Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La Parole de Dieu, semence féconde à accueillir et faire germer

La Parole de Dieu, semence féconde à accueillir et faire germer

Jean-François Millet - Le Semeur
Jean-François Millet – Le Semeur

Le Pape François, avant la prière de l’Angélus, ce15e dimanche 12 du temps ordinaire juillet 2020, a proposé une méditation sur le sens de la Parole de Dieu. En prenant appui sur l’Évangile selon saint Matthieu (13,1-23), qui relate la parabole du semeur, il a expliqué comment recevoir cette «semence féconde».

 

La Parole de Dieu, symbolisée par les semences sur quatre types de sols différents, «n’est pas une Parole abstraite, mais c’est le Christ lui-même, le Verbe du Père qui s’est incarné dans le sein de Marie, la Parole du Père qui s’est incarnée dans le sein de Marie.

Par conséquent, accueillir la Parole de Dieu signifie accueillir la personne du Christ». Et le Saint-Père a observé les différentes façons de la recevoir, mettant en garde contre un accueil qui ne serait pas fertile.

Il y a tout d’abord le risque de la distraction, «un grand danger de notre temps». «Assaillis par tant de bavardages, par tant d’idéologies, par les possibilités permanentes de se distraire à la maison et à l’extérieur, on peut perdre le goût du silence, du recueillement, du dialogue avec le Seigneur, au point de risquer de perdre la foi.»

L’enthousiasme momentané peut aussi représenter un écueil dans la mesure où il reste superficiel et «n’assimile pas la parole de Dieu». Il est comme «un terrain pierreux» avec peu de terre où la semence germe vite mais se dessèche rapidement car elle ne prend pas racine. Ainsi, «face à la première difficulté, une souffrance, un trouble de la vie, cette foi encore faible se dissout, comme la semence qui tombe au milieu des pierres se dessèche».

Chacun de nous possède en son cœur la semence de la Parole

Le troisième danger mis en exergue a été celui des préoccupations mondaines, un thème développé très régulièrement depuis le début du pontificat, et qui consisterait à accueillir la Parole de Dieu comme un terrain où poussent des buissons épineux. Tromperie de la richesse, du succès agirait alors comme des épines étouffant la Parole et la privant de fruit.

«Le bon terrain», celui qui est fertile est celui où «la semence prend et porte du fruit». Une semence qui représente «ceux qui écoutent la Parole, l’accueillent, la conservent dans leur cœur et la mettent en pratique dans la vie de tous les jours». «La parabole du semeur est un peu la “mère” de toutes les paraboles, parce qu’elle parle de l’écoute de la Parole». Une Parole, semence féconde et efficace en elle-même que «Dieu répand partout avec générosité, sans se soucier du gaspillage».

Personne n’est exclu, «chacun de nous est un terrain sur lequel tombe la semence de la Parole». Tous, «si nous le voulons, nous pouvons devenir un bon terrain, défriché et cultivé avec soin, pour faire mûrir la semence de la Parole». «Elle est déjà présente dans notre cœur», mais il nous revient de la faire la faire fructifier en distinguant parmi tant de voix et tant de paroles, celle du Seigneur, l’unique qui nous rend libres.

«C’est pourquoi il est important de s’habituer à écouter la Parole de Dieu, à la lire. Et je reviens, encore une fois, sur ce conseil: emportez toujours avec vous un petit Gospel, une édition de poche de l’Évangile, dans votre poche, dans votre sac … Et donc, lisez un morceau tous les jours, pour que vous ayez l’habitude de lire la Parole de Dieu, et comprenez ce que la semence que Dieu vous offre, et pensez avec quelle terre je la reçois

«Que la Vierge Marie, modèle parfait d’une terre bonne et fertile, nous aide, par sa prière, à devenir une terre disponible sans épines ni cailloux, afin que nous puissions porter de bons fruits pour nous et pour nos frères.»

trouver le visage de Jésus

Le Pape François a célébré, en petit comité du fait de la pandémie, ce mercredi matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe une messe à l’occasion du septième anniversaire de sa visite sur l’île italienne de Lampedusa, symbole des migrations en Méditerranée depuis plusieurs années.

L'île de Lampedusa
L’île de Lampedusa

Dans son homélie, il a établi un parallèle entre le peuple d’Israël qui recherchait Dieu dans le désert et les hommes d’aujourd’hui qui peuvent trouver le visage de Dieu dans les plus faibles et les exclus.

Pandémie de Covid-19 oblige, le Pape a célébré cette messe anniversaire en présence des membres de la section «migrants et réfugiés» du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral. Pas de migrants, cette fois, comme l’an passé, autour du Pape François pour commémorer une visite qui fut la première hors de Rome pour celui qui avait été élu Pape quelques mois auparavant.

En 2013, Lampedusa était perçue comme la «porte de l’Europe» pour des dizaines de milliers de personnes en quête d’une vie meilleure sur le Vieux Continent. Sept ans plus tard, si la situation sur place s’est améliorée et que les tentatives de traversées de la Méditerranée ont diminué, pas question pour le Pape d’oublier.

Il nous rappelle encore la nécessité de s’engager pour ne pas abandonner toutes ces personnes qui, au péril de leur vie, espèrent approcher des côtes européennes. Il rappelle à chacun que rechercher le visage de Dieu, c’est savoir le voir dans «le visage des pauvres, des malades, des abandonnés et des étrangers que Dieu met sur notre chemin.»

Les chrétiens comme Israël dans le désert

Dans son homélie, le Pape rappelle que «le visage de Dieu est notre but et aussi notre étoile polaire, qui nous permet de ne pas perdre le chemin». Or, les chrétiens d’aujourd’hui sont comme le peuple d’Israël dont parle le prophète Osée, dans la première lecture. Ils ne sont pas immunisés contre «la prospérité et l’abondante richesse» qui les ont éloignés du Seigneur et ont rempli leur cœur «de fausseté et d’injustice».

Le prophète exhorte donc à se convertir et «à tourner nos regards vers le Seigneur pour apercevoir sa face». Cette «recherche du visage de Dieu est motivée par un désir de rencontre personnelle avec le Seigneur, avec son immense amour et sa puissance salvifique». Comme les douze apôtres ont pu regarder Jésus dans les yeux, nous pouvons nous aussi, «disciples du troisième millénaire», le rencontrer aujourd’hui.

Le visage de Jésus est dans celui de l’étranger

«Cette rencontre devient aussi pour nous un temps de grâce et de salut, en nous investissant de la même mission confiée aux Apôtres». Citant ce qu’il avait dit en février dernier lors de la rencontre de Bari “Libérés de la peur”, il rappelle que c’est Jésus qui «frappe à notre porte affamé, assoiffé, étranger, nu, malade et prisonnier, en demandant qu’on le rencontre et qu’on l’assiste».

«En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40) : «Cet avertissement est aujourd’hui d’une brûlante actualité. Nous devrions tous l’utiliser comme un point fondamental de notre examen de conscience quotidien».

Et de penser à «la Libye, aux camps de détentions, aux abus et aux violences dont sont victimes les migrants, aux voyages d’espérance, aux sauvetages et aux refoulements». «Vous ne pouvez pas imaginer l’enfer dans lequel on vit dans ces camps» Le Pape se rappelle sa rencontre avec ces naufragés. L’interprète ne lui avait alors traduit que le quart des récits de torture qu’un homme lui avait confié.

C’est en souvenir de cette rencontre à Lampedusa que le Pape prie la Vierge Marie, Solacium migrantium (Réconfort des migrants, nouvelle invocation des litanies de Lorette) pour qu’elle nous aide «à découvrir le visage de son Fils dans tous les frères et sœurs contraints à fuir leur terre à cause de tant d’injustices dont notre monde est encore affligé».

Miséricorde et Justice à la lumière de l’Écriture Sainte

La justice et la miséricorde sont deux dimensions du mystère d’amour de Dieu. Elles ne se comprennent bien qu’à la lumière de l’Écriture sainte, notamment de la figure du Christ. Le Dieu de l’Ancien Testament défend la cause et le droit des pauvres qu’il veut sauver, car il est un Dieu juste qui accomplit sa promesse.

Cependant, Dieu juge aussi le péché, mais avec miséricorde ; et le pécheur repenti sait qu’il peut compter sur la justice miséricordieuse du Seigneur. Pareillement, le Christ, qui est venu non pour juger mais pour sauver le monde (Jn. 3,17), exercera son jugement sur les vivants et les morts, avec justice et miséricorde. Ceux qui refusent le salut offert par Dieu et sa grâce miséricordieuse se condamnent eux-mêmes.

Lorsque, dans la prière du Notre Père, nous demandons à Dieu, de nous pardonner nos offenses, nous confessons à la fois notre misère et la miséricorde de Dieu ; nous faisons ainsi car Jésus nous a appris que l’on n’accède à ce Dieu juste et miséricordieux qu’à travers l’expérience du pardon envers notre prochain.

JEAN-PAUL II, AUDIENCE GÉNÉRALE, mercredi 7 Juillet 1999

Quand il propose une réflexion sur la miséricorde, le Pape François pour sa part fait souvent référence à l’Écriture Sainte.

Dans l’Écriture Sainte, affirmait-il le 27 janvier 2016, «la miséricorde de Dieu est présente au cours de toute l’histoire du peuple d’Israël. Avec sa miséricorde, le Seigneur accompagne le chemin des patriarches, il leur donne des enfants malgré leur condition de stérilité, il les conduit sur les sentiers de la grâce et de la réconciliation.»

Dans le judaïsme, Miséricorde et Fidélité sont étroitement liées, mais aussi, dans une optique particulièrement chère au Pape François : Miséricorde et Justice.


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