Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le scandale derrière l’apparence

Au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe le jeudi 23 février, le Pape François a commenté les dures paroles utilisées par Jésus dans l’Évangile en appelant à la conversion les protagonistes de certaines «doubles vies»et en réfléchissant sur le «scandale» de celui qui se professe chrétien et révèle ensuite son véritable visage à travers une vie qui n’a rien de chrétien. Le contre-témoignage de qui «exploite» et «détruit» les vies des autres en faisant semblant d’être un bon catholique.

The Pilgrim, 1966 René Magritte

Le point de départ de l’homélie du Pape a été le psaume 1. Derrière les paroles de Jésus, on perçoit «la figure de ces justes qui se sentent petits, mais ils placent leur confiance dans le Seigneur». Un passage dans lequel «à quatre reprises» revient le mot «scandale». Et en l’utilisant, le Seigneur «a été très fort», au point de dire : «Malheur à celui qui scandalisera l’un de ces petits. Malheur !» En effet «le scandale, pour le Seigneur, est la destruction.» Et Jésus conseille : «Mieux vaut te détruire toi-même que de détruire les autres.»

« Mais qu’est-ce que le scandale ? » La réponse touche la vie concrète de chaque personne : «Le scandale est dire une chose et en faire une autre ; c’est la double vie». Un exemple ? «Je suis très catholique, je vais toujours à la Messe, je fais partie de telle et telle autre association ; mais ma vie n’est pas chrétienne, je ne paies pas un salaire juste à mes employés, j’exploite les gens, je trempe dans des affaires sales, de blanchissement d’argent.» C’est cela une «double vie». Et, malheureusement «beaucoup de catholiques sont comme cela. Et ceux-là scandalisent.»

«Combien de fois avons-nous entendu dans le quartier et dans d’autres lieux: « Mais si c’est pour être catholique comme cela, mieux vaut être athée ».» C’est précisément cela  le scandale» qui «détruit», qui «démoralise». Et qui est, précisément, un fait quotidien :  Il suffit de regarder le journal télévisé ou de lire les journaux. Sur les journaux, il y a de nombreux scandales, et ils font aussi une grande publicité aux scandales. Et avec les scandales, on détruit.» Jésus dit à ceux qui se comportent ainsi : «Ces petits, ces pauvres qui croient en moi, ne les détruis pas avec ta double vie.»

Le problème naît d’une attitude qui est bien décrite précisément dans la première lecture du jour (Ecclésiaste 5, 1-10) : «Ne te fies pas à tes richesses, et ne dis pas : « Je me suffis à moi-même » », et encore : «Ne suis pas ton instinct et ta force, en suivant les passions de ton cœur». C’est-à-dire que la double vie, «vient quand on suit les passions du cœur, les péchés capitaux qui sont les blessures du péché originel». Celui qui est objet de scandale, a dit le Pape, suit ces passions même s’il les cache. L’Écriture met en garde ces personnes qui, tout en reconnaissant leur erreur, comptent sur le fait que « le Seigneur est patient, il oubliera !…» Et il invite chacun à «ne pas repousser la conversion à plus tard.»

« A chacun de nous, aujourd’hui, il fera du bien de réfléchir à cela : y a-t-il quelque chose d’une double vie en nous : apparaître justes, sembler de bons croyants, de bons catholiques, mais par derrière, faire tout autre chose ». Comprendre si notre attitude est celle de ceux qui disent : «Mais oui, le Seigneur me pardonnera tout ensuite, mais je continue…» et, tout en étant conscient de ses erreurs, on répète : «Oui, cela ne va pas bien, je me convertirai, mais pas aujourd’hui : demain». Une puissante invitation à la conversion, dans la conscience que «le scandale détruit.»

2017-02-23 source : L’Osservatore Romano

L’orgueil humain détruit la création

Le Pape François a retrouvé la place Saint-Pierre ce mercredi 22 février à l’occasion de l’audience générale. Poursuivant son cycle de catéchèse sur l’espérance, il l’a reliée à la protection de la création. Le Saint-Père a commenté la lettre de Saint-Paul aux Romains (8, 19-27), où l’Apôtre rappelle que cette création est un don merveilleux de Dieu.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 22 février 2017

La Création du monde,un don d’amour

Frères et sœurs, la création est un don merveilleux que Dieu a placé entre nos mains. Mais, quand il se laisse prendre par l’égoïsme, l’être humain ruine les plus belles choses qui lui ont été confiées. Alors le Seigneur nous offre une nouvelle perspective de libération, de salut universel.

Ainsi, saint Paul nous invite à nous mettre à l’écoute des gémissements de la création, des êtres humains et ceux de l’Esprit dans notre cœur. Ces gémissements ne sont pas stériles. En effet, si le chrétien sait reconnaître en lui et autour de lui les signes du mal, en même temps il a appris à lire tout cela avec les yeux du Christ Ressuscité.

Dans l’espérance, nous savons que, par sa miséricorde, le Seigneur veut guérir définitivement les cœurs blessés et humiliés, tout ce que l’homme a défiguré. Trop souvent nous sommes tentés par la déception ou le pessimisme.

Que l’Esprit-Saint nous vienne en aide, lui qui voit au-delà des apparences négatives du présent et nous révèle déjà les cieux nouveaux et la terre nouvelle que le Seigneur prépare pour l’humanité.

Que l’Esprit-Saint soit pour chacun de vous un guide sur les chemins de votre vie et vous affermisse dans l’espérance ! Que Dieu vous bénisse !

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

tentation de mondanité ou route du service

mondanité

Le Pape François a médité sur l’effort quotidien de tous les chrétiens cherchant à vaincre la «tentation de la mondanité», de «se sentir plus grands que les autres», au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe, le mardi 21 février.

Il s’est inspiré de la liturgie de la parole. Tout d’abord de la lecture tirée du livre du Siracide (2, 1-13), où il est écrit: «Mon fils, si tu prétends servir le Seigneur, prépare-toi à l’épreuve.»

La confirmation se trouve dans l’Évangile de Marc (9, 30-37), dans lequel on parle de Jésus qui «allait avec les disciples de manière décidée, résolument vers Jérusalem pour accomplir sa mission», c’est-à-dire celle «de faire la volonté du Père».

Jésus anticipait aux disciples ce qui lui serait arrivé à Jérusalem: «Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes et ils le tueront». Et aussi: «Quand il aura été tué, après trois jours il ressuscitera ».

Pourtant les disciples «ne comprenaient pas ces paroles et avaient crainte de l’interroger, d’aller au-delà, dans les explications», au point qu’ils disaient: «Arrêtons-nous ici, cela vaut mieux». Ils subissaient «la tentation de ne pas accomplir la mission».

Les difficultés à comprendre des disciples s’éclaircissent encore mieux en avançant dans la lecture. En effet, «quand ils arrivèrent à Capharnaüm, Jésus leur demanda: “De quoi discutiez-vous en chemin? ”». Et ici aussi ces derniers «se taisaient». Mais cette fois-ci, ils se taisaient «à cause de la honte». En effet, «ils avaient discuté entre eux de qui était le plus grand». Ils avaient «la tentation de la mondanité».

Mais ce n’était pas une tentation qui leur appartenait à eux seuls: «Depuis le moment où l’Église est Église jusqu’à aujourd’hui, cela s’est produit, se produit et se produira».

Cela arrive, par exemple, «dans les paroisses» où il y a toujours des «luttes». La tentation de la mondanité à partir de laquelle commence «la chaîne des péchés», comme «parler mal de son prochain» ou les commérages.

Et «parmi nous aussi, les évêques, il arrive la même chose: la mondanité vient comme une tentation». Et ainsi, il arrive qu’un évêque dise: «Je suis dans ce diocèse, mais je regarde celui qui est plus important», et il agit pour faire des pressions, pour chercher des influences.

En résumé, «la mission est servir le Seigneur, mais ensuite le désir véritable, très souvent, nous pousse vers la route de la mondanité pour être plus importants». Il peut ensuite y avoir la déception, comme cela a été le cas pour les disciples de Jésus qui «se taisaient tout d’abord par crainte, puis qui se taisaient par honte». Le Pape l’a définie comme la «sainte honte!»

Le critère de choix pour nos actions, face à certaines tentations, est expliqué par Jésus : «S’étant assis, il leur dit: «Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous» et, ayant pris un enfant, il ajouta: «Devenez comme lui». Le Christ «inverse tout. La gloire et la croix, la grandeur et l’enfant…»

Ce passage de l’Évangile «nous conduit à prier pour l’Église, à prier pour nous tous, afin que le Seigneur nous défende des ambitions, du sentiment mondain de se sentir plus grands que les autres.»

Que le Seigneur «nous donne la grâce de la honte». Mais également, «qu’il nous donne la grâce de la simplicité d’un enfant», de comprendre l’importance de la «route du service» et, à la fin d’une vie de service, de savoir dire: «Je suis un serviteur inutile.»