Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Laissons-nous transformer par Jésus

la-main-du-ressuscite
la main du Ressuscité

Laissons-nous transformer par Jésus, laissons-le nous recréer, en nous libérant de nos péchés : c’est ainsi que le Pape François s’est exprimé ce lundi 5 décembre 2016, lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe.

Le Pape a mis en garde contre le fait de donner un peu de «vernis» à nos péchés sans en avoir vraiment honte dans le cœur. C’est seulement en donnant «un nom et un prénom» à nos péchés que nous pourrons permettre à Dieu de nous faire femmes et hommes nouveaux.

Le désert fleurira, les aveugles verront, les sourds entendront. La Première Lecture, tirée du Prophète Isaïe, «nous parle de renouvellement..» Tout sera changé «du laid au beau, du mauvais au bon». « Un changement, en mieux », c’était ce que le Peuple d’Israël attendait du Messie.

Le changement qu’apporte Jésus n’est pas un simple maquillage

Jésus guérissait, «faisait voir aux gens une voie de changement, et les gens le suivaient pour cela», «parce que le message de Jésus arrivait au cœur».

«Mais ce que faisait Jésus n’était pas seulement un changement du laid au beau, du mauvais au bon : Jésus a fait une transformation. Ce n’est pas une histoire de faire beau, ce n’est pas un problème de maquillage : il a changé tout de l’intérieur ! Il a changé avec une re-création : Dieu avait créé le monde ; l’homme est tombé dans le péché ; Jésus vient pour re-créer le monde. C’est ceci le message, le message de l’Évangile, qui apparaît clairement : avant de guérir cet homme, Jésus pardonne ses péchés. Il va là-bas, vers cette re-création, il re-crée cet homme de pécheur à juste, il le re-crée comme juste. Il le fait nouveau, totalement nouveau. Et ceci scandalise !»

Face à cela les docteurs de la Loi «commencèrent à discuter, à murmurer», parce qu’ils ne pouvaient pas accepter son autorité. Jésus est capable de faire de nous, pécheurs, des personnes neuves. C’est quelque chose dont avait eu l’intuition Marie-Madeleine, «mais elle avait une plaie à l’intérieur : elle était une pécheresse». Elle a donc senti que «cet homme pouvait guérir non pas le corps, mais la plaie de l’âme. Il pouvait la re-créer ! Et pour cela il fallait beaucoup de foi.»

Ouvrir le cœur devant le Seigneur, dire les péchés «avec le nom et le prénom»

Que le Seigneur «nous aide à nous préparer à Noël avec une grande foi», parce que «pour la guérison de l’âme, pour la guérison existentielle, il faut un grande foi». «Être transformés, c’est la grâce du Salut qu’apporte Jésus.» Il faut vaincre la tentation de dire «moi je ne vais pas y arriver», et se laisser au contraire «transformer», «re-créer par Jésus». «Courage», c’est la parole de Dieu.

«Tous nous sommes pécheurs, mais regarde la racine de ton péché, et que le Seigneur aille là-bas et la re-crée : et cette racine amère fleurira, fleurira avec les œuvres de justice : et tu seras un homme nouveau, une femme nouvelle. Mais si je me contente de dire « Oui, oui, j’ai des péchés, je vais me confesser », avec deux petites paroles, tout en continuant ensuite comme si de rien n’était, je ne me laisse pas re-créer par le Seigneur. Seulement deux couches de vernis et nous croyons que l’histoire se termine ! Non ! Mes péchés, avec un nom et un prénom : moi j’ai fait cela, ceci, cela, et j’ai honte dans mon cœur ! Et j’ouvre le cœur : “Seigneur, l’unique que j’ai. Recrée-moi! Recrée-moi! » Et ainsi nous aurons le courage d’avancer avec une vraie foi, comme nous l’avons demandé, vers Noël.»

Toujours nous «cherchons à cacher la gravité de nos péchés», par exemple ce qui touche à l’envie, à la jalousie, «une très mauvaise chose ! C’est comme le venin du serpent, qui cherche à détruire l’autre !»

Laissons le Seigneur annuler nos péchés pour nous rendre vraiment neufs

Le Pape a donc encouragé à «aller au donc de nos péchés et ensuite les donner au Seigneur, pour que Lui, Il les annule, et nous aide à aller de de l’avant avec foi». Et il a souligné ce passage, en racontant une anecdote d’un Saint, «studieux de la Bible», qui avait un caractère trop fort, avec tant de motifs de colère et qui demandait pardon au Seigneur, en faisant de nombreux renoncements et pénitences :

«Le Saint, en parlant avec le Seigneur, disait : « Tu es content, Seigneur ? » « Non. » « Mais je t’ai tout donné ! » « Non, il manque quelque chose. » Et ce pauvre homme faisait une autre pénitence, une autre prière, une autre veille. « Je t’ai donné cela, Seigneur. Ça va ? » « Non il manque quelque chose. » « Mais qu’est-ce qui te manque, Seigneur ? » « Ce qui manque, ce sont tes péchés, donne-moi tes péchés ! » C’est ce que aujourd’hui le Seigneur nous demande : « Courage ! Donne-moi tes péchés et je ferais de toi un homme neuf et une femme nouvelle ! » Que le Seigneur nous donne la foi, pour croire à cela !».

05-12-2016 Source : Radio Vatican

Le royaume des cieux est proche

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 4 décembre 2016

Leonard_de_Vinci_Saint_Jean__Baptiste_Louvres
Léonard de Vinci – Saint Jean-Baptiste – Louvre. Regardons bien la croix, quasi invisible, au bout de l’index de Jean

Dans l’Évangile de ce deuxième dimanche de l’Avent résonne l’invitation de Jean-Baptiste: « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Mt 3,2). Avec ces mêmes paroles, Jésus va commencer sa mission en Galilée (cf. Mt 4,17); et ce sera aussi une annonce qui portera les disciples à leur première expérience missionnaire (cf. Mt 10,7).

L’évangéliste Matthieu veut ainsi présenter Jean comme celui qui prépare la voie à la venue du Christ et les disciples comme les continuateurs de la prédication de Jésus. C’est la même joyeuse annonce: le royaume de Dieu vient, en effet, il est proche, il est au milieu de nous! Cette parole est très importante: «Le royaume de Dieu est parmi vous» dit Jésus et Jean annonce ce que Jésus dira plus tard: « Le royaume de Dieu est venu, il est arrivé, il est au milieu de vous. »

Tel est le message central de toute mission chrétienne. Quand un missionnaire va, quand un chrétien va pour annoncer Jésus, il ne va pas faire du prosélytisme, comme s’il était un adepte qui cherche pour son équipe plus d’adhérents. Non, il va simplement pour annoncer: «Le royaume de Dieu est parmi vous ». Et le missionnaire prépare la voie pour Jésus, qui rencontre son peuple.

Mais quel est ce royaume de Dieu, ce royaume des cieux, ces synonymes? Nous pensons maintenant à quelque chose qui regarde la vie après la mort, la vie éternelle. Bien sûr, cela est vrai, le royaume de Dieu s’étendra sans cesse au-delà de la vie terrestre, mais la bonne nouvelle que Jésus amène – et que Jean anticipe – est que le royaume de Dieu, nous ne devons pas l’attendre dans l’avenir: il est proche, d’une certaine façon il est déjà présent et nous pouvons expérimenter dès maintenant sa puissance spirituelle. »

« Le royaume de Dieu est parmi vous », dit Jésus, Dieu vient établir sa domination dans notre histoire, dans l’aujourd’hui de tous les jours dans nos vies et, la où elle est acceptée avec foi et humilité, pousse l’amour, la joie et la paix.

La condition pour entrer et faire partie de ce royaume est de faire un changement dans nos vies, c’est de se convertir, de nous convertir tous les jours, un pas en avant chaque jour … C’est de quitter la voie, pratique mais trompeuse, des idoles de ce monde: le succès à tout prix, le pouvoir au détriment des faibles, la soif de richesse, le plaisir à tout prix.

Ouvrir la voie pour le Seigneur qui vient, cela n’entrave pas notre liberté, mais nous donne le vrai bonheur. Avec la naissance de Jésus à Bethléem, c’est Dieu lui-même qui est venu habiter parmi nous, pour nous libérer de l’égoïsme, du péché et de la corruption, de ces attitudes qui sont du diable: le succès à tout prix;  la recherche du pouvoir au détriment des plus faibles;  la soif de richesse et la recherche le plaisir à tout prix.

Noël est un jour de grande joie, également extérieure, mais est avant tout un événement religieux dont la préparation spirituelle est nécessaire. Dans cette période de l’Avent, laissons-nous guider par l’exhortation de Jean-Baptiste: «Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. » (v. 3)

Nous préparons le chemin du Seigneur et redressons ses sentiers, lorsque nous examinons notre conscience, lorsque nous regardons nos attitudes, pour chasser les attitudes pécheresses que j’ai mentionnées, qui ne sont pas de Dieu: le succès à tout prix; le pouvoir au détriment des plus faibles; la soif de richesses; le plaisir à tout prix.

Que la Vierge Marie nous prépare à la rencontre avec cet amour – toujours-plus-grand, qui est celui qu’apporte Jésus, et qui,la nuit de Noël, s’est fait si petit, comme un grain de blé tombé en terre. Jésus est cette graine: la semence du Royaume de Dieu.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche et un chemin d’Avent, pour préparer la voie pour le Seigneur, la conversion de chaque jour. Rendez-vous jeudi pour la fête de Marie Immaculée. Ces jours-ci, nous prions ensemble, demandant son intercession maternelle pour la conversion des cœurs et le don de la paix.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Je crois en l’Esprit-Saint

la-pentecote-giotto
Giotto. 1304-1306. Fresque de la Pentecôte. Chapelle des Scrovegni – Padoue : les apôtres ne sont plus de face mais en cercle comme enclos dans une structure architecturale gothique.

Le père Raniero Cantalamessa a inauguré, ce 2 décembre 2016, un cycle de catéchèses prévu, chaque vendredi, en ce temps de l’Avent.

Le thème des quatre méditations est: “Buvons, sobres, l’ivresse de l’Esprit”.

Depuis la chapelle Redemptoris Mater du Palais apostolique, en présence du Pape François, des responsables de la Curie romaine et de la Chapelle pontificale, le prédicateur de la Maison pontificale a consacré sa première méditation au thème “Je crois en l’Esprit-Saint” soulignant que l’Esprit-Saint «n’est pas une simple ‘façon d’agir’ de Dieu» mais «une personne».

«La nouveauté majeure de l’après-concile, dans la théologie et dans la vie de l’Église, a un nom bien précis: l’Esprit Saint»  «Le courant que l’on appelle la “Théologie du troisième article”» [du Credo] n’entend pas «se substituer à la théologie traditionnelle mais plutôt l’appuyer et la vivifier.»

Ce courant «se propose de faire de l’Esprit Saint non seulement l’objet du traité qui le concerne, la Pneumatologie, mais, aussi, l’atmosphère dans laquelle se déroule toute la vie de l’Église et toute recherche théologique, ‘la lumière des dogmes’, comme un ancien Père de l’Église définissait l’Esprit Saint..»

L’Esprit Saint est une “relation subsistante”

Dans le credo actuel, «on part de Dieu Père et Créateur, puis de Lui on passe au Fils et à son œuvre rédemptrice, et enfin à l’Esprit Saint et son action dans l’Église. Dans la réalité, la foi suit le chemin inverse.» Mais «cela ne signifie pas que le credo de l’Église n’est pas parfait ou qu’il doit être réformé (…) C’est la manière de le lire et le commenter qui doit changer quelquefois, pour refaire le chemin qui a conduit à sa formation.»

«l’Esprit Saint n’est pas un parent pauvre dans la Trinité (…) une simple ‘façon d’agir’ de Dieu, une énergie ou un fluide qui envahit l’univers comme pensaient les stoïciens; c’est une ‘relation subsistante’, donc une personne.»

«L’Esprit-Saint n’est pas la ‘troisième personne du singulier’, mais la “première personne du pluriel.” Le ‘Nous‘ du Père et du Fils.» «Quand, pour s’exprimer de manière humaine, le Père et le Fils parlent de l’Esprit Saint, ils ne disent pas ‘lui’, mais disent ‘nous‘, parce qu’il est celui qui les unit.»

L’Esprit-Saint «est la personne la moins connue et la moins aimée des Trois, bien qu’il soit l’Amour en personne». Il «est comme le vent: on ne voit pas d’où il vient et où il va, mais on voit les effets de son passage. Il est comme la lumière qui éclaire tout ce qui est devant, en restant elle-même cachée.»

02-12-2016 source : Radio Vatican