Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

L’Avent, temps de grâce pour «purifier notre foi»

L’Avent, temps de grâce pour «purifier notre foi»

Avant la prière de l’Angélus devant les fidèles rassemblés Place Saint-Pierre à Rome, le Pape François a commenté les lectures de ce 3e dimanche de l’Avent dit de ‘Gaudete’. «Joie et doute, deux expériences qui font partie de notre vie,» sont deux traits qui se dégagent de ce dimanche “de la joie”, par la voix de deux prophètes.

Dans l’Évangile, Jean-Baptiste nous montre comment se préparer à la venue du Seigneur : croire en la promesse du salut, renoncer au péché et se laisser interpeller par Dieu. Alors l’invitation à la joie du prophète Isaïe peut devenir réalité.

Ne pas se laisser submerger par le doute

«Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?» (Mt 11, 3) – Jean-Baptiste de ne se décourage pas. «L’homme de Dieu regarde au-delà, car l’Esprit Saint fait sentir à son cœur la puissance de sa promesse, et il annonce le salut».

Croire dans le salut apporté par Dieu transforme tout, comme en témoigne la promesse d’Isaïe : «Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds» (Is 35, 5-6), puis les œuvres du Christ: «Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle» (Mt 11, 5). «Le salut enveloppe tout l’homme et le régénère.»

Mourir à soi-même et au péché

Cette heureuse renaissance se réalise à condition de « mourir à nous-mêmes et au péché.» D’où cet appel à la conversion porté par Jean Baptiste. Il s’agit en particulier «de convertir l’idée que nous avons de Dieu». Lui-même il «a dû se convertir à Jésus» lorsqu’il cherchait à le reconnaître. Comme lui, «nous sommes nous aussi appelés à reconnaître le visage que Dieu a choisi de prendre en Jésus-Christ, humble et miséricordieux».

Rencontrer le véritable visage de Dieu

L’Avent, «temps de grâce, nous dit qu’il ne suffit pas de croire en Dieu: il est chaque jour nécessaire de purifier notre foi». À Noël, on n’accueille pas «un personnage de fable, mais le Dieu qui nous interpelle, qui fait participer et devant lequel s’impose un choix». L’Enfant Jésus prend le visage «de nos frères et sœurs les plus nécessiteux», des pauvres qui «sont les privilégiés de ce mystère».

Le Pape a invoqué l’aide de la Vierge Marie pour que, durant ces quelques jours nous séparant de Noël, «nous ne nous laissions pas distraire par les choses extérieures, mais nous faisions de la place dans notre cœur» à Celui qui vient encore pour nous guérir et «nous donner sa joie».

Texte complet de l’ANGÉLUS

Le Pape encourage 70 Français à répandre la culture de la miséricorde

Le Pape encourage 70 Français
à répandre la «culture de la miséricorde»

Ce vendredi 13 décembre au matin, le Saint-Père a reçu en audience un groupe de 70 Français, engagés dans diverses associations, congrégations et mouvements dédiés à la miséricorde. Il les a encouragés dans leur activité, qui rend tangible l’amour de Dieu et témoigne du message évangélique dans la société.

Les membres de ce groupe en pèlerinage à Rome se dédient à l’exercice de la miséricorde dans diverses structures, «auprès des personnes en situation de précarité, des migrants, des malades, des prisonniers, des handicapés, des familles blessées». Cela montre «qu’il n’y pas de pauvreté humaine que Dieu ne veuille rejoindre, toucher et secourir».

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Chers amis,

Je vous remercie pour votre visite à l’occasion de votre pèlerinage à Rome… Ce qui vous rassemble c’est votre désir de faire connaître au monde la joie de la Miséricorde à travers la diversité de vos charismes: auprès des personnes en situation de précarité, des migrants, des malades, des prisonniers, des handicapés, des familles blessées.

Cette diversité que vous représentez est très belle, elle exprime le fait qu’il n’y pas de pauvreté humaine que Dieu ne veuille rejoindre, toucher et secourir. «La miséricorde est le cœur battant de l’Évangile, que l’Église a pour mission d’annoncer en allant à la rencontre de tous, sans exclure personne» (MV, n. 12).

Vivre et témoigner de la miséricorde

La miséricorde est, en effet, l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre et qui ouvre notre cœur à l’espérance d’être aimés pour toujours, quelle que soit notre pauvreté, quel que soit notre péché. Or l’amour de Dieu envers nous n’est pas un mot abstrait. Il a été rendu visible et tangible en Jésus-Christ.

C’est pourquoi «l’amour miséricordieux des chrétiens doit être sur la même longueur d’onde. Comme le Père aime, ainsi aiment les enfants. Comme il est miséricordieux, ainsi sommes-nous appelés à être miséricordieux les uns envers les autres» (MV, n. 9).

Or, dans la Bulle d’indiction du Jubilé de la Miséricorde, je formais le vœu que, dans la perspective de la nouvelle évangélisation dont notre monde a tant besoin, ce«thème de la miséricorde soit proposé avec une enthousiasme nouveau et à travers une pastorale renouvelée. Il est déterminant pour l’Église et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner elle-même de la miséricorde. Son langage et ses gestes doivent transmettre la miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à retrouver le chemin du retour au Père» (n. 12)

Une mission pour l’Église de France

Je vois, et j’en suis heureux, que nombreux sont ceux qui dans l’Église de France, avec le soutien et l’encouragement de leurs pasteurs, entendent cet appel. Et il est beau que vous le fassiez ensemble, que vous preniez, ensemble, les moyens de vous rencontrer pour prier et échanger, partager vos difficultés et vos expériences, mais surtout vos joies et votre action de grâce.

Car il y a une vraie joie à annoncer la miséricorde du Seigneur, lui qui s’est mis à genoux devant les siens pour leur laver les pieds et a dit à ses disciples: «Heureux êtes-vous, si vous le faites» (Jn 13, 17) (cf. Evangelii gaudium, n. 24). Je forme le vœu que vous puissiez trouver les moyens de témoigner autour de vous de cette joie d’évangéliser en annonçant la miséricorde de Dieu, pour en transmettre la passion à d’autres et répandre dans le monde cette culture de la miséricorde dont il a un urgent besoin.

Les deux directions de la miséricorde

Et pour ce faire, je voudrais vous inviter, à toujours être bien attentifs à rendre vivante, d’abord dans le fond de votre cœur, cette miséricorde dont vous témoignez. Que l’accomplissement, parfois très prenant et fatiguant, de vos activités caritatives n’étouffe jamais le mouvement de tendresse et de compassion dont elles doivent provenir, avec le regard qui l’exprime.

Non pas un regard qui part de haut avec condescendance, mais un regard de frère et de sœur, qui relève. C’est d’abord cela que les personnes secourues doivent trouver en vous, car elles ont avant tout besoin de se sentir comprises, valorisées, respectées, aimées. Il n’y a qu’une manière permise de regarder une personne du haut vers le bas, une seule: pour l’aider à se relever. Autrement on ne peut jamais regarder une personne du haut vers le bas. Seulement comme vous faites, vous: pour l’aider à se relever.

Par ailleurs, je crois que l’on ne peut être un authentique apôtre de la miséricorde que si l’on a profondément conscience d’en avoir été l’objet de la part du Père, et même, avec humilité, d’en être encore l’objet au moment où nous l’exerçons.

Saint Jean-Paul II écrivait avec clarté: «Nous devons purifier continuellement toutes nos actions et toutes nos intentions dans lesquelles la miséricorde est comprise et pratiquée d’une manière unilatérale […]. Elle est réellement un acte d’amour miséricordieux seulement lorsque, en la réalisant, nous sommes profondément convaincus que nous la recevons en même temps de ceux qui l’acceptent de nous. Si cet aspect bilatéral et cette réciprocité font défaut, nos actions ne sont pas encore des actes authentiques de miséricorde » (Dives in misericordia, n. 14).

Un lieu de dépouillement pour mieux servir

En ce temps de préparation de Noël, je vous propose de contempler la crèche. «Elle est une invitation à « sentir » et à « toucher » la pauvreté que le Fils de Dieu a choisie pour lui-même dans son incarnation. Elle est donc, implicitement, un appel à le suivre sur le chemin de l’humilité, de la pauvreté, du dépouillement, elle est un appel à le rencontrer et à le servir avec miséricorde dans les frères et sœurs les plus nécessiteux» (Lettre apostolique Admirabile signum, n. 3), et je forme le vœu que vous en soyez profondément encouragés et renouvelés dans votre dévouement.

Je vous remercie encore de votre visite, et je vous souhaite, ainsi qu’à vos familles et à vos communautés de joyeuses fêtes de Noël. Et n’oubliez pas, s’il vous plait, de prier pour moi. Merci !


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NOTRE DAME DE GUADELOUPE – SAINTE MESSE POUR L’AMÉRIQUE LATINE

NOTRE DAME DE GUADELOUPE
SAINTE MESSE POUR L’AMÉRIQUE LATINE

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Basilique vaticane
Jeudi 12 décembre 2019

La célébration d’aujourd’hui, les textes bibliques que nous avons entendus et l’image de Notre-Dame de Guadalupe que nous rappelle le Nican mopohua [récit manuscrit rédigé en nahuatl des Apparitions mariales de la Vierge Marie au Mexique], suggèrent pour elle trois adjectifs: dame-femme, mère et métis.

Maria est une femme. C’est une femme, c’est une dame, comme le dit le Nican mopohua. Femme à la distinction de femme. Elle est présentée comme une femme, et est présentée avec un message d’un autre, c’est-à-dire que c’est une femme, une dame et une disciple. Saint Ignace aimait l’appeler Notre-Dame. Et c’est aussi simple que cela, on ne prétend pas le contraire: c’est une femme, une disciple.

La piété chrétienne à travers les âges a toujours cherché à la louer avec de nouveaux titres: c’étaient des titres filiaux, des titres de l’amour du peuple de Dieu, mais ils ne touchaient pas du tout cette femme-disciple.

Saint Bernard nous a dit que lorsque nous parlons de Marie, la louange, les titres de louange ne suffisent jamais, mais ils n’ont pas du tout touché à cette humble condition de disciple qu’elle a. Disciple.

Fidèle à son Maître, qui est son Fils, le seul Rédempteur, elle n’a jamais voulu prendre quoi que ce soit à son Fils. Elle ne s’est jamais présentée comme co-rédemptrice. Non, disciple.

Et un Saint-Père dit que la condition de disciple est plus digne que la maternité. Questions de théologiens, mais disciple. Elle n’a jamais rien volé à son Fils, elle l’a servi parce qu’elle est une mère, elle donne sa vie dans la plénitude des temps, comme nous l’entendons dans « «Fils né d’une femme.»

Marie est notre Mère, elle est Mère de nos peuples, elle est Mère de nous tous, elle est Mère de l’Église, mais elle est aussi une figure de l’Église. Et elle est la mère de notre cœur, de notre âme.

Un Saint-Père dit que ce qui est dit de Marie peut être dit à sa manière de l’Église et à sa manière de notre âme. Parce que l’Église est féminine et que notre âme a cette capacité de recevoir la grâce de Dieu, et dans un sens, les Pères la considéraient comme féminine. Nous ne pouvons pas penser à l’Église sans ce principe marial qui s’étend.

Lorsque nous cherchons le rôle des femmes dans l’Église, nous pouvons passer par la fonctionnalité, car les femmes ont des fonctions à remplir dans l’Église. Mais cela nous laisse à mi-chemin. La femme dans l’Église va plus loin, avec ce principe marial qui «maternalise» l’Église et la transforme en la Sainte Mère Église.

Marie femme, Marie mère, sans autre titre essentiel. Les autres titres – pensez aux litanies de Lorette – sont des titres d’enfants amoureux qui chantent la Mère, mais ne touchent pas à l’à l’essentiel de l’être de Marie: femme et mère.

Et le troisième adjectif que je dirais en la regardant, était de nous vouloir métis, elle a métissé.  Pas seulement avec Juan Diego, mais avec le peuple. Elle était métissée pour être la Mère de tous, Elle était métissée avec l’humanité. Pourquoi ? Parce qu’elle a métissé Dieu. Et c’est là le grand mystère: Marie, Mère métisse Dieu, vrai Dieu et vrai homme dans son Fils.

Lorsque nous arrivons avec des histoires,… ne nous perdons pas… : Marie est une femme, elle est Notre-Dame, Marie est la Mère de son Fils et de la Sainte Mère Église hiérarchique, et Marie est métisse, femme de nos peuples, mais qui métisse Dieu.

Puisse t’elle nous parler comme elle a parlé à Juan Diego de ces trois titres: avec tendresse, avec chaleur féminine et avec l’approche du métissage. Ainsi soit-il !


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