Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

attention à ne pas préférer l’idéologie à la foi

attention à ne pas préférer «l’idéologie à la foi»

Au cours de l’homélie de la messe célébrée ce mardi matin, le Pape a dénoncé les conditions que mettent certains chrétiens dans leur vie de foi. Parlant de ceux qui jugent «à partir de la petitesse de leur cœur», il a rappelé que le Seigneur s’approche avec miséricorde de toutes les réalités humaines, parce qu’Il est venu pour sauver et non pour condamner.

 

Jonas devant Ninive
Jonas devant Ninive

La première lecture du jour, tirée du livre du prophète Jonas, fait suite à celle commencée hier, qui décrit la relation conflictuelle entre Dieu et Jonas lui-même. Dieu parle à nouveau à Jonas, et cette fois-ci ce dernier obéit: il se rend à Ninive, les habitants croient en sa parole et veulent se convertir, à tel point que Dieu «se repent du mal qu’il a menacé de leur faire, et ne l’a pas fait».

«Le Jonas têtu, parce que c’est l’histoire d’un Jonas têtu, le Jonas têtu a bien fait son travail, puis il est parti». Mais Jonas blâme le Seigneur, parce qu’Il lui semble trop miséricordieux: Dieu a accompli le contraire de ce qu’Il avait menacé de faire par la bouche même du prophète.

Un cœur endurci face à la Miséricorde de Dieu

Alors Jonas sort de la ville, construit une hutte et attend de voir ce que fera le Seigneur. Le prophète espérait que Dieu détruirait la ville. Le Seigneur fait alors pousser une plante de ricin près de lui, pour lui faire de l’ombre. Puis Il fait en sorte que ce ricin sèche et meure.

Jonas est alors à nouveau indigné contre Dieu. «Toi, tu as pitié de ce ricin, qui ne t’a coûté aucun travail et que tu n’as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit, et en une nuit a disparu. Et moi, comment n’aurais-je pas pitié de Ninive, la grande ville (…) ?»,fait alors remarquer le Seigneur. On assiste à un dialogue «entre deux obstinés».

«Jonas est obstiné, car convaincu de par sa foi, et le Seigneur est obstiné dans sa miséricorde: Il ne nous quitte jamais, Il frappe à la porte de notre cœur jusqu’au bout, il est là. Jonas est têtu parce qu’il conçoit sa foi avec des conditions; Jonas est le modèle de ces chrétiens “à condition que”, des chrétiens avec des conditions».

«“Non, non, ces changements ne sont pas chrétiens”, “C’est une hérésie”, “Ça, ça ne va pas”… Des chrétiens qui conditionnent Dieu, qui conditionnent la foi et l’action de Dieu.»

Une étroitesse qui conduit à l’idéologie

Bien de chrétiens «s’enferment dans leurs propres idées et finissent dans l’idéologie: c’est le mauvais chemin, qui va de la foi à l’idéologie.» «Et aujourd’hui il y en a tant»  qui ont peur «de grandir, des défis de la vie, des défis du Seigneur, des défis de l’Histoire», attachés à «leurs convictions, dans leurs premières convictions, dans leurs propres idéologies». Ils «préfèrent l’idéologie à la foi» et s’éloignent de la communauté, ils «ont peur de se mettre entre les mains de Dieu et préfèrent tout juger, mais à partir de la petitesse de leur cœur.»

Enfin «les deux figures de l’Église, aujourd’hui: l’Église des idéologues qui s’accroupissent dans leurs propres idéologies, là, et l’Église qui montre le Seigneur s’approchant de toutes les réalités, qui n’est pas dégoûté: les choses ne dégoûtent pas le Seigneur, nos péchés ne le dégoûtent pas, Il se fait proche comme Il s’est approché pour caresser les lépreux, les malades». « Il est venu pour guérir, Il est venu pour sauver, et non pour condamner.»

La foi est joie d’être au service les uns des autres

Le pape à l’Angélus:
la foi est joie d’être au service les uns des autres

serviteur inutile
serviteur inutile

À la fin de l’Angélus, le pape invite à accompagner par la prière le travail du synode pour l’Amazone. Le Pape s’inspire de la parabole du Serviteur pour mettre en évidence le chemin d’une foi qui ne demande ni récompense ni reconnaissance. « Rien n’est impossible pour ceux qui ont la foi », rappelle le Pape François, invitant à regarder avec espérance les événements de la vie.

Il s’inspire de la parabole évoquée par l’Évangile de Luc ce dimanche pour explorer le thème de la foi, en se concentrant sur deux « images », celle de la graine de moutarde et celle du serviteur disponible. Et le Saint Père s’arrête sur le premier point de la page de l’Évangile d’aujourd’hui:

Jésus veut donc préciser que la foi, même petite, peut avoir la force de déraciner même un mûrier. Et ensuite, le transplanter dans la mer, ce qui est encore plus improbable: rien n’est impossible pour ceux qui ont la foi, car ils ne comptent pas sur leur propre force, mais sur Dieu, qui peut tout faire.

Une foi sans orgueil

La réflexion du pape porte donc sur une « foi qui n’est ni orgueilleuse ni sûre de soi », mais qui, dans son humilité, « ressent un grand besoin de Dieu » et « s’abandonne avec une totale confiance en lui »:

C’est la foi qui nous donne la capacité de regarder avec espérance les vicissitudes alternées de la vie, ce qui nous aide à accepter les défaites, les souffrances, dans la conscience que le mal n’a jamais, n’aura jamais, le dernier mot.

Le service

Mais comment pouvons-nous comprendre si notre foi est vraiment authentique, pure et sincère? Pour répondre à cette question, le Pape François indique le deuxième enseignement de la parabole qui donne la mesure de foi: le service. Il explique ensuite que la figure d’un maître autoritaire et indifférent « met en évidence l’attitude de disponibilité du serviteur ». Il indique donc le sens profond de cette histoire.

Jésus veut dire qu’ainsi est l’homme de foi avec Dieu : il se remet complètement à sa volonté, sans calcul ni revendication. Cette attitude envers Dieu se reflète également dans la façon de se comporter en communauté: elle se reflète dans la joie d’être au service les uns des autres, y trouvant sa propre récompense et non dans les reconnaissances et les gains qui peuvent en découler.

C’est ce que Jésus enseigne à la fin de cette histoire: « Quand vous avez fait tout ce que vous avez reçu l’ordre de faire, dites : nous sommes des serviteurs inutiles. Nous n’avons fait  que notre devoir »(v. 10).

Attitude dans l’église

L’exemple des serviteurs inutiles « sans remerciement, sans réclamations » renouvelle également l’engagement au sein de l’Église, souligne le Pape: « Nous sommes des serviteurs inutiles » est une expression d’humilité, de disponibilité pour l’Église et rappelle la bonne attitude pour y travailler: le service humble dont Jésus nous a donné l’exemple, en lavant les pieds des disciples ( voir Jn 13: 3-17).

Enfin, le pape François demande l’aide de la Vierge Marie pour suivre « ce chemin »: Nous nous adressons à vous à la veille de la fête de Notre-Dame du Rosaire, en communion avec les fidèles rassemblés à Pompéi pour la traditionnelle Supplique.

L’invitation à prier pour le synode

Après l’Angélus, le Saint-Père, rappelant que la célébration eucharistique pour le début du Synode pour la région panamazonienne venait de s’achever dans la basilique vaticane, il a invité tout le monde à prier:

« Pendant trois semaines, les pères synodaux, réunis autour du successeur de Pierre, réfléchiront à la mission de l’Église en Amazonie, à l’évangélisation et à la promotion d’une écologie intégrale. Je vous demande d’accompagner cet événement ecclésial important par la prière, afin qu’il puisse être vécu dans la communion fraternelle et la docilité envers le Saint-Esprit, qui montre toujours les moyens de témoigner de l’Évangile. »

Regardez le monde tel que Dieu le voit

Le pape aux sœurs de Jésus-Marie :
regardez le monde tel que Dieu le voit

« Continuez à rencontrer nos frères et sœurs, à l’instar de Sainte Claudine Thévenet », a dit le Pape François aux participants du 37ème Chapitre de la Congrégation de Jésus-Marie au Vatican.

 

Sainte Claudine Thévenet

Le discours du pape François retrace les événements survenus en France avant et après la Révolution française. Ils sont entremêlés de pages de vie, de modèles de sainteté et de témoignages de charité chrétienne. Plus de 200 ans se sont écoulés depuis la naissance de la Congrégation de Jésus-Marie, fondée par Claudine Thévenet.

Née à Lyon en 1774 dans une famille de marchands de soieries, elle connaît très jeune des pages dramatiques relatives à la Révolution française et est également témoin de l’exécution de deux de ses frères. Dans les années qui ont suivi la Révolution française, elle est animée par un amour toujours plus grand pour Jésus et Marie et cherche à aider les enfants et les jeunes pauvres.

La nuit du 5 au 6 octobre 1818, il s’installe dans une modeste maison avec un ouvrier, une orpheline et un métier à tisser. Cette nuit-là commence l’œuvre de la congrégation qui a sa mission particulière dans l’éducation de la jeunesse, avec une préférence pour les plus nécessiteux. Ce travail apostolique, dédié aux enfants et aux pauvres, est maintenant répandu dans le monde entier.

En rencontrant les participants au 37ème chapitre de la Congrégation de Jésus-Marie, le pape François a rappelé que ce cheminement se déroule aujourd’hui dans 28 pays et 4 continents. Et il a indiqué trois chemins pour continuer la marche.

Témoins de la bonté de Dieu

Le premier chemin est celui de « témoigner de la bonté miséricordieuse de Dieu ». Ce fut l’expérience fondatrice de sainte Claudine Thévenet : reconnaître la bonté de Dieu, « un Dieu miséricordieux qui pardonne. » Dès le jour où elle a assisté au meurtre de ses frères, Claudine a répondu à ce qu’ils avaient dit juste avant de mourir : « Pardonnez, comme nous pardonnons. »

« Dieu nous regarde et nous éprouvons sa miséricorde. » « Ce serait bien pour vous de passer en revue et de vous souvenir de votre vie, de votre vocation et de votre mission à la lumière de ce regard, de continuer à être touchées par Dieu, présentes dans les misères de notre temps ». « Ce n’est que sous ce regard que tout devient nouveau., seulement en nous laissant regarder par le Seigneur, comme la Vierge Marie. »

Nous devons regarder notre monde avec sympathie, sans crainte, sans préjugés et avec courage, comme Dieu le voit, ressentant les chagrins, les joies et les espoirs de nos frères; et à partir de là, proclamer avec vie et parole, et « connaître et aimer Jésus et Marie ».

Vie de fraternité et de solidarité

Le deuxième chemin à parcourir est celui de la « vie fraternelle et solidaire » : « il est nécessaire d’approfondir la communauté avec des relations toujours plus évangéliques, pour devenir de plus en plus des fraternités apostoliques, des sœurs en mission, capables de toucher les autres jeunes pour qu’ils puissent suivre cette forme de consécration. À cette fin, nous devons nous ouvrir à la rencontre avec les jeunes. »

« La vie fraternelle en communauté est une prophétie pour le monde. Votre fondatrice vous a dit que ‘la charité est comme la lumière de vos yeux‘, afin que ce grand désir puisse ouvrir en vous des relations fraternelles et une communion pouvant être un signe de l’Évangile. Ce même chemin ouvre à la solidarité avec le reste de nos frères, en partageant ce que vous êtes et ce que vous avez. »

Discerner et aller plus loin

Le dernier chemin indiqué par le pape est aussi une exhortation : « discerner et avoir le courage d’aller plus loin ». « Dieu s’ouvre, entre dans le monde et assume l’humain. »

« Comme votre fondatrice l’a fait, il est nécessaire de sortir par la porte, mais pas pour en garder un souvenir émouvant, mais plutôt pour retrouver le charisme dans les statuts du début. Il faut du discernement pour savoir comment aller au-delà et se demander si nos apostolats et nos œuvres, nos présences et nos ministères répondent ou non à ce que le Saint-Esprit a demandé à Sainte Claudine et à la Congrégation lors de ces 200 ans d’histoire. Je vous encourage à discerner, évaluer et choisir afin de mieux répondre à ce que Dieu veut de vous aujourd’hui. »

« Notre époque nous demande également de découvrir de nouveaux moyens d’évangélisation et de mission, mais toujours en tant que corps apostolique, car les engagements et les travaux solitaires n’ont pas d’avenir. »