J’adresse de tout cœur mon salut à vous tous qui avez pris part à cette célébration jubilaire consacrée aux catéchistes, en particulier à ceux qui ont été institués aujourd’hui pour ce ministère.
Et avec vous, je désire adresser mes meilleurs vœux de bon service aux catéchistes de toute l’Église répandue dans le monde ! Merci pour votre service à l’Église ! Prions pour eux, spécialement pour ceux qui travaillent dans des conditions de grande difficulté. Que Dieu vous bénisse tous !
Je salue les pèlerins du diocèse de Vicence avec leur évêque et les autres groupes de fidèles venus de différents pays.
Ces jours-ci, un typhon d’une force exceptionnelle s’est abattu sur plusieurs territoires asiatiques, notamment les Philippines, l’île de Taiwan, la ville de Hong Kong, la région du Guangdong, le Vietnam.
Je suis proche des populations touchées, en particulier les plus pauvres, et je prie pour les victimes, les disparus, les nombreuses familles déplacées, les très nombreuses personnes qui ont subi des dégâts, ainsi que pour les secouristes et les autorités civiles. J’invite chacun à la confiance en Dieu et à la solidarité. Que le Seigneur donne force et courage pour triompher de toute adversité.
J’ai la joie d’annoncer que le 1er novembre prochain, dans le cadre du Jubilé du Monde Éducatif, je conférerai le titre de Docteur de l’Église à saint John Henry Newman, qui a contribué de manière décisive au renouveau de la théologie et à la compréhension de la doctrine chrétienne dans son développement.
Et maintenant, nous nous en remettons à l’intercession de la Vierge Marie. Elle qui a été la mère et la première disciple de Jésus, qu’elle soutienne aujourd’hui l’engagement de l’Église dans l’annonce de la foi.
«J’ai commencé à aimer la Vierge Marie avant même de la connaître durant les soirées près du feu, sur les genoux maternels, la voix de maman récitant le rosaire…».
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C’est ainsi qu’Albino Luciani*, pape pendant trente-trois jours du 26 août au 28 septembre 1978, a parlé de sa dévotion à la Vierge en commençant une homélie. C’était en 1975, lorsqu’il fut invité par le diocèse de Sainte Marie, dans le sud du Brésil, à l’occasion du pèlerinage marial et du centenaire de l’immigration d’habitants de la Vénétie dans ce pays.
Arrivé là, il avait trouvé devant lui deux cent mille personnes. Il était écrit sur une banderole: «Quand vous rentrerez en Italie, dites aux habitants de la Vénétie que nous restons fidèles à la dévotion à la Vierge».
«Laissez-moi vous dire maintenant deux mots, poursuivait le futur pape, au sujet de Marie mère et sœur.»
«Mère du Seigneur, on la voit aussi aux noces de Cana; elle manifeste un cœur de mère pour les deux époux qui se trouvent dans un grand embarras. C’est Elle qui obtient le miracle! Il semble presque que Jésus se soit inventé une loi pour lui-même: “Je fais le miracle, mais c’est Elle qui doit le demander!”.
« Nous devons donc l’invoquer souvent en tant que mère, nous devons avoir une grande confiance en Elle, la vénérer profondément. Saint François de Sales l’appelle même avec tendresse “notre grand-mère” pour avoir la consolation de jouer le rôle du petit-fils qui se jette avec une confiance totale dans ses bras.»
«Mais Paul VI, qui a déclaré Marie Mère de l’Église, l’appelle souvent aussi sœur».
«Marie, continuait Mgr Luciani, quoique privilégiée, quoique mère de Dieu, est aussi notre sœur. “C’est vraiment notre sœur”, dit saint Ambroise. Elle a vécu une vie comme la nôtre. Elle a dû elle aussi émigrer en Égypte. Elle a eu besoin d’aide elle aussi. Elle lavait le linge et la vaisselle, elle préparait les repas, elle balayait le sol. »
« Elle a accompli toutes ces tâches communes mais d’une façon non commune parce que, dit le Concile, “quand elle vivait sur la terre la même vie que tous les autres, une vie remplie par les soucis de la famille et du travail, elle était toujours intimement unie à son Fils”.
« Si bien que la confiance, la Vierge nous l’inspire non seulement parce qu’elle est très miséricordieuse mais aussi parce qu’elle a vécu notre vie, elle a fait l’expérience de beaucoup de nos difficultés et nous devons la suivre et l’imiter spécialement dans la foi».
«Il est impossible de concevoir notre vie, la vie de l’Église, sans le rosaire, les fêtes mariales, les sanctuaires mariaux et les images de la Vierge», a écrit Albino Luciani lorsqu’il était patriarche de Venise. Et ce qui montre avec quelle vénération pleine de tendresse et de reconnaissance il s’adressait à la Vierge et combien il avait à cœur la pratique du rosaire, ce n’est pas seulement le rappel constant qu’il en fait dans ses interventions et ses homélies, mais sa vie tout entière.
Parlant, un jour, du rosaire à l’occasion d’une fête mariale à Vérone, il s’exclama : «Certains trouvent cette forme de prière dépassée, inadaptée à notre époque qui demande, dit-on, une Église qui soit tout entière esprit et charisme. »
« L’amour, disait Charles de Foucauld, s’exprime en peu de mots, toujours les mêmes, des mots qu’il répète toujours. En répétant avec la voix et le cœur les Ave Maria, nous parlons comme des enfants à notre mère. Le rosaire, prière humble, simple et facile aide à s’abandonner à Dieu, à être des enfants».
* Réputé pour sa douceur et sa sensibilité à l’égard de la condition ouvrière, le Pape était fils d’un travailleur saisonnier devenu verrier et d’une employée d’hospice.
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse
Audience générale: «La mort n’a jamais le dernier mot»
Lors de l’audience générale de ce mercredi 24 septembre, place Saint-Pierre, le Pape s’est de nouveau appesanti dans sa catéchèse sur le mystère du Samedi Saint, «jour de la descente du Christ dans le royaume des enfers pour annoncer la Résurrection à tous ceux qui étaient dans les ténèbres et l’ombre de la mort». Pour Léon XIV, «cette descente de Dieu n’est pas une défaite, mais l’accomplissement de son amour».
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LÉON XIV
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 24 septembre 2025
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Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance III. La Pâque de Jésus. 8. La descente. «C’est dans l’Esprit qu’il alla proclamer son message aux âmes en captivité » (1P 3,19)
Chers frères et sœurs, bonjour!
aujourd’hui encore, nous contemplons le mystère du Samedi Saint. C’est le jour du Mystère pascal où tout semble immobile et silencieux, alors qu’en réalité s’accomplit une action invisible de salut : le Christ descend dans le royaume des enfers pour annoncer la Résurrection à tous ceux qui étaient dans les ténèbres et l’ombre de la mort.
Cet événement, que la liturgie et la tradition nous ont transmis, représente le geste le plus profond et le plus radical de l’amour de Dieu pour l’humanité. En effet, il ne suffit pas de dire ou de croire que Jésus est mort pour nous : il faut reconnaître que la fidélité de son amour a voulu nous chercher là même où nous nous étions perdus, là où peut pénétrer seule la force d’une lumière capable de traverser le domaine des ténèbres.
Les enfers, dans la conception biblique, ne sont pas tant un lieu qu’une condition existentielle : cette condition dans laquelle la vie est affaiblie et où règnent la douleur, la solitude, la culpabilité et la séparation d’avec Dieu et des autres.
Le Christ nous rejoint même dans cet abîme, franchissant les portes de ce règne des ténèbres. Il entre, pour ainsi dire, dans la maison même de la mort, pour la vider, pour en libérer les habitants, en les prenant par la main un par un. C’est l’humilité d’un Dieu qui ne s’arrête pas devant notre péché, qui n’est pas effrayé par le rejet extrême de l’être humain.
Dans le court passage de sa première lettre que nous avons entendu, l’apôtre Pierre nous dit que Jésus, rendu vivant dans l’Esprit Saint, alla porter l’annonce du salut « même aux âmes prisonnières » (1 P 3, 19). C’est l’une des images les plus émouvantes, qui ne se trouve pas dans les Évangiles canoniques, mais dans un texte apocryphe appelé l’Évangile de Nicodème.
Selon cette tradition, le Fils de Dieu s’est enfoncé dans les ténèbres les plus épaisses pour atteindre même le dernier de ses frères et sœurs, pour aussi y apporter sa lumière. Dans ce geste, il y a toute la force et la tendresse de l’annonce pascale : la mort n’est jamais le dernier mot.
Très chers amis, cette descente du Christ ne concerne pas seulement le passé, mais touche la vie de chacun de nous. Les enfers ne sont pas seulement la condition de qui est mort, mais aussi de qui vit la mort à cause du mal et du péché. C’est aussi l’enfer quotidien de la solitude, de la honte, de l’abandon, de la pénibilité de la vie.
Le Christ entre dans toutes ces réalités obscures pour nous témoigner l’amour du Père. Non pas pour juger, mais pour libérer. Non pas pour culpabiliser, mais pour sauver. Il le fait sans clameur, sur la pointe des pieds, comme celui qui entre dans une chambre d’hôpital pour offrir réconfort et aide.
Les Pères de l’Église, dans des pages d’une extraordinaire beauté, ont décrit ce moment comme une rencontre : celle entre le Christ et Adam. Une rencontre qui symbolise toutes les rencontres possibles entre Dieu et l’homme.
Le Seigneur descend là où l’homme s’est caché par peur, l’appelle par son nom, le prend par la main, le relève et le ramène à la lumière. Il le fait de pleine autorité, mais aussi avec une infinie douceur, comme un père avec son fils qui craint de ne plus être aimé.
Dans les icônes orientales de la Résurrection, le Christ est représenté en train de briser les portes des enfers et, tendant les bras, il saisit les poignets d’Adam et Ève. Il ne se sauve pas seulement lui-même, il ne revient pas seul à la vie, mais il entraîne avec lui toute l’humanité.
Telle est la véritable gloire du Ressuscité : c’est la puissance de l’amour, c’est la solidarité d’un Dieu qui ne veut pas se sauver sans nous, mais seulement avec nous. Un Dieu qui ne ressuscite qu’en embrassant nos misères et en nous relevant pour une vie nouvelle.
Le Samedi Saint est donc le jour où le ciel visite la terre plus profondément. C’est le moment où chaque recoin de l’histoire humaine est touché par la lumière de Pâques. Et si le Christ a pu descendre jusque-là, rien ne peut être exclu de sa rédemption.
Pas même nos nuits, pas même nos fautes les plus anciennes, pas même nos liens brisés. Il n’y a pas de passé si détérioré, il n’y a pas d’histoire si compromise qui ne puisse être touchée par la miséricorde.
Chers frères et sœurs, descendre, pour Dieu, n’est pas une défaite, mais l’accomplissement de son amour. Ce n’est pas un échec, mais le moyen par lequel Il montre qu’aucun lieu n’est trop loin, aucun cœur trop fermé, aucune tombe trop scellée pour son amour. Cela nous console, cela nous soutient.
Et si parfois nous avons l’impression de toucher le fond, rappelons-nous : c’est de là que Dieu est capable de commencer une nouvelle création. Une création faite de personnes remises debout, de cœurs pardonnés, de larmes asséchées. Le Samedi Saint est l’étreinte silencieuse par laquelle le Christ présente toute la création au Père, pour la replacer dans son dessein de salut.
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les fidèles venus du Sénégal, du Canada, de Belgique et de France. Devant la fécondité du silence qui enveloppe le Samedi Saint, apprenons à lui laisser de la place dans nos vies, tant le silence se révèle favorable à l’action salvifique du Christ en nos âmes.
Que Dieu vous bénisse !
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ANNONCE
Chers frères et sœurs, le mois d’octobre, désormais proche, est particulièrement dédié au Saint Rosaire dans l’Église. C’est pourquoi je vous invite tous, chaque jour du prochain mois, à prier le Rosaire pour la paix, personnellement, en famille et en communauté.
J’invite également tous ceux qui travaillent au Vatican à vivre cette prière dans la Basilique de Saint-Pierre, chaque jour, à 19 heures. En particulier, le samedi 11 octobre, à 18 heures, nous le ferons ensemble sur la Place Saint-Pierre, lors de la veillée du Jubilé de la Spiritualité Mariale, en commémorant également l’anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II.
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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :
Chers frères et sœurs,
Dans le silence du Samedi Saint que nous contemplons ce matin, se déroule en réalité une invisible action de salut. Le Christ rejoint dans cet abîme des entrailles de la terre les justes qui, depuis Adam et Eve, attendent le salut promis.
L’évènement du Samedi saint nous révèle la fécondité salvatrice du silence durant lequel le Christ accomplit sa promesse et vient chercher l’humanité pour la sauver. Ce jour-là, se manifeste toute la force et la tendresse de l’annonce pascale : la mort n’a jamais le dernier mot.
Au moment de la Résurrection, le Christ ne revient pas seul à la vie mais tire derrière lui toute l’humanité pour la mener à la lumière. Le Samedi saint est alors l’étreinte par laquelle le Christ présente toute la Création au Père, pour la replacer dans son dessein de salut.