Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Unité – cinquième jour ANNONCIATION

Tu n’as pas même un seau et le puits est profond (Jn 4, 11)

Gn 46, 1-7 Dieu dit à Jacob de ne pas craindre de descendre en Égypte
Ps 133 Oh ! quel plaisir, quel bonheur de se trouver entre frères
Ac 2, 1-11 Le jour de la Pentecôte
Jn 4, 7-15 « Tu n’as pas même un seau et le puits est profond »

Jésus a besoin d’aide. Après sa longue marche, la fatigue le frappe. Exténué dans la chaleur de midi, il a faim et soif (Jn 4, 6). De plus, Jésus est un étranger. C’est lui qui se trouve en territoire inconnu et le puits appartient au peuple de la femme. Jésus a soif mais, comme le lui fait remarquer la Samaritaine, il n’a pas de seau pour puiser l’eau. Il a besoin d’eau, besoin de son aide : nous avons tous besoin d’aide !

Bon nombre de chrétiens pensent connaître à eux seuls toutes les réponses et n’avoir besoin de l’aide de personne. Si nous nous enferrons dans cette perspective, nous y perdons beaucoup. Aucun de nous ne peut atteindre les profondeurs divines et pourtant, la foi en Dieu exige que nous puisions toujours davantage dans les eaux du mystère. Seuls, nous ne saurions y parvenir. L’aide de nos frères et sœurs chrétiens nous est indispensable. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons atteindre la profondeur du mystère de Dieu.

Indépendamment de l’Église à laquelle nous appartenons, nous avons tous un point commun dans notre foi : Dieu est un mystère qui dépasse toute compréhension. La quête de l’unité chrétienne nous porte à reconnaître qu’aucune confession chrétienne ne possède tous les moyens pour atteindre les eaux les plus profondes du mystère divin. Nous avons besoin d’eau, nous avons besoin d’aide: tous, nous avons besoin d’aide ! Plus grande sera notre unité, plus nous partagerons nos seaux d’eau et plus nos cordes nouées les unes aux autres seront longues, plus nous pénétrerons en profondeur dans le puits du mystère de Dieu.

Certaines traditions indigènes du Brésil nous montrent comment apprendre de la sagesse des anciens et, en même temps, de la curiosité et de l’innocence des enfants. Á partir du moment où nous sommes prêts à accepter que nous avons besoin les uns des autres, nous devenons comme des enfants disposés à apprendre toute chose nouvelle. C’est ainsi que le Royaume des cieux s’ouvre à nous (Mt 18, 3). Nous devons suivre l’exemple de Jésus, en osant pénétrer en territoire inconnu et y devenir des étrangers, en cultivant le désir d’apprendre de ce qui est différent.

Questions
1. Vous souvenez-vous de situations dans lesquelles votre Église en a aidé une autre ou a elle-même été aidée par une autre Église ?
2. Votre Église est-elle réticente à accepter l’aide d’une autre Église ? Comment serait-il possible de surmonter ces réticences ?

Prière
Ô Dieu, toi qui es source d’eau vive,
fais que nous comprenions que plus nous unirons nos cordes,
plus nos seaux plongeront en profondeur dans tes eaux divines !
Donne-nous de percevoir que les dons que possède l’autre
sont une expression de ton insondable mystère.
Ouvre nos yeux et fais que nous voyions cette vérité.
Fais que nous nous asseyions ensemble autour du puits
pour boire ton eau qui nous rassemble dans l’unité et dans la paix.
Nous te le demandons, au nom de ton Fils Jésus Christ,
qui demanda à la Samaritaine de lui donner de l’eau pour étancher sa soif.
Amen.

Unité – quatrième jour RENONCIATION

La femme alors abandonna sa cruche (Jn 4, 28)

Gn 11, 31-12, 4 Dieu promet à Abraham
qu’il fera naître de lui une grande nation et qu’il le bénira
Ps 23 Le Seigneur est mon berger
Ac 10, 9-20 « Ce que Dieu a La femme alors abandonna sa cruche
(Jn 4, 28)rendu pur, tu ne vas pas, toi, le déclarer immonde ! »
Jn 4, 25-28 La femme alors abandonna sa cruche

La rencontre entre Jésus et la Samaritaine est la preuve que le dialogue avec ceux qui sont différents ou étrangers, ceux que l’on connaît mal, est porteur de vie. Si la femme avait suivi les règles dictées par la culture dont elle provient, elle se serait éloignée en voyant Jésus s’approcher du puits. Ce jour-là, pour une raison quelconque, elle ne respecte par les règles établies. La Samaritaine et Jésus rompent avec les modes de comportement conventionnels. Et ce faisant, ils nous montrent encore une fois qu’il est possible d’établir des relations sur une base nouvelle.

Alors que Jésus poursuit l’œuvre du Père, de son côté la Samaritaine abandonne sa cruche d’eau, signifiant ainsi qu’elle peut continuer sa vie. Elle est libérée du rôle que la société lui imposait. Dans l’Évangile de Jean, elle est la première personne à proclamer que Jésus est le Messie. La « rupture » est un passable obligé pour celui qui veut grandir en force et en sagesse dans la foi.

Si la Samaritaine abandonne sa cruche, c’est parce qu’elle vient de recevoir un don plus grand, un bien plus important que l’eau qu’elle venait chercher, et parce qu’elle a compris quelle est vraiment sa place dans sa communauté. Elle prend conscience de cette richesse supérieure que cet étranger juif, Jésus, vient de lui offrir.

Nous avons du mal à reconnaître la valeur, la bonté et même la sainteté de ce qui nous est étranger et appartient à un autre. Cependant, reconnaître la bonté et la sainteté des dons appartenant aux autres est une étape incontournable dans notre recherche de l’unité visible.

Questions
1. Rencontrer Jésus signifie que nous abandonnions derrière nous nos cruches d’eau. Dans notre cas, en quoi consistent-elles ?
2. Quelles sont les principales difficultés qui nous empêchent d’agir ainsi ?

Prière
Dieu d’amour,
fais que nous apprenions de Jésus et de la Samaritaine
que la rencontre avec l’autre, l’étranger,
nous ouvre de nouveaux horizons de grâce.
Aide-nous à voir au-delà de nos limites et à accepter de nouveaux défis.
Aide-nous à surmonter la peur en suivant l’appel de ton Fils.
Au nom de Jésus Christ, nous te prions.
Amen.

Unité – troisième jour DÉNONCIATION II

Je n’ai pas de mari (Jn 4, 17)

2 R17, 24-34 La Samarie fut conquise par l’Assyrie
Ps 139, 1-12 Seigneur, tu m’as scruté et tu me connais
Rm 7, 1-4 Vous avez été mis à mort à l’égard de la loi, par le corps du Christ
Jn 4, 16-19 Je n’ai pas de mari

La Samaritaine répond à Jésus : « Je n’ai pas de mari”. La conversation porte maintenant sur la vie matrimoniale de cette femme. Il y a comme un glissement dans le contenu de leur conversation qui passe de l’eau à son mari. « Va, appelle ton mari et reviens ici » (Jn 4, 16) mais Jésus sait que la femme a eu cinq maris et que l’homme avec lequel elle vit maintenant n’est pas son mari.

Dans quelle situation se trouve cette femme ? Ces maris ont-ils demandé le divorce ? Était-elle veuve ? Avait-elle des enfants ? En lisant ce passage, ces questions viennent naturellement à l’esprit. Quoi qu’il en soit, il semble que Jésus soit intéressé par une toute autre dimension de l’existence de cette femme : il constate quelle est sa vie mais reste accueillant à son égard, de manière à ce que la rencontre véritable puisse advenir. Jésus n’insiste pas sur une interprétation moralisatrice de sa réponse mais paraît vouloir la mener au-delà. Et de fait, la femme finit par changer d’attitude envers Jésus.

Les obstacles que pouvaient constituer leurs différences culturelles et religieuses passent à l’arrière plan et laissent place à quelque chose de bien plus important : une rencontre établie dans la confiance. À cet instant même, Jésus, par son attitude, nous offre la possibilité de nous ouvrir à de nouveaux horizons et de nous interroger davantage : émergent alors des questions venant défier les attitudes de dénigrement et de marginalisation des femmes, des questions sur les différences qui restent un obstacle sur le chemin de l’unité, cette unité que nous cherchons et pour laquelle nous prions.

Questions
1. Dans nos communautés, existe-t-il des situations qui font scandale à nos yeux ?
2. Quels sont la place et le rôle des femmes dans nos Églises ?
3. Que peuvent faire nos Églises pour prévenir et vaincre la violence dont sont victimes les femmes et les jeunes filles ?

Prière
Ô Toi qui es au-delà de tout, peut-on te désigner autrement ?
Quelle parole peut te chanter, toi qu’aucun vocable
ne saurait désigner nommément ?
Comment l’esprit te verrait-il, ô toi qui ne peux être perçu
par aucun esprit intelligent ?
Tu es seul innommable, toi qui as créé tout ce que la parole saisit.
Tu es seul inconnaissable, toi qui as créé tout ce que la connaissance saisit.
Toutes choses parlantes ou non parlantes disent ta gloire,
les désirs de tous, les songes de tous gravitent autour de toi
et les prières de tous sont autour de toi.
Tout l’univers qui a l’intelligence de ton Être te chante un hymne de silence,
Sois-nous propice, ô toi qu’on ne peut désigner autrement
et qui es au-delà de tout !

Attribué à Saint GRÉGOIRE DE NAZIANCE