’acclameront, tous les hommes, depuis la création du monde, te proclameront bienheureux. Tu recevras la gloire éternelle, la couronne de justice, le Royaume des cieux, pour te récompenser d’avoir bien géré des richesses périssables.

Mais tout cela te laisse indifférent, et tu méprises les biens que tu devrais espérer, par attachement à ceux qui sont ici. Allons ! Distribue ta richesse de mille manières, sois généreux et magnifique dans tes dépenses pour les malheureux. Alors, on pourra dire de toi : À pleine main, il donne aux pauvres ; sa justice demeurera toujours.

Toi qui es riche et qui repousses le pauvre, comme tu devrais être reconnaissant envers le pauvre, ton bienfaiteur, comme tu devrais être joyeux et fier de l’honneur qui t’est fait, car tu n’as pas besoin d’aller réclamer à la porte d’autrui, puisque ce sont les autres qui assiègent la tienne. Mais tu es maussade et inabordable ; tu évites les rencontres pour ne pas être obligé de laisser échapper la moindre aumône.

Tu ne connais qu’une parole : « Je n’ai rien, je ne donnerai rien, car je suis pauvre. » Oui, tu es pauvre, tu ne possèdes aucun bien : tu es pauvre d’amour, pauvre de bonté, pauvre de foi en Dieu, pauvre d’espérance éternelle.

HOMÉLIE DE SAINT BASILE DE CÉSARÉE SUR LA RICHESSE

Trouver Jésus, le vrai trésor, loin des sécurités du monde

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche 26 juillet 2020

Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Évangile de ce dimanche (cf. Mt 13, 44-52) correspond aux derniers versets du chapitre que Matthieu consacre aux paraboles du Royaume des cieux. La pièce comprend trois paraboles à peine esquissées et très courtes: celle du trésor caché, celle de la perle précieuse et celle du filet jeté à la mer.

Je m’attarderai sur les deux premières dans lesquelles le Royaume des Cieux est assimilé à deux réalités «précieuses» différentes, à savoir le trésor caché dans le champ et la perle de grande valeur. La réaction de celui qui trouve la perle ou le trésor est pratiquement la même: l’homme et le marchand vendent tout pour acheter ce qui leur tient le plus à cœur.

Les paraboles du trésor dans le champ et de la perle précieuse

Avec ces deux similitudes, Jésus propose de nous impliquer dans la construction du Royaume des Cieux, présentant une caractéristique essentielle de la vie chrétienne, de la vie du Royaume des Cieux: ceux qui veulent tout jouer, qui sont courageux, adhèrent pleinement au Royaume. En fait, l’homme et le marchand des deux paraboles vendent tout ce qu’ils ont, abandonnant ainsi leur sécurité matérielle.

De là, nous comprenons que la construction du Royaume requiert non seulement la grâce de Dieu, mais aussi la disponibilité active de l’homme. Tout fait grâce, tout! De notre côté seulement la volonté de le recevoir, pas la résistance à la grâce: la grâce fait tout mais elle prend «ma» responsabilité, «ma» disponibilité.

Les chercheurs inquiets du Royaume des Cieux assument tout

Les gestes de cet homme et du marchand qui partent à la recherche, se privent de leurs biens, pour acheter des réalités plus précieuses, sont des gestes décisifs, ce sont des gestes radicaux, je ne dirais qu’un sens, pas un aller-retour: ce sont des gestes en avant.

Et, de plus, accompli avec joie parce que les deux ont trouvé le trésor. Nous sommes appelés à prendre l’attitude de ces deux personnages évangéliques, devenant des chercheurs très inquiets du Royaume des Cieux. Il s’agit d’abandonner le lourd fardeau de nos titres matériels qui nous empêchent de chercher et de construire le Royaume: le désir de posséder, la soif de gain et de pouvoir, de ne penser qu’à nous-mêmes.

La lumière du Royaume n’est pas un feu d’artifice

De nos jours, on le sait tous, la vie de certains peut être médiocre et terne car ils ne sont probablement pas partis à la recherche d’un vrai trésor: ils se sont contentés de choses attrayantes mais éphémères, de flashs chatoyants mais illusoires car ils partent ensuite dans le noir.

Au contraire, la lumière du Royaume n’est pas un feu d’artifice, c’est la lumière: le feu d’artifice ne dure qu’un instant, la lumière du Royaume nous accompagne tout au long de notre vie. Le Royaume des Cieux est l’opposé des choses superflues qu’offre le monde, c’est le contraire d’une vie banale: c’est un trésor qui renouvelle la vie chaque jour et l’élargit à des horizons plus larges.

Quiconque trouve le Royaume a un cœur créateur et chercheur

En effet, ceux qui ont trouvé ce trésor ont un cœur créateur et chercheur, qui ne répète pas mais invente, traçant et suivant de nouveaux chemins, qui nous amènent à aimer Dieu, à aimer les autres, à s’aimer vraiment.

Le signe de ceux qui marchent sur ce chemin du Royaume est la créativité, toujours en quête du plus. Et la créativité est ce qui prend la vie et donne la vie, et donne, et donne et donne … Elle cherche toujours de nombreuses façons différentes de donner la vie.

Jésus, qui est le trésor caché et la perle de grande valeur, ne peut qu’éveiller la joie, toute la joie du monde: la joie de découvrir un sens à sa vie, la joie de la sentir engagée dans l’aventure de la sainteté.

Avec Marie, recherchons chaque jour le trésor du Royaume des cieux

Que la Sainte Vierge nous aide à rechercher chaque jour le trésor du Royaume des cieux, afin que dans nos paroles et nos gestes se manifeste l’amour que Dieu nous a donné par Jésus.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs,

avec la mémoire des Saints Joachim et Anna, les «grands-parents» de Jésus, je voudrais inviter les jeunes à faire un geste de tendresse envers les personnes âgées, en particulier les plus solitaires, dans les maisons et les résidences, celles qui n’ont pas vu leurs proches depuis de nombreux mois .

Chers jeunes, chacun de ces anciens est votre grand-père! Ne les laissez pas seuls! Utilisez l’inventivité de l’amour, passez des appels téléphoniques, des appels vidéo, envoyez des messages, écoutez-les et, si possible dans le respect des normes de santé, allez également les trouver. Envoyez-leur un câlin. Ce sont vos racines.

Un arbre détaché des racines ne pousse pas, ne donne pas de fleurs et de fruits. C’est pourquoi l’union et la connexion avec vos racines sont importantes. «Ce que l’arbre a en fleur vient de ce qu’il a en terre», dit un poète de ma patrie. Pour cela je vous invite à faire un gros applaudissement à nos grands-parents, tout le monde!

J’ai appris qu’un nouveau cessez-le-feu concernant la région du Donbass avait été récemment décidé à Minsk par les membres du Groupe de contact trilatéral.

Tout en vous remerciant pour ce signe de bonne volonté visant à rétablir la paix tant souhaitée dans cette région tourmentée, je prie pour que ce qui a été convenu soit enfin mis en pratique, également grâce à un processus efficace de désarmement et de déminage. C’est le seul moyen d’instaurer la confiance et de jeter les bases d’une réconciliation si nécessaire et attendue depuis longtemps par la population.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!


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imiter la patience du Seigneur

imiter la patience du Seigneur

S’appuyant sur la parabole du bon grain et de l’ivraie dans l’Évangile du jour (cf. Mt 13, 24-43), le Pape François a livré une méditation sur la patience de Dieu, «ouvrant les cœurs à l’espérance», dimanche 19 juillet 2020 avant de prier l’Angélus depuis la fenêtre du Palais apostolique. Nous rencontrons à nouveau Jésus, désireux de parler à la foule en paraboles du Royaume des Cieux.

 

Le bon grain et l’ivraie, une vision de l’histoire

Albin Egger-Lienz -  deux hommes semant des graines
Albin Egger-Lienz – deux hommes semant des graines

Dans la première des paraboles, celle de l’ivraie. «Jésus raconte que dans le champ où le bon blé a été semé, l’ivraie germe aussi, un terme qui résume toutes les herbes nuisibles qui infestent le sol.»

Les serviteurs vont alors voir le maître pour savoir d’où vient l’ivraie, et il répond: «Un ennemi a fait cela!» (v. 28). Ils voudraient l’arracher immédiatement; en effet, l’agriculteur doit débarrasser le champ des mauvaises herbes les plus visibles afin de permettre aux bonnes plantes de mieux pousser.

Au lieu de cela, le propriétaire dit non, parce qu’il risquerait d’arracher les mauvaises herbes et le bon grain ensemble. Il faut attendre le moment de la récolte: ce n’est qu’alors qu’ils se sépareront et que l’ivraie sera brûlée. Il ne s’agit pas d’une tolérance hypocrite mais d’une justice atténuée par la miséricorde.

L’adversaire a un nom: le diable

«On peut lire dans cette parabole une vision de l’histoire.» «À côté de Dieu – le maître des champs – qui sème toujours et uniquement de bonnes graines, il y a un adversaire, qui étend l’ivraie pour entraver la croissance du grain. Le maître agit ouvertement, à la lumière du soleil, et son but est une bonne récolte ; l’autre, en revanche, profite de l’obscurité de la nuit et travaille par envie, par hostilité, pour tout gâcher. L’adversaire a un nom: il est le diable, l’adversaire par excellence de Dieu.»

L’intention du diable est «d’entraver l’œuvre du salut, de faire en sorte que le Royaume de Dieu soit entravé par des travailleurs injustes, semeurs de scandale». En effet donc, la bonne graine et les conflits ne représentent pas le bien et le mal dans l’abstrait, mais nous, êtres humains, qui pouvons suivre Dieu ou le diable, a insisté le Saint-Père.

Persécution et hostilité, parties de la vocation chrétienne

Et si l’intention des serviteurs est d’éliminer le mal d’un seul coup, c’est-à-dire les gens mauvais, le maître est plus sage, il voit plus loin : «ils doivent savoir attendre, car endurer la persécution et l’hostilité fait partie de la vocation chrétienne».

«Le mal, bien sûr, doit être rejeté, mais les méchants sont des gens avec lesquels il faut faire preuve de patience.» Il ne s’agit pas de «cette tolérance hypocrite qui cache des ambiguïtés, mais d’une justice tempérée par la miséricorde». Ainsi, l’action des disciples de Jésus doit aussi être orientée non pas pour supprimer les méchants, mais pour les sauver.

Fixer le bon grain, garder les mauvaises herbes

L’Évangile d’aujourd’hui présente donc deux façons d’agir et de demeurer dans l’histoire : d’une part, le regard du maître; d’autre part, le regard des serviteurs. Les serviteurs se soucient d’un champ sans mauvaises herbes, le maître se soucie du bon grain.

«Le Seigneur nous invite à prendre son propre regard, celui qui est fixé sur le bon grain, qui sait le garder même dans les mauvaises herbes. Ceux qui cherchent les limites et les défauts des autres ne coopèrent pas bien avec Dieu, mais plutôt ceux qui savent reconnaître le bien qui pousse silencieusement dans le domaine de l’Église et de l’histoire, le cultivant jusqu’à ce qu’il mûrisse. Et alors ce sera Dieu, et Lui seul, qui récompensera les bons et punira les méchants.»

«L’Évangile d’aujourd’hui présente deux manières d’agir et de vivre l’histoire: d’une part, le regard du maître, qui voit loin; de l’autre, le regard des domestiques, qui voient le problème. Les serviteurs se soucient d’un champ sans mauvaises herbes, le propriétaire a du bon blé à cœur. Le Seigneur nous invite à prendre son propre regard, celui qui est fixé sur le bon blé, qui sait le garder même dans les mauvaises herbes.»

«Ceux qui recherchent les limites et les défauts des autres ne coopèrent pas bien avec Dieu, mais plutôt ceux qui savent reconnaître le bien qui grandit silencieusement dans le domaine de l’Église et de l’histoire, le cultivant jusqu’à maturité. Et alors ce sera Dieu, et seulement Lui, de récompenser les bons et de punir les méchants.»

«Que la Vierge Marie nous aide à comprendre et à imiter la patience de Dieu, qui veut que personne ne se perde de ses enfants, qu’il aime avec l’amour du Père.»

Après l’Angélus

Le Pape a appelé à un cessez-le-feu global et immédiat, après notamment la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU approuvée le 1er juillet dernier. Il a confié ses inquiétudes quant aux hostilités sévissant entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui ont conduit à de violents affrontements ces derniers jours.

En cette période où la pandémie ne montre aucun signe d’arrêt, je tiens à assurer ma proximité avec ceux qui sont confrontés à la maladie et à ses conséquences économiques et sociales. Mes pensées vont particulièrement à ces populations dont les souffrances sont aggravées par les situations de conflit. Sur la base d’une récente résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, je renouvelle l’appel à un cessez-le-feu global et immédiat, qui permette à la paix et à la sécurité essentielles de fournir l’aide humanitaire nécessaire.

En particulier, je suis avec inquiétude la recrudescence des tensions armées dans la région du Caucase entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ces derniers jours. Tout en vous assurant de mes prières pour les familles de ceux qui ont perdu la vie lors des affrontements, j’espère qu’avec l’engagement de la communauté internationale et par le dialogue et la bonne volonté des parties, une solution pacifique durable pourra être trouvée, qui ont à cœur le bien de ces populations bien-aimées


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