Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Ou Jésus ou le mal

2015-02-21 L’Osservatore Romano

«A ceux qui ont choisi la voie du mal ou sont affiliés à des organisations criminelles je renouvelle l’invitation pressante à la conversion». En rencontrant les fidèles du diocèse calabrais de Cassano all’Jonio — reçus en audience dans la matinée du samedi 21 février, dans la salle Paul VI — le Pape a lancé un nouvel appel à ceux qui «avec la méchanceté et l’arrogance typique des criminels font de l’illégalité leur style de vie».

Le choix est: «ou Jésus ou le mal». On ne peut pas se dire chrétiens — a-t-il répété — et «violer la dignité des personnes» ou «programmer et effectuer des gestes de violence contre les autres et contre l’environnement». Les «gestes extérieurs de religiosité» eux-mêmes, s’ils ne sont pas accompagnés «par une véritable conversion publique», ne suffisent pas «pour se considérer en communion avec le Christ et avec son Église».

«Ouvrez votre cœur au Seigneur!» a répété le Pape en s’adressant directement aux criminels. Et «Le Seigneur vous attend et l’Église vous accueille si, comme a été public votre choix de servir le mal, claire et publique sera aussi votre volonté de servir le bien».

Dans son discours aux pèlerins du diocèse — avec lesquels se trouvaient également les représentants de la communauté Emmanuel, engagée dans la réhabilitation humaine et sociale des jeunes — François a réaffirmé «la beauté» de la terre calabraise, rappelant qu’elle «est un don de Dieu et un patrimoine à conserver et à transmettre dans toute sa splendeur aux générations futures». C’est pourquoi il a invoqué «l’engagement courageux de tous, à commencer par les institutions, afin que celle-ci ne soit pas défigurée de manière irréparable par des intérêts mesquins».

Le Pape a demandé en particulier aux communautés chrétiennes d’«être les protagonistes de la solidarité» et il les a exhortées «à ne pas s’arrêter face à qui, par pur intérêt personnel, sème l’égoïsme, la violence et l’injustice» parmi les personnes. «Opposez-vous à la culture de ma mort et soyez les témoins de l’Évangile de la vie! Que la lumière de la Parole de Dieu et le soutien de l’Esprit Saint vous aident à regarder avec de yeux nouveaux et disponibles les nombreuses nouvelles formes de pauvreté qui jettent dans le désespoir tant de jeunes et tant de familles».

vivre le Carême dans la vérité du coeur

2015-02-20 Radio Vatican

Lors de la messe qu’il a célébrée ce vendredi 20 février en la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, le Pape François a insisté sur l’effort de cohérence que chaque chrétien doit entreprendre dans le temps du Carême.

Ne pas utiliser Dieu pour masquer les injustices

Les chrétiens, spécialement pendant la période du Carême, sont appelés à vivre de façon cohérente l’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain. C’est un des passages clefs de l’homélie de la messe que le Pape François a célébrée ce vendredi matin en la chapelle Sainte-Marthe. Le Pape a mis en garde contre celui qui envoie un chèque à l’Église et qui, ensuite, se comporte injustement avec ses employés.

Le peuple proteste devant le Seigneur parce qu’il n’écoute pas leurs jeûnes. Le Pape François a commencé sa méditation en partant du passage d’Isaïe dans la première lecture. Et ensuite il a souligné qu’il faut opérer une distinction entre le « formel et le réel ». Pour le Seigneur, « il ne s’agit pas de faire le jeûne, de ne pas manger de viande » et ensuite de « se disputer et exploiter les ouvriers ». Voilà pourquoi Jésus a condamné les pharisiens qui accomplissaient « tant d’actes extérieurs mais sans la vérité du cœur ».

L’amour pour Dieu et pour son prochain sont unis

Au contraire, le jeûne que désire Jésus est celui qui défait les chaînes injustes, qui libère les opprimés, qui habille les pauvres, qui fait justice. « Ceci est le vrai jeûne, le jeûne qui n’est pas seulement extérieur, comme une application externe, mais c’est un jeûne qui vient du cœur ».

« Sur les Tables de la loi, il y a la loi sur Dieu et la loi sur le prochain et tous deux vont ensemble. Je ne peux pas dire : « J’accomplis les trois premiers commandements…et les autres, plus ou moins. Non, si tu fais ceci, tu ne peux pas faire cela et si tu fais cela, tu dois faire ceci. Ils sont unis : l’amour pour Dieu et l’amour du prochain sont une unité et si tu veux faire une pénitence qui soit réelle et non formelle, tu dois la faire devant Dieu et avec ton frère, avec ton prochain ».

C’est un grave péché que d’utiliser Dieu pour masquer l’injustice

« On peut avoir la foi,  mais – comme le dit l’apôtre Jacques – « sans œuvres, la foi est comme morte. A quoi cela sert-il ? Ainsi, si une personne assiste à la messe tous les dimanches et communie, on peut lui poser les questions suivantes : « Quel est ton rapport avec tes employés ? Les paies-tu en noir ? Leur paies-tu un juste salaire ? Leur verses-tu une contribution pour leur pension ? Pour leur assurer les soins de santé ? »

« Combien sont les hommes et les femmes de foi, qui ont la foi mais qui ne partagent pas les Tables de la loi : « Oui, je fais cela »- Mais donnes-tu l’aumône ?- Oui, j’envoie toujours un chèque à l’Église- Ah, d’accord. Mais avec ton Église, chez toi, avec ceux qui dépendent de toi- que ce soit tes enfants, tes grands-parents, tes employés- es-tu généreux ? Es-tu juste ? Tu ne peux pas faire d’offres à l’Église pour camoufler l’injustice que tu accomplis avec tes employés. C’est un péché très grave : c’est utiliser Dieu pour masquer l’injustice ».

« Et ça, a t’il repris, c’est ce que le prophète Isaïe nous fait comprendre aujourd’hui au nom du Seigneur”: “Celui qui ne fait pas justice avec les personnes qui dépendent de lui n’est pas un bon chrétien”. Et n’est pas un bon chrétien, ajoute t’il, celui qui ne se défait pas de quelque chose qui lui est nécessaire pour le donner à un autre qui en a besoin ». Le chemin de Carême « est double, envers Dieu et envers le prochain : c’est-à-dire qu’il est réel et pas seulement formel. Ce n’est pas seulement ne pas manger de viande le vendredi, faire quelque chose et puis, accroître l’égoïsme, l’exploitation du prochain, l’ignorance des pauvres ». Il y a celui qui, s’il a besoin de se soigner, se rend à l’hôpital et comme il est affilié à une mutuelle, il est tout de suite visité. « C’est une bonne chose, a commenté le Pape, il remercie le Seigneur. Mais, dis-moi, as-tu pensé à ceux qui n’ont pas ce même rapport social avec l’hôpital et que lorsqu’ils arrivent, ils doivent attendre 6, 7 ou 8 heures, même pour quelque chose d’urgent. »

Pendant le Carême, nous faisons place dans notre cœur pour celui qui a commis une faute

Il y a des personnes, à Rome qui vivent ainsi et le Carême est le moment « pour penser à eux : que puis-je faire pour les enfants, pour les personnes âgées qui n’ont pas la possibilité d’être visitées par un médecin », qui attendent peut-être « huit heures et ensuite, obtiennent un rendez-vous pour la semaine prochaine ». « Que fais-tu pour ces personnes ? » « Grâce à Dieu, j’ai une famille qui accomplit les commandements, qui n’ont pas de problèmes… » « Mais en cette période de Carême, il y a-t-il dans ton cœur un endroit pour ceux qui n’ont pas accompli les commandements ? Qui ont mal agi et sont en prison ? »

« Non, pas ces personnes… Mais lui se trouve en prison : si tu n’es pas en prison, c’est parce que le Seigneur t’a aidé à ne pas tomber. Dans ton cœur, les prisonniers ont-ils une place ? Pries-tu pour eux afin que le Seigneur les aide à changer de vie ? Accompagne, Seigneur, notre chemin de Carême pour que l’observation extérieure corresponde à un profond renouvellement de l’Esprit. Voilà notre prière. Que le Seigneur nous donne cette grâce ».

choix entre Dieu et l’inertie de la vie

Dans chaque circonstance de la vie, le chrétien doit choisir Dieu et ne pas se laisser tromper par des habitudes et des situations qui L’en éloignent, comme l’affirme le Pape lors de la messe matinale à la maison Sainte-Marthe au Vatican.

Au centre de la liturgie en ce jeudi après les cendres, et donc au centre de la réflexion du Souverain Pontife, le passage de la Bible dans lequel Moïse disait au peuple : « Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins. »

« Le choix de Moïse est celui que le chrétien doit faire tous les jours, explique le Saint-Père. C’est un choix difficile. Il est plus facile vivre en se laissant porter par l’inertie de la vie, par les habitudes, il est plus simple, au fond, devenir le serviteur des “autres dieux”, ceux qui n’ont le pouvoir de ne rien nous donner ».

L’Église nous fournit un bon conseil : « cela nous ferait du bien de nous arrêter et de penser : comment est mon style de vie ? Par quelles routes je chemine ? Quel est mon rapport avec Dieu, avec Jésus, avec mes parents, mes frères, femme et mari, enfants ? » interpelle le Pape François, qui complète avec l’Évangile du jour, lorsque Jésus demande à ses disciples « quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? »

L’erreur est de « toujours chercher le propre succès, les propres biens, sans penser au Seigneur, sans penser à la famille. On peut tout remporter, mais devenir à la fin un échec ». Il faut se demander quelle est « la vitesse de ma vie », si « je réfléchis sur ce que je fais ». Et « demandons à Dieu la grâce d’avoir ce “petit courage” nécessaire pour Le choisir à chaque fois. Il nous aidera. »