4 MAI : VOCATION DE LA VOYANTE DE LA MÉDAILLE MIRACULEUSE
Malgré sa vie laborieuse, la jeune fermière se livrait à la pénitence. Elle avait l’habitude de jeûner le vendredi et le samedi. Pieuse, elle priait souvent dans l’église paroissiale, n’hésitant pas à s’y rendre malgré la distance, se tenant longuement agenouillée sur les dalles froides, même en hiver.
Saint Vincent de Paul
Plusieurs fois demandée en mariage, Catherine répondait invariablement que Dieu l’appelait à son service. Une nuit, elle eut un songe. Il lui semblait être à l’église du village ; un prêtre âgé apparut et se revêtit des ornements sacrés pour dire la messe.
Elle y assista, fort impressionnée ; après quoi, le prêtre inconnu lui fit signe d’approcher. Effrayée, Catherine se retira à reculons, laissant toutefois son regard fixé sur lui. En sortant, elle se rendit chez un malade.
Là, elle retrouva le vieux prêtre qui lui dit : «Ma fille, c’est bien de soigner les malades. Vous me fuyez maintenant, mais un jour vous serez heureuse de venir à moi. Dieu a ses desseins sur vous, ne l’oubliez pas.»
Elle s’éveilla alors qu’il lui semblait rentrer à la maison ; ce n’était qu’un rêve dont elle ignorait encore la signification.
Elle avait dix-huit ans, savait à peine lire et encore moins écrire. Comme elle comprenait que son manque d’instruction serait peut-être un obstacle à son admission dans un Ordre religieux, elle obtint de son père la permission d’aller passer quelque temps chez sa belle-sœur qui dirigeait une pension de jeunes filles à Châtillon-sur-Seine.
Celle-ci l’ayant conduite chez les Filles de la Charité de cette ville, Catherine fut saisie de voir, en entrant au parloir, le portrait parfaitement ressemblant du prêtre qu’elle avait vu en songe.
Elle demanda son nom ; lorsqu’elle apprit que c’était Saint Vincent de Paul, le mystère s’éclaircit et elle comprit que c’était le saint qui l’appelait à prendre rang parmi ses filles.
PRIÈRE
Ô Sainte Catherine Labouré, vous avez fidèlement correspondu à la grâce, comme la Vierge Marie servante du Seigneur. Vous n’avez jamais rien refusé à Dieu ; c’est pourquoi il s’est servi de vous comme d’un instrument très docile, pour accomplir de grandes choses.
Obtenez-nous d’agir toujours ainsi, les yeux fixés sur Dieu pour connaître sa volonté, afin de lui être fidèles dans les petits détails de notre vie comme aussi dans les choses importantes.
Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, si parfaitement fidèle à la grâce divine, priez pour nous ! Ainsi soit-il !
O Marie conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous !
+P. BAETEMAN, CM
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse
3 MAI : L’ENFANCE DE LA VOYANTE DE LA MÉDAILLE MIRACULEUSE
Dès le lendemain de sa naissance, la petite Catherine fut baptisée dans la vieille église de Fain-les-Moutiers. C’était la fête de l’Invention de la Sainte Croix. Toute sa vie sera marquée de ce double sceau : Marie et Jésus Crucifié.
La souffrance n’allait pas tarder en effet à atteindre la fillette. Ses premières années s’écoulèrent calmes et heureuses sous le toit paternel, dans cette grande ferme qu’elle aimait. Catherine n’avait que neuf ans lorsque sa mère mourut. Les deux benjamins, Marie-Antoinette et Auguste, ne comptaient que cinq et sept printemps. Cruelle épreuve pour toute la famille !
Tous les jours, matin et soir, Catherine s’agenouillait aux pieds de la Sainte Vierge, comme sa maman le lui avait appris. Un jour, une servante de la ferme la surprit juchée sur une chaise pour atteindre la statue de Marie, l’embrasser, la serrer dans ses petits bras… Désormais, la Sainte Vierge serait sa maman, sa vraie maman du ciel. Son cœur affectueux se tournait vers Elle avec la plus filiale confiance !
Vers douze ans, elle fit sa Première Communion avec grande ferveur. Désormais, son seul désir serait d’appartenir sans réserve à Celui qui venait de se donner à elle pour la première fois. Sa sœur aînée, Marie-Louise, ayant quitté le foyer paternel pour entrer chez les Filles de la Charité, Catherine dut prendre de bonne heure la direction de la maison.
Catherine et ses pigeons
Elle mettait courageusement la main aux gros ouvrages, pétrissait le pain, faisait la lessive, portait dans les champs le repas des moissonneurs. Une de ses occupations préférées était le soin du colombier, qui contenait sept à huit cents pigeons. Tous la connaissaient. Dès qu’elle paraissait dans la cour de la ferme, son tablier gonflé de grain, une immense auréole de blanches colombes se formait autour d’elle. C’était, au dire de sa jeune sœur, un tableau ravissant de grâce et de pureté.
PRIÈRE
Ô Sainte Catherine Labouré, qui avez attiré les faveurs de la Vierge Immaculée par votre pureté angélique, gardez à nos enfants la grâce baptismale. Préserve-les du mal, du mauvais exemple, des fréquentations douteuses, de l’inconduite qui ruine les énergies.
Préservez les écoles chrétiennes, protégez nos enfants qui se préparent à leur Première Communion afin qu’ils relient toute leur vie, fidèles au Dieu de leur première rencontre ! Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, nous vous confions nos enfants ! Assurez, nous vous en conjurons, leur persévérance dans le bien. Ainsi soit-il !
Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous !
+P. BAETEMAN, cm
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse
Il n’écrivit, ne souffrit, ne vécut que pour défendre la divinité du Christ. Prodigieusement intelligent, nourri de culture grecque, il n’était encore que diacre lorsqu’il accompagna l’évêque d’Alexandrie au concile de Nicée en 325. Il y contribua à la condamnation de son compatriote Arius et à la formulation des dogmes de l’Incarnation et de la Sainte Trinité.
Devenu lui-même évêque d’Alexandrie en 328, il fut, dès lors et pour toujours, en butte à la persécution des anti-nicéens de tout genre qui abondaient en Égypte et dans l’Église entière. Ces ariens étaient soutenus par les empereurs qui rêvaient d’une formule plus souple que celle de Nicée, d’une solution de compromis susceptible de rallier tous les chrétiens et de rendre la paix à l’empire.
C’est ce qui explique que sur les quarante-cinq années de son épiscopat, saint Athanase en passa dix-sept en exil: deux années à Trêves, sept années à Rome, le reste dans les cavernes des déserts de l’Égypte. Il fut même accusé d’avoir assassiné l’évêque Arsène d’Ypsélé. Il ne dut la reconnaissance de son innocence qu’au fait qu’Arsène revint en plein jour et se montra vivant aux accusateurs de saint Athanase.
Son œuvre théologique est considérable. Enfin, après bien des combats et des triomphes qu’il remporta par sa patience, il rentra dans son Église et s’endormit dans la paix du Christ la quarante-neuvième année de son épiscopat, en 373.
Voici ce qu’en a dit Benoit XVI, lors de son audience du 20 juin 2007 :
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 20 juin 2007
Saint Athanase
Chers frères et sœurs,
En poursuivant notre évocation des grands Maîtres de l’Église antique, nous voulons aujourd’hui tourner notre attention vers saint Athanase d’Alexandrie. Cet authentique protagoniste de la tradition chrétienne, déjà quelques années avant sa mort, fut célébré comme « la colonne de l’Église » par le grand théologien et Évêque de Constantinople Grégoire de Nazianze (Discours 21, 26), et il a toujours été considéré comme un modèle d’orthodoxie, aussi bien en Orient qu’en Occident.
Ce n’est donc pas par hasard que Gian Lorenzo Bernini en plaça la statue parmi celles des quatre saints Docteurs de l’Église orientale et occidentale – avec Ambroise, Jean Chrysostome et Augustin -, qui dans la merveilleuse abside la Basilique vaticane entourent la Chaire de saint Pierre.
Athanase a été sans aucun doute l’un des Pères de l’Église antique les plus importants et les plus vénérés. Mais ce grand saint est surtout le théologien passionné de l’incarnation, du Logos, le Verbe de Dieu, qui – comme le dit le prologue du quatrième Évangile – « se fit chair et vint habiter parmi nous » (Jn 1, 14).
C’est précisément pour cette raison qu’Athanase fut également l’adversaire le plus important et le plus tenace de l’hérésie arienne, qui menaçait alors la foi dans le Christ, réduit à une créature « intermédiaire » entre Dieu et l’homme, selon une tendance récurrente dans l’histoire et que nous voyons en œuvre de différentes façons aujourd’hui aussi.
Probablement né à Alexandrie vers l’an 300, Athanase reçut une bonne éducation avant de devenir diacre et secrétaire de l’Évêque de la métropole égyptienne, Alexandre. Proche collaborateur de son Évêque, le jeune ecclésiastique prit part avec lui au Concile de Nicée, le premier à caractère œcuménique, convoqué par l’empereur Constantin en mai 325 pour assurer l’unité de l’Église.
Les Pères nicéens purent ainsi affronter diverses questions et principalement le grave problème né quelques années auparavant à la suite de la prédication du prêtre alexandrin Arius.
Celui-ci, avec sa théorie, menaçait l’authentique foi dans le Christ, en déclarant que le Logos n’était pas le vrai Dieu, mais un Dieu créé, un être « intermédiaire » entre Dieu et l’homme, ce qui rendait ainsi le vrai Dieu toujours inaccessible pour nous.
Les Évêques réunis à Nicée répondirent en mettant au point et en fixant le « Symbole de la foi » qui, complété plus tard par le premier Concile de Constantinople, est resté dans la tradition des différentes confessions chrétiennes et dans la liturgie comme le Credo de Nicée-Constantinople.
Dans ce texte fondamental – qui exprime la foi de l’Église indivise, et que nous répétons aujourd’hui encore, chaque dimanche, dans la célébration eucharistique – figure le terme grec homooúsios, en latin consubstantialis: celui-ci veut indiquer que le Fils, le Logos est « de la même substance » que le Père, il est Dieu de Dieu, il est sa substance, et ainsi est mise en lumière la pleine divinité du Fils, qui était en revanche niée par le ariens.
A la mort de l’Évêque Alexandre, Athanase devint, en 328, son successeur comme Évêque d’Alexandrie, et il se révéla immédiatement décidé à refuser tout compromis à l’égard des théories ariennes condamnées par le Concile de Nicée.
Son intransigeance, tenace et parfois également très dure, bien que nécessaire, contre ceux qui s’étaient opposés à son élection épiscopale et surtout contre les adversaires du Symbole de Nicée, lui valut l’hostilité implacable des ariens et des philo-ariens.
Malgré l’issue sans équivoque du Concile, qui avait clairement affirmé que le Fils est de la même substance que le Père, peu après, ces idées fausses prévalurent à nouveau-dans ce contexte, Arius lui-même fut réhabilité -, et elles furent soutenues pour des raisons politiques par l’empereur Constantin lui-même et ensuite par son fils Constance II.
Celui-ci, par ailleurs, qui ne se souciait pas tant de la vérité théologique que de l’unité de l’empire et de ses problèmes politiques, voulait politiser la foi, la rendant plus accessible – à son avis – à tous ses sujets dans l’empire.
La crise arienne, que l’on croyait résolue à Nicée, continua ainsi pendant des décennies, avec des événements difficiles et des divisions douloureuses dans l’Église. Et à cinq reprises au moins – pendant une période de trente ans, entre 336 et 366 – Athanase fut obligé d’abandonner sa ville, passant dix années en exil et souffrant pour la foi.
Mais au cours de ses absences forcées d’Alexandrie, l’Évêque eut l’occasion de soutenir et de diffuser en Occident, d’abord à Trêves puis à Rome, la foi nicéenne et également les idéaux du monachisme, embrassés en Égypte par le grand ermite Antoine, à travers un choix de vie dont Athanase fut toujours proche. Saint Antoine, avec sa force spirituelle, était la personne qui soutenait le plus la foi de saint Athanase.
Réinstallé définitivement dans son Siège, l’Évêque d’Alexandrie put se consacrer à la pacification religieuse et à la réorganisation des communautés chrétiennes. Il mourut le 2 mai 373, jour où nous célébrons sa mémoire liturgique.
L’œuvre doctrinale la plus célèbre du saint Évêque alexandrin est le traité Sur l’incarnation du Verbe, le Logos divin qui s’est fait chair en devenant comme nous pour notre salut. Dans cette œuvre, Athanase dit, avec une affirmation devenue célèbre à juste titre, que le Verbe de Dieu « s’est fait homme pour que nous devenions Dieu; il s’est rendu visible dans le corps pour que nous ayons une idée du Père invisible, et il a lui-même supporté la violence des hommes pour que nous héritions de l’incorruptibilité » (54, 3).
En effet, avec sa résurrection le Seigneur a fait disparaître la mort comme « la paille dans le feu » (8, 4). L’idée fondamentale de tout le combat théologique de saint Athanase était précisément celle que Dieu est accessible. Il n’est pas un Dieu secondaire, il est le vrai Dieu, et, à travers notre communion avec le Christ, nous pouvons nous unir réellement à Dieu. Il est devenu réellement « Dieu avec nous ».
Parmi les autres œuvres de ce grand Père de l’Église – qui demeurent en grande partie liées aux événements de la crise arienne – rappelons ensuite les autres lettres qu’il adressa à son ami Sérapion, Évêque de Thmuis, sur la divinité de l’Esprit Saint, qui est affirmée avec netteté, et une trentaine de lettres festales, adressées en chaque début d’année aux Églises et aux monastères d’Égypte pour indiquer la date de la fête de Pâques, mais surtout pour assurer les liens entre les fidèles, en renforçant leur foi et en les préparant à cette grande solennité.
Enfin, Athanase est également l’auteur de textes de méditation sur les Psaumes, ensuite largement diffusés, et d’une œuvre qui constitue le best-seller de la littérature chrétienne antique: la Vie d’Antoine, c’est-à-dire la biographie de saint Antoine abbé, écrite peu après la mort de ce saint, précisément alors que l’Évêque d’Alexandrie, exilé, vivait avec les moines dans le désert égyptien.
Athanase fut l’ami du grand ermite, au point de recevoir l’une des deux peaux de moutons laissées par Antoine en héritage, avec le manteau que l’Évêque d’Alexandrie lui avait lui-même donné. Devenue rapidement très populaire, traduite presque immédiatement en latin à deux reprises et ensuite en diverses langues orientales, la biographie exemplaire de cette figure chère à la tradition chrétienne contribua beaucoup à la diffusion du monachisme en Orient et en Occident.
Ce n’est pas un hasard si la lecture de ce texte, à Trêves, se trouve au centre d’un récit émouvant de la conversion de deux fonctionnaires impériaux, qu’Augustin place dans les Confessions (VIII, 6, 15) comme prémisses de sa conversion elle-même.
Du reste, Athanase lui-même montre avoir clairement conscience de l’influence que pouvait avoir sur le peuple chrétien la figure exemplaire d’Antoine. Il écrit en effet dans la conclusion de cette œuvre: « Qu’il fut partout connu, admiré par tous et désiré, également par ceux qui ne l’avaient jamais vu, est un signe de sa vertu et de son âme amie de Dieu.
En effet, ce n’est pas par ses écrits ni par une sagesse profane, ni en raison de quelque capacité qu’Antoine est connu, mais seulement pour sa piété envers Dieu. Et personne ne pourrait nier que cela soit un don de Dieu.
Comment, en effet, aurait-on entendu parler en Espagne et en Gaule, à Rome et en Afrique de cet homme, qui vivait retiré parmi les montagnes, si ce n’était Dieu lui-même qui l’avait partout fait connaître, comme il le fait avec ceux qui lui appartiennent, et comme il l’avait annoncé à Antoine dès le début?
Et même si ceux-ci agissent dans le secret et veulent rester cachés, le Seigneur les montre à tous comme un phare, pour que ceux qui entendent parler d’eux sachent qu’il est possible de suivre les commandements et prennent courage pour parcourir le chemin de la vertu » (Vie d’Antoine 93, 5-6).
Oui, frères et sœurs! Nous avons de nombreux motifs de gratitude envers Athanase. Sa vie, comme celle d’Antoine et d’innombrables autres saints, nous montre que « celui qui va vers Dieu ne s’éloigne pas des hommes, mais qu’il se rend au contraire proche d’eux » (Deus caritas est, n. 42).