Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

la patience n’est pas la résignation

Jésus, enseigne-moi ta patience
Jésus, enseigne-moi ta patience

«Demandons au Seigneur la vertu de la patience» de celui qui est en chemin et porte sur ses épaules les difficultés et les épreuves, comme beaucoup de fidèles chrétiens persécutés au Moyen-Orient : c’est l’invitation lancée par le Pape lors de la messe de ce matin à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

«Votre foi, mise à l’épreuve, produit de la patience», écrit l’apôtre saint Jacques, dans la première lecture d’aujourd’hui, évoquée par le Pape dans son homélie.

La patience n’est pas une résignation ou une défaite

Mais que signifie être patients dans la vie, ou face aux épreuves ? IL faut faire la différence entre la patience chrétienne et la résignation, l’attitude de défaite. La patience est la vertu de celui qui est en chemin, qui n’est pas fermé ou statique.

«Et quand on va en chemin, il arrive beaucoup de choses qui ne sont pas toujours bonnes. L’attitude des parents à l’égard d’un enfant malade ou handicapé dit beaucoup sur la patience comme vertu en chemin. “Mais c’est grâce à Dieu qu’il est vivant”, voilà ce que disent ceux qui sont patients. Et ils soutiennent toute leur vie cet enfant avec amour, jusqu’à la fin. Il n’est pas facile de soutenir pendant des années un enfant malade, un enfant handicapé… Mais la joie d’avoir cet enfant leur donne la force d’avancer, et ceci est la patience, ce n’est pas la résignation : c’est la vertu qui vient quand on est en chemin.» «La patience chrétienne ne passe pas par la route de la défaite.»

L’impatient réfute et ignore ses propres limites

L’étymologie de la parole «patience» signifie porter avec soi le sens de la responsabilité, parce que le patient ne «laisse pas la souffrance, il la prend sur lui», et il le fait «avec joie», et même avec une «joie parfaite», dit l’apôtre : «La patience signifie “prendre sur soi” et ne pas demander à un autre de porter le problème, la difficulté : “Je l’assume moi-même, ceci est ma difficulté, c’est mon problème. Cela me fait souffrir ? Oui, bien sûr ! Mais je le porte.” Prendre sur soi. C’est aussi la patience et la sagesse de savoir dialoguer avec les limites. Il y a beaucoup de limites dans la vie, mais l’impatient ne les veut pas, il les ignore parce qu’il ne sait pas dialoguer avec les limites. Il y a un certain fantasme de toute-puissance ou de fainéantise, nous ne savons pas… Mais il ne sait pas.»

La patience de Dieu accompagne et attend

Mais la patience dont parle saint Jacques, ce n’est pas un «conseil pour les chrétiens». Si nous regardons l’histoire du salut, nous pouvons voir la patience de Dieu, notre Père, qui a conduit et fait avancer son «peuple têtu» chaque fois qu’il faisait une idole et allait d’un endroit à un autre. Et la patience est aussi celle que le Père a avec «chacun de nous», «en nous accompagnant et en attendant nos temps».

Dieu, qui a aussi envoyé son Fils pour qu’il «entre en patience», «assume sa mission», et s’offre «avec décision» à la Passion : «Et ici je pense à nos frères persécutés au Moyen-Orient, chassés pour le fait d’être chrétiens… Et eux ils tiennent à être chrétiens : ils sont entrés en patience comme le Seigneur est entré en patience. Avec ces idées, peut-être, nous pouvons prier aujourd’hui, prier pour notre peuple : “Seigneur, donne à ton peuple patience pour supporter les épreuves”. Et aussi prier pour nous. Souvent, nous sommes impatients ; quand une chose ne va pas, nous crions… Mais je pense à la patience de Dieu le Père, il entre en patience comme Jésus. C’est une belle vertu, la patience, demandons-la au Seigneur.»

le péché rend impur, pas la maladie

Ce n’est pas la maladie qui rend impur, mais bien le péché, a dit le Pape, ce dimanche 11 février 2018, jour où l’Église fête Notre-Dame de Lourdes, et célèbre la Journée mondiale du malade. Au cours de l’Angélus,  Place Saint Pierre à Rome, le Souverain pontife a médité sur l’Évangile de ce jour : la guérison d’un lépreux par Jésus, le médecin des corps et des âmes (Mc 1, 40-45).

Cathédrale Saint Patrick (Charlotte Caroline du Nord - Le Christ guérit un homme aveugle
Cathédrale Saint Patrick (Charlotte Caroline du Nord – Le Christ guérit un homme aveugle

Comme la première lecture, tirée du Lévitique, le montre, la lèpre était considérée comme une «grave impureté», et elle impliquait que le lépreux se sépare de toute la communauté et vive à l’écart. «Sa condition était vraiment pénible parce que la mentalité de l’époque le faisait se sentir impur devant Dieu et devant les hommes».

La compassion et l’audace de Jésus

Le lépreux, dont parle l’Évangile de Marc, rencontre Jésus et le supplie : «si tu le veux, tu peux me purifier !». Devant ce cri, Jésus ressent de la compassion. «On ne peut comprendre l’œuvre du Christ, on ne peut comprendre le Christ lui-même, si l’on n’entre pas dans son cœur rempli de compassion.» Jésus touche donc le lépreux, en lui disant : «je le veux, sois purifié».

Ce geste est spectaculaire et bouleversant: la loi mosaïque interdisait en effet de toucher toute personne atteinte de cette maladie, au risque de se voir également devenir impur. Mais dans ce cas, le mouvement ne va pas du lépreux vers Jésus pour le contaminer, mais bien de Jésus vers le lépreux, pour le purifier.

L’audace du Christ n’a cure des prescriptions ou de la contagion, mais est seulement «mû par sa volonté de libérer l’homme de la malédiction qui l’opprime».

Le péché rend impur

Aucune maladie n’est cause d’impureté. Certes, «elle concerne toute la personne, mais n’influence, ni n’empêche la relation avec Dieu». Au contraire, «une personne malade peut être unie encore plus à Dieu». Ce qui rend impur, c’est le péché : «l’égoïsme, l’orgueil, l’appartenance au monde de la corruption», voilà les «maladies du cœur qui ont besoin d’être purifiées».

Le Saint-Père a alors demandé à chacun de faire silence, de regarder dans son cœur ses propres péchés et impuretés, et de faire sienne la supplication du lépreux de l’Évangile: «si tu le veux, tu peux me purifier!» Une phrase que le Pape a lentement répétée trois fois.

Et à chaque fois que nous recevons le sacrement de la Réconciliation,  «Jésus nous répète, ‘je le veux, sois purifié’. Ainsi, la lèpre du péché disparait, nous retournons vivre avec joie notre relation filiale avec Dieu», pleinement intégrés au sein de la communauté.

Demain nous célébrerons Notre-Dame de Lourdes

Comme Associés de la Médaille Miraculeuse,

il nous est bon de méditer aujourd’hui les paroles de  saint Jean-Paul II concernant la fête et la célébration de demain, ainsi que sur le nouvel an lunaire tout proche.

grotte de Notre-Dame de LourdesNous fêterons demain la mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes. Dans la petite ville des Pyrénées, un puissant phare d’espérance s’est allumé, en particulier pour ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit, depuis que le 11 février 1858, la Madone est apparue à sainte Bernadette dans la grotte de Massabielle, demandant que celle-ci devînt un lieu de pèlerinage et de prière.

Cette fête mariale est associée à la célébration de la Journée mondiale du Malade, occasion propice pour la Communauté ecclésiale de se réunir autour des malades, en demandant pour eux le soutien maternel de Marie, qui apporte à tous réconfort et lumière.

… [À] Vailankanny, dans le sud de l’Inde… s’élève le Sanctuaire de la « Madone de la Santé », surnommé « la Lourdes de l’Orient », et destination de nombreux pèlerins. Nous confions à la protection céleste de la Mère de Dieu également les personnes de religion hindoue ou d’autres religions qui se rendent dans ce sanctuaire chrétien…

Afin qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10, 10). Ces paroles de Jésus, que nous lisons dans l’Évangile de Jean,.. rappellent la perspective de fond de la foi chrétienne qui, même dans l’expérience de la maladie et de la mort elle-même, est toujours ouverte à la vie. Le croyant sait qu’il peut compter sur la puissance de Dieu créateur, du Christ ressuscité et de l’Esprit vivifiant.

Cette perspective donne un sens à l’engagement de ceux qui, de nombreuses façons, s’occupent avec amour des malades et des personnes qui souffrent:  des médecins, des infirmiers, des chercheurs, des pharmaciens, des volontaires. À tous ces serviteurs de la vie, parmi lesquels figurent de nombreuses personnes consacrées, je voudrais exprimer ma reconnaissance la plus cordiale.

Je voudrais réserver une pensée toute particulière aux très chers malades, qui se trouvent dans toutes les parties du monde. J’assure chacun de ma proximité spirituelle, en rappelant que la souffrance humaine a été assumée par le Christ et est partie intégrante de son mystère de salut: salvificus dolor.

En s’unissant avec foi et amour à la passion du Christ, la personne qui souffre participe à sa lutte victorieuse sur le mal et sur la mort, comme le démontre le témoignage des saints.

Prions afin que la Vierge Marie, Santé des Malades, assiste de sa protection ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit, et soutienne ceux qui, avec une disponibilité pleine d’amour, prennent soin d’eux.

Une partie importante de la famille humaine s’apprête à célébrer le nouvel an lunaire le 12 février. Je pense aux Chinois, aux Vietnamiens, aux Coréens et à tous ceux qui célébreront cette fête. Ce sont des peuples qui me sont particulièrement chers, et je suis heureux de former pour eux des vœux de paix, de prospérité et de croissance spirituelle.

JEAN-PAUL II ANGÉLUS dimanche 10 février 2002


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