Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Il faut nous accuser nous-mêmes et non les autres

Dans son homélie matinale ce jeudi lors de la messe à Sainte-Marthe, le Pape François est parti de l’épisode de Simon-Pierre qui, après avoir jeté les filets à l’appel de Jésus, reconnaît ses faiblesses.

 

Masaccio Saint Pierre, Cappella Brancacci, Santa Maria del Carmine, Florence - début XVe siècle
Masaccio Saint Pierre, Cappella Brancacci, Santa Maria del Carmine, Florence – début XVe siècle

Il faut se reconnaitre pécheurs. Sans apprendre à s’accuser soi-même, on ne peut cheminer dans la vie chrétienne : tel est le cœur de l’homélie.

Dans l’Évangile de Luc Jésus demande à Simon-Pierre de monter sur la barque et de jeter les filets. S’en suit une pêche miraculeuse. L’épisode rappelle celui après la Résurrection, quand Jésus demande aux disciples s’ils avaient quelque chose à manger.

Dans les deux cas, « Il y a une onction de Pierre »: il est d’abord un pécheur d’hommes, puis un pasteur. Jésus change son nom de Simon à Pierre, qui comme « tout bon Juif » de l’époque savait qu’un tel changement signifiait changer de mission. Pierre se sentait ainsi fier parce qu’il aimait vraiment Jésus, et cette pêche miraculeuse représentait un pas en avant dans sa vie.

Se reconnaitre pécheurs

Après avoir constaté que les filets étaient prêts à rompre devant la quantité de poissons, Pierre se jette aux pieds de Jésus et lui dit : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ». C’est le premier pas décisif de Pierre comme disciple de Jésus, il s’accuse lui-même, reconnait qu’il est pécheur.

Ce premier pas doit aussi être le nôtre, si nous voulons avancer dans la vie spirituelle, dans la vie avec Jésus. « Sans s’accuser soi-même, on ne peut cheminer dans la vie spirituelle. »

Il y a néanmoins un risque, nous savons tous que se reconnaître pécheurs n’est pas chose facile. Cette démarche nous invite pourtant à ressentir notre propre misère, nous aide à être miséreux devant le Seigneur. Il s’agit de ressentir de la honte.

C’est une chose qui ne se fait pas avec les mots mais dans le cœur, et qui est une expérience concrète comme quand Pierre demande à Jésus de s’éloigner de lui : « il s’est senti vraiment pécheur, et puis sauvé ». Le salut apporté par Jésus a ainsi besoin de cette confession sincère, parce que ce n’est pas une chose « cosmétique », qui nous remaquille, mais qui au contraire nous transforme en profondeur.

Le Salut du Christ transforme en profondeur

Le premier pas de la conversion est donc ainsi de reconnaître ses péchés et d’éprouver la stupeur d’être sauvé. « Nous devons nous convertir, nous devons faire pénitence. »

« Il y a ceux qui vivent en disant du mal des autres, qui accusent les autres et ne pensent jamais à eux. Et quand je vais me confesser, comment cela se passe-t-il ? Je me confesse comme un perroquet ? Est-ce le cœur qui parle quand tu te confesses ? Tant de fois non. Tu mets du maquillage pour sortir et te faire beau, mais tu n’es pas complètement descendu dans ton cœur, parce que tu n’as pas fait de place, parce que tu n’as pas été capable de t’accuser toi-même. »

Le premier pas est donc une grâce : celle d’apprendre chaque jour à regarder ses fautes plutôt que celle des autre. « Un signe qu’un chrétien ne sait pas s’accuser lui-même est quand il est habitué à accuser les autres, à tirer sur eux, à mettre le nez dans la vie d’autrui. Est-ce que je fais cela ? C’est une bonne question pour arriver au cœur. »  Demandons au Seigneur la grâce de nous trouver devant Lui comme Pierre qui s’est senti pécheur.

catéchèse sur les commandements : le jour du repos

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 septembre 2018

 

Frères et sœurs, se reposer vraiment le jour du Seigneur, comme le demande le Décalogue, n’est pas si facile, car il existe une fausse manière de se reposer. Il y a du faux repos et du vrai repos. Comment pouvons-nous les reconnaître?

La mentalité actuelle met en valeur le divertissement, le plaisir qui sont une manière de s’évader de la réalité et qui ouvrent sur l’insatisfaction et le vide. La société d’aujourd’hui a soif de divertissement et de vacances. L’industrie de la distraction est très florissante et la publicité attire comme un monde idéal, comme un grand terrain de jeu où tout le monde s’amuse.

Le concept de la vie dominante aujourd’hui n’a pas le centre de gravité de l’activité et de l’engagement, mais de l’évasion: gagnez de l’argent pour vous amuser, contentez-vous. Le modèle d’image est celui d’une personne réussie qui peut se permettre des espaces de plaisir larges et différents. Mais cette mentalité glisse vers l’insatisfaction d’une existence anesthésiée de divertissement qui n’est pas le repos, mais l’aliénation et la fuite de la réalité.

L’homme ne s’est jamais autant reposé qu’aujourd’hui, mais l’homme n’a jamais connu autant de vide qu’aujourd’hui! Les possibilités de s’amuser, de sortir, de faire des croisières, de voyager, beaucoup de choses qui ne vous donnent pas la plénitude du cœur. Au contraire: elles ne vous donnent pas de repos.

Les mots du décalogue recherchent et trouvent le cœur du problème, éclairant différemment le repos. Le commandement a un élément particulier: il fournit une motivation. Le repos au nom du Seigneur a un motif précis: « Parce qu’en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre et la mer et ce qui s’y trouve, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le sabbat et l’a consacré « (Exode 20:11).

Cela se rapporte à la fin de la création lorsque Dieu dit: « Dieu a vu ce qu’il avait fait et voici, c’était très bon » (Gn 1,31). Et commence alors le jour de repos, qui est la joie de Dieu pour ce qu’il a créé. Le repos authentique fait donc référence à celui de Dieu se réjouissant de la bonté de son œuvre après la création.

Quel est donc le repos selon ce commandement? C’est le moment de la contemplation, c’est le moment de la louange et non de l’évasion. Il est temps de regarder la réalité et de dire: quelle belle vie! Au repos comme échappatoire à la réalité, le décalogue s’oppose au repos en tant que bénédiction de la réalité.

Loin d’être une fuite de la réalité, le repos est une bénédiction de la réalité qui, pour nous chrétiens, trouve son centre dans la célébration de la messe. Pour nous chrétiens, le centre du jour du Seigneur, le dimanche, est l’Eucharistie, qui signifie «action de grâce». C’est le jour de dire à Dieu: merci Seigneur de la vie, de ta miséricorde, de tous tes dons.

Le dimanche n’est pas le jour pour annuler les autres jours mais pour les rappeler, les bénir et faire la paix avec la vie. Combien de personnes ont autant de chance de s’amuser et ne vivent pas en paix avec la vie!Le dimanche est le jour pour faire la paix avec la vie, en disant: la vie est précieuse; ce n’est pas facile, parfois c’est douloureux, mais c’est précieux.

Le dimanche n’est pas un jour fait pour effacer les autres jours, mais pour les rappeler et les bénir. Certes la vie est parfois douloureuse, et entrer dans ce repos est un choix qui implique de nous éloigner des amertumes de notre cœur, de faire la paix avec ce que nous voulons fuir, de nous réconcilier avec les moments difficiles de notre existence.

C’est ainsi que notre vie devient belle, lorsque, ouvrant notre cœur à la providence, et sachant que tout est grâce, le mur intérieur de l’insatisfaction se détruit et commence le repos authentique, car il n’y a de repos qu’en Dieu seul.

A l’exemple de Marie qui, par son Fiat, s’est ouverte à l’Esprit Saint et a accueilli la Vie, prenons le temps de rendre grâce au Seigneur pour la vie qu’il nous donne et apprenons à y trouver notre joie. Que Dieu vous bénisse !


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faire son examen de conscience pour laisser place à l’Esprit

Le pape François a célébré la messe dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe ce mardi matin et rappelé que, dans le cœur de l’homme, «l’esprit du monde» et «l’Esprit de Dieu» s’affrontent chaque jour.

 

Le cœur de l’homme est comme un «champ de bataille», où deux «esprits» différents sont face à face : l’un, celui de Dieu, nous amène «au bien, à la charité, à la fraternité», l’autre, celui du monde, nous pousse «vers la vanité, la fierté, la suffisance, le bavardage».

Le point de départ des réflexions du Saint-Père est la première lecture, dans laquelle «l’apôtre Paul enseigne aux Corinthiens le chemin à suivre pour avoir la pensée du Christ», une voie marquée par l’abandon à l’Esprit-Saint. En fait, c’est l’Esprit-Saint qui nous amène à «connaître Jésus», à avoir ses propres «sentiments», et à en comprendre le «cœur».

La lutte éternelle entre le bien et le mal

«L’homme laissé à ses forces ne comprend pas les choses de l’Esprit. Il y a deux esprits, deux manières de penser, de ressentir, d’agir : une manière qui m’amène à l’Esprit de Dieu et une qui m’amène à l’esprit du monde. Et cela se produit dans notre vie: pour ainsi dire, nous avons tous ces deux ‘esprits’.»

«L’Esprit de Dieu qui nous conduit à de bonnes œuvres, à la charité, à la fraternité, à l’adoration de Dieu, à la connaissance de Jésus, à multiplier les bonnes œuvres de charité, à prier. Et l’autre, l’esprit du monde, qui nous conduit à la vanité, à l’orgueil, à la suffisance, au bavardage: un tout autre chemin. Notre cœur – disait un saint – est comme un champ de bataille, un champ de guerre où ces deux esprits se combattent».

Gagner des tentations comme Jésus

«Dans la vie chrétienne», par conséquent, «nous devons lutter pour faire place à l’Esprit de Dieu» et «chasser l’esprit du monde». Un «examen de conscience» quotidien aide à «identifier les tentations», à clarifier comment ces forces opposées agissent.

«C’est très simple: nous avons ce grand cadeau, qui est l’Esprit de Dieu, mais nous sommes fragiles, nous sommes des pécheurs et nous avons aussi la tentation de l’esprit du monde. De cette lutte spirituelle, de cette guerre de l’esprit, nous devons sortir vainqueurs comme Jésus.»

Pas des animaux, mais des Fils de Dieu

Tous les soirs, le chrétien devrait relire le jour qui vient de s’écouler pour voir si la «vanité» et la «fierté» ont prévalu ou s’il est parvenu à imiter le Fils de Dieu.

«Nous devons savoir ce qui se passe dans notre cœur. Si nous ne faisons pas cela, si nous ne savons pas ce qui se passe dans nos cœurs – et ce n’est pas moi qui dit cela, mais la Bible – nous sommes comme des animaux qui ne comprennent rien, qui avancent par instinct. Mais nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des Fils de Dieu, baptisés par le don du Saint-Esprit. C’est pourquoi il est important de comprendre ce qu’il s’est passé aujourd’hui dans mon cœur. Le Seigneur nous enseigne à faire chaque jour un examen de conscience».