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sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La miséricorde ouvre la porte de l’esprit et du cœur

Premier tableau de Jésus Miséricordieux peint par Eugène Kazimirowski à Vilnius (Lituanie) selon les indications de sainte Faustine (22 février 1931), dans le Sanctuaire de la Miséricorde Divine à Vilnius.

 Le Pape François a récité ce dimanche 23 avril la prière du Regina Caeli depuis la fenêtre du palais apostolique. Aujourd’hui, l’Église célèbre la Divine Miséricorde, une fête voulue par le pape Saint Jean-Paul II le dimanche qui suit Pâques.

« En cette période après Pâques, le dimanche a une signification encore plus lumineuse, car dans la tradition de l’Église, on l’appelle « in albis », en souvenir du rite du baptême, où chaque baptisé endossait un vêtement blanc pour indiquer leur dignité d’enfant de Dieu. »

Le Pape a rendu hommage à l’intuition de son prédécesseur polonais d’avoir institué cette fête de la Divine Miséricorde. « Nous avons conclu il y a peu le jubilé extraordinaire de la miséricorde et ce dimanche nous invite à reprendre avec force la grâce qui provient de la miséricorde de Dieu. »

Selon l’Évangile de Jean, Jésus apparait à ses disciples au Cénacle en leur disant : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Tel est le sens de la miséricorde, celui de Jésus ressuscité qui pardonne les péchés. Ainsi, le Christ ressuscité a transmis comme première mission à son Église de porter à tous l’annonce concrète du pardon. Cette miséricorde, vécue à la lumière de Pâques, se laisse comprendre comme une forme véritable de connaissance du mystère que nous vivons.

« Elle ouvre la porte de l’esprit pour mieux comprendre le mystère de Dieu et de notre existence personnelle. Elle nous fait comprendre que la violence, la rancœur, la vengeance n’ont aucun sens, et que la première victime est celui qui est animé par ces sentiments. La miséricorde ouvre aussi la porte du cœur et permet d’exprimer sa proximité surtout envers ceux qui sont seuls et marginaux, parce qu’elle les fait se sentir frères et fils d’un seul Père. »

« Cette miséricorde, en somme, nous invite tous à être des instruments de justice, de réconciliation et de paixn’oublions jamais qu’elle est la clé de voute de la foi et la forme concrète par laquelle nous rendons visible la résurrection de Jésus. »

A l’issue de la prière, le Pape a remercié les fidèles pour les nombreux messages d’affection qu’il a reçus pour la fête de Pâques.

la pêche miraculeuse sur ordre du Ressuscité

DUCCIO di Buoninsegna – Apparition sur le Lac de Tibériade (1308-1311 sur bois)

Nous pouvons interpréter la pêche nocturne au dernier chapitre de l’évangile de Saint Jean comme la description symbolique du travail d’évangélisation. C’est ce que confirme d’ailleurs le nombre de poissons capturés en jetant le filet de la Parole sur l’ordre de Jésus : le chiffre « cent cinquante-trois » correspond au total des nations connues à l’époque de la rédaction du quatrième évangile.

Ainsi donc les sept compagnons s’activent à l’annonce de la Parole, mais leurs efforts demeurent stériles. Pourtant, ils connaissent leur « métier » : n’ont-ils pas été à l’école du Seigneur lui-même ? On imagine sans peine le désarroi de ces hommes devant la fin de non-recevoir qu’opposent leurs interlocuteurs à leurs efforts d’évangélisation. Le Seigneur les aurait-il abandonné ?

Non, Jésus ne s’était pas éloigné ; mais il fallait que la communauté passe par cette expérience de l’échec, pour retrouver son dynamisme originel. L’écoute attentive du Seigneur et l’obéissance à son appel, sont bien plus importantes que nos stratégies longuement réfléchies et patiemment mises en place ; car le Maître, c’est le Christ (Mt 23, 10) : c’est lui qui appelle et qui envoie, c’est lui qui assure la fécondité.

Simon-Pierre comprend : oui c’est bien « le Seigneur » qui appelle. « il se jette à l’eau », pour rejoindre Jésus sur le rivage, où celui-ci a préparé pour les siens un repas. C’est autour de l’Eucharistie que toute communauté se constitue, se structure ; c’est dans l’Eucharistie qu’elle se retrouve et refait son unité.

Seigneur, donne-nous d’être assez humbles pour ne pas nous approprier ce que tu nous confies ; apprends-nous à ne pas confondre efficacité et fécondité. Et si nous nous sommes égarés, accorde-nous de savoir interpréter les temps de stérilité comme un appel à revenir à toi pour te laisser reprendre l’initiative dans nos vies personnelles, familiales ou communautaires. Que nous demeurions toujours unis à toi en ton Eucharistie, car hors de toi, nous ne pouvons rien faire. (Jn 15, 5)

Jésus ressuscité apparaît à ses disciples

Jésus ressuscité avec les disciples

Jésus ressuscité vient de se faire reconnaître des disciples d’Emmaüs. Ces derniers, tout joyeux, relatent aux onze Apôtres et à leurs compagnons leur rencontre avec le Seigneur et comment ils l’ont reconnu à la fraction du pain. Soudain, comme pour confirmer leur témoignage, le Seigneur apparaît au milieu d’eux.

« La paix soit avec vous » : telles sont les premières paroles du Ressuscité. Paroles dont on perçoit toute la douceur et le réconfort. Pourtant, elles ne parviennent pas à apaiser les doutes, les peurs et le trouble des disciples.

Cela ne suffit pas à ce qu’ils le reconnaissent. Ils ont besoin de voir ses plaies, de les toucher, pour se rendre compte que ce n’est pas un esprit qu’ils ont devant eux mais bien Jésus, en chair et en os, qui va même jusqu’à manger devant eux.

A la manière dont saint Luc insiste sur la réalité corporelle de la résurrection, on imagine toutes les difficultés rencontrées par les premières communautés chrétiennes pour la recevoir. La question d’une survie « spirituelle » après la mort ne faisait pas difficulté pour les Grecs à qui s’adressait saint Luc dans son évangile. Par contre, ressusciter dans son corps… Mais est-ce bien différent aujourd’hui ?

Notre Seigneur n’est pas ressuscité seulement en esprit mais aussi dans sa chair. Ce qu’il nous promet n’est pas seulement une survie de notre âme après la mort mais bien davantage : la résurrection en lui de toute notre personne : corps et âme.

Il était donc nécessaire pour les disciples de faire l’expérience intense de la réalité corporelle du Ressuscité pour clarifier leur idée sur sa personne et accomplir de façon adéquate leur future mission de témoin.

Comme l’enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique, il serait donc erroné de croire que la résurrection a été un « produit » de la crédulité des apôtres. Bien au contraire, c’est bien de l’expérience directe de la réalité de Jésus ressuscité, sous l’action de la grâce divine, qu’est née leur foi dans la Résurrection.

C’est donc au contact de la personne du Christ ressuscité que sont mis les Apôtres et leurs compagnons. Et c’est cette même personne qui va se faire pour eux l’interprète des Écritures : « Alors, il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des écritures ». Dans la mort et la résurrection du Christ s’accomplit toute l’histoire du salut.

A la lumière de la résurrection, les disciples comprennent maintenant que toute la révélation de la première Alliance tendait vers la personne même du « Verbe fait chair » qui est la Nouvelle Alliance : « Il fallait que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes ».

En passant en revue les trois grands corpus de la Torah, des Prophètes et des Psaumes (en référence aux Ecrits historiques), Jésus révèle qu’il est la Parole vivante qui vient vivifier tous les écrits de l’Ancien Testament en les portant à leur accomplissement.

Notre foi ne repose donc pas sur des lettres mortes mais sur une Parole bien vivante, la personne même du Christ mort et ressuscité. Avec saint Pierre nous pouvons proclamer : « Tout repose sur la foi au nom de Jésus » (cf. Première lecture).

Désormais chacune de nos histoires a sa clef d’interprétation et son accomplissement en Jésus-Christ. Mais si tout trouve sa source en lui, tout aussi converge vers lui. Voilà ce dont nous sommes témoins depuis le jour de notre baptême.

Baptisés dans la mort et la résurrection de notre Seigneur, nous témoignons que réside en lui la plénitude de la Révélation de l’Amour de Dieu et nous proclamons à la suite des Apôtres et des disciples la conversion en son nom pour le pardon des péchés.

« Seigneur, nous t’en prions. Toi qui as uni tant de peuples divers dans la même confession de ton nom, accorde à tous les baptisés d’avoir au cœur la même foi et dans la vie le même amour » (Cf. Prière d’entrée de la messe).

F. E.