Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

expérience de fraternité vécue aux JMJ

Les audiences générales ont repris ce mercredi 3 août au Vatican, en salle Paul VI. Le Pape François, après la pause du mois de juillet, est largement revenu ce matin sur son récent voyage en Pologne à l’occasion des JMJ de Cracovie. Les 31e Journées Mondiales de la Jeunesse ont retrouvé la Pologne, 25 ans après celles de Częstochowa, soit peu après la chute du rideau de fer, et des régimes communistes. Une époque lointaine pour la plupart des jeunes présents à Cracovie, tant le monde a changé depuis, mais dont ils ont hérité, en faisant germer un signal d’espoir ; une «fraternité» que le Pape François a pu constater lui-même au contact de jeunes venus du monde entier pour une fête  peuplée de visages, de langues, et d’histoires différentes.

 PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 3 août 2016
condensé


Je souhaite rendre grâce pour le voyage que je viens de faire en Pologne. Le premier but en était les Journées mondiales de la jeunesse, vingt-cinq ans après celles célébrées par Jean-Paul II à Chestochova. Une nouvelle génération de jeunes s’est, depuis, levée, qui donne au monde d’aujourd’hui la fraternité comme signe d’espérance. Venus de tous les horizons, ils ont, dans la joie de se rencontrer, accueilli le message de la miséricorde pour le porter aux autres. Ce voyage était aussi une visite à la Pologne, dont l’histoire a été indissolublement liée à la Croix du Christ. La Pologne rappelle à toute l’Europe que celle-ci n’a pas d’avenir sans référence aux valeurs qui la fondent, avec, au centre, la vision chrétienne de l’homme. Enfin, ce voyage avait pour horizon le monde entier, qui doit répondre au défi d’une guerre « par morceaux ». A Auschwitz, lieu de mémoire et d’avertissement pour aujourd’hui, j’ai senti, dans le silence, la compassion et la miséricorde de Dieu, et j’ai prié pour toutes les victimes de la violence et de la guerre.

Les Journées Mondiales de la Jeunesse ont été un signe prophétique de fraternité pour le monde entier. Prions avec persévérance pour que la miséricorde du Christ touche et convertisse les cœurs afin que nos sociétés vivent dans la solidarité et connaissent la paix.

Que Dieu vous bénisse.

En fin d’audience, le Pape a salué les Brésiliens à l’avant-veille de l’ouverture des Jeux olympiques de Rio.

«Dans un monde assoiffé de paix, de tolérance et de réconciliation, je souhaite que ces Jeux Olympiques  puissent inspirer les sportifs et les spectateurs à mener ensemble le bon combat, qui est de terminer ensemble la compétition, avec le désir d’un don plus précieux qu’une médaille : la réalisation d’une société solidaire, fondée sur la reconnaissance d’une unique famille humaine, indépendamment des différences de culture, de couleur ou de religion.»

Le Pape a également évoqué son déplacement jeudi après-midi à Assise, où il va prier devant la Portioncule à l’occasion du huitième centenaire du « Pardon d’Assise« , demandant aux fidèles de l’accompagner par la prière en invoquant l’intercession céleste de saint François.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Ô Femme, grande est ta foi

Germain-Jean DROUAIS Le Christ et la CananéenneLa liturgie nous propose un exemple particulier de foi:  une femme cananéenne, qui demande à Jésus de guérir sa fille « fort malmenée par un démon ». Le Seigneur résiste à ses prières insistantes et semble ne pas céder, même lorsque ses disciples eux-mêmes intercèdent pour elle, comme le rapporte l’évangéliste Matthieu. À la fin, toutefois, devant la persévérance et l’humilité de cette inconnue, Jésus accepte : « Ô femme, grande est ta foi ! Qu’il t’advienne selon ton désir ! » (cf. Mt 15, 21-28).

« Ô Femme, grande est ta foi ! » Cette humble femme est indiquée par Jésus comme exemple de foi indomptée. Son insistance à invoquer l’intervention du Christ est pour nous un encouragement à ne jamais nous décourager, à ne pas désespérer, même lors des épreuves les plus dures de la vie. Le Seigneur ne ferme jamais les yeux face aux nécessités de ses fils et, s’il semble parfois insensible à leurs prières, c’est uniquement pour mettre à l’épreuve et raffermir leur foi. Tel est le témoignage des saints et tel est, en particulier, le témoignage des martyrs associés de façon plus étroite au sacrifice rédempteur du Christ. Au cours de ces  jours, nous en commémorons plusieurs : les Papes Pontien et Sixte II, le prêtre Hippolyte, le diacre Laurent et ses compagnons tués à Rome au début du christianisme. Nous rappelons, en outre, une martyre de notre temps, sainte Thérèse Bénédicte de La Croix, Édith Stein, co-patronne de l’Europe, morte dans un camp de concentration et un martyr de la charité, qui scella son témoignage d’amour au Christ dans le bunker de la faim d’Auschwitz : saint Maximilien Maria Kolbe, qui s’est sacrifié volontairement à la place d’un père de famille.

J’invite chaque baptisé à tourner le regard vers ces exemples resplendissants d’héroïsme évangélique. J’invoque sur tous leur protection et en particulier celle de sainte Thérèse Bénédicte de La Croix, qui passa plusieurs années de sa vie précisément dans le Carmel de Cologne. Que Marie veille sur chacun avec un amour maternel, la Reine des martyrs, que nous contemplerons dans sa glorieuse assomption au ciel.

BENOÎT XVI, ANGÉLUS, Castel Gandolfo, dimanche 14 août 2005, © Copyright – Libreria Editrice Vaticana

confiance, c’est moi, soyez sans crainte

Le Christ sauvant l'apôtre Pierre de la noyade, par Lorenzo Veneziano 1370L’Évangile d’aujourd’hui nous présente l’épisode de Jésus qui marche sur les eaux du lac (cf. Mt 14, 22-33). Après la multiplication des pains et des poissons, Il invite les disciples à monter sur la barque et à le devancer sur l’autre rive, tandis qu’il renvoie les foules, puis il se retire seul pour prier sur la montagne jusque tard dans la nuit. Entre temps, sur le lac se lève une forte tempête, et précisément au milieu de la tempête, Jésus rejoint la barque des disciples en marchant sur les eaux du lac. Lorsqu’ils le voient, les disciples prennent peur, croyant voir un fantôme, mais Il les tranquillise: «Ayez confiance, c’est moi, soyez sans crainte» (v. 27). Pierre, avec son élan typique, lui demande presque une preuve: «Seigneur, si c’est bien toi, donne-moi l’ordre de venir à toi sur les eaux»; et Jésus lui dit «Viens»! (vv. 28-29). Pierre descend de la barque et se met à marcher sur les eaux; mais le vent fort le frappe et il commence à couler. Alors il se met à crier: «Seigneur, sauve-moi!» (v. 30), et Jésus lui tend la main et le relève.

Ce récit est une belle icône de la foi de l’apôtre Pierre. Dans la voix de Jésus qui lui dit: «Viens!», il reconnaît l’écho de la première rencontre sur la rive de ce même lac, et immédiatement, une fois de plus, quitte la barque et va vers le Maître. Et il marche sur les eaux! La réponse confiante et prompte à l’appel du Seigneur fait accomplir des choses toujours extraordinaires. Mais Jésus lui-même nous a dit que nous sommes capables de faire des miracles avec notre foi, la foi en Lui, la foi en sa parole, la foi en sa voix. Au contraire, Pierre commence à couler au moment où il détache son regard de Jésus et se laisse emporter par les adversités qui l’entourent. Mais le Seigneur est toujours là, et lorsque Pierre l’invoque, Jésus le sauve du danger. Dans le personnage de Pierre, avec ses élans et ses faiblesses est décrite notre foi: toujours fragile et pauvre, inquiète et toutefois victorieuse, la foi du chrétien marche vers le Seigneur ressuscité, au milieu des tempêtes et des dangers du monde.

La scène finale aussi est très importante. «Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, en disant: “Vraiment, tu es Fils de Dieu!”» (vv. 32-33). Sur la barque, il y a tous les disciples, réunis par l’expérience de la faiblesse, du doute, de la peur, du «peu de foi». Mais lorsque Jésus remonte sur cette barque, le climat change immédiatement: tous se sentent unis dans la foi en Lui. Tous, petits et effrayés, deviennent grands au moment où ils tombent à genoux et reconnaissent dans leur maître le Fils de Dieu. Combien de fois nous arrive-t-il à nous aussi la même chose! Sans Jésus, loin de Jésus, nous avons peur et nous nous sentons inadéquats au point de penser ne pas réussir. Il manque la foi! Mais Jésus est toujours avec nous, sans doute caché, mais présent et prêt à nous soutenir.

Voilà une image concrète de l’Église: une barque qui doit affronter les tempêtes et qui semble parfois sur le point d’être renversée. Ce qui la sauve ne sont pas les qualités et le courage de ses hommes, mais la foi, qui permet de marcher également dans l’obscurité, dans les difficultés. La foi nous donne la certitude de la présence de Jésus toujours à nos côtés, de sa main qui nous prend pour nous soustraire au danger. Nous sommes tous sur cette barque, et là, nous nous sentons en sécurité en dépit de nos limites et de nos faiblesses. Nous sommes en sécurité surtout lorsque nous savons nous mettre à genoux et adorer Jésus, l’unique Seigneur de notre vie. A cela nous rappelle toujours notre Mère, la Vierge. Nous nous adressons à elle avec confiance.

PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS, place Saint-Pierre, 10 août 2014