Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

L’hospitalité : témoignage d’une rare humanité

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 22 janvier 2020

Catéchèse: Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. « Ils nous ont traités avec bonté » (cf. Actes 28.2)

Frères et sœurs, la catéchèse de ce jour est en lien avec la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens dont le thème est, cette année, l’hospitalité. Cette hospitalité, Saint Paul et ses compagnons de voyage en ont bénéficié après leur arrivée à Malte.

En contraste avec la brutalité du naufrage, ils reçoivent le témoignage d’une « rare humanité » de la part des habitants de l’île qui se montrent attentifs à leurs besoins. En retour Paul, opère des miracles parmi eux et leur annonce la bonne Nouvelle du Christ. L’hospitalité est une importante vertu œcuménique.

Elle signifie reconnaître que les chrétiens de traditions différentes sont nos frères et sœurs. Les accueillir, c’est montrer l’amour de Dieu à leur égard, mais c’est aussi accueillir ce que Dieu a accompli dans leur vie.

L’hospitalité œcuménique demande la disponibilité à écouter les autres chrétiens, en prêtant attention à leurs histoires personnelles de foi et à l’histoire de leurs communautés. Elle comporte le désir de connaître l’expérience que les autres font de Dieu.

Comme chrétiens nous devons aussi travailler ensemble pour accueillir tous les naufragés que provoquent aujourd’hui les violences, les guerres, la pauvreté, et leur témoigner l’amour de Dieu révélé en Jésus-Christ.

*

Frères et sœurs, efforçons-nous de travailler ensemble pour vivre l’hospitalité, en particulier envers les personnes les plus vulnérables. Cela nous rendra meilleurs en tant que disciples de Jésus-Christ et fera de nous un peuple chrétien plus uni, qui est la volonté de Dieu pour nous. Que Dieu vous bénisse.

Dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse!

Demandons grâce au Seigneur pour tous ceux qui souffrent dans la mer tumultueuse du déracinement et de l’abandon, et engageons-nous à travailler ensemble, en demandant au Seigneur le don de l’unité, afin qu’en tant que chrétiens, nous témoignions de l’amour gratifiant de Dieu pour chaque personne.

L’hospitalité, que nous pratiquons particulièrement envers les migrants, est un témoignage du Christ. Nous manifestons à nos concitoyens que Dieu aime tous les hommes et que chaque personne humaine lui est précieuse, le Saint-Esprit vous accompagnera dans votre cheminement.

Le Seigneur nous invite à persévérer dans le chemin œcuménique. Nous intensifions donc l’offre de nos prières et de nos pénitences, suite à la supplication de Jésus-Christ au Père: « Moi en eux et Toi en Moi, afin qu’ils soient parfaits dans l’unité ». Que la bénédiction de Dieu descende sur vos pas et vos prières, individuelles et en commun, pour la pleine unité des chrétiens.

Chers frères et sœurs, en tant que chrétiens, nous ne pouvons pas être indifférents à la tragédie de la pauvreté ancienne et nouvelle, de la solitude la plus sombre, du mépris et de la discrimination. Nous ne pouvons pas rester engourdis, le cœur anesthésié, face à la misère de tant d’innocents. Travaillons ensemble pour montrer à tous l’amour de Dieu révélé par Jésus-Christ, et cela fera de nous de meilleurs êtres humains, de meilleurs disciples et un peuple chrétien plus uni.

Frères et sœurs, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens nous invite à une prière confiante pour l’unité. Je vous exhorte à méditer et à exécuter avec engagement la devise de cette semaine: « Ils nous ont traités avec bonté » (cf. Actes 28: 2). Vos rencontres œcuméniques imprègnent les cœurs, encouragent l’ouverture aux autres, l’hospitalité, la compréhension mutuelle, le dialogue et la réconciliation. Je vous bénis cordialement ici, vos proches et tous ceux qui se consacrent à l’unité des chrétiens.

APPEL

Le 25 janvier, en Extrême-Orient et dans diverses autres parties du monde, plusieurs millions d’hommes et de femmes célébreront le nouvel an lunaire.

Je leur adresse mes salutations cordiales, en souhaitant notamment aux familles d’être des lieux d’éducation aux vertus de l’hospitalité, de la sagesse, du respect de chacun et de l’harmonie avec la création.

J’invite chacun à prier aussi pour la paix, le dialogue et la solidarité entre les nations: des cadeaux toujours plus nécessaires au monde d’aujourd’hui.

Enfin, je salue les jeunes, les personnes âgées, les malades et les jeunes mariés. Samedi prochain, nous célébrerons la fête de la conversion de Saint Paul. Que l’exemple de l’Apôtre des Gentils nous soutienne dans la mission d’annoncer le salut du Christ à tous, en engageant nos meilleures énergies.


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Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2020 – Jour 5

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2020 – Jour 5

22 JANVIER 2020

La force : Rompre le pain pour le voyage

  • Actes 27, (33-34) 35-36 (37-44)

« En attendant que le jour se lève, Paul exhortait tout le monde à prendre de la nourriture : ‘Voilà aujourd’hui le quatorzième jour que vous restez dans l’expectative, sans manger ni rien prendre. Je vous exhorte donc à prendre de la nourriture, car il y va de votre salut : aucun de vous ne perdra un cheveu de sa tête.’ »

« Il (Paul) a pris du pain, a rendu grâce à Dieu en pré­sence de tous, l’a rompu et s’est mis à manger. Tous alors, reprenant courage, se sont alimentés à leur tour. »

« Nous étions en tout deux cent soixante-seize personnes sur le bateau. Une fois rassasiés, on cherchait à alléger le bateau en jetant les vivres à la mer. Quand il fit jour, on ne reconnaissait pas la terre, mais on apercevait une baie avec une plage, vers laquelle on voulait, si possible, faire avancer le bateau. Les matelots ont alors décroché les ancres pour les abandonner à la mer, ils ont détaché les câbles des gouvernails et hissé une voile au vent pour gagner la plage.
Mais ayant touché un banc de sable, ils ont fait échouer le navire. La proue, qui s’était enfoncée, restait immobile, tandis que la poupe se disloquait sous la violence des vagues. Les soldats ont eu alors l’intention de tuer les prisonniers pour éviter que l’un d’eux s’enfuie à la nage.
Mais le centurion, voulant sauver Paul, les a empêchés de réaliser leur projet ; il a ordonné de gagner la terre : à ceux qui savaient nager, en se jetant à l’eau les premiers, aux autres soit sur des planches, soit sur des débris du bateau. C’est ainsi que tous sont parvenus à terre sains et saufs. »

  • Réflexion

Après ce repas de pain les passagers du bateau, cessent de désespérer et reprennent courage. De même, l’Eucharistie ou le Repas du Seigneur nous nourrit et nous fortifie en vue du chemin qui nous attend, en nous recentrant sur la vie en Dieu. Nous aspirons au jour où tous les chrétiens partage­ront le repas du Seigneur à la même table.

Dans nos communautés, il est important de prier pour l’unité, même si toutes les confessions ne sont pas présentes. C’est manifester visiblement l’unité spirituelle de tous ceux qui sont unis au Christ par une même foi et un même baptême. Toute l’année, des personnes se retrouvent ensemble pour partager la parole de Dieu et vivre l’œcuménisme quotidiennement, parce que l’unité des chrétiens passe en premier lieu par une connaissance et une fraternité entre églises chrétiennes.

  • Prière

Dieu d’Amour,
Ton Fils Jésus-Christ a rompu le pain et bu à la même coupe avec ses amis la veille de sa passion. Fais que nous grandissions ensemble dans une com­munion plus étroite

Nous n’avons pas payé pour être chrétien, c’est un don de Dieu

Nous n’avons pas payé pour être chrétien, c’est un don de Dieu

Onction de David par Samuel, fresque sur bois, Synagogue de Doura Europos, IIe siècle
Onction de David par Samuel, fresque sur bois, Synagogue de Doura Europos, IIe siècle

L’élection de Dieu ne vient pas de nos mérites, elle est un don gratuit de sa grâce. Le Pape l’a souligné lors de son homélie ce mardi matin 21 janvier 2020, lors de la messe célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe.

 

Être chrétien, prêtre ou évêque est un don gratuit du Seigneur. Cela ne s’achète pas. Et la sainteté consiste précisément à «garder» ce don reçu gratuitement et non en fonction de nos propres mérites. La réflexion est partie du psaume responsorial (Psaume 88) et de la première lecture (1Sam 16,1-13) de la liturgie d’aujourd’hui.

Le psaume 88 rappelle l’, après que l’Éternel eut rejeté Saül pour sa désobéissance. Dans la première lecture, le Seigneur envoie ensuite Samuel pour oindre le roi, l’un des fils de Jessé de Bethléem. L’onction indique l’élection de Dieu et elle est également utilisée aujourd’hui pour consacrer les prêtres, les évêques.

Nous, chrétiens, sommes également oints d’huile lors du baptême. Dieu invite Samuel à ne pas s’arrêter à l’aspect physique car, dit-il, «Dieu ne regarde pas comme les hommes: les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur».

Les frères de David ont combattu les Philistins pour défendre le royaume d’Israël, «ils avaient des mérites», mais le Seigneur a choisi le dernier d’entre eux. «Un garçon agité» qui, quand il le pouvait, allait voir ses frères se battre, mais était renvoyé pour faire paître le troupeau. Il s’appelait donc David, et «il était beau». Et l’Éternel dit à Samuel de lui administrer l’onction, et «l’Esprit du Seigneur s’empara de David dès ce jour-là».

La gratuité de l’élection de Dieu

Cette histoire fait réfléchir et amène à se demander pourquoi le Seigneur a choisi un garçon normal, qui a peut-être «fait quelques bêtises, comme tous les jeunes» ; il n’était pas un garçon pieux, «qui priait tous les jours», il avait sept bons frères, «qui avaient plus de mérites que lui».

Pourtant c’est bien lui, «le plus petit, le plus limité, qui n’avait aucun titre, qui n’avait rien», qui n’avait pas combattu à la guerre, qui a été élu. Cela nous montre la gratuité de l’élection de Dieu.

«Quand Dieu choisit, il montre sa liberté et sa gratuité. Pensons à nous tous qui sommes ici: mais pourquoi le Seigneur nous a-t-il choisis ? “parce que nous sommes d’une famille chrétienne, d’une culture chrétienne…”. Non. Beaucoup de familles de culture chrétienne rejettent le Seigneur, elles n’en veulent pas. Mais alors pourquoi sommes-nous ici, élus par le Seigneur? Et bien par gratuité, sans aucun mérite. Le Seigneur nous a élus gratuitement. Nous n’avons rien payé pour devenir chrétiens… Être chrétien, être baptisé, être ordonné prêtre et évêque procède d’une pure gratuité. Vous ne pouvez pas acheter les cadeaux du Seigneur.»

Garder le don

L’onction du Saint-Esprit est gratuite. «Nous, que pouvons-nous faire ?» «Être saint» et la sainteté chrétienne, c’est «garder le don, rien de plus», en se comportant de telle manière «que le Seigneur reste toujours» celui qui fait le don et que je n’en fasse pas «mon mérite».

«Dans la vie ordinaire, dans les affaires, dans le travail, combien de fois, pour avoir une place plus élevée, parle-t-on à ce fonctionnaire, à celui-ci, à celle-là…(…) Ce n’est pas un cadeau, c’est de l’escalade. Mais être chrétien, être prêtre, être évêque n’est qu’un don. C’est ainsi qu’on comprend l’attitude d’humilité que nous devrions avoir: nous n’avons aucun mérite. Nous devons seulement veiller à ce que ce don ne soit pas perdu. Nous sommes tous oints par l’élection du Seigneur; nous devons garder cette onction qui a fait de nous des chrétiens, des prêtres, des évêques. C’est cela la sainteté. Les autres choses ne servent à rien. L’humilité de garder le don. Quel est le grand don de Dieu? Le Saint-Esprit! Quand le Seigneur nous a élus, il nous a donné le Saint-Esprit. Et c’est de la pure grâce».

Oublier le peuple, c’est nier le don de Dieu

David a été pris «derrière le troupeau», «du peuple». «Si nous, les chrétiens, oublions le peuple de Dieu, -même les non-croyants-, si nous, les prêtres, oublions notre troupeau, si nous, les évêques, oublions tout cela et nous sentons plus importants que les autres, nous nions le don de Dieu. C’est comme dire à l’Esprit Saint: «Mais toi, va tranquillement dans la Trinité, repose-toi, je me débrouillerai tout seul». Et ce n’est pas chrétien. Ce n’est pas garder le don. Demandons aujourd’hui au Seigneur, en pensant à David, de nous donner la grâce de rendre grâce pour le don qu’il nous a fait, de prendre conscience de ce don, si grand, si beau, et de le garder, -cette gratuité, ce don-, de le garder avec notre fidélité.»