Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Les évêques doivent prier pour maîtriser le Grand Accusateur

le choix des apôtres
le choix des apôtres

L’évêque doit être un homme de prière, se sentir choisi par le peuple et lui être proche. Lors de son homélie de ce matin à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François s’est arrêté sur ces trois aspects de la figure de l’évêque.

En ce moment, il semble que le Grand Accusateur soit remonté contre les évêques pour créer du scandale. Les évêques doivent donc se souvenir de trois aspects fondamentaux : leur force, c’est d’être des hommes de prière, d’avoir l’humilité de savoir qu’ils ont été choisis par Dieu, et de rester proche du peuple.

Le Pape a réfléchi sur ce ministère en prenant appui sur l’Évangile d’aujourd’hui, tiré de Saint-Luc. Dans l’extrait proposé aujourd’hui par la liturgie, Jésus passe la nuit en priant, et ensuite il choisit les douze apôtres, c’est-à-dire les «premiers évêques», et il descend donc sur le terrain et il est au milieu du peuple qui vient pour l’écouter et être guéri des maladies.

Homme de prière

Le premier aspect fondamental que doivent assumer les évêques est le fait d’être des hommes de prière. La prière est en effet «la consolation qu’un évêque a dans les mauvais moments». Dans cette conscience du fait que Jésus prie pour lui, l’évêque trouve la force pour prier aussi pour le peuple de Dieu. C’est son premier devoir. Saint Pierre avait d’ailleurs fixé cette mission en disant : «À nous, la prière et l’annonce de la Parole». Il ne dit pas : «À nous, l’organisation des plans pastoraux.»

Un homme qui se sent choisi et demeure humble

La deuxième attitude est l’humilité : «L’évêque qui aime Jésus n’est pas un grimpeur, qui avance avec sa vocation comme si elle était une fonction, peut-être en regardant une autre possibilité d’aller de l’avant et d’aller plus haut : non. L’évêque se sent choisi. Et il a justement la certitude d’avoir été choisi. Et ceci le mène au dialogue avec le Seigneur: “Tu m’as choisi, moi, qui suis peu de chose, qui suis pécheur.” Il a l’humilité. Parce que lui, quand il se sent choisi, il sent le regard de Jésus sur sa propre existence et ceci lui donne la force.»

Ne pas rester distant du peuple

Enfin, comme Jésus dans l’Évangile du jour, l’évêque descend au milieu du peuple : «L’évêque qui ne reste pas distant du peuple, qui n’utilise pas des attitudes qui l’amènent à être distant du peuple : l’évêque touche le peuple et se laisse toucher par le peuple. Il ne va pas chercher refuge parmi les puissants, les élites : non. Ce seront les élites qui vont critiquer l’évêque ; le peuple a cette attitude d’amour envers l’évêque, et il a comme une onction spéciale : il confirme l’évêque dans la vocation.»

Le Grand Accusateur veut scandaliser le peuple

La force de l’évêque doit venir du fait d’être «un homme de prière», «un homme qui se sent choisi par Dieu», et «un homme au milieu du peuple». «Cela fait du bien de le rappeler, en ce moment dans lequel il semble que le Grand Accusateur se déchaine contre les évêques. Et c’est vrai, nous sommes tous pécheurs, nous les évêques. Il cherche à dévoiler les péchés, qui se voient, pour scandaliser le peuple. Le Grand Accusateur qui, comme il le dit lui-même, “tourne à travers le monde en cherchant comment accuser”. La force de l’évêque contre le Grand Accusateur est la prière, celle de Jésus sur lui, et la sienne propre ; et l’humilité de se sentir choisi et de rester proche du peuple de Dieu, sans aller vers une vie aristocratique qui lui retire cette onction. Prions aujourd’hui pour nos évêques, pour moi, pour ceux qui sont ici devant, et pour tous les évêques du monde.»

La nouveauté de l’Évangile n’admet pas de double vie

Il existe une différence entre les nouveautés du monde et la nouveauté portée par Jésus: c’est ce qu’a souligné le Pape François lors de la messe de ce lundi 10 septembre en la chapelle de la maison Sainte Marthe, affirmant que l’Évangile transforme l’homme entièrement, et n’admet pas l’hypocrisie.

 

«Frères, on entend dire partout qu’il y a chez vous un cas d’inconduite, une inconduite telle qu’on n’en voit même pas chez les païens (…). Vraiment, vous n’avez pas de quoi être fiers». C’est avec réprobation que, dans sa première lettre aux Corinthiens (5, 1-8), St Paul s’adresse à ces chrétiens, constatant que beaucoup parmi eux mènent une double vie.

L’apôtre est très en colère contre ces chrétiens «gonflés d’orgueil», qui se targuent d’être ouverts, et chez qui «la confession en Jésus Christ allait de pair avec une immoralité tolérée». Aussi, Paul rappelle-t-il que le levain fait fermenter toute la pâte, et qu’il faut du levain nouveau pour une pâte nouvelle.

L’Évangile transforme entièrement la personne

Jésus l’avait d’ailleurs affirmé à ses disciples: «à vins nouveaux, outres neuves» (Mc 2, 22). «La nouveauté de l’Evangile, la nouveauté du Christ, soutient le Pape, n’est pas seulement de transformer notre âme, c’est de tout transformer: âme, esprit et corps, tout, c’est-à-dire transformer le vin en outres neuves. La nouveauté de l’Evangile est absolue, totale. Elle nous transforme de l’intérieur vers l’extérieur: l’esprit, le corps et la vie quotidienne».

La nouveauté de l’Évangile et les nouveautés du monde

Les chrétiens de Corinthe n’avaient pas compris la nouveauté totale de l’Évangile, qui n’est pas une idéologie ou un mode de vie sociale cohabitant avec des habitudes païennes. La nouveauté de l’Évangile, c’est la résurrection du Christ, c’est l’esprit qui nous est envoyé pour nous accompagner durant notre vie.

Nous chrétiens, sommes des hommes et des femmes de nouveauté, non pas des nouveautés, pour qui il existe une «confrontation entre la nouveauté de Jésus et les nouveautés que le monde nous propose».

Etre faibles, oui, mais pas hypocrites

Les personnes que Paul condamne sont «tièdes, immorales (…), elles font semblant, elles sont formelles et hypocrites». L’appel de Jésus est un appel à la nouveauté.

«On peut me dire, ‘mais père, nous sommes faibles, nous sommes pécheurs’… Mais cela, c’est autre chose. Si tu acceptes d’être pécheur et faible, Lui te pardonne, parce que la nouveauté de l’Évangile, c’est justement de confesser que Jésus Christ est venu pour le pardon des péchés. Mais si tu dis que tu es chrétien et que tu vis avec ces nouveautés du monde, alors non, c’est de l’hypocrisie. Voilà la différence.»

Le chemin de Jésus est celui du martyre

Jésus ne leurre pas qui veut le suivre. Et à la question de savoir quel est le chemin de ceux qui vivent la nouveauté, et de ceux qui ne veulent pas la vivre, le Pape rappelle comment se termine le passage de l’Évangile proposé par la liturgie de ce jour : la décision des scribes et des docteurs de la Loi de tuer Jésus.

«Le chemin de ceux qui choisissent la nouveauté du Christ, est celui de Jésus : le chemin vers le martyre.» Pas forcément un martyre sanglant, mais celui de tous les jours. «Nous sommes en chemin et nous sommes regardés par le grand accusateur qui suscite les accusateurs d’aujourd’hui pour nous prendre en défaut». Mais il ne faut pas «négocier avec les nouveautés», ni «diluer l’annonce de l’Évangile.»

guérir de la peur du marginalisé

guérison d'un sourd-muet
guérison d’un sourd-muet

S’appuyant sur l’épisode de l’Évangile selon Saint-Marc – 7, 31-37 – qui raconte la guérison miraculeuse d’un sourd-muet par Jésus, le Pape François a délivré ce dimanche 9 septembre une réflexion sur la guérison, matérielle et spirituelle, lors de son Angélus dominical, place Saint-Pierre.

 

Lorsque Jésus guérit le sourd-muet, il ne le fait pas pour «impressionner» la foule, ni par recherche de popularité ou de succès.

«Il veut seulement faire du bien aux gens. À travers cette attitude, il nous enseigne que le bien doit être fait sans clameur et sans ostentation.»

S’ouvrir à la guérison

C’est par «Effata» «Ouvre toi» que Jésus parvint à guérir l’homme. Le récit évangélique met en relief deux types de guérison: «La guérison de la maladie et de la souffrance physique pour restaurer la santé du corps», et une autre guérison «plus difficile» à atteindre: «celle de la peur» qui nous pousse à marginaliser les malades, les souffrants ou les handicapés.

Les malades, exemples de solidarité  

Cette peur du marginalisé peut se traduire par une «pseudo-pitié» ou la volonté «de supprimer le problème.» Les malades ou les souffrants, par exemple, devraient plutôt «être l’occasion d’exprimer sollicitude et la solidarité d’une société envers les plus faibles».

Éviter égoïsme et fermeture de cœur

Le secret du miracle de Jésus réside en cette parole «Effata», ce mot «Ouvre toi». Il s’agit donc de s’ouvrir aux besoins des souffrants et des personnes dans le besoin «en évitant l’égoïsme et la fermeture du cœur». Car c’est précisément le cœur, c’est-à-dire le noyau profond de la personne, que Jésus est venu «ouvrir et libérer» pour nous permettre de vivre pleinement la relation avec Dieu et avec les autres.

Jésus s’est fait homme pour que l’homme, rendu intérieurement sourd et muet par le péché, soit bien en capacité d’entendre la voix de Dieu, la voix de l’Amour qui parle à son cœur, et d’apprendre ainsi à parler à son tour «le langage de l’amour», et «le traduire en gestes de générosité et de don de soi.»

À l’issue de la prière de l’Angélus, le Pape François a également eu quelques mots pour mère Alphonse Marie, fondatrice de la congrégation des sœurs du Très Saint Sauveur, béatifiée le 8 septembre en la cathédrale de Strasbourg. «C’était une femme courageuse qui, en souffrant, en se taisant et en priant, a témoigné de l’amour de Dieu surtout près de ceux qui étaient malades, de corps ou d’esprit.»