Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le Pape en Roumanie : Marchons ensemble pour aider les frères à voir Jésus

Le Pape a initié son trentième voyage apostolique sur la «belle terre» de Roumanie en rencontrant les autorités, la société civile et le corps diplomatique du pays, rassemblés devant le palais présidentiel de Cotroceni, vendredi 31 mai 2019. Dans un discours engageant, il a invité toutes les forces vives de la nation à une «collaboration positive», résolument tournée vers le bien commun, prônant une société qui inclue les plus pauvres.

logo du voyage du Pape en Roumanie 31mai -2 juin 2019
logo du voyage du Pape en Roumanie 31mai -2 juin 2019

 

Lors de sa rencontre avec le patriarche Daniel et le saint synode de l’Église orthodoxe roumaine, le Pape François a loué la mémoire de communion unissant les deux confessions, liée par «une fraternité de sang» pour continuer à marcher à l’écoute du Seigneur et vers une nouvelle Pentecôte de proclamation et de mission.

Aux côtés du chef spirituel de l’Église orthodoxe roumaine, le Patriarche Daniel, le Pape, a commencé par souligner les liens de foi unissant l’Église catholique et l’Église orthodoxe, incarnés par les frères de sang, saint Pierre et saint André, ce dernier ayant évangélisé la Roumanie et représente un saint majeur dans l’orthodoxie roumaine.

Saint Pierre et saint André, frères de sang

Ces deux saints nous rappellent qu’il existe «une fraternité du sang» qui nous précède et qui, «comme un silencieux courant vivifiant», n’a jamais cessé d’irriguer et de soutenir notre cheminement au long des siècles.

«Vous aussi, avez subi le vendredi de la persécution, traversé le samedi du silence, et vécu le dimanche de la renaissance. Que de martyrs et de confesseurs de la foi!». C’est un héritage commun qui nous appelle à ne pas prendre des distances avec le frère qui le partage.

Un dialogue œcuménique fécond

Le Pape François a tenu à rappeler le premier voyage dans un pays à majorité orthodoxe, celui de son prédécesseur polonais il y a vingt ans: «Un événement qui contribua non seulement au refleurissement des relations entre orthodoxes et catholiques en Roumanie, mais aussi au dialogue entre catholiques et orthodoxes en général».

Les premiers siècles des martyrs

Marcher  ensemble donc avec la force de la mémoire. «Non pas la mémoire des torts subis et causés, des jugements et des préjudices qui nous enferment dans un cercle vicieux et conduisent à des attitudes stériles, mais la mémoire des racines». Aux premiers siècles, l’Évangile, «annoncé avec parrhésie et esprit de prophétie», a rencontré et illuminé de nouveaux peuples et cultures.

Une mémoire de communion

Ce rappel des pas faits ensemble entre orthodoxes et catholiques roumains permet au Pape François d’appeler à poursuivre dans «cette mémoire de communion», qui, «comme une lampe, éclaire les étapes de notre cheminement».

C’est pourquoi il a par ailleurs insisté sur une forte dimension œcuménique, celle du cheminement commun, «surtout ces derniers temps au cours desquels les routes du monde ont conduit à de rapides changements sociaux et culturels».

En effet, beaucoup ont bénéficié du développement technologique et du bien-être économique, mais plus encore sont restés inexorablement exclus, «tandis qu’une globalisation uniformisante a contribué à déraciner les valeurs des peuples, en affaiblissant l’éthique et le vivre ensemble pollué au cours de ces dernières années par un sens généralisé de la peur qui, souvent préparée avec art, conduit à des comportements de fermeture et de haine».

Résister à l’individualisme

Et le Pape  lance un appel à la résistance aux séductions d’une «culture de la haine» et de l’individualisme, «qui peut-être n’est plus idéologique comme aux temps de la persécution athée, mais qui est toutefois plus persuasive et tout aussi matérialiste».

Cette culture présente souvent «comme voie de développement ce qui apparaît immédiat et ferme», mais qui, en réalité, est «indifférent et superficiel», et fragilise, de fait, les liens sociétaux et familiaux.

Vers une nouvelle Pentecôte

Ainsi, c’est par la prière que nous pourrons «donner Dieu» avant de «dire Dieu», à ne pas «être passifs dans le bien», mais prêts «à se lever et à aller, actifs et en collaborant». Il y a une multitude d’exemples de communautés orthodoxes roumaines qui collaborent très bien avec beaucoup de diocèses catholiques de l’Europe occidentale où ils sont présents.

«À travers cette fréquentation mutuelle, de nombreux catholiques et orthodoxes roumains ont découvert qu’ils ne sont pas des étrangers, mais des frères et des amis», il faut cheminer «vers une nouvelle Pentecôte».

«Que le feu de l’Esprit Saint consume nos méfiances ; que son vent balaie les réticences qui nous empêchent de témoigner ensemble la vie nouvelle qu’il nous offre. Lui, artisan de fraternité, qu’il nous donne la grâce de cheminer ensemble. Lui, force des martyrs, qu’il nous aide à ne pas rendre infécond leur sacrifice.»

Le salut ne peut être acheté, c’est un don

Lors de l’Audience Générale, le pape François a inauguré « un chemin de catéchèse à travers le livre des Actes des Apôtres » qui montre « la merveilleuse union entre la Parole de Dieu et le Saint-Esprit ».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint Pierre
Mercredi 29 mai 2019

Catéchèse sur les Actes des Apôtres:
1. Il s’est montré vivant à eux … et leur a ordonné … d’attendre l’accomplissement de la promesse du Père « (Actes 1: 3.4).


Frères et sœurs,

Aujourd’hui, nous commençons un cours de catéchèse à travers le livre des Actes des Apôtres. Ce livre biblique, écrit par saint Luc, l’évangéliste, nous parle du voyage – d’un voyage: mais quel voyage?

Du voyage de l’évangile dans le monde et nous montre l’union merveilleuse entre la Parole de Dieu et le Saint-Esprit qui inaugure le temps de l’évangélisation. Les protagonistes des Actes ne sont qu’un « couple » vivant et efficace: la Parole et l’Esprit.

La Parole, avec l’Esprit, devient « dynamite »

Dieu « envoie son message sur la terre » et « sa parole court » – dit le Psaume (147.4). La Parole de Dieu court, elle est dynamique, elle irrigue tous les terrains sur lesquels elle tombe. Et quelle est sa force?

Saint Luc nous dit que la parole humaine devient efficace, non grâce à la rhétorique, qui est l’art de bien parler, mais grâce au Saint-Esprit, qui est la dýnamis de Dieu, la dynamique de Dieu, sa force, qui a le pouvoir purifier la parole, en faire le porteur de la vie.

Par exemple, dans la Bible, il y a des histoires, des mots humains; mais quelle est la différence entre la Bible et un livre d’histoire? c’est que les paroles de la Bible soient prises par le Saint-Esprit qui donne une force très grande, une force différente et nous aide à faire de cette parole une graine de sainteté, une graine de vie, pour être efficace.

Lorsque l’Esprit rend visite à la parole humaine, elle devient dynamique, à l’instar de la « dynamite », capable d’éclairer les cœurs et de faire éclater les schémas, les résistances et les murs de division, ouvrant de nouvelles voies et élargissant les frontières du peuple de Dieu. au cours de ces catéchèses, dans le livre des Actes des Apôtres.

Celui qui donne une sonorité vibrante et incisive à notre parole humaine fragile capable même de mentir et d’échapper à ses responsabilités, n’est autre que le Saint-Esprit, par lequel le Fils de Dieu a été généré; l’Esprit qui l’a oint et l’a soutenu dans la mission; l’Esprit par lequel il a choisi ses apôtres et qui a garanti la persévérance et la fécondité de leur proclamation, comme il la leur garantit également aujourd’hui dans notre annonce.

Il s’est montré vivant

L’Évangile se termine par la résurrection et l’ascension de Jésus, et le récit narratif des Actes des Apôtres commence ici, par la surabondance de la vie du Ressuscité transfusée dans son Église. Saint Luc nous dit que Jésus « s’est montré … vivant, après sa passion, avec de nombreuses épreuves, pendant quarante jours, apparaissant … et parlant de choses concernant le royaume de Dieu » (Actes 1: 3).

Le Christ ressuscité, Jésus ressuscité, fait des gestes très humains, comme partager un repas avec les siens, et les invite à attendre avec confiance l’accomplissement de la promesse du Père: « tu seras baptisé du Saint-Esprit » (Actes 1: 5).

Parole et Esprit

En fait, le baptême dans le Saint-Esprit est l’expérience qui nous permet d’entrer dans une communion personnelle avec Dieu et de participer à sa volonté salvifique universelle, en acquérant le don de la parresia, du courage, c’est-à-dire la capacité de prononcer un parole « des enfants de Dieu », non seulement des hommes, mais des enfants de Dieu: une parole claire, libre, efficace, pleine d’amour pour le Christ et pour les frères.

Le salut est un don

Il n’y a donc pas de lutte pour gagner ou mériter le don de Dieu, tout est donné gratuitement et en temps voulu. Le Seigneur donne tout gratuitement. Le salut ne peut pas être acheté, il n’est pas payé: c’est un don gratuit.

Face à l’inquiétude de savoir à l’avance le moment où se produiront les événements annoncés, Jésus répond aux siens: « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »(Actes 1,7-8).

Le Ressuscité invite son peuple à ne pas vivre le présent avec anxiété, mais à faire alliance avec le temps, savoir attendre le dénouement d’une histoire sacrée qui n’a pas été interrompue mais avance et continue toujours; savoir attendre les « pas » de Dieu, le Seigneur du temps et de l’espace.

Ce n’est pas « notre » Mission

Le Ressuscité invite son peuple à ne pas «fabriquer» la mission par lui-même, mais à attendre que le Père dynamise son cœur avec son Esprit, pour pouvoir participer à un témoignage missionnaire capable de rayonner de Jérusalem à la Samarie et d’aller au-delà de la frontières d’Israël pour atteindre les périphéries du monde.

Cette attente, les apôtres la vivent ensemble, ils la vivent comme famille du Seigneur, dans la chambre haute ou le cénacle, dont les murs témoignent encore du don avec lequel Jésus s’est voué à la sienne dans l’Eucharistie.

Prier avec persévérance

Et comment attendre la force, la dýnamis de Dieu ? En priant dans l’unité et avec persévérance. En fait, c’est par la prière que l’on surmonte la solitude, la tentation, la suspicion et que s’ouvre le cœur à la communion.

La présence des femmes et de Marie, la Mère de Jésus, intensifie cette expérience: elles ont d’abord appris du Maître à témoigner de la fidélité de l’amour et de la force de la communion qui surmonte toute peur.

Nous demandons également au Seigneur que nous fassions preuve de patience dans l’attente de ses pas, que nous n’ayions pas la prétention de « fabriquer » son œuvre et que nous restions dociles en priant, en invoquant l’Esprit et en cultivant l’art de la communion ecclésiale.

*

Je souhaite à tous la patience d’attendre les « moments » fixés par le Père céleste et de rester dociles, en priant pour le Saint-Esprit et en cultivant l’art de la communion ecclésiale. Pensez à la Vierge Marie dans votre cheminement et aidez-vous à être un signe de confiance et un instrument de charité parmi vos frères. Sur vous et vos familles, Que descende la bénédiction de Dieu.

*

Avant de monter au ciel, le Seigneur Jésus a posé à Simon Pierre la question: « m’aimes-tu? » Se repentant d’avoir renié le Fils de Dieu, il avoua: « Tu sais que je t’aime ». Ces paroles, Dieu nous les répète sans cesse dans le sacrement de pénitence et de réconciliation, ainsi que dans l’Eucharistie. Écoutez attentivement sa voix.

Les moments vécus soutiennent l’enthousiasme de votre foi, de votre prière, de votre joie et de votre célébration commune. Emportez avec vous le symbole de lien avec le Saint-Esprit, et un examen de conscience spécial, basé sur le contenu du tableau de Caravage: « La vocation de saint Matthieu ».

Rappelez-vous que la transformation d’un pécheur en un saint, comme dans la vie du publicain de Capharnaüm, est possible! Que l’enthousiasme d’un cœur converti vous guide et que Dieu vous bénisse, je vous embrasse de ma prière.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

L’Esprit Saint, source de jeunesse éternelle

L’Esprit Saint, source de jeunesse éternelle

Celui que Jésus nomme «Paraclet» agit dans les âmes pour en conserver la jeunesse et lui donner sa joie. Dans l’homélie prononcée ce mardi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, le Pape François a médité sur le rôle du Saint-Esprit, à partir des textes liturgiques du jour.
colombe de feu
colombe de feu

À l’approche de la Solennité de la Pentecôte, l’Esprit Saint occupe un rôle toujours plus explicite dans les textes liturgiques. Dans l’Évangile de ce 28 mai, c’est Lui qui est promis aux disciples dont le cœur est rempli de tristesse lorsque le Christ leur annonce son départ vers le Père.

Jésus semble le leur reprocher, car «la tristesse n’est pas une attitude chrétienne». Même si la vie « n’est pas un carnaval » et qu’il y a tant de difficultés, il est possible de les surmonter et d’aller toujours de l’avant, mais il a besoin d’un dialogue quotidien avec le Saint-Esprit, Celui qui nous accompagne. C’est alors que l’Esprit Saint peut être invoqué, pour «qu’il maintienne en nous la jeunesse renouvelée de l’esprit».

Un soutien à chaque moment de la vie

«Un chrétien triste est un triste chrétien: cela ne va pas.» Mais le Saint-Esprit rend capable de porter les croix de notre vie, comme en témoignent l’apôtre saint Paul et son compagnon Silas qui, depuis leur cachot de la prison de Philippes, «priaient et chantaient les louanges de Dieu» (Ac 16, 25).

Le Saint-Esprit est le protagoniste. Il est donc «celui qui nous accompagne dans la vie, qui nous soutient». D’où son nom de Paraclet, mot signifiant «celui qui est à mes côtés pour me soutenir». Grâce à lui, «le chrétien est toujours jeune» et lorsque «le cœur du chrétien commence à vieillir, sa vocation de chrétien commence à faiblir. Ou tu es jeune de cœur est d’âme, ou tu n’es pas pleinement chrétien.»

Ne pas être des chrétiens «à la retraite»

L’épreuve de Paul et Silas, endurée dans la joie. «C’est cela la jeunesse, une jeunesse qui te fait toujours regarder l’espérance». Mais «il faut un dialogue quotidien avec l’Esprit Saint, qui est toujours à nos côtés. C’est le grand don que nous a laissé Jésus, ce soutien qui te fait aller de l’avant.»

L’Esprit Saint nous aide à nous repentir et à progresser. Parlons avec lui pour avoir l’âme renouvelée et fortifiée. Le péché, au contraire, «vieillit tout». «Jamais cette tristesse païenne» ! Dans les moments difficiles de la vie, «on sent que l’Esprit nous aide à aller de l’avant (…) et à surmonter les difficultés, même le martyre».

«Demandons au Seigneur de ne pas perdre cette jeunesse renouvelée, de ne pas être des chrétiens à la retraite qui ont perdu la joie et ne se laissent pas porter en avant.» «Le chrétien ne part jamais en retraite; le chrétien vit, il vit parce qu’il est jeune, quand il est véritablement chrétien.»