Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

suivre le « oui » de Marie

Annonciation - Fra Angelico 1387-1455 Tempera sur bois FlorenceAprès une pause durant la période de Pâques, le Pape François a repris ce lundi matin ses homélies dans la chapelle Sainte Marthe au Vatican. En ce jour où l’Église célèbre la solennité de l’Annonciation du Seigneur, le Pape a souligné que le « oui » de Marie ouvre la porte à celui de Jésus, invitant par la même occasion les chrétiens à être des hommes et des femmes du « oui ».

Le Saint-Père a centré son homélie sur une « chaîne du oui » qui commence dès Abraham, qui a obéit au Seigneur, rappelant cette humanité faite d’hommes et de femmes, y compris âgés comme Abraham et Moïse, qui ont dit « oui » à l’espérance du Seigneur. Mais le Pape a aussi souligné le passage où Isaïe répond à Dieu qu’il a « les lèvres impures », après sa demande d’aller parler au peuple.

«Le Seigneur purifie les lèvres d’Isaïe et celui-ci dit oui.» Il en va de même pour le prophète Jérémie. «Aujourd’hui, l’Évangile nous montre la fin de cette chaîne de « oui » mais le commencement d’un autre « oui », celui de Marie.» Un « oui » qui non seulement regarde comment va l’homme, marche avec son peuple, mais se fait un de nous et prend notre chair. Le « oui » de Marie nous ouvre la porte au « oui » de Jésus : je viens pour faire Ta volonté, ce « oui » accompagne Jésus toute sa vie, jusqu’à la Croix. En faisant la volonté de son père, Jésus est devenu le « oui » de Dieu.

Être des hommes et des femmes du « oui »

Cette solennité de l’Annonciation est une belle journée pour remercier le Seigneur de nous avoir enseigné ce chemin du “oui”, a poursuivi le Pape qui a tenu à saluer la présence de quelques prêtres qui célébraient 50 ans d’ordination. «Chaque jour nous devons dire “oui” ou “non” mais penser aussi à toutes les fois où nous nous nous cachons, nous baissons la tête, comme Adam et Eve pour ne pas dire non à ce que l’on ne comprend pas et que Dieu nous demande». Aujourd’hui est la fête du « oui », dans ce « oui » de Marie réside le « oui » de toute l’histoire du Salut et commence l’ultime « oui » de l’homme et de Dieu.

Ainsi donc sont invités les chrétiens à se demander s’ils sont des hommes ou des femmes du « oui » ou plutôt ceux qui tournent la tête pour ne pas répondre. «Que le Seigneur nous donne la grâce de prendre ce chemin des hommes et des femmes qui ont su dire « oui ».

La miséricorde de Dieu est éternelle

Divina Misericordia (E. Kazimirowski 1934)«L’Évangile de la miséricorde demeure un livre ouvert», c’est ce qu’a dit le Pape François en célébrant la messe du dimanche de la Divine Miséricorde, place Saint-Pierre. Il a invité chacun de nous à «devenir écrivains vivants de l’Évangile, porteurs de la Bonne Nouvelle», à témoigner de «gestes concrets d’amour, qui sont le meilleur témoignage de la miséricorde». 

En ce dimanche de la Divine miséricorde, le Saint Père, dans son homélie, a exhorté à poursuivre «ce que Jésus a accompli le jour de Pâques, quand il a répandu dans les cœurs des disciples effrayés la miséricorde du Père, l’Esprit Saint qui pardonne les péchés et donne la joie». Cela implique d’avoir un «cœur patient et ouvert», d’être des «serviteurs généreux et joyeux, qui aiment gratuitement sans rien exiger en échange», et parfois de faire face à cette «lutte intérieure entre la fermeture du cœur et l’appel de l’amour à ouvrir les portes».

Dieu va à la rencontre de toutes les pauvretés

«Le Christ, qui par amour est passé à travers les portes closes du péché, de la mort et des enfers (…) nous indique une route qui est à sens unique, elle avance dans une seule direction : sortir de nous-mêmes, pour témoigner de la force de guérison de l’amour qui nous a conquis». Face à «une humanité souvent blessée et craintive, qui porte les cicatrices de la douleur et de l’incertitude», le Saint-Père a indiqué que «chaque infirmité peut trouver dans la miséricorde de Dieu un secours efficace». Dieu «désire venir à la rencontre de toutes les pauvretés et libérer des nombreuses formes d’esclavage qui affligent notre monde». Il «veut rejoindre les blessures de chacun, pour les soigner».

«Être apôtres de miséricorde signifie toucher et caresser ses plaies, présentes aussi aujourd’hui dans le corps et dans l’âme de tant de ses frères et sœurs». «Tant de personnes demandent d’être écoutées et comprises» aspirent à être dans la paix du Christ. Il ne s’agit pas «d’une paix négociée, ce n’est pas l’arrêt de quelque chose qui ne va pas : c’est sa paix, la paix qui vient du cœur du Ressuscité. C’est la paix qui ne divise pas, mais unit ; c’est la paix qui ne laisse pas seuls, mais nous fait sentir accueillis et aimés». «La miséricorde de Dieu est éternelle ; elle ne finit pas, elle ne s’épuise pas, elle ne se rend pas face aux fermetures, et elle ne se fatigue jamais». «Dieu ne nous abandonne pas : il demeure avec nous pour toujours».

filets remplis à se rompre de poissons

La pêche miraculeuse, Mosaïque de Monreale XIIDe la liturgie d’aujourd’hui, nous pouvons interpréter la pêche nocturne en Jean 21 comme la description symbolique du travail d’évangélisation – le confirme d’ailleurs le nombre de poissons capturés en jetant le filet de la Parole sur l’ordre de Jésus : le chiffre «cent cinquante-trois» correspond au total des nations connues à l’époque de la rédaction du quatrième évangile. Ainsi donc derrière le langage symbolique de la pêche, il nous faut entendre l’annonce de la Parole. Cependant, contre toute attente, les efforts des disciples demeurent mystérieusement stériles. Pourtant, ils connaissent leur « métier » : n’ont-ils pas été à l’école du Seigneur lui-même ? On imagine sans peine le désarroi de ces hommes devant la fin de non-recevoir qu’opposent leurs interlocuteurs à leurs efforts d’évangélisation. Le Seigneur les aurait-il abandonnés ? L’Esprit se serait-il retiré ?

Un indice se trouve sans doute dans le fait qu’il n’est question de Jésus que dans la seconde partie du récit ; avant son apparition sur la rive au petit jour, les disciples ne font aucune référence ni au Seigneur, ni à l’Esprit Saint. C’est Simon-Pierre qui prend l’initiative de la mission, un peu comme il le faisait alors qu’il était encore marin-pêcheur. Il semble vouloir aborder la campagne d’évangélisation à la manière dont il menait ses affaires professionnelles, c’est-à-dire ne comptant que sur son savoir-faire. La conséquence ne se fait pas attendre : l’équipe est dans la «nuit» et ses efforts sont stériles.

Tout va changer dès lors que les disciples se laissent interpeller par la présence du mystérieux personnage qui les sollicite depuis le rivage. En fait « Jésus était là » ; entendons : il avait toujours été là, mais les disciples ne pouvaient le percevoir, car leur attention n’était plus focalisée sur lui. On s’imagine sans peine que devant l’échec de leurs efforts, ils ont fini par se mettre en cause et se sont tournés vers le ciel. Du coup ils ont retrouvé la lumière, et «au lever du jour», ils ont aperçu le Maître, sans toutefois le reconnaître immédiatement. Disons qu’ils ont retrouvé la paix du cœur, la lumière de l’Esprit Saint ; mais là où est l’Esprit, là est le Seigneur. La jeune Église fait l’apprentissage de l’écoute intérieure de l’Esprit de son Seigneur ; elle ne « sait pas immédiatement que c’est Jésus » qui leur parle à travers le Paraclet, mais elle découvre que lorsqu’elle est docile à cette voix, ses efforts sont couronnés d’un succès tellement disproportionné, qu’il est évident que Dieu est à l’œuvre avec elle et en elle. Lire la suite →