Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Je ne vous laisserai pas orphelins

« Viens Esprit Saint en nos cœurs, et envoie du haut du Ciel un rayon de ta lumière », chante la traditionnelle séquence de ce dimanche de Pentecôte. Cinquante jours après Pâques, l’Église a donc célébrée la venue du Saint-Esprit sur la Vierge Marie et les Apôtres réunis au Cénacle, à Jérusalem. Lors de la messe solennelle qu’il a présidée à cette occasion en la Basilique Saint-Pierre, le Pape François a rappelé que le don du Paraclet avait un but essentiel : « rétablir notre relation avec le Père,  nous arracher à la condition d’orphelins et nous rendre celle de fils ».

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MESSE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Basilique vaticane
Dimanche 15 mai 2016

« Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14, 18).

La mission de Jésus, culminant dans le don de l’Esprit Saint, avait ce but essentiel : rétablir notre relation avec le Père, abîmée par le péché ; nous arracher à la condition d’orphelins et nous rendre celle de fils.

L’apôtre Paul, écrivant aux chrétiens de Rome, dit : « Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions “Abba ! ”, c’est-à-dire : Père ! » (Rm 8, 14-15). Voilà la relation renouée : la paternité de Dieu se rétablit en nous grâce à l’œuvre rédemptrice du Christ et au don de l’Esprit Saint.

L’Esprit est donné par le Père et nous conduit au Père. Toute l’œuvre du salut est une œuvre de ré-génération, dans laquelle la paternité de Dieu, au moyen du don du Fils et de l’Esprit, nous libère de l’état d’orphelins dans lequel nous sommes tombés. À notre époque aussi nous rencontrons différents signes de notre condition d’orphelins :  cette solitude intérieure que nous éprouvons même au milieu de la foule et qui parfois peut devenir tristesse existentielle ; cette prétendue autonomie par rapport à Dieu qui s’accompagne d’une certaine nostalgie de sa proximité ; cet analphabétisme spirituel diffus à cause duquel nous nous retrouvons dans l’incapacité de prier ; cette difficulté à percevoir comme vraie et réelle la vie éternelle, comme plénitude de communion qui germe ici-bas et s’épanouit au-delà de la mort ; cette difficulté pour reconnaître l’autre comme frère, en tant que fils du même Père ; et d’autres signes semblables.

À tout cela s’oppose la condition de fils, qui est notre vocation originaire, elle est ce pour quoi nous sommes faits, notre plus profond ADN, mais qui a été abimé et qui, pour être restauré, a demandé le sacrifice du Fils Unique. Du don immense d’amour qu’est la mort de Jésus sur la croix, a jailli pour toute l’humanité, comme une immense cascade de grâce, l’effusion de l’Esprit saint. Celui qui s’immerge avec foi dans ce mystère de régénération renaît à la plénitude de la vie filiale.

« Je ne vous laisserai pas orphelins ». Aujourd’hui, fête de Pentecôte, ces paroles de Jésus nous font penser aussi à la présence maternelle de Marie au Cénacle. La Mère de Jésus est au milieu de la communauté des disciples rassemblés en prière : elle est mémoire vivante du Fils et invocation vivante de l’Esprit Saint. Elle est la Mère de l’Église. À son intercession nous confions de manière particulière tous les chrétiens et les communautés qui en ce moment ont le plus besoin de la force de l’Esprit Paraclet, Défenseur et Consolateur, Esprit de vérité, de liberté et de paix.

L’Esprit, comme affirme encore saint Paul, fait que nous appartenons au Christ. « Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas » (Rm 8, 9). Et en consolidant notre relation d’appartenance au Seigneur Jésus, l’Esprit nous fait entrer dans une nouvelle dynamique de fraternité. Par le Frère universel qui est Jésus, nous pouvons nous mettre en relation avec les autres d’une manière nouvelle, non plus comme des orphelins, mais comme des fils du même Père, bon et miséricordieux. Et cela change tout ! Nous pouvons nous regarder comme des frères, et nos différences ne font que multiplier la joie et l’émerveillement d’appartenir à cette unique paternité et fraternité.


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l’aridité des cœurs envers les plus pauvres

Le Pape François a poursuivi ce mercredi lors de l’audience générale Place Saint-Pierre à Rome son cycle de catéchèse consacrée, en cette année Sainte, à la miséricorde. Le Saint-Père qui commentait la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare, a développé une réflexion sur le lien entre pauvreté et miséricorde, mettant en garde contre l’aridité des cœurs vis-à-vis des plus pauvres.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 18 mai 2016
condensé

Frères et sœurs, aujourd’hui, je m’arrêterai à la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare. Celui-ci représente bien le cri silencieux des pauvres de tous les temps et la contradiction d’un monde où d’immenses richesses et ressources sont aux mains d’un petit nombre. Le riche sera condamné non pas pour ses richesses, mais parce qu’il a été incapable de ressentir de la compassion pour Lazare et de le secourir. La parabole met clairement en garde : la miséricorde de Dieu envers nous est liée à notre miséricorde envers le prochain ; quand celle-ci manque, celle de Dieu aussi ne trouve pas de place dans notre cœur fermé, elle ne peut y entrer.

Pour nous convertir, nous ne devons pas attendre des événements prodigieux, mais ouvrir notre cœur à la Parole de Dieu, qui nous appelle à aimer Dieu et notre prochain. Cette Parole peut faire revivre un cœur desséché et le guérir de son aveuglement. Le riche connaissait la Parole de Dieu, mais il ne l’a pas écoutée, il ne l’a pas accueillie dans son cœur. Aucun message ni messager ne pourront remplacer les pauvres que nous rencontrons, parce qu’en eux c’est Jésus qui vient à notre rencontre. Dans cette parabole est caché le mystère de notre salut, où le Christ unit la pauvreté à la miséricorde.

Que l’Esprit-Saint, qui nous a été donné à la Pentecôte, guérisse nos cœurs desséchés et les ouvre à toutes les personnes dans le besoin, que nous rencontrons sur notre route. Que Dieu vous bénisse !


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rechercher le pouvoir, l’argent et la vanité

La voie que montre Jésus est celle du service alors que souvent dans l’Église, on recherche le pouvoir, l’argent et la vanité. C’est le cœur de la réflexion du Pape François en ce mardi 17 mai 2016 lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Se basant sur la lecture du jour, le Pape rappelle que quand Jésus parle de service, ses disciples se demandent qui est le plus grand. « Jésus parle une langue d’humiliation, de mort, de rédemption et eux, parlent une langue de parvenus : qui ira le plus haut dans le pouvoir ? ».

Or « le plus grand est celui qui sert le plus, c’est celui qui est le plus au service des autres ; ce n’est pas celui qui se vante, qui recherche le pouvoir, l’argent, la vanité, l’orgueil. Non, ceux-ci ne sont pas grands ». Ce qui s’est passé avec les Apôtres, « c’est une histoire qui arrive chaque jour dans l’Église, dans chaque communauté. »

La première lecture, la lettre de saint Jacques, est aussi une mise en garde contre les passions que suscitent le pouvoir, les envies et les jalousies. Les bavardages qui salissent autrui et n’ont que pour objectif d’atteindre le pouvoir. Là aussi, cela se produit dans chaque institution ecclésiale, des paroisses aux diocèses. Or, Jésus est venu pour « servir » et non « pour être servi ».

« nous sommes tous tentés par ces choses, nous sommes tentés de détruire l’autre pour monter par-dessus. C’est une tentation mondaine qui divise et détruit l’Église. Ce n’est pas l’esprit de Jésus ». La grandeur des saints, c’est d’avoir su qu’ils étaient pécheurs, qu’ils étaient tentés par la mondanité en une sorte d’appel à la prise de conscience de nos faiblesses.