Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Audience générale – Catéchèse : 4. La prière des justes

Audience générale – Catéchèse : 4. La prière des justes

Lors de l’audience générale, le Pape François a consacré sa catéchèse à la «prière des justes» ; au milieu des tribulations inhérentes à l’histoire des hommes, cette prière, faite avec humilité et sincérité, attire la force de Dieu, laquelle fait vivre et grandir le monde.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 27 mai 2020


Chers frères et sœurs,

Nous consacrons la catéchèse d’aujourd’hui à la prière des justes.

Le dessein de Dieu à l’égard de l’humanité est bon, mais dans les péripéties du quotidien nous faisons aussi l’expérience de la présence du mal. Au début de la Bible sont décrits les premiers développements du péché dans les événements de la vie humaine.

Adam et Eve cèdent à la tentation du Malin car ils doutent des bonnes intentions de Dieu. Avec Caïn et Abel, la première fraternité se conclut par un homicide. Puis le mal s’étendra comme une tache d’huile. Les grandes fresques du déluge et de la tour de Babel révèlent qu’il y a besoin d’un nouveau commencement, d’une nouvelle création qui aura son accomplissement dans le Christ.

Mais dans les premières pages de la Bible il y a aussi une autre histoire, plus humble, qui représente le rétablissement de l’espérance, depuis Adam et Eve jusqu’à Noé. Il y a des personnes capables de prier Dieu avec sincérité, d’écrire d’une autre manière la destinée de l’homme.

En lisant ces récits on a l’impression que la prière est la digue, le refuge de l’homme devant la montée du mal qui grandit dans le monde. Les priants des premières pages de la Bible sont des artisans de paix.

Quand elle est authentique, la prière délivre des instincts de violence ; elle est un regard dirigé vers Dieu pour qu’il prenne soin du cœur de l’homme. Le monde vit et grandit grâce à la force de Dieu que ses serviteurs attirent par leur prière. Une prière pour demander à Dieu de transformer notre cœur de pierre en cœur de chair !

***

Je salue cordialement les fidèles de langue française. Dans quelques jours nous célèbrerons la fête de la Pentecôte. Prions l’Esprit Saint pour qu’il fasse de nous des hommes de paix et de fraternité et rende confiance et espérance au monde. Que Dieu vous bénisse !

Je salue les fidèles de langue anglaise connectés via les réseaux sociaux. Alors que nous nous préparons à célébrer la solennité de la Pentecôte, j’invoque l’abondance des dons du Saint-Esprit sur vous et vos familles. Que Dieu vous bénisse!

Un salut cordial aux fidèles de langue allemande. Suivons l’exemple de la Bienheureuse Vierge Marie : avec sa prière assidue avec les apôtres, elle a invoqué le Saint-Esprit pour l’Église, qui renouvelle les hommes dans l’amour du Christ.Que l’Esprit de charité remplisse nos cœurs pour nous tourner continuellement vers le Seigneur dans la prière.

Je salue les auditeurs de langue portugaise et je vous rappelle que la prière ouvre la porte de notre vie à Dieu. Et Dieu nous apprend à sortir de nous-mêmes pour rencontrer les autres plongés dans l’épreuve, en leur offrant consolation, espoir et soutien. Je vous bénis cordialement au nom du Seigneur.

Je salue les fidèles de langue arabe qui suivent cette audience sur les réseaux sociaux. La prière ne change pas Dieu, mais nous-mêmes et nous rend plus dociles à sa sainte volonté. Prier lentement nous conduit dans la lumière divine qui purifie notre cœur de toutes les ténèbres. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement tous les Polonais connectés avec nous par le biais des médias. Nous vivons les jours de la neuvaine de la Pentecôte: nous implorons la présence du Saint-Esprit en nous, afin qu’avec ses dons si nécessaires, il nous aide à progresser dans la vie chrétienne. En ces temps difficiles, prions avec les paroles prononcées à Varsovie par Jean-Paul II: «Que ton Esprit descende et renouvelle la face de la terre! De cette terre!  » (2 juin 1979). Je vous bénis de tout mon cœur.

Je salue les fidèles de langue italienne. Après-demain, nous célébrerons la mémoire liturgique du Pape Saint Paul VI. L’exemple de cet évêque de Rome, qui a atteint les sommets de la sainteté, encourage chacun à embrasser généreusement les idéaux évangéliques.

J’adresse mes pensées aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Dans l’atmosphère de préparation à la solennité de la Pentecôte qui approche, je vous exhorte à toujours être docile à l’action du Saint-Esprit, afin que votre vie soit toujours réchauffée et illuminée par l’amour que l’Esprit de Dieu déverse dans les cœurs. Ma bénédiction à vous tous!


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Regina Cœli: nous sommes appelés à rendre compte de notre foi

Regina Cœli: nous sommes appelés à rendre compte de notre foi

Annoncer, baptiser et enseigner: ce sont les trois missions transmises par Jésus aux Apôtres et à chacun d’entre nous avant de monter au Ciel. C’est ce qu’a rappelé le Pape François lors de la prière du Regina Cœli depuis la Bibliothèque du Palais apostolique, en ce dimanche de l’Ascension, 24 mai 2020.

 

annoncer baptiser enseigner
annoncer baptiser enseigner

Ce n’est plus Jésus qui proclame les Béatitudes, qui accueille les foules et guérit les malades ; ce n’est plus le Maître qui agit et enseigne : cette fois, sur la montagne, qui a une forte charge symbolique, c’est «Celui qui demande aux disciples d’agir et d’annoncer, leur confiant le mandat de continuer son œuvre».

Dans son commentaire de l’Évangile de ce dimanche, lors duquel on célèbre en Italie et dans d’autres pays la solennité de l’Ascension, qui est théoriquement le jeudi précédent, quarante jours après Pâques, le Pape François est revenu sur ce moment où Jésus investit les onze apôtres de cette mission auprès de toutes les nations.

Le Pape François encourage à partager «des histoires constructives»

«Annoncer, baptiser, enseigner à marcher sur la voie tracée par le Maître, c’est-à-dire l’Évangile» : ce sont les trois missions confiées par Jésus. «Ce message de salut implique avant tout le devoir du témoignage auquel nous aussi, les disciples d’aujourd’hui, nous sommes appelés pour rendre compte de notre foi.»

«Face à une tâche aussi exigeante, et en pensant à nos faiblesses, nous nous sentons inadaptées, comme le sentirent certainement les Apôtres eux-mêmes.» Mais nul besoin de se décourager car, comme le dit Jésus avant de monter au ciel, «je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.»

Jésus est ainsi toujours avec nous. Sa présence se manifeste via son Esprit «qui conduit l’Église à marcher dans l’histoire comme un compagnon de route de chaque homme.» Il «accomplit la rémission des péchés et sanctifie tous ceux qui, repentis, s’ouvrent avec confiance à son don.»

Jésus se manifeste aussi dans la Parole, dans les sacrements, dans l’action constante et intérieure de l’Esprit Saint. «La fête de l’Ascension nous dit que Jésus, même monté au ciel pour demeurer dans la gloire à la droite du Père, est encore et toujours entre nous : c’est de là que vient notre force, notre persévérance et notre joie,»  «C’est dans la présence même de Jésus parmi nous avec la force de l’Esprit Saint.»

l’Église partage l’espérance des catholiques chinois

Après la prière du Regina Cœli ce dimanche 24 mai 2020, le Pape François a appelé «à s’unir spirituellement aux catholiques chinois» à l’occasion de la fête de la Bienheureuse Vierge Marie Auxiliatrice et Patronne de la Chine, vénérée dans le sanctuaire de Sheshan.

Le Pape François a évoqué les catholiques chinois qui célèbrent tous les 24 mai Notre-Dame de Sheshan, dans le sanctuaire homonyme à Shanghaï. «Confions à la conduite et à la protection de notre Mère Céleste les pasteurs et les fidèles de l’Église catholique dans ce grand pays pour qu’ils soient forts dans la foi et solides dans l’union fraternelle, témoins joyeux et promoteurs de charité fraternelle et de bons citoyens. »

«L’Église universelle, dont vous êtes une partie intégrante, partage vos espérances et vous soutient dans les épreuves. Elle vous accompagne avec la prière pour une nouvelle effusion de l’Esprit Saint afin que puissent resplendir en vous la lumière et la beauté de l’Évangile, puissance de Dieu pour le salut de chaque croyant.». Le Pape les a ensuite bénis, en exprimant une fois de plus son affection «grande et sincère».

Il a enfin demandé l’intercession de Marie Auxiliatrice pour tous les disciples du Seigneur et toutes les personnes de bonne volonté, «qui en ce temps difficile à travers le monde travaillent avec passion et engagement pour la paix, pour le dialogue entre les nations, pour le service aux pauvres, pour la conservation de la création et pour la victoire de l’humanité sur toute forme de maladie du corps, du cœur et de l’âme».

Salut aux salésiens

Profitant de cette fête de Marie Auxiliatrice, le Pape a salué les salésiens et salésiennes. «Je me rappelle avec gratitude de la formation spirituelle que j’ai reçue des enfants de don Bosco.»

Salut à Acerra

Ce dimanche 24 mai, le Pape François devait se rendre dans la ville italienne d’Acerra, dans la Terra dei fuochi, la terre des feux, une région située au nord de Naples. Cette visite avait pour but de «soutenir la foi de cette population et l’engagement de ceux qui œuvrent pour lutter contre le drame de la pollution» de cette zone marquée notamment par des feux de substances chimiques qui ont contaminé les sols et sous-sols.

À cause de la pandémie de coronavirus, ce déplacement a été reporté. Mais le Saint-Père a tenu à saluer l’évêque, les prêtres, les familles et toute la communauté diocésaine et à leur accorder sa bénédiction et leur envoyer ses encouragements en attendant de les voir.

Célébrer la fête de l’Ascension

Vitrail de l'Ascension cathédrale Saint-Julien Le Mans
Vitrail de l’Ascension cathédrale Saint-Julien Le Mans

Nous célébrons l’Ascension comme une fête, et pourtant elle commémore la séparation de Jésus d’avec ses disciples et d’avec ce monde. Le Seigneur monte au Ciel, et la liturgie orientale raconte l’émerveillement des anges en voyant un homme qui, avec sa chair, s’élève à droite du Père.

Cependant, alors que le Christ est sur le point de monter au ciel, les disciples – qui l’ont pourtant vu ressuscité – ne semblent pas encore avoir bien compris ce qui s’est passé. Jésus commence l’accomplissement de son Royaume, et ses disciples se perdent encore en conjectures. Ils lui demandent s’il va restaurer la royauté d’Israël (cf. Ac1, 6).

Mais, lorsque le Christ les quitte, au lieu d’être tristes, ils retournent à Jérusalem « en grande joie », comme l’écrit Luc (cf. 24, 52). Ce fait serait étrange si quelque chose ne s’était pas passé. En fait, Jésus leur a déjà promis la force du Saint-Esprit, qui descendra sur eux à la Pentecôte.

Ceci est le miracle qui change tout. Ils deviennent plus assurés lorsqu’ils confient tout au Seigneur. Ils sont pleins de joie. Et la joie en eux est la plénitude de la consolation, la plénitude de la présence du Seigneur.

Paul écrit aux Galates que la plénitude de joie des Apôtres n’est pas l’effet d’émotions qui procurent satisfaction et rendent joyeux. C’est une joie débordante qui ne peut être vécue que comme fruit et don du Saint-Esprit (cf. 5, 22).

Recevoir la joie de l’Esprit est une grâce. Elle est la seule force que nous puissions avoir pour prêcher l’Évangile, pour professer la foi au Seigneur. La foi, c’est témoigner de la joie que le Seigneur nous donne. Une telle joie, personne ne peut se la donner à soi-même.

Avant de quitter ses disciples, Jésus leur a dit qu’il leur enverrait l’Esprit, le Consolateur. Ainsi, il a confié aussi à l’Esprit l’œuvre apostolique de l’Église, tout au long de l’histoire, jusqu’à son retour.

Le mystère de l’Ascension, avec l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte, imprime et transmet à la mission de l’Église son caractère génétique le plus intime à tout jamais : celui d’être l’œuvre du Saint-Esprit et non la conséquence de nos réflexions et intentions.

C’est ce caractère qui la rend féconde et la préserve de toute autosuffisance présumée, de la tentation de prendre en otage la chair du Christ – monté au Ciel – en vue de ses propres projets cléricaux de pouvoir.

Lorsque, dans la mission de l’Église, on ne saisit pas et on ne reconnaît pas l’œuvre actuelle et efficace du Saint-Esprit, cela signifie que même les paroles de la mission – voire les plus exactes ou les plus réfléchies – ne sont plus que des « discours de sagesse humaine », utilisés pour se donner la gloire ou pour refouler et masquer ses déserts intérieurs.

LA JOIE DE L’ÉVANGILE

Le salut est la rencontre avec Jésus, qui nous aime et nous pardonne, en nous envoyant l’Esprit qui nous console et nous défend. Le salut n’est pas la conséquence de nos initiatives missionnaires, ni même de nos discours sur l’incarnation du Verbe. Le salut de chacun ne peut arriver que par le regard de la rencontre avec Lui, qui nous appelle.

Pour cette raison, le mystère de la prédilection commence et ne peut commencer que dans un élan de joie, de gratitude. La joie de l’Évangile, cette « grande joie » des pauvres femmes qui, au matin de Pâques, étaient allées au Sépulcre du Christ et l’avaient trouvé vide ; et qui, ayant rencontré les premières Jésus ressuscité, avaient couru le dire aux autres (cf. Mt 28, 8-10).

C’est seulement de cette manière que le fait d’être choisis et aimés peut témoigner, par nos vies, la gloire du Christ ressuscité devant le monde entier.

Les témoins, dans toute situation humaine, sont ceux qui attestent ce qui a été fait par quelqu’un d’autre. Dans ce sens, et seulement dans ce sens, nous pouvons être témoins du Christ et de son Esprit.

Après l’Ascension, comme le raconte la fin de l’Évangile de Marc, les Apôtres et les disciples « s’en allèrent prêcher en tout lieu. Le Seigneur agissait avec eux, confirmant la Parole par les signes qui l’accompagnaient » (16, 20). Le Christ, par son Esprit, donne son propre témoignage à travers les œuvres qu’il accomplit en nous et avec nous.

L’Église – Saint Augustin l’expliquait déjà – ne prierait pas le Seigneur pour demander que la foi soit donnée à ceux qui ne connaissent pas le Christ, si elle ne croyait pas que c’est Dieu lui-même qui convertit et attire à lui les volontés des hommes; l’Église ne ferait pas prier ses enfants pour demander au Seigneur de persévérer dans la foi au Christ si elle ne croyait pas que le Seigneur a lui-même nos cœurs en son pouvoir.

Car si l’Église lui demandait ces choses, mais pensait pouvoir se les donner à elle-même, cela voudrait dire que toutes ces prières ne sont pas authentiques mais sont des formules vides, des “manières de dire”, des convenances imposées par le conformisme ecclésiastique (cf. Le don de la persévérance. A Prosper et à Hilaire, 23, 63).

Si on ne reconnaît pas que la foi est un don de Dieu, même les prières que l’Église lui adresse n’ont aucun sens. Et on n’exprime à travers elles aucune passion sincère pour le bonheur et le salut des autres, et de ceux qui ne reconnaissent pas le Christ ressuscité, même si on consacre du temps à organiser la conversion du monde au christianisme.

C’est le Saint-Esprit qui enflamme et garde la foi dans les cœurs, et le fait de reconnaître cela change tout. En fait, c’est l’Esprit qui enflamme et anime la mission, il l’imprègne des connotations « génétiques », des accents et des mouvements singuliers qui font de l’annonce de l’Évangile et de la confession de la foi chrétienne une autre chose par rapport à tout prosélytisme politique ou culturel, psychologique ou religieux.

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS AUX ŒUVRES PONTIFICALES MISSIONNAIRES

Donné à Rome, près Saint Jean de Latran, le 21 mai 2020, Solennité de l’Ascension du Seigneur