Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

pas de faux témoignage

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 novembre 2018


Frères et sœurs, nous abordons aujourd’hui le 8ème Commandement, « tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain ». Une personne parle avec tout ce qu’elle est et tout ce qu’elle fait. Ainsi, nous vivons en communiquant ; mais nous sommes continuellement tiraillés entre la vérité et le mensonge.

Or dire la vérité ne signifie pas seulement être sincères ou exacts : combien de bavardages détruisent la communion par manque d’opportunité ou de délicatesse ! Mais alors qu’est-ce que la vérité ? Elle trouve sa pleine réalisation dans la personne même de Jésus, dans sa manière de vivre et de mourir, fruit de sa relation avec son Père.

Et cette vie d’enfants de Dieu, lui, le Ressuscité, il nous l’offre en envoyant l’Esprit de vérité qui atteste à notre cœur que Dieu est notre Père. Ainsi, la vérité est la révélation merveilleuse de Dieu, de son visage de Père et de son amour infini. Et c’est cette vérité que nous sommes appelés comme chrétiens à rendre visible et à manifester par notre manière de vivre et dans chacun de nos actes.

Demandons à l’Esprit de vérité de nous aider à ne pas faire de faux témoignage et à vivre comme des enfants de Dieu. Et, unis à Jésus-Christ, manifestons dans chacun de nos actes que Dieu est Père et que nous pouvons lui faire confiance ! Que Dieu vous bénisse !


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L’évêque est un serviteur et non un prince

Saint Josaphat, Évêque et Martyr
Saint Josaphat, Évêque et Martyr

Le Pape a esquissé le profil de l’évêque, qui doit être « humble et doux », dans son homélie prononcée ce lundi matin dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, alors que l’Église fait mémoire de saint Josaphat, évêque et martyr.

 

C’est la première lecture, la lettre de saint Paul apôtre à Tite, qui a guidé la réflexion du Pape  évoquant la figure de l’évêque dans ses moindres détails. Une manière selon lui, de définir les critères servant à mettre de l’ordre dans l’Église.

Au début fut le désordre

Car, l’Église catholique est née certes dans la « ferveur » mais également dans «le désordre». «Il existe toujours de la confusion, c’est la force de l’Esprit Saint. Il ne faut pas s’effrayer devant le désordre, car c’est un beau signe» a dit le Pape François qui souligne combien depuis les premiers temps de l’Église, des «choses admirables» ont été accomplies.

Mais si «l’Église n’est pas née bien ordonnée, bien organisée, sans problème, ni confusion», il faut mettre de l’ordre dans la confusion. «Les choses doivent être organisées».En particulier le premier Concile de Jérusalem fut organisé pour réfléchir et se positionner par rapport à la question en débat à l’époque sur le salut des non-juifs.

L’Évêque, administrateur de Dieu et non de biens.

Et parce que de l’ordre est nécessaire, Paul laisse Tite à Crète, en lui rappelant que «la première chose est la foi». Ce faisant, le saint donne des critères et des instructions sur la figure de l’évêque qui doit être un «administrateur de Dieu», et non des biens matériels et du pouvoir.

«L’évêque doit toujours se corriger en se posant cette question : suis-je un administrateur de Dieu ou un homme d’affaires ?». En tant qu’administrateur de Dieu, il doit être «irréprochable». C’est d’ailleurs cette parole même, «irréprochable», que Dieu a adressée à Abraham lorsqu’il lui a dit : «marche en ma présence et sois irréprochable». C’est une parole fondamentale, celle d’un chef.

Le profil de l’évêque

Rappel également des écueils à éviter pour l’évêque. Il ne doit se montrer ni arrogant, orgueilleux ou colérique. Il ne doit pas s’adonner à la boisson alcoolisée, un des vices les plus pratiqués à l’époque de saint Paul. Il lui faut aussi résister à la tentation de l’argent. Il ne doit pas y être attaché ou être un homme d’affaires. «Un évêque de ce genre, même s’il n’avait qu’un seuls de ces défauts  est une calamité pour l’Église.»

Opposée à ces vices une série de qualités nécessaires au serviteur de Dieu. Il doit être capable d’offrir son hospitalité, «être amoureux du bien», «raisonnable, juste, saint, patron de soi, fidèle à la Parole qui lui a été enseignée». C’est ainsi que doit être l’évêque.

«Lorsque des enquêtes sont conduites afin de nommer un évêque, ces questions devraient être posées, dès le début, pour savoir si d’autres évaluations doivent être ensuite menées». Car c’est la Parole de Dieu qui proclame que l’évêque doit être un serviteur humble et doux, non un prince. Et cela ne remonte pas au Concile Vatican II, mais à saint Paul : «ce n’est pas une nouveauté post-conciliaire, mais cela remonte aux débuts de l’Église quand celle-ci s’est rendue compte qu’elle devait s’organiser».

«Dans l’Église, on ne peut mettre de l’ordre sans ce type d’évêques.» Ce qui compte devant Dieu, ce n’est pas d’être sympathiques ou de bien prêcher, mais l’humilité et le service. Le Pape a enfin évoqué la mémoire de saint Josaphat, évêque et martyr, en demandant de prier pour les évêques afin qu’ils se montrent dignes du profil que dessinait déjà saint Paul.

la pauvre veuve est notre modèle de vie chrétienne

L’Évangile du jour, selon Saint-Marc,  expose deux figures opposées : le scribe et la veuve. Lors de la prière de l’Angélus, le Pape François l’a expliqué.

 

Il a précisé que le jugement de Jésus sur les scribes dénonce l’instrumentalisation de la loi de Dieu à des fins de pouvoir personnel. «Jésus démasque ce mécanique pervers : il dénonce l’oppression des faibles faite de façon instrumentale sur la base de motivations religieuses, en disant clairement que Dieu est du côté des derniers.»

l'obole de la pauvre veuve - mosaïque ancienne
l’obole de la pauvre veuve – mosaïque ancienne

Pour sa part, la pauvre veuve, vulnérable, proie facile de personnages plus puissants, n’avait plus de mari pour la défendre. Elle dépose ses deux pièces sans vouloir se faire remarquer, mais «ce geste plein de sacrifice n’échappe pas au regard attentif de Jésus, qui y voit briller le don total de soi auquel il veut éduquer ses disciples».

Aujourd’hui aussi, avec nous, Jésus nous mesure non pas la quantité de ce que nous donnons, mais la qualité, dans un état d’esprit qui échappe à toute logique de ritualisme, de formalisme, comme aussi à toute logique de calcul. «Cette veuve pauvre et généreuse» est mise en valeur dans l’Évangile comme «un modèle de vie chrétienne à imiter».

Nous ne connaissons pas son nom, mais «nous connaissons son cœur, et c’est ce qui compte devant Dieu». Son exemple doit donc nous aider «à nous dépouiller du superflu pour aller vers ce qui compte vraiment, et à rester humbles», comme la Vierge Marie, «une femme pauvre qui s’est donnée totalement à Dieu». Qu’elle nous aide à donner au Seigneur «non pas quelque chose de nous, mais nous-mêmes, dans une offrande humble et généreuse».

La Vierge Marie, une femme pauvre qui s’est totalement donnée à Dieu, nous soutient dans le but de donner au Seigneur et à nos frères, non pas quelque chose de nous-mêmes, mais nous-mêmes en personne, dans une offrande humble et généreuse.

Au terme de l’Angélus, outre sa prise de parole sur le centenaire de l’Armistice de 1918, le Pape a rendu hommage aux 16 martyrs de la guerre d’Espagne béatifiés samedi à Barcelone. «Ces nouveaux bienheureux ont tous été tués pour leur foi, dans des lieux et des dates différents, durant la guerre et la persécution religieuse du siècle dernier en Espagne. Louons le Seigneur pour ces courageux témoins.»

Le Pape a aussi évoqué la deuxième Journée mondiale des pauvres qui sera organisée dimanche prochain, en espérant que cette Journée favorisera «une attention croissante aux besoins des derniers et des marginalisés». Il a rappelé qu’une tente avec des services sanitaires destinés aux personnes dans le besoin avait été installée devant la Place Saint-Pierre à l’approche de cette Journée.