Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

pour entrer dans le mystère du Christ

A l’écoute des évangiles |DR

Le Christ m’aime et se donne lui-même pour moi jusqu’à la mort. Tel est le centre de son mystère  et le cœur de l’homélie du Pape François ce mardi dans la chapelle Sainte-Marthe. Il a expliqué qu’il était bon de se rendre à la messe, de prier, d’être des bons chrétiens mais que la question centrale était de savoir si l’on entrait réellement dans le mystère de Jésus.

Dans la première lecture tirée de la lettre de Saint-Paul aux Romains, l’Apôtre explique le sens de l’histoire du Salut. Paul nous pousse pour que « nous tombions dans le mystère du Christ », en utilisant des termes opposés : le péché, la désobéissance, la grâce et le pardon.

Ces termes sont des pas sur le chemin qui nous permet de s’abandonner au Christ, un mystère qui n’est pas toujours facile à comprendre, qui est surabondant et généreux. Pour comprendre qui est Jésus, il faut se couler, se fondre dans ce mystère.

« Seul le Christ veut donner sa vie pour un pécheur comme moi. » Ce mystère, les saints l’ont compris, pas seulement ceux qui ont été canonisés mais tous les saints « cachés de la vie quotidienne », des gens humbles qui mettent leur espérance dans le Seigneur.

Qui est Jésus pour moi?

Ils sont entrés dans le mystère de Jésus crucifié, qui est « une folie » rappelle Saint-Paul. Entrer dans ce mystère, c’est se laisser aller dans cet abysse de miséricorde où il n’y a pas de parole, mais seulement l’étreinte de l’amour.

A la question de savoir « qui est Jésus pour moi », nous pourrions répondre « le Fils de Dieu », en récitant le Credo, tout le catéchisme, ce qui est vrai mais le risque est d’arriver à perdre de vue que le centre du mystère du Christ est que Jésus m’aime et qu’il s’est donné lui-même pour moi. Comprendre le mystère du Christ n’est pas une chose intellectuelle, mais seulement grâce pure.

Le Chemin de Croix comme exercice de piété permet de nous aider à comprendre ce mystère, qui consiste à cheminer avec Jésus, au moment où il nous donne son pardon et sa paix. Il est beau de faire le Chemin de Croix, de le faire chez soi ;beaucoup de grands saints conseillaient toujours de commencer la vie spirituelle par cette rencontre avec le Christ crucifié.

Le Pape a enfin demandé de se mettre à l’école de Saint-Paul, un témoin véritable, un qui a rencontré le Christ Jésus et qui s’est laissé rencontrer par Lui et est entré dans son mystère et de fixer notre regard sur le crucifix, « icône du plus grand mystère de la création, de tout ». Le Christ crucifié, centre de l’histoire, centre de ma vie.

 

L’idolâtrie de l’argent affame les enfants à mort

Le riche insensé par Rembrandt (1606-1669) – Gemälde Gallerie,Berlin

Lors de son homélie dans la chapelle Sainte-Marthe ce lundi, le Saint-Père a ainsi commenté l’évangile de Luc qui relate la parabole de l’homme riche qui accumule ses biens pour lui-même. il a mis en garde une nouvelle fois contre la tentation d’adorer le “dieu argent”, demandant à convertir les cœurs pour ne pas tomber dans ce travers.

L’argent est pour le riche  « son dieu » et cela nous invite à réfléchir sur combien il est vain de s’appuyer sur les biens terrestres sans être en rapport avec le Seigneur. Devant l’abondance de la récolte, l’homme pense à démolir ses greniers, afin d’en construire des plus grands et d’accumuler toutes ses richesses. Il ne connait pas de satiété, rentre dans ce mouvement de consumérisme exacerbé.

C’est Dieu qui met des limites à cet attachement à l’argent, quand l’homme en devient l’esclave. Tant de personnes aujourd’hui vivent pour adorer l’argent, en font leur propre dieu et ne savent pas s’enrichir auprès de Dieu.

Pour illustrer son propos, le Pape a raconté une anecdote qui a eu lieu dans son ancien diocèse de Buenos Aires en Argentine. Un riche entrepreneur avait acheté une villa alors qu’il était gravement malade, sans penser qu’il allait dans un avenir proche « se présenter devant Dieu ».

Aujourd’hui encore nous voyons ces personnes avides d’argent et de biens terrestres, des gens qui ont tant et sont en face d’enfants affamés, qui eux n’ont pas de médicament, d’éducation, qui sont abandonnés. « Ce n’est rien d’autre qu’une idolâtrie qui tue » a dénoncé François, qui sacrifie des humains.

Le drame des Rohingyas de nouveau abordé

Pour appuyer ses propos, le Pape a encore cité le drame des Rohingyas, dont les terres sont accaparées. « Il y a 200 000 enfants rohingyas dans les camps de réfugiés, où vivent 800 000 personnes. Ils ont à peine de quoi manger, ils sont mal nourris, sans médicaments. Cela arrive encore aujourd’hui, et notre prière doit être forte : Seigneur, touche le cœur des personnes qui adorent le dieu argent, touche aussi mon cœur pour que je ne puisse pas tomber là-dedans, que je sache voir »

Une autre conséquence est aussi la guerre, y compris dans les familles. Nous connaissons tous ce qui arrive quand il y a un héritage, les familles se divisent, elles finissent dans la haine.

A la fin de l’Évangile, le Seigneur parle de celui « qui ne s’enrichit en vue de Dieu ». Cela est la seule voie, mais en Dieu. Il ne s’agit pas d’un mépris de l’argent, mais celui de la cupidité, le fait de vivre attaché au dieu-argent.

Voici pourquoi notre prière doit être forte, en cherchant en Dieu un fondement solide de notre existence.

notre appartenance à Dieu est plus forte que les réalités politiques

L’argent du tribut Pierre Paul Rubens. 1612. De Young and Legion of Honor museums of San Francisco, CA. USA

le Pape, lors de l’Angélus, ce dimanche midi devant les fidèles rassemblés sur la Place Saint-Pierre,  a commenté l’Évangile du jour, tiré de saint Matthieu, dans lequel Jésus est interrogé sur la légitimité ou non de payer l’impôt à César, un piège tendu à Jésus par les pharisiens, qui veulent tester son éventuelle soumission à Rome, dans le contexte tendu de la Palestine d’alors.

Mais le Christ leur répond de façon surprenante, en séparant la foi de l’ordre temporel de la politique.

«Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu». Dans cette phrase connue, parfois présentée comme une préfiguration du concept moderne de laïcité, Jésus fait preuve d’un certain pragmatisme et permet d’écarter la relation à Dieu de toute instrumentalisation politique. Il répond tranquillement aux pharisiens que «payer la taxe n’est pas un acte d’idolâtrie, mais un acte dû à l’autorité terrestre».

Tout comme Jésus avait interpellé ses interlocuteurs à propos du visage gravé sur la pièce, le Pape invite à une interrogation radicale : «À qui est-ce que j’appartiens ? À la famille, à la ville, aux amis, à l’école, au travail, à la politique, à l’État ?» Tout cela est vrai, mais notre appartenance fondamentale, c’est notre «appartenance à Dieu». Elle n’annule pas le reste mais elle est au-dessus de tout le reste.

«Opposer Dieu et César serait une attitude fondamentaliste.». «Le chrétien est appelé à s’engager concrètement dans les réalités terrestres», mais en les illuminant «avec la lumière qui vient de Dieu». Donner la priorité à Dieu n’est pas «une fuite de la réalité», mais permet au contraire de répondre courageusement aux défis du réel.

« Que la Vierge Marie nous aide à vivre toujours en accord avec l’image de Dieu que nous portons en nous, en donnant aussi notre contribution à la construction de la cité terrestre. »

Appels pour les martyrs d’Espagne, les missions et la concorde politique au Kenya:

Au terme de la prière, le Saint-Père a rappelé qu’hier ont été béatifiés à Barcelone 109 martyrs de la guerre civile espagnole. «Que leur exemple héroïque et leur intercession soutiennent les nombreux chrétiens qui aussi de nos jours, dans diverses parties du monde, subissent des discriminations et des persécutions.»

Par ailleurs, à l’occasion de la Journée missionnaires mondiale, le Pape a exhorté à «vivre la joie de la mission en témoignant de l’Évangile dans les environnements dans lesquels chacun vit et agit». Il a appelé dans le même temps à «soutenir avec l’affection, l’aide concrète et la prière les missionnaires partis pour annoncer le Christ à ceux qui ne le connaissent pas encore».

Il a fait part aussi de son intention d’organiser en octobre 2019 un «mois missionnaire extraordinaire». Enfin, en ce 22 octobre qui marque la mémoire liturgique de saint Jean-Paul II, il a confié à l’intercession de ce «Pape missionnaire» la mission de l’Église dans le monde.

Sur le plan de l’actualité internationale enfin, le Pape a évoqué la crise politique au Kenya, un pays qu’il avait visité en 2015 et qui est enlisé dans une délicate crise post-électorale. Il a dit prier «pour que le pays entier sache affronter les difficultés actuelles dans un climat de dialogue constructif, ayant à cœur la recherche du bien commun».