Saint Pierre prêchant – enluminure dans les Heures à l’usage de Rome, après 1457 Bibliothèque Municipale de Dijon ms. 2245 f. 065v
Les chrétiens ne sont pas les témoins d’une idée mais d’une obéissance à Dieu avec l’aide de la grâce de l’Esprit Saint. C’est le message du Pape François lors de son homélie de la messe matinale à la Maison Saint-Marthe, ce jeudi 27 avril.
Le Pape s’est appuyé sur la Première lecture du jour, du livre des Actes des Apôtres, faisant le récit des Apôtres menés devant le Conseil suprême pour être interrogés alors qu’il était formellement interdit de propager le nom et l’enseignement de Jésus, mort crucifié. «Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, répond l’apôtre Pierre.»
Alors qu’encore aujourd’hui on méprise et on prend pour ignorant ce «peuple fidèle de Dieu qui ne faillit jamais», la réponse courageuse de Pierre nous aide à comprendre que «le chrétien est un témoin de l’obéissance, comme Jésus qui, sur le mont des Oliviers, dit au Père: ‘qu’il soit fait selon ta volonté, non la mienne’.»
C’est ce chemin que le chrétien doit prendre. Mais, devenir «témoin de l’obéissance de Dieu» est une «grâce de l’Esprit Saint» qu’il faut demander. «Car seul l’Esprit Saint peut transformer le cœur et peut faire de chacun un témoin d’obéissance, donc un chrétien.»
Être témoin n’est pas sans conséquence, ainsi l’exemple de Pierre menacé de mise à mort pour ses paroles de foi. Et «les conséquences du témoignage d’obéissance sont les persécutions.» La vie d’un chrétien n’est pas «un statut social ou un mode de vie spirituel qui fait du bien et me rend meilleur, mais c’est la vie d’un témoignage d’obéissance, une vie remplie de calomnies, de rumeurs, de persécutions.»
Pour être témoins d’obéissance comme Jésus, il faut prier, «se reconnaître pécheur, et demander à Dieu la grâce de ne pas avoir peur quand arrivent les persécutions, les calomnies», car quand viendra la justice, «c’est l’Esprit Saint qui dira quoi répondre.»
Le Pape a appuyé sa catéchèse ce matin, lors de l’audience générale de ce mercredi 26 avril 2017, Place Saint-Pierre sur cette parole du Christ dans l’Évangile de Matthieu : «Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.» Pour la 20e étape de son parcours sur l’espérance, il a insisté sur le caractère concret et actuel de la présence de Dieu parmi nous.
PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 26 avril 2017
condensé
Le Christ de la cathédrale de Cefalu en Sicile
Frères et sœurs, Notre Dieu n’est pas un Dieu absent, séquestré dans un ciel très lointain ; c’est au contraire un Dieu passionné par l’homme. Notre Dieu nous accompagne toujours, même si, par aventure, nous l’oublions. Il nous a dit : « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »
Notre existence est un pèlerinage, un chemin, mais nous ne sommes pas seuls dans notre pèlerinage ici-bas. Jésus nous assure non seulement de nous attendre au terme de notre long voyage, mais de nous accompagner dans chacun de nos jours.
L’homme voyageur, l’homme debout, doit se souvenir que Dieu ne nous abandonne pas, que Dieu nous aime tendrement.et cette proximité de Dieu qui pourvoit à notre vies s’appelle la Providence, elle durera jusqu’à la fin des temps.
Nous devons enraciner fermement dans notre esprit la certitude que Dieu, dans sa providence, pourvoira à tous nos besoins, qu’il ne nous abandonnera pas au moment de l’épreuve et de la nuit. Les cieux passeront, la terre passera, les espérances humaines seront annulées, mais la Parole de Dieu est plus grande que tout et ne passera pas.
Il n’y aura pas de jour de notre vie dans lequel nous cesserons d’être une préoccupation pour le cœur de Dieu. L’espérance chrétienne, souvent symbolisée par une ancre, est solide et certaine, car elle trouve sa racine non pas dans l’attractivité du futur ou sur la force de la volonté humaine, mais dans la sécurité de ce que Dieu nous a promis et a réalisé en Jésus-Christ.
Forts de ces promesses, les chrétiens peuvent continuer à espérer, confiants que Dieu travaille pour réaliser ce qui, humainement, parait impossible.
Nous sommes le peuple de Dieu en pèlerinage à la suite du Christ ressuscité, et nous savons que son amour nous précède, même dans les situations les plus difficiles. Je vous invite à porter cette lumière tout autour de vous.
Le Christ et les symboles des quatre évangélistes – enluminure
« L’annonce de l’Évangile doit être faite avec humilité, en surmontant la tentation de l’orgueil. »
Ce mardi matin, 25 avril, à l’occasion de la Fête de saint Marc, fondateur de l’Église d’Alexandrie en Égypte, le Pape François a voulu dédier la messe au patriarche copte Tawadros II et aux fidèles coptes, qu’il rencontrera dans trois jours au cours de son voyage apostolique en Égypte.
«Aujourd’hui, c’est la fête de saint Marc Évangéliste, fondateur de l’Église d’Alexandrie. J’offre cette messe pour mon frère, le Pape Tawadros II, Patriarche d’Alexandrie des coptes, en demandant la grâce que le Seigneur bénisse nos deux Églises, avec l’abondance de l’Esprit Saint.»
Durant son homélie, le Pape François a rappelé la nécessité pour les chrétiens de «sortir pour annoncer» et il a expliqué qu’un prédicateur doit toujours être en chemin et demeurer ferme et sûr.
Jésus donne la mission aux disciples : annoncer l’Évangile, «ne pas rester à Jérusalem», mais sortir pour proclamer la Bonne Nouvelle à tous. L’Évangile de Marc évoque le mandat remis par le Seigneur aux disciples : «l’Évangile est proclamé toujours en chemin, jamais assis, toujours en chemin.»
Il faut «sortir là où Jésus n’est pas connu, ou là où il est persécuté, là où Jésus est défiguré, pour proclamer le véritable Évangile. Sortir pour annoncer. Et dans cette sortie se joue la vie du prédicateur. Il n’y a pas d’assurance-vie pour les prédicateurs.»
L’Évangile, l’annonce de Jésus-Christ, se fait toujours en sortie, en chemin. Que ce soit en chemin physique, en chemin spirituel, ou dans le chemin de la souffrance : pensons à l’annonce de l’Évangile que font de si nombreux malades, tellement de malades, qui offrent leurs douleurs pour l’Église, pour les chrétiens. Mais toujours, ils sortent d’eux-mêmes.»
Saint Pierre précise toujours que «l’Évangile doit être annoncé avec humilité, parce que le Fils de Dieu s’est humilié, il s’est annihilé». «L’annonce de l’Évangile n’est pas une fête, un carnaval.»
«L’Évangile ne peut pas être annoncé avec le pouvoir humain, ne peut pas être annoncé en escaladant, en passant au-dessus», «ceci, ce n’est pas l’Évangile». Tous sont appelés à se revêtir «d’humilité les uns envers les autres», parce que «Dieu résiste aux superbes, mais donne la grâce aux humbles.»
«Et pourquoi cette humilité est-elle nécessaire ? Justement parce que nous faisons avancer une annonce d’humiliation, de gloire, mais à travers l’humiliation. Et l’annonce de l’Évangile subit la tentation : la tentation du pouvoir, la tentation de la superbe, la tentation de la mondanité.»
«Un Évangile édulcoré, sans force, un Évangile sans Christ crucifié et ressuscité.SaintPierre dit : « Soyez vigilants, soyez vigilants… Votre ennemi, le diable, comme un lion rugissant, se promène à cherchant qui dévorer. Résistez-lui, solides dans la foi, en sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères répandus dans le monde. » L’annonce de l’Évangile, si elle est vraie, subit la tentation.»
Si un chrétien dit annoncer l’Évangile, mais qu’il n’est jamais tenté, cela signifie alors que «le diable ne se préoccupe pas», parce que «nous sommes en train de prêcher une chose qui ne sert pas.»
«Pour cela, dans la vraie prédication, il y a toujours une dimension de tentation et de persécution.» Quand nous sommes dans la souffrance, c’est «le Seigneur qui nous reprendra, nous donnera la force, parce que c’est ce que Jésus a promis quand il a envoyé les Apôtres.»
«C’est le Seigneur qui nous réconfortera, nous donnera la force pour aller de l’avant, pour que Lui, Il agisse avec nous si nous, nous sommes fidèles à l’annonce de l’Évangile, si nous, nous sortons de nous-même pour prêcher le Christ crucifié, scandale et folie, et si nous, nous faisons ceci avec un style d’humilité, de vraie humilité.»
«Que le Seigneur nous donne cette grâce, comme baptisés, tous, de prendre la voie de l’évangélisation avec humilité, avec confiance en Lui-même, en annonçant le véritable Évangile : « le Verbe s’est fait chair ». Et ceci est une folie, c’est un scandale ; mais le faire dans la conscience que le Seigneur est auprès de nous, qu’il agit avec nous, et confirme notre travail.»