Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Nous sommes les artisans de la résurrection…

AINA : la VIE

zazakely - petit enfant avec sa maman au Centre Aina de Manakara
zazakely – petit enfant avec sa maman au Centre Aina de Manakara Madagascar

La vie de son âme fait la vie de l’homme. Qui ne  la voudrait heureuse ? Seulement il faut chercher et en reconnaître la véritable source. Vivre en paix et dans la joie. Depuis sa création, l’homme a investi fortunes sur fortunes pour apprivoiser ces deux souffles. Trop souvent il passe à côté. Les faux captivent plus.

Un midi, une femme avisait son mari par téléphone,

  • Un inconnu s’étend comme mort à l’entrée du domaine. Que devons-nous faire ?
  • Provoque une petite réunion du village et fais-le emmener à la Police par trois hommes.
  • Entendu ! A plus tard.

Trente minutes plus tard, un nouvel appel :

  • Nous nous sommes ravisés. Le monsieur ne pèse pas beaucoup pour être un bandit. Ses os se décomptent visiblement de la clavicule au coccyx. Il n’arrive même pas à se lever. Plutôt il s’agit d’un affamé égaré, personne ne sait qui il est, d’où il vient ni où il va ».

Plutôt par souci de sa quiétude que de charité, la maîtresse apportait à l’intrus du riz avec une sauce de viande un peu salée… il prit le repas à deux mains. Tout son être mangeait, ramassait une feuille sur laquelle tombait une goutte de la sauce et la léchait presque religieusement. Il récupérait une à une les miettes de riz qui ont débordé de la cuillère… son esprit retrouvait une autre vie.

Quand il eut fini, devant l’assistance occasionnée par sa présence, sans s’adresser à aucune personne particulière, il disait :

  • « C’est là que je voudrais bien habiter, et montrait de la tête la maison d’où sortait la personne qui lui apportait le repas. Surprise et se sentant un peu gênée la maîtresse du domaine répondit :
  • « N’importe quoi ! et l’intrus de continuer :
  • Madame, s’il vous plaît, faites-moi manger à la cuillère ! »

A la risée générale, la dame l’invitait à s’en aller au risque de finir sa promenade en prison. Le plus costaud de l’assistance, mécontent d’avoir été interrompu dans son travail, empoigna l’affamé et l’emmena sur la grand-route, il l’envoyait continuer son aventure ailleurs.

Le soir, autour de la table, au maître de la maison sa femme détailla l’évènement de la journée. Celui-ci, saisissant les temps de Carême ouvrit les yeux à tous. Cet homme me rappelle, dit-il, l’Assoiffé de Calcutta,  le Visiteur du midi, et l’Accompagnateur Inconnu d’Emmaüs. En ces diverses occasions, l’Homme se laissa identifier mais quand il eut disparu pour on ne sait où…

Et à chacun de méditer comment rattraper le bonheur raté.

Mais rien n’est perdu. Il est écrit que ces pauvres passeront et repasseront toujours chez nous, et nos bonheurs passeront par eux.

Bonne et Joyeuse Fête  de  Pâques !

Tout joyeux, avec la grâce de Dieu, soutenus par vos prières et l’assistance de la  très Sainte Vierge Marie, nous avançons et sans arrêt lançons à toute volée les semences du royaume de Dieu.

Vous aussi, vous êtes toujours dans nos cœurs et dans nos prières.

Pour le Centre AINA,

Irénée.

Manakara (Madagascar), en ces temps de Carême covid19.

Le Centre AINA Manakara Madagascar
Le Centre AINA Manakara Madagascar

NB. Le centre AINA (la Vie) a été fondé par le P. Jean-Marie ESTRADE. C’est une communauté de prière et de partage qui prend en charge une école, un dispensaire, une petite pharmacie, etc. Voici son Email  :  centreaina@moov.mg

service des missions
service des missions

Triduum à la maison entre Crucifix et Évangile

Triduum à la maison entre Crucifix et Évangile

Contemplons la croix du Seigneur, là où se révèle pleinement son amour et son vrai visage : c’est en substance le cœur de la catéchèse délivrée par le Pape François au cours de l’audience générale de ce Mercredi Saint, qui s’est tenue dans la bibliothèque du Palais apostolique.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 8 avril 2020

Frères et sœurs, durant ces semaines d’appréhension pour la pandémie qui cause tant de souffrances dans le monde, beaucoup s’interrogent sur la présence et l’action efficace de Dieu face à ce mal. Où est-il quand tout va mal? Pourquoi ne résous-il pas les problèmes rapidement? Ce sont des questions que nous posons sur Dieu. Le récit de la Passion de Jésus nous est d’un grand secours.

L’histoire de la Passion de Jésus, qui nous accompagne en ces jours saints, nous aide. Même là, en fait, de nombreuses questions se posent. Le peuple, après avoir accueilli Jésus triomphalement à Jérusalem, s’est demandé s’il allait enfin libérer le peuple de ses ennemis (cf. Lc 24,21). Ils s’attendaient à un Messie puissant et triomphant avec l’épée.

Au lieu de cela arrive un homme doux et humble, qui appelle à la conversion et à la miséricorde. Et c’est précisément la foule, qui l’avait précédemment loué, qui a crié: « Qu’il soit crucifié! » (Mt 27,23). Ceux qui l’ont suivi, confus et effrayés, l’abandonnent. Ils pensaient: si c’est le destin de Jésus, le Messie n’est pas Lui, car Dieu est fort, Dieu est invincible.

La croix et l’Évangile au cœur de la liturgie domestique de ces jours saints

Nous pouvons nous demander aujourd’hui: quel est le vrai visage de Dieu? Habituellement, nous projetons ce que nous sommes en Lui avec une puissance maximale: notre succès, notre sens de la justice et aussi notre indignation. Mais l’Évangile nous dit que Dieu n’est pas comme ça. C’est différent et nous ne pouvions pas le savoir de notre propre force.

C’est pourquoi il s’est approché, est venu nous rencontrer et s’est révélé complètement à Pâques. Et où cela s’est-il avéré complètement? Sur la croix. Là, nous apprenons les traits du visage de Dieu. N’oublions pas, frères et sœurs, que la croix est la chaise de Dieu. Cela nous fera du bien de regarder le Crucifix en silence et de voir qui est notre Seigneur.

C’est Lui qui ne pointe pas le doigt. contre quelqu’un, pas même contre ceux qui le crucifient, mais il ouvre grand les bras à tout le monde; qui ne nous écrase pas de sa gloire, mais se laisse déshabiller pour nous; qui ne nous aime pas en paroles, mais nous donne la vie en silence; cela ne nous force pas, mais nous libère; qui ne nous traite pas comme des étrangers, mais prend notre mal sur lui, prend nos péchés sur lui.

Et cela, pour nous libérer des préjugés sur Dieu, nous regardons le Crucifix. Et puis nous ouvrons l’évangile. De nos jours, tous en quarantaine et à la maison, fermés, nous prenons ces deux choses en main: le Crucifix, regardons-le; et ouvrez l’évangile. Ce sera pour nous – pour ainsi dire – comme une grande liturgie domestique, car de nos jours nous ne pouvons pas aller à l’église. Crucifix et Évangile!

Dans l’Évangile, nous lisons que lorsque les gens vont à Jésus pour le faire roi, par exemple après la multiplication des pains, il part (cf. Jn 6, 15). Et lorsque les démons veulent révéler sa majesté divine, il les fait taire (cf. Mc 1, 24-25). Pourquoi ? Parce que Jésus ne veut pas être mal compris, il ne veut pas que les gens confondent le vrai Dieu, qui est humble amour, avec un faux dieu, un dieu mondain qui se montre et s’impose par la force.

Ce n’est pas une idole. C’est Dieu qui s’est fait homme, comme chacun de nous, et qui s’exprime en homme mais avec la force de sa divinité. Au lieu de cela, quand l’identité de Jésus est-elle solennellement proclamée dans l’Évangile ?

Quand le centurion dit: « Il était vraiment le Fils de Dieu. » Il y est dit, dès qu’il a donné sa vie sur la croix, car on ne peut plus se tromper: on voit que Dieu est omnipotent en amour, et pas autrement. C’est sa nature, parce qu’elle est faite de cette façon. Il est amour.

L’amour demeure

Vous pouvez objecter: « Que dois-je faire avec un Dieu si faible qui meurt? Je préférerais un dieu fort, un Dieu puissant! » Mais vous savez, la puissance de ce monde passe, tandis que l’amour demeure. Seul l’amour protège la vie que nous avons, car il embrasse nos fragilités et les transforme.

C’est l’amour de Dieu qui a guéri notre péché à Pâques avec son pardon, qui a fait de la mort un passage de la vie, qui a changé notre peur en confiance, notre angoisse en espérance. Pâques nous dit que Dieu peut tout transformer pour de bon. Qu’avec lui, nous pouvons vraiment croire que tout ira bien.

Et ce n’est pas une illusion, car la mort et la résurrection de Jésus n’est pas une illusion: c’était une vérité! C’est pourquoi on nous dit le matin de Pâques: « N’ayez pas peur! » (cf. Mt 28,5). Et les questions pénibles sur le mal ne disparaissent pas soudainement, mais trouvent dans le Ressuscité le fondement solide qui nous permet de ne pas sombrer.

Chers frères et sœurs, Jésus a changé l’histoire en se rapprochant de nous et en a fait, bien que toujours marquée par le mal, une histoire de salut. En offrant sa vie sur la croix, Jésus a également vaincu la mort. Du cœur ouvert du Crucifix, l’amour de Dieu atteint chacun de nous. Nous pouvons changer nos histoires en l’approchant, en acceptant le salut qu’il nous offre.

Frères et sœurs, ouvrons tout notre cœur dans la prière, cette semaine, ces jours-ci: avec le Crucifié et avec l’Évangile. N’oubliez pas: Crucifix et Évangile. La liturgie domestique sera celle-ci. Ouvrons tout son cœur dans la prière, laissons son regard se poser sur nous et nous comprendrons que nous ne sommes pas seuls, mais aimés, car le Seigneur ne nous abandonne pas et ne nous oublie jamais.

Et avec ces pensées, je vous souhaite une Semaine Sainte et une sainte fête de Pâques.

*

Fratelli e sorelle francofoni, Gesù ha trasformato la storia del male in una storia di salvezza. Dal cuore aperto del Crocifisso, l’amore di Dio ci raggiunge in questi momenti di angoscia, difficoltà e sofferenza. In questa Settimana Santa, nel mezzo dei drammi e delle prove che viviamo, i nostri cuori siano saldamente uniti a Cristo morto e risorto. Dio vi benedica!

Frères et sœurs francophones, Jésus a changé l’histoire marquée par le mal en une histoire de salut. Avec son cœur ouvert de Crucifié, il rejoint chacun de nous dans ces moments d’angoisses, de difficultés et de souffrance. En cette Semaine Sainte, qu’au milieu des drames et des épreuves que nous vivons, nos cœurs s’établissent fermement dans le Christ mort et ressuscité.

I greet the English-speaking faithful joining us through the media. May this Holy Week lead us to celebrate the resurrection of the Lord Jesus with hearts purified and renewed by the grace of the Holy Spirit. May God bless you!

Je salue les fidèles anglophones connectés via les réseaux sociaux. Que cette semaine sainte nous conduise à célébrer la résurrection du Seigneur Jésus avec des cœurs purifiés et renouvelés par la grâce du Saint-Esprit. Que Dieu vous bénisse!

Von Herzen grüße ich die Brüder und Schwestern deutscher Sprache. Mögen uns auch Fragen und Sorgen beängstigen, so haben wir doch die Zuversicht: Durch sein Leiden und Auferstehen hat der Herr die Geschichte, trotz allemands Bösen, zu einer Geschichte des Heils gemacht. Nie sind wir allein, sondern stets von Gott geliebt. Ich wünsche euch gesegnete österliche Tage.

Je salue avec affection les frères et sœurs germanophones. Bien que bouleversé par les questions et les préoccupations, nous pouvons avoir confiance: le Seigneur, par sa mort et sa résurrection, a changé l’histoire en histoire du salut, malgré tout le mal. Nous ne sommes jamais seuls, mais toujours aimés de Dieu. Je vous souhaite une Sainte Pâques.

Saludo cordialmente a los fieles de lengua española que siguen esta catequesis a través de los medios de comunicación social. En estos días santos en que conmemoramos la Pasión del Señor Jesús, que con su cruz ha vencido a la muerte y nos ha dado vida, pidámosle con fe que convierta nuestro miedo en confianza, nuestra angustia en esperanza y nos haga experimentar la cercanía de su amor infinito. Que el Crucificado nos conceda ser cada vez más hermanos y nos sostenga con su presencia. Que Dios los bendiga.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones qui suivent cette catéchèse à travers les médias. En ces jours saints où nous commémorons la Passion du Seigneur Jésus, qui avec sa croix a vaincu la mort et nous a donné la vie, nous lui demandons avec foi de transformer notre peur en confiance, notre angoisse en espérance et de nous faire vivre la proximité de son amour infini. Que le Crucifié nous accorde d’être de plus en plus frères et nous soutienne de sa présence. Que Dieu vous bénisse.

Queridos fiéis de língua portuguesa, de coração vos saúdo, desejando-vos um Tríduo Pascal verdadeiramente santo que vos ajude vivant à Páscoa, cheios de alegria, consolação e, sobretudo, esperança, certos de que a Cristo rossa ducio . Boa Páscoa!

Chers fidèles lusophones, je vous salue chaleureusement, en vous souhaitant un Triduum pascal vraiment saint qui vous aidera à vivre Pâques, plein de joie, de consolation et, surtout, d’espoir, certain que la résurrection du Christ est aussi notre victoire. Joyeuses Pâques!

أُحيِّي المؤمنينَ الناطقينَ باللغةِ العربية ، أيّها الإخوةُ والأخواتُ الأعزاء ، لا ننزال نعيش لحظات قد يبدوي ولكنه موجود. الخلق نفسه مستمر. حبه تعالى نفسه مستمر. الله المحب دائماً هو هو ، ليس فقط قريبًا منّا بل هو فينا. لذلك لنُلقِ عليه همنا وخوفنا. لأنّ المؤمن مطمئن حتى في الشدّة ويثق أنّ كل شيء ، مع الله ، سيتحول إلى خيرنا. لا تخافوا! ليُبارِكْكُم الرّب جميعًا ويَحرُسْكُم دائمًا من كل شر!

Je salue les fidèles arabophones! Chers frères et sœurs, nous vivons des moments où il peut sembler que Dieu est loin de nous. Mais il existe. La création elle-même continue. L’amour tout-puissant lui-même continue. Le Dieu aimant est le même qui est non seulement proche de nous, mais en nous. Alors plaçons nos inquiétudes et notre peur en Lui. Parce que le croyant est également confiant dans l’angoisse et a confiance que tout se tournera vers notre bien avec Dieu. N’ayez pas peur. Le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Drodzy bracia i siostry, zbliżając się do świętego Triduum Paschalnego, prośmy Pana, aby otworzył nasze serca i wprowadził nas w tajemnicę Swojej miłości, jaką okazał nam umierając na krzyżol? W tych dniach, w których z powodu epidemii jesteśmy zalęknieni, pełni troski ou naszych bliskich, zawierzmy siebie Chrystusowi, który jest Panem życia. Jego błogosławieństwo niech wam stale towarzyszy i będzie źródłem pokoju i nadziei!

Chers frères et sœurs, à l’approche du saint Triduum pascal, nous demandons au Seigneur d’ouvrir nos cœurs et de nous introduire dans le mystère de son amour, qu’il nous a montré en mourant sur la croix pour nous libérer du pouvoir du mal et de la mort, et pour nous faire découvrir une nouvelle vie. En ces jours où, à cause de l’épidémie, nous avons peur, soucieux de nos proches, confions-nous à Christ, le Seigneur de la vie. Que sa bénédiction vous accompagne toujours et soit une source de paix et d’espoir!

* * *

Saluto cordialmente i fedeli di lingua italiana. Il mio pensiero va, in particolare, ai gruppi che avrebbero voluto essere presenti oggi. Tra questi, gli universitari di diversi Paesi che vivono virtualmente il raduno UNIV 2020. Cari studenti, auspico che questa Settimana Santa sia per tutti una provvida occasione per rafforzare il vostro rapporto personale con Gesù e la vostra fede in Lui crocifisso e risorto.

Je salue cordialement les fidèles italophones. Mes pensées vont en particulier aux groupes qui auraient aimé être présents aujourd’hui. Parmi ceux-ci, des étudiants universitaires de différents pays qui vivent pratiquement le rassemblement UNIV 2020. Chers étudiants, j’espère que cette semaine sainte sera une occasion de prévoyance pour chacun de renforcer votre relation personnelle avec Jésus et votre foi en lui crucifié et ressuscité.

Enfin, je salue les jeunes, les malades, les personnes âgées et les jeunes mariés. Que la Passion du Seigneur, culminant dans le glorieux triomphe de Pâques, constitue pour chacun de vous la source d’espérance et de réconfort en temps d’épreuve. Ma bénédiction à tous.


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Que Dieu convertisse ceux qui trahissent comme Judas

Que Dieu convertisse ceux qui trahissent comme Judas

Lors de la messe à Sainte Marthe en ce mercredi de la Semaine Sainte, le Pape a prié le Seigneur de toucher le cœur de ceux qui cherchent à exploiter des personnes dans le besoin en cette crise provoquée par la pandémie de coronavirus. Dans l’homélie, il a parlé de la trahison de Judas, de ceux qui vendent des gens, même des êtres chers, pour leur profit personnel.

 

Trahison de Judas recevant les trente deniers, maîtresse-vitre de l'église Saint-Ouen des Iffs 35
Trahison de Judas recevant les trente deniers, maîtresse-vitre de l’église Saint-Ouen des Iffs 35

«Prions aujourd’hui pour les personnes qui, en cette période de pandémie, font du commerce avec les nécessiteux : elles profitent des besoins des autres et les vendent. Les mafieux, les usuriers et bien d’autres… Que le Seigneur touche leur cœur et les convertisse.»

Dans son homélie,il a commenté l’Évangile de Matthieu (Mt 26, 14-25), qui nous parle de la trahison de Judas. Même aujourd’hui, a dit le Pape, il y a des Judas, des gens qui trahissent même leurs proches, en les vendant pour leurs propres intérêts.

Aujourd’hui encore, il y a des gens qui veulent servir Dieu et l’argent, des exploiteurs cachés, apparemment impeccables socialement, mais qui font du commerce avec les gens: ils vendent leurs voisins. Judas a laissé des disciples, des disciples du diable. Judas était attaché à l’argent: celui qui aime trop l’argent, trahit. Mais il est trahi par le diable, qui est un mauvais payeur et part en désespoir de cause. Et il finit par se pendre.

Le Pape a pensé aux nombreux Judas institutionnalisés qui exploitent aujourd’hui les gens et aussi au petit Judas qui est en nous: chacun de nous a la possibilité de trahir, pour de l’argent ou des biens.

homélie :

«Le Mercredi Saint est également appelé « mercredi de la trahison », le jour où la trahison de Judas est soulignée dans l’Église. Judas vend le Maître.

Quand on pense à la vente des gens, il nous vient à l’esprit le commerce fait avec les esclaves d’Afrique pour les amener en Amérique – une vieille chose – puis le commerce, par exemple, des filles Yézidies vendues à Daech. Même aujourd’hui, les gens sont vendus.

Tous les jours. Il y a des Judas qui vendent leurs frères et sœurs, les exploitant dans leur travail, ne payant pas la bonne somme d’argent, ne reconnaissant pas leurs devoirs… Au contraire, ils vendent beaucoup de fois les choses les plus chères.

Pour être plus à l’aise, certains croient pouvoir emmener leurs parents et ne plus les voir, les mettre dans un endroit sûr et ne pas aller les voir… ils vendent. Il existe un dicton très répandu qui, en parlant de gens comme ça, dit que « celui-ci est capable de vendre sa mère » : et il la vend. Maintenant qu’ils sont calmes, ils sont partis : « Prenez soin d’eux … ».

Aujourd’hui, le commerce humain est comme au début : il est fait. Pourquoi ? Parce que Jésus l’a dit. Il a donné de l’argent à un seigneur. Jésus a dit : « Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent », deux seigneurs. C’est la seule chose que Jésus met en place et chacun de nous doit choisir : soit vous servez Dieu, et vous serez libres dans le culte et le service, soit vous servez l’argent, et vous serez esclaves de l’argent.

C’est l’option choisie et beaucoup de gens veulent servir Dieu et l’argent. Et cela ne peut être fait. En fin de compte, ils prétendent servir Dieu pour servir l’argent. Ce sont les exploiteurs cachés qui sont socialement impeccables, mais sous la table ils font du commerce, même avec les gens : peu leur importe. L’exploitation humaine consiste à vendre les autres.

Judas est parti, mais il a laissé des disciples, qui ne sont pas ses disciples mais le diable. On ne sait pas comment était la vie de Judas. Un garçon normal, peut-être, et même avec de l’anxiété, car le Seigneur l’a appelé à être un disciple. Il n’a jamais réussi à être un disciple: il n’avait ni la bouche d’un disciple ni le cœur d’un disciple, comme nous l’avons lu dans la première lecture.

Il était faible en tant que disciple, mais Jésus l’aimait… Alors l’Evangile nous fait comprendre qu’il aimait l’argent : chez Lazare, quand Marie a oint les pieds de Jésus avec ce parfum coûteux, il a fait la réflexion et Jean a souligné : « Mais il ne l’a pas dit parce qu’il aimait les pauvres : il l’a dit parce que c’était un voleur ». L’amour de l’argent l’avait fait sortir des règles, voler, et de voler à trahir il n’y a qu’un pas.

Qui aime trop l’argent trahit pour en avoir plus, toujours : c’est une règle, c’est un fait. Le garçon Judas, peut-être bon, avec de bonnes intentions, finit par être un traître au point d’aller au marché pour vendre : « Il est allé voir les chefs des prêtres et leur a dit : « Combien voulez-vous me donner pour que je vous le donne, directement ?” À mon avis, cet homme était complètement fou.

Une chose qui attire mon attention, c’est que Jésus ne lui dit jamais « traître » ; il dit qu’il sera trahi, mais il ne lui dit pas « traître ». Il ne dit jamais : « Va-t’en, traître. » Jamais ! En fait, il dit « ami » et il l’embrasse. Le mystère de Judas… Comment est le mystère de Judas ? Je ne sais pas… Don Primo Mazzolari l’a mieux expliqué que moi…

Oui, cela me réconforte de contempler ce chapiteau de Vézelay (un sculpture représentant le corps de Judas porté par Jésus, ndlr) : comment Judas a-t-il fini ? Je ne sais pas. Jésus menace fortement, ici ; il menace fortement : « Malheur à cet homme par lequel le Fils de l’homme est trahi : il vaudrait mieux pour cet homme qu’il ne soit jamais né !

Mais cela signifie-t-il que Judas est en enfer ? Je ne sais pas. Je regarde le chapiteau. Et j’entends la parole de Jésus : « Ami ». Mais cela nous fait penser à autre chose, qui est plus réel, plus réel qu’aujourd’hui: le diable est entré dans Judas, c’est le diable qui l’a conduit jusqu’ici.

Et comment l’histoire s’est-elle terminée ? Le diable est un mauvais payeur, il n’est pas un payeur fiable. Il vous promet tout, vous fait tout voir et, à la fin, il vous laisse seul dans votre désespoir de vous pendre.

Le cœur de Judas, agité, tourmenté par la cupidité et tourmenté par l’amour pour Jésus, un amour qui n’a pas réussi à faire de l’amour, tourmenté par ce brouillard, retourne vers les prêtres en demandant le pardon, en demandant le salut. « Quel rapport avec nous ? C’est ton affaire… » : Le diable parle comme ça et nous laisse dans le désespoir.

Pensons à tant de Judas institutionnalisés dans ce monde, qui exploitent les gens. Et pensons aussi au petit Judas que chacun d’entre nous a en lui à l’heure de choisir : entre la loyauté ou l’intérêt. Chacun d’entre nous a la capacité de trahir, de vendre, de choisir dans son propre intérêt.

Chacun de nous a la possibilité de se laisser attirer par l’amour de l’argent ou des biens ou par le bien-être futur. « Judas, où es-tu ? » Mais la question que je pose à chacun d’entre nous : « Toi, Judas, le petit Judas en moi : où es-tu ?”»

*

Avant que le Pape ne quitte la chapelle, l’antiphone mariale Ave Regina Caelorum a été chantée: «Salut, Reine des cieux ! Salut, souveraine des anges ! Salut, tige de Jessé ! Salut, porte d’où la lumière s’est levée sur le monde ! Réjouis-toi, Vierge glorieuse, qui l’emportes sur toutes en beauté ! Adieu, ô toute belle, et prie le Christ pour nous.»