Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

l’Église grandit dans le silence, sans se donner en spectacle

L'église Notre-Dame du Vieux Pouzauges 85
L’église Notre-Dame du Vieux Pouzauges 85

L’Église se manifeste «dans l’eucharistie et dans les bonnes œuvres». C’est ce qu’a dit le Pape, durant la messe à la la chapelle de Maison Sainte-Marthe, en commentant un passage de l’Évangile selon saint Luc.

 

L’Église grandit «dans la simplicité, dans le silence, dans la louange, dans le sacrifice eucharistique, dans la communauté fraternelle, où tous s’aiment et ne se blessent pas». Le Royaume de Dieu «n’est pas spectaculaire» et grandit dans le silence.

Les bonnes œuvres ne font pas la une

L’Église, donc, se manifeste «dans l’eucharistie et dans les bonnes œuvres», même si apparemment «elles ne font pas la une». L’Épouse du Christ a un tempérament silencieux, elle génère du fruit «sans faire de bruit», sans «faire sonner la trompette comme les pharisiens».

«Le Seigneur nous a expliqué comment grandit l’Église avec la parabole du semeur. Le semeur sème et la semence grandit de jour comme de nuit… Dieu donne la croissance, et ensuite on voit les fruits. Mais ce qui est important, c’est ceci : d’abord, l’Église grandit en silence, en étant cachée ; c’est le style ecclésial. Et comment se manifeste-t-il dans l’Église ? Par les fruits des bonnes œuvres, pour que les gens voient et glorifient le Père qui est dans la cieux, a dit Jésus, et dans la célébration, la louange et le sacrifice du Seigneur, c’est-à-dire dans l’eucharistie. Là se manifeste l’Église, dans l’eucharistie et dans les bonnes œuvres.»

La tentation de la séduction

«L’Église grandit par le témoignage, par la prière, par l’attraction de l’Esprit qui est à l’intérieur, et non pas pour les évènements.». Bien sûr, ceux-ci aident, mais «la propre croissance de l’Église, celle qui donne du fruit, est en silence, en cachette, avec les bonnes œuvres et la célébration de la Pâque du Seigneur, la louange de Dieu».

Le Seigneur nous aide à ne pas tomber dans la tentation de la séduction. «Nous voudrions que l’Église soit plus visible ; que pouvons-nous faire pour qu’elle se voie ? Souvent, on tombe dans une Église des évènements, qui n’est pas capable de grandir en silence avec les bonnes œuvres, en cachette.»

L’esprit du monde ne tolère pas le martyre

Dans un monde où trop souvent on cède à la tentation du spectaculaire, de la mondanité, de l’apparence,  Jésus lui-même a été tenté par la séduction du spectacle, avec tous ceux qui voulaient voir des beaux miracles… Mais en fait, Jésus a choisi «la voie de la prédication, de la prière, des bonnes œuvres», «de la croix» et «de la souffrance».

«La croix et la souffrance. L’Église grandit aussi avec le sang des martyrs, des hommes et des femmes qui donnent la vie. Aujourd’hui il y en a beaucoup. Curieusement, cela ne fait pas la une, le monde cache cela. L’esprit du monde ne tolère pas le martyre, il le cache.»

pas de faux témoignage

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 novembre 2018


Frères et sœurs, nous abordons aujourd’hui le 8ème Commandement, « tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain ». Une personne parle avec tout ce qu’elle est et tout ce qu’elle fait. Ainsi, nous vivons en communiquant ; mais nous sommes continuellement tiraillés entre la vérité et le mensonge.

Or dire la vérité ne signifie pas seulement être sincères ou exacts : combien de bavardages détruisent la communion par manque d’opportunité ou de délicatesse ! Mais alors qu’est-ce que la vérité ? Elle trouve sa pleine réalisation dans la personne même de Jésus, dans sa manière de vivre et de mourir, fruit de sa relation avec son Père.

Et cette vie d’enfants de Dieu, lui, le Ressuscité, il nous l’offre en envoyant l’Esprit de vérité qui atteste à notre cœur que Dieu est notre Père. Ainsi, la vérité est la révélation merveilleuse de Dieu, de son visage de Père et de son amour infini. Et c’est cette vérité que nous sommes appelés comme chrétiens à rendre visible et à manifester par notre manière de vivre et dans chacun de nos actes.

Demandons à l’Esprit de vérité de nous aider à ne pas faire de faux témoignage et à vivre comme des enfants de Dieu. Et, unis à Jésus-Christ, manifestons dans chacun de nos actes que Dieu est Père et que nous pouvons lui faire confiance ! Que Dieu vous bénisse !


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L’évêque est un serviteur et non un prince

Saint Josaphat, Évêque et Martyr
Saint Josaphat, Évêque et Martyr

Le Pape a esquissé le profil de l’évêque, qui doit être « humble et doux », dans son homélie prononcée ce lundi matin dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, alors que l’Église fait mémoire de saint Josaphat, évêque et martyr.

 

C’est la première lecture, la lettre de saint Paul apôtre à Tite, qui a guidé la réflexion du Pape  évoquant la figure de l’évêque dans ses moindres détails. Une manière selon lui, de définir les critères servant à mettre de l’ordre dans l’Église.

Au début fut le désordre

Car, l’Église catholique est née certes dans la « ferveur » mais également dans «le désordre». «Il existe toujours de la confusion, c’est la force de l’Esprit Saint. Il ne faut pas s’effrayer devant le désordre, car c’est un beau signe» a dit le Pape François qui souligne combien depuis les premiers temps de l’Église, des «choses admirables» ont été accomplies.

Mais si «l’Église n’est pas née bien ordonnée, bien organisée, sans problème, ni confusion», il faut mettre de l’ordre dans la confusion. «Les choses doivent être organisées».En particulier le premier Concile de Jérusalem fut organisé pour réfléchir et se positionner par rapport à la question en débat à l’époque sur le salut des non-juifs.

L’Évêque, administrateur de Dieu et non de biens.

Et parce que de l’ordre est nécessaire, Paul laisse Tite à Crète, en lui rappelant que «la première chose est la foi». Ce faisant, le saint donne des critères et des instructions sur la figure de l’évêque qui doit être un «administrateur de Dieu», et non des biens matériels et du pouvoir.

«L’évêque doit toujours se corriger en se posant cette question : suis-je un administrateur de Dieu ou un homme d’affaires ?». En tant qu’administrateur de Dieu, il doit être «irréprochable». C’est d’ailleurs cette parole même, «irréprochable», que Dieu a adressée à Abraham lorsqu’il lui a dit : «marche en ma présence et sois irréprochable». C’est une parole fondamentale, celle d’un chef.

Le profil de l’évêque

Rappel également des écueils à éviter pour l’évêque. Il ne doit se montrer ni arrogant, orgueilleux ou colérique. Il ne doit pas s’adonner à la boisson alcoolisée, un des vices les plus pratiqués à l’époque de saint Paul. Il lui faut aussi résister à la tentation de l’argent. Il ne doit pas y être attaché ou être un homme d’affaires. «Un évêque de ce genre, même s’il n’avait qu’un seuls de ces défauts  est une calamité pour l’Église.»

Opposée à ces vices une série de qualités nécessaires au serviteur de Dieu. Il doit être capable d’offrir son hospitalité, «être amoureux du bien», «raisonnable, juste, saint, patron de soi, fidèle à la Parole qui lui a été enseignée». C’est ainsi que doit être l’évêque.

«Lorsque des enquêtes sont conduites afin de nommer un évêque, ces questions devraient être posées, dès le début, pour savoir si d’autres évaluations doivent être ensuite menées». Car c’est la Parole de Dieu qui proclame que l’évêque doit être un serviteur humble et doux, non un prince. Et cela ne remonte pas au Concile Vatican II, mais à saint Paul : «ce n’est pas une nouveauté post-conciliaire, mais cela remonte aux débuts de l’Église quand celle-ci s’est rendue compte qu’elle devait s’organiser».

«Dans l’Église, on ne peut mettre de l’ordre sans ce type d’évêques.» Ce qui compte devant Dieu, ce n’est pas d’être sympathiques ou de bien prêcher, mais l’humilité et le service. Le Pape a enfin évoqué la mémoire de saint Josaphat, évêque et martyr, en demandant de prier pour les évêques afin qu’ils se montrent dignes du profil que dessinait déjà saint Paul.